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EAN : 9782260021186
240 pages
Julliard (06/03/2014)
3.19/5   108 notes
Résumé :
Depuis quelque temps, rien ne tourne plus rond dans la vie de Joséphine Fayolle (pour ceux qui l'ignorent, un « nom » de la littérature jeunesse, spécialiste ès histoires d'animaux handicapés). D'abord, c'est son ex-mari, père de ses deux garçons, qui ne semble pas vraiment d'accord sur le sens du mot « séparation », et continue à maintenir le siège, déployant une imagination sans borne, à inventer ce qui pourrait enquiquiner Joséphine tous les moyens sont bons pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un roman qui débute un peu comme un long monologue duquel je me suis un peu senti exclu, le temps de m'habituer au rythme, et au fait que c'est bien une femme qui parle et que donc, moi, pauvre homme, je ne pouvais en placer une (je sais, c'est un peu facile, mais c'est vraiment la première impression qui m'est venue). Une sorte de logorrhée, un long monologue entrecoupé de quelques dialogues donnant à l'ensemble un rythme rapide ; c'est parfois saoulant, souvent ironique et drôle et toujours réaliste. Sans m'en rendre totalement compte, j'ai penché dangereusement vers l'empathie et la sympathie pour Joséphine, pour ses déboires, ses tracas de femme seule empêtrée dans des actes de la vie quotidienne. Et à force de pencher, je suis véritablement tombé sous le charme de l'écriture de Mazarine Pingeot, que jusqu'à cette lecture je ne connaissais que de nom (et un peu de visage pour l'avoir vue à la télévision). Son roman aurait pu être une simple bluette un peu cucul, la vie d'une mère-célibataire-futur-divorcée en proie à tous les soucis susnommés et au bord de la dépression, mais Mazarine Pingeot analyse finement et profondément ses personnages, Joséphine en particulier, comme rarement je l'ai lu dans des romans, et puis elle a la classe et l'élégance de l'écriture, usant d'un vocabulaire large (il y a sûrement plus de mots différents dans une seule phrase -certes longue- de Mazarine Pingeot que dans un roman entier de Christine Angot, mais il est vrai qu'on ne va pas au bout des romans d'icelle), de tournures de phrases travaillées et belles et faisant preuve d'une maîtrise certaine de la syntaxe. Un vrai style littéraire quoi, qui me ravit ; je vous l'ai dit, sous le charme, je suis ! Ses phrases sont souvent longues, belles, très ponctuées, virgulées, avec apartés personnels -de Joséphine-, opinions, avis, digressions, car l'esprit de Joséphine s'échappe très vite laissant son corps présent mais ses idées hors de lui, parfois très loin...
"Une nuit a passé et je suis une autre. Une autre que celle-de-la-veille victorieuse, c'est-à-dire que je suis redevenue l'ancienne, celle qui hésite devant sa tenue, qui regarde sa montre pour faire avancer le temps comme si l'observation du cadran avait un quelconque pouvoir d'accélération (en l'occurrence cela a plutôt un pouvoir inverse), celle qui se sent incapable de travailler car autre chose travaille son esprit, celle qui trouve que sa coupe fraîche après une bonne nuit de sommeil ressemble à un saint-honoré, et qui n'arrive pas à y remettre de l'ordre, parce que le pli de la mèche de dessus que l'oreiller a modelé sept heures durant est indestructible, comme sculpté dans la pierre, celle qui se gratte la tête parce que le brushing pulvérisant d'un coiffeur à bout de patience est pour le pou ce que le spa jet d'eau chaude, enrobage de boue et massage aux pierres chaudes est pour la femme de quarante ans célibataire et work addict, celle qui trouve soudain ses trente pages écrites en une soirée nulles, vaines, voire honteuses, celle qui se dégoûte d'avoir accepté si promptement un déjeuner avec son nouvel éditeur qu'elle a la faiblesse de trouver attirant, celle qui se regarde dans la glace et a envie de pleurer, celle qui reçoit un SMS de son ex-mari lui demandant si elle peut récupérer ses enfants en début d'après-midi car il doit passer un scanner." (p. 179/180)
J'ai cédé à la tentation de citer ce long passage, cette longue phrase qui résume l'état d'esprit de Joséphine et l'écriture de Mazarine Pingeot qui alterne dans une même phrase les considérations matérielles, les emmerdements et les questionnements tout cela de manière assez légère (j'adore le passage sur le spa des poux -avec un "x" comme bijou, caillou, chou, genou, hibou et joujou, comme chacun sait).
Je découvre avec ce roman l'oeuvre de cette auteure que je vais m'empresser d'aller creuser -euh, l'oeuvre évidemment...-, m'attend déjà, dans un genre très différent, beaucoup plus grave, Bouche cousue.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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La description que m'en a faite l'amie qui me l'a prêté me laissait penser que je n'allais pas beaucoup aimer ce livre...Mais j'aime varier les plaisirs et comme je venais de lire un chef d'oeuvre ("Tendre est la nuit" de F.S.Fitzgerald, excusez du peu), cela me semblait une bonne alternative, à tenter du moins.
