AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782260018315
96 pages
Julliard (18/08/2011)
2.87/5   23 notes
Résumé :
C'est l'histoire d'un garçon hanté par la Shoah. Pourtant, ni lui ni sa famille n'ont été directement touchés. Mais, enfant, il a vu à la télévision des images qu'il n'aurait pas dû voir — le cauchemar trop réel de Nuit et Brouillard. Cela a suffi à faire s'écrouler le début de sa vie. C'est l'histoire de ce jeune homme qui n'a plus trouvé le sommeil, et décide de ne plus manger. Qui a construit son existence sur une obsession, celle de ces scènes d'extermination ma... >Voir plus
Que lire après Pour mémoireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
2,87

sur 23 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
3 avis
D'un sujet passionnant (peux-t'on par devoir de mémoire s'infliger des tortures physiques et psychiques), Mazarine Pingeot survole malheureusement bien trop vite l'enfer de ce jeune garçon à jamais marqué par les images de la Shoah et du film "Nuit et brouIllard". L'auteur déroule son récit intropectif sans saveur, sans émotion comme si elle voulait se débarrasser au plus vite de son récit. Expédier en quelques 80 pages, le sentiment d'une arnaque prédomine (14€ prix éditeur quand même). Et surtout une sacrée déception, alors que par le sujet "Pour mémoire" avait tout pour toucher un large public.
Reliser plutôt les bouquins de Lanzmann ou de Levi.
Commenter  J’apprécie          90
Il a sept ans lorsqu'à l'insu de ses parents, il se trouve nez à nez avec des images violentes de la Shoah diffusées à la télévision au travers le film « Nuit et brouillard » de Resnais. Ces quelques secondes de diffusion et un manque total de communication avec ses parents vont irrémédiablement bouleversé sa vie. Hanté par ces images, au fur et à mesure qu'il grandit, il se documente et expérimente physiquement la souffrance du déporté en s'infligeant entre autre l'anorexie. La narration se fait par son autre lui tel un dédoublement de personnalité. Comment peut-on vivre après la disparition de ces six millions de morts, comment trouver encore un peu d'humanité après un génocide?. Quelle est la responsabilité des générations suivantes ? C'est grâce à la philosophie qu'adulte il apprendra à vivre enfin pour lui. L'auteur nous décrit un enfant qui culpabilise à l'extrême face à la Shoah comme pour nous rappeler que le devoir de mémoire doit se faire certes, mais avec vigilance. Un court roman troublant dont chacun tirera sans doute un sens différent.
Commenter  J’apprécie          60
Je reste dubitative après la lecture de ce roman, dont le sujet est le devoir de mémoire. le héros est garçon dont nous allons suivre l'itinéraire, de son enfance à l'âge adulte. Son parcours a été bouleversé par sa découverte fortuite de la Shoah, entr'aperçu à la télévision, dans des circonstances dont il ne se souvient pas vraiment. Soit. Lui qui n'est pas concerné, il sent peser sur lui le poids, la culpabilité de la Shoah. Lui qui n'est pas juif, lui qui ne descend pas de déporté, lui qui n'a rien à voir avec ces six millions de morts s'invente alors une histoire, se donne quasiment une légitimité pour justifier sa souffrance.
Le premier mot qui me vient à l'esprit est complaisance. le narrateur se délecte des détails de la Shoah, s'en enivre presque jusqu'au vertige. Devoir de mémoire oui, ressasser sur 84 pages les crimes des nazis, non. Faut-il qu'il ne communique pas avec ses parents (le roman ne comporte strictement aucun dialogue), faut-il que son existence soit vide pour qu'il la remplisse avec la disparition d'autrui ? du coup, il veut expérimenter les souffrances des déportés, se rapprocher au plus près de la nature humaine, dépourvue de toute culture (ou assimilé). S'il se contente de les imaginer dans un premier temps, d'imaginer également des actes d'héroïsmle, il devient anorexique, comparant la façon dont il est dorloté à l'hôpital aux douleurs éprouvés par les déportés, condamnés à mourir d'épuisement sans que personne les soutienne. J'ai eu l'impression désagréable que l'auteur enfonçait une porte ouverte en énonçant ses faits. Surtout, j'ai eu l'impression qu'elle ne connaissait rien au mécanisme de l'anorexie (voir Jours sans faim de Delphine de Vigan pour un récit criant de vérité sur le sujet). Est-ce à cause du procédé narratif ? La narration est faite à la seconde personne du singulier, et ce "tu" ne crée aucune intimité avec le personnage principal, au contraire, il a accru la distance entre lui et moi.
