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EAN : 9782707169617
228 pages
La Découverte (15/09/2011)
3.86/5   76 notes
Résumé :
Petits chèques entre amis, dîners mondains, légions d'honneur et comptes en Suisse... L’affaire Bettencourt a jeté une lumière crue sur les connivences souterraines qui unissent pouvoir politique et puissances de l'argent. Dans ce livre-enquête, les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, spécialistes de la bourgeoisie française, donnent à voir, au-delà des scandales, la logique d'un système.

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Succès immérité pour ce livre qui se pare des atours de l'étude sociologique universitaire.
Le procès est tellement à charge qu'il en perd toute crédibilité.
Les erreurs et les approximations sont légion.
La haine à l'égard de Nicolas Sarkozy est-elle devenue si forte que le premier livre venu qui le traîne dans la boue devienne un best-seller ?
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Je m'y prends un peu tard pour lire ce livre paru au milieu du quinquennat de Nicolas Sarkozy, mais je suis tombé dessus récemment et finalement il est toujours d'actualité avec le président actuel et nombre d'acteurs importants de la politique et de l'économie qui sont toujours présents. Je vois par ailleurs en préparant cette chronique qu'une édition revue et augmentée est parue plus tard, tant l'activité (et les affaires) de Nicolas Sarkozy était importante. Bravo d'ailleurs aux auteurs d'avoir rédigé une telle synthèse à peine deux ans après l'élection du président bien vite qualifié de président des riches.

Là où je suis moins convaincu par leur livre (en plus de cette affreuse édition : couverture datée, mauvaise qualité d'impression, notes minuscules), c'est par le style, très critique, revendicatif voire agressif, des auteurs, différent des constats sociologiques teintés d'humour auxquels ils m'avaient habitué dans leurs autres ouvrages. C'est certain que ce personnage, par son comportement, ses relations et ses actes, a de quoi déchaîner les deux sociologues, spécialistes des riches et des classes dominantes. En deux ans à peine, son bilan était déjà accablant, de ses débuts au Fouquet's (le fait de manger dans ce grand restaurant n'étant pas en soi le plus critiquable, mais la liste des participants au dîner l'est, qui vont finalement diriger la France pendant 5 ans sans être élus) à ses mesures allant toutes dans le sens des puissants.

Plus que tout, c'est l'entre-soi politico-médiatico-financier sous le règne de Nicolas Sarkozy qui est ici analysé et décrypté. Les lobbies de l'argent ont dicté la politique du quinquennat (je parle de 2007-2012, pas de 2017-2022. Quoique…), et nos deux auteurs décortiquent tout cela en profondeur avec un beau travail d'enquête, pour dresser un constat assez saisissant.

Clairement revendicatif, ce livre est sans doute le plus énervé du couple Pinçon-Charlot et aurait pu éviter certaines formulations, mais il présente en tout cas un portrait complet des forces politiques et économiques, souvent invisibles, qui nous dirigent.
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Une enquête à charge sur ces réseaux de l'ombre qui tirent les ficelles de la politique moderne. Très instructif mais aussi assez démoralisant.
Les solutions apportées à la fin de ce livre pour lutter contre cette puissante oligarchie semblent bien dérisoires et utopiques.

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Contrairement à ce qu'avancent les auteur-e-s, mettre les relations, les faits, les actions sur la place publique ne les rendent pas instantanément visibles ni même tout simplement lisibles. Pour briser l'opacité construite, il convient non seulement de les mettre en perspective mais aussi de tracer des pistes, d'ouvrir des fenêtres sur un futur plus émancipateur qui puisse rendre immédiatement tangible les ruptures avec la grisaille du présent.