Bien m'en a pris. le thème n'est pas très original mais on se reconnait toutes (à quelques détails près) dans ce récit des affres d'une femme qui mène de front, avec plus ou moins de succès, boulot, enfants et vie privée, harcelée par son ex-mari hargneux, son banquier collant , et une mère assez terrible.
Mon mari n'est pas "ex" ni grognon, mon banquier plutôt patient mais il y a quelques situations et réflexions qui m'ont rappelé des souvenirs.
C'est bien écrit, drôle et attendrissant. Ce fut un vrai et bon moment de détente, frais, léger mais intelligent.
Je lirai d'autres romans de cet auteur, même si je crois comprendre que les précédents sont d'un registre moins léger.
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Mazarine Pingeot nous livre ici un roman léger et plein d'humour, très différent par exemple de "Un bon petit soldat".
L'héroïne et narratrice, la quarantaine, femme célibataire, écrivain de littérature jeunesse (les héros de ses livres étant des animaux pour le moins "décalés") et prof de philo, mère de deux enfants, nous relate au long de douze chapitres (chacun constituant une journée) une période charnière de sa vie.
Les relations avec "le père de ses deux enfants", avec sa famille, ses copines, son nouvel éditeur et les "invasions quotidiennes" que peuvent être la livraison d'un lave-vaisselle sans porte, une visite chez son banquier ou encore les poux de ses enfants donnent lieu à des scènes assez croustillantes et souvent très justes. Il faut ajouter que ses copains philosophes ont souvent leur mot à dire, comme Kant, par exemple, réincarné en perroquet, avec qui elle partage des monologues intérieurs.
Au début du livre, j'ai trouvé que ça "fusait" un peu dans tous les sens mais finalement, je me suis faite au rythme. C'est sans prétention, incisif et humoristique, parfait à lire entre deux traités philosophiques, par exemple.
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Qu'est-ce qui rend la vie de Joséphine Fayolle si compliquée ? Son ex, culpabilisant, envahissant et hypocondriaque (oui, ça fait beaucoup…) ? le stress de ne pas être à la hauteur des attentes de son nouveau directeur de collection ? le peu d'humour de son banquier face à son découvert ? Sa volonté d'être une bonne mère pour ses 2 enfants qu'elle s'efforce de préserver et d'éduquer sans pension ? (que le lecteur masculin se rassure, l'auteur ne verse pas dans la misandrie (oui, j'ai cherché le pendant de misogynie) car si le portrait de l'ex est gratiné, celui de la mère de l'héroïne est peut-être encore plus féroce). Engluée dans un quotidien pesant (illustré par l'épisode rocambolesque du lave-vaisselle), Joséphine doute, gaffe, intellectualise jusqu'à ses SMS mais cherche à avancer sur tous les fronts, en tant que mère, auteur et amoureuse.
Je ne sais pas ce qui rassure le plus : ses loupés (décomplexant) ou ses réussites (alors, c'est possible…)
Un clin d'oeil amusant à sa filiation paternelle par le biais d'un labrador, chien présidentiel mais un clin d'oeil seulement, pour connaître l'autre histoire, il faut lire Bon petit soldat.
Un parti pris comique (qui fonctionne) où pointent des banderilles plus réflexives.
Comme un léger style à la Jaenada par certaines parenthèses très réussies ou certaines remarques bien senties ( voir p 26).

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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J'avais bien aimé "Bon petit soldat", un peu moins "Bouche cousue", mais l'écriture et l'auteur m'étaient resté sympathiques, attachants. Je m'étais attendu à rire avec ce dernier livre, mais non , où si peu ! le style reste très bon, mais l'histoire est grinçante, presque amère et semble en dire beaucoup plus sur l'auteur que sur son héroïne avec laquelle elle semble partager beaucoup de points communs. M. Pingeot est en colère !
Et moi aussi du reste : à cause de 2 pages. P 21, je cite ..."mais aucun risque d'entrer dans une crise identitaire : mes personnages (de livres pour enfants) sont exclusivement des animaux ... et handicapés pour la plupart" ...Soit !... mais la page précédente nous propose quelques titres "Les Manchots manchots, l'Ecureuil aveugle, le Nain autiste ... SIC ! Trois possibilités s'offrent alors à ma pensée : soit M.Pingeot, n'a pas réfléchi , mais en tant qu'agrégée de philosophie, c'est étonnant et très dommage, soit il s'agissait de nain de jardin, mais le nain de jardin appartient-il à l'espèce animal, j'en doute ! soit nous ne partageons pas la même conception de qu'est l'animalité et l'Humanité...
Ce livre n'est donc pas à mettre entre toutes les mains, en tout cas pas celles de mes proches, pour certains petits et autistes, et qui à 15 ans en cette rentrée osent aborder la philosophie du programme terminale l'avec souvent plus d'intelligence que les "humains normaux".