Quoiqu'il en soit, les descriptions et analyses de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot permettent d'illustrer concrètement les fonctionnements d'une partie du pouvoir institutionnel. Les libéraux jugent l'État trop interventionniste, frein pour la concurrence « non faussée » et le « libre » marché, mais exigent en permanence des politiques d'interventions, un usage très privé de la puissance dite publique. Effets de bande, copinages, passe-droits, voire criminalité en col très blanc, la bourgeoisie a une haute considération d'elle même. Ses membres se reconnaissent et exigent des privilèges pour leur classe, très minoritaire. Ils revendiquent une non-égalité, une différentiation permanente, quelque fois discrète, quelque fois plus affirmée publiquement, d'avec l'égalité des salarié-e-s, des non-nantis, de celles et ceux qui forment les légions des incompétent-e-s, pour utiliser la belle formule de Jacques Rancière .

Entrez donc dans ce voyage au Fouquet's, chez les amis du CAC 40. Les étapes pourraient se nommer : bouclier et niches fiscales, réseaux au travail, président attentionné, lotissements oligarchiques, Neuilly-sur-Seine, révolution de l'audiovisuel, droit comme propédeutique à la politique, clientélisme, vie conjugale à la une, grand Paris dont La Défense serait la capitale ou « des mots pour ne pas le dire ».

Un pan du monde réel non derrière l'illusion d'une « République », mais la république réellement existante.
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Tout ça, on l'a su un jour : on l'a lu, entendu ... Mais cette compilation nous donne une bonne image du système sarkozy. Enfin, bonne n'est pas le terme juste ... Je devrais plutôt dire terrifiante, désespérante, révoltante !!! Quelle exaspération au fil de la lecture ! Et pour moi, stupeur, comment en sommes nous arrivés là ? Pourquoi cette absence de réaction ?

Pour moi, une explication qui me paraît une évidence depuis des années : ce discours que les élites martèlent depuis des années, répétant que les classes sociales n'existent plus !!! Quelle erreur !!! Bien sûr qu'elles existent, mais les seuls à en avoir conscience aujourd'hui, ce sont nos élites ! Les vainqueurs aujourd'hui de la lutte des classes. Et les classes laborieuses : et bien elles se battent entre elles pour défendre leur part du gâteau ! Quelle erreur ! A quand une force mobilisatrice qui pourra fédérer le prolétariat et classes moyennes ??!!! Sûrement pas avec les forces de "gauche" actuelle. D'ailleurs j'aimerai tellement le même type d'ouvrage sur les élites de "gauche" comme la patron du FMI ... Quelle antinomie d'ailleurs entre ces termes : "gauche" et "FMI" ... Lisez Jean Ziegler pour vous en convaincre !
En espérant que le constat de ce livre produira des actions ...
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Toute nouvelle mesure de solidarité sociale ne sera pas, selon cette logique, acquittée par ceux qui dépassent déjà le taux de 50 pourcent d'imposition. Ainsi, le 8 octobre 2008, au coeur de la crise économique et financière, les députés de lammajorité présidentielle, l'ump et le Nouveau Centre, ont inclus dans le calcul du bouclier fiscal la taxe de 1,1 pourcent sur les revenus de placements d'épargne, destinée à financer le revenu de solidarité active (RSA). Ce prélèvement, appliqué dès le 1er janvier 2009, est donc à la charge des riches les plus modestes et des classes moyennes.
Comme l'a laissé entendre Nicolas Sarkozy, dans ce langage qui manie avec rouerie les apparences de l'évidence, "un bouclier fiscal, si ça laisse passer les flèches, ce n'est plus un bouclier". Irréfutable. Sauf que les flèches atteignent les moins protégés. Les petits épargnants sont mis à contribution sur leurs assurances-vie, leurs comptes sur livret et autres placements, alors que les milliardaires se retrouvent, eux, hors d' atteinte. Les plus riches sont donc exemptés de l'effort de solidarité envers les plus démunis.
Avec un cynisme époustouflant: les indemnités versées aux victimes d' accidents du travail sont, depuis décembre 2009, considérées comme un revenu et donc imposable.
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Cette loi a été adoptée par la Parlement le 11 février 2010, après avoir été votée par la Sénat le même jour. selon l'article 222-14 du code pénal, ainsi modifié, "le fait pour une personne de participer sciemment à un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions et de dégradations de biens est puni d'un an d'emprisonnement et de 15000 euros d'amende". Même si la durée d’emprisonnement a été réduite, de même que l'amende, l'application de la loi, promulguée le 2 mars 2010 et publié le lendemain au Journal officiel, risque d'entraîner de graves atteintes aux libertés.
c'est ainsi que "cent dix personnes ont été interpellées lors d'un rassemblement anticarcéral relativement confidentiel aux abords de la prison de la Santé, dimanche 28 mars, après que l'un des participants a procédé à un tir de fusée de détresse". Deux cents personnes ayant participé à ce rassemblement, c'est la moitié des manifestants qui furent interpellés, et le quart finit en garde à vue. Comme dit l'ineffable Frédéric Lefebvre, il faut saluer cet outil qui permettra "l'éradication des bandes de racailles, qui prennent toujours pour cible les plus fragiles de nos concitoyens dans les quartiers les plus populaires".
Cette loi semble avoir été conçue pour casser la contestation sociale en rétablissant la responsabilité pénale collective. elle permettra de juger un manifestant pour des actes commis par des tiers, et même pour de simples intentions supposées. La responsabilité collective avait été établie dans le droit français avec la loi Pleven, dite loi "anticasseurs". Elle fut abrogée avec l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Voilà qu'on la réinvente.
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ce combat incertain exige que soient dévoilés les moyens et les méthodes de l'adversaire. Pour le vaincre, ne faut-il pas le connaitre? [...] dans un souci constant de transparence et de lisibilité, nous donnons à lire des faits, des preuves, nous multiplions les histoires et les exemples pour emmener le lecteur sur la réalité du terrain, à la Défense, à Neuilly et dans les lotissements chics ou l'entre-soi permet la consolidation des réseaux. Les sources sont indiquées: il faut vaincre l'opacité du pouvoir, l'un de ses remparts les plus solides.
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[...] le chef de l'État ne peut éviter de rendre visible l'intervention du pouvoir pour remercier qui l'a servi [...]. Les rouages du pouvoir ont toujours fonctionné ainsi, mais dans la discrétion, voire le secret. Nicolas Sarkozy, peut-être parce qu'il n'est pas né au cœur du sérail, vend la mèche dans une sorte de forfanterie, celle du novice trop heureux de pouvoir réaliser enfin ce qu'il désirait depuis l'enfance.
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Le 18 mars 2009, Nicolas Sarkozy était au commissariat de Gagny,en Seine Saint Denis. Non pas en garde à vue, mais pour annoncer les mesures qu' il comptait prendre afin de "sanctuariser" les établissements scolaires et les protéger contre les bandes violentes. Il venait de visiter le lycée Jean-Baptiste Clément de cette ville, où une intrusion avait eu lieu quelques jours auparavant. Parmi les mesures annoncées, figurait une nouvelle loi réprimant l' appartenance "en connaissance de cause" à une bande, soupçonnée de vouloir commettre des agressions contre les biens ou les personnes. Une peine de trois ans de prison pourrait désormais être appliquée en raison de cette appartenance. C'est la possibilité de l ' acte qui est sanctionné. Une sorte de produit dérivé juridique.
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*Manouchian* de Claire Mouradian, Astrid Atamian et Denis Peschanski Cet ouvrage reconstitue l'histoire de ces deux orphelins du génocide des Arméniens devenus héros de la Résistance française. En librairie le 1er novembre 2023 !
*Le Méprisant de la République* de Monique Pinçon-Charlot En livrant son diagnostique implacable sur la conjoncture actuelle, Monique Pinçon-Charlot signe un livre détonateur pour tout ceux qui ne supportent plus le "macronisme". En librairie le 6 septembre 2023 !
*Les hommes et le féminisme* de Francis Dupuis-Déri En tirant le bilan critique de plus d'un siècle d'expériences où la frontière entre faux-amis et alliés est souvent poreuse, le sociologue proféministe Francis Dupuis-Déri esquisse les pistes d'un féminisme au masculin. En librairie le 4 octobre 2023 !
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