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critiques presse (1)
Lexpress
04 avril 2014
À travers l'héroïne des Invasions quotidiennes, Mazarine Pingeot dépeint avec légèreté et humour les affres de sa génération.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Une nuit a passé et je suis une autre. Une autre que celle-de-la-veille victorieuse, c'est-à-dire que je suis redevenue l'ancienne, celle qui hésite devant sa tenue, qui regarde sa montre pour faire avancer le temps comme si l'observation du cadran avait un quelconque pouvoir d'accélération (en l'occurrence cela a plutôt un pouvoir inverse), celle qui se sent incapable de travailler car autre chose travaille son esprit, celle qui trouve que sa coupe fraîche après une bonne nuit de sommeil ressemble à un saint-honoré, et qui n'arrive pas à y remettre de l'ordre, parce que le pli de la mèche de dessus que l'oreiller a modelé sept heures durant est indestructible, comme sculpté dans la pierre, celle qui se gratte la tête parce que le brushing pulvérisant d'un coiffeur à bout de patience est pour le pou ce que le spa jet d'eau chaude, enrobage de boue et massage aux pierres chaudes est pour la femme de quarante ans célibataire et work addict, celle qui trouve soudain ses trente pages écrites en une soirée nulles, vaines, voire honteuses, celle qui se dégoûte d'avoir accepté si promptement un déjeuner avec son nouvel éditeur qu'elle a la faiblesse de trouver attirant, celle qui se regarde dans la glace et a envie de pleurer, celle qui reçoit un SMS de son ex-mari lui demandant si elle peut récupérer ses enfants en début d'après-midi car il doit passer un scanner. (p. 179/180)
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"Tu ne peux pas dire bonjour au père de tes enfants, Charlotte ?"
C'est comme ça qu'il m'appelle, désormais. Retournant contre moi une confidence que je lui avais faite du temps de l'entente cordiale, quand les amants se racontent leurs petites et grandes humiliations qui les ont construits, et qu'ils n'imaginent pas encore la bombe à retardement qu'ils fabriquent dans cet instant de complicité merveilleuse.
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"Cher monsieur..."Inutile d'écrire son nom dont je ne connais pas l'orthographe, et puis un "Bonjour" guilleret posera le ton de nos conversations à venir. A moins d'écrire "Coucou". J'aime bien le "coucou", il résonne avec mes personnages. Il y verra nécessairement un clin d'oeil au pélican dépressif de mon avant-dernier ouvrage. Je me lance : "Coucou, me voilà! Pardon pardon pour ces trois jours d'attente, mais j'étais en pleine écriture, perdue avec mes lapins et mes ours, vous savez combien ils exigent de temps! Alors, oui, voyons-nous au plus vite ! Biz, biz Joséphine", et sans relire, j'envoie, en même temps que me tombe dessus la nette conscience d'une erreur irréparable.
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Le personnage principal du roman de Mazzarine Pingeot est une mère divorcée avec enfants. Cela n'a plus rien d'exceptionnel de nos jours, mais cela n'empêche pas pour autant les difficultés. L'auteur étant elle même dans cette situation on peut se dire qu'elle sait de quoi elle parle. Pour raconter les déboires de son héroïne : Joséphine, elle a choisi le genre populaire de la chick lit. En effet il permet de se laisser aller à des réflexions qui bien tournés rapprochent le personnage, normalement fictif du lecteur. Parfois ça marche. Avec du talent. Cependant il faut reconnaître que bien souvent, l'auteur se sent obligé d'en faire trop et devient lassant. Un peu comme un ivrogne qui se lâche. Et Mazzarine Pingeot s'est appliqué à suivre cette seconde voie. Avec succès. Peut être doit on l'excuser car son personnage (rappel : une mère célibataire hautement intellectuelle comme tout le monde) philosophe. Beaucoup. Elle se le permet car elle a de gros problèmes d'argent, un nouveau chef (enfin ce qui en tient lieu dans son milieu de l'édition, tiens le même que l'auteur !) sur lequel elle fantasme, et un ex. Sauf que dans ses délires qui sont peut être censés être communs à un certain nombre de femme dans cette situation, elle a un discourt extrêmement politique, mais guère pratique. En effet comme prendre au sérieux une femme ruiné qui s'offre des vêtements de luxe et des coupes de cheveux dans les beaux quartiers ? n'a t elle pas comme tout à chacun sa check list de bon plan ? quand à son passage éclair dans le 93 (avoué l'éclair) il lui permet de porter un jugement rapide, et tranché. J'ai fait profité un grand panel (mixé) de ce livre pour m'assurer que le problème ne venait pas de moi. Il ne vient pas de moi. Ce livre est prétentieux, mal adapté et je suggère à son auteur un retour dans le monde réel, ou de se lancer dans la science fiction.
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Pour la première fois, j'ai le sentiment d'une évidence : notre maison à tous les trois, leur lieu de vie et de maturation, une vie qui de leur côté commence à m'échapper, mais qu'ils nouent à la mienne, sans se poser de suestions, parce que je suis leur mère, bien que séparée de leur père, bien que parfois défaillante, bien que préoccupée par des questions qui ne les concernent pas .
P.221-222 Jour 11
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Mazarine Pingeot

Sa discrète mère, conservateur de musée, a travaillé longtemps dans un musée qui fête ses vingt-cinq ans :

Le Musée Grévin
Le musée d'Orsay
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