Le second mot qui me vient à l'esprit est : pourquoi ? Quel est le but de ce roman ? Notre vie ne sera jamais comme avant à cause de la Shoah ? Je le savais déjà, comme je sais aussi que les crimes contre l'humanité ne se sont pas arrêtés en 1945, comme je sais aussi que l'imagination des hommes a toujours été sans limite en ce qui concerne la cruauté. le personnage principal constate que les personnes qui l'entourent continuent à vivre normalement tout en sachant que six millions de personnes sont mortes dans les camps. J'aurai envie de lui dire qu'il confond devoir de mémoire et blocage dans le passé. Cette connaissance entraîne un repli sur lui-même, pas même une désespérance au sujet du genre humain, non, une absence quasi-totale d'action, ou, encore une fois, des constatations en forme de lieux communs, que je vous épargnerai. le véritable sujet du livre semble l'analyse d'une névrose (je n'ose dire dépression, tant elle s'étend sur plusieurs décennies), mais une analyse pas assez fouillée, sans véritable issue. Bref, cette lecture n'est même pas décevante, elle ne me laissera sans doute bientôt aucun souvenir, au contraire d'autres oeuvres, bien plus puissantes.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          30
Pour mémoire relate le récit d'une appropriation,celle de la mémoire d'un autre ou de tant d'autres, victimes de la Shoah.
Un sujet fort intéressant puisqu'il s'agit d'un enfant de 7 ans et que tout enfant immature, fragile ou sensible qui se trouve confronté à des images violentes s'en trouve déstabilisé.
Ces souvenirs entrevus à la télévision ne sont pas les siens, il n'est pas juif, mais la frontière, entre imaginaire et réalité, est si ténue qu'il lui semble "avoir vécu la mort collective"; avoir entendu la mère crier;avoir aperçu"le bébé mort mis dans une valise", "l'enfant ployer sous l'impact d'une balle","la peau qui se détache";"il lui semble être un survivant puisqu'il a été épargné" et ce savoir va le tuer à petit feu.
Par empathie,("par arrogance?")il devient asocial,anorexique,plonge dans la détresse, se laisse absorber par l'absurde,le néant, jusqu'à l'âge adulte où la philosophie puis l'amour le guideront petit à petit vers le calme et l'acceptation.
Peu de pages,un livre sobre et concentré mais qui dénonce la barbarie, livre un message d'humanité et questionne:Doit-on se protéger, petit ou grand du choc des images dont sont friands certains journaux ou documentaires?Peut-on tout maîtriser?Le statut de victime à une si grande échelle a-t-il changé quelque chose à l'espèce humaine?De quoi l'homme est-il capable? Que faire lorsque l'irréparable a été commis?
Un roman qui rappelle également que la censure parentale doit s'exercer dans certains cas.
Mazarine Pingeot(fille de François Mitterand) agrégée de philosophie est l'auteur de quelques romans et essais, elle exerce à Aix en Provence.
Commenter  J’apprécie          00
Véritable torture mentale que le quotidien du garçon, suite au visionnage de quelques images troublantes ayant fait basculer sa vie dans une tout autre dimension.
J'ai réellement eu l'impression d'être ce jeune garçon, car le livre est écrit d'une telle manière que les mots résonnent en notre esprit. Voulant s'infliger les douleurs des exterminés, il a réduit sa vie au silence et à l'expérimentation de son corps. Cela nous prouve à quel point une image peut avoir de graves conséquences sur la santé mentale d'un individu. Se rendre malade, se laissait aller au plus proche de la mort pour comprendre, pour essayer de comprendre l'enfer qu'ils ont enduré, les souffrances de chacun... Ce roman m'a fait l'effet d'une bombe, car passionnée par le vaste sujet qu'est la guerre, ne n'imaginait pas que l'on puisse à ce point en être obsédé. Un récit court, mais efficace !
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Tu es hanté par cette idée de vérité.Tu ignores ce qu'elle signifie et d'où elle vient, à quoi elle peut correspondre et qui en a inventé le contenu.
Tu ne crois en aucun dieu, en aucun système de pensée, et pourtant ce devoir de vérité t'obsède, tu lui es inféodé, et prêt à tout lui sacrifier.
Commenter  J’apprécie          30
Mais on te délaisse car tu n'as aucune raison apparente de souffrir.
Commenter  J’apprécie          20
Tu comprends que l'ascète est un jouisseur pervers,qu'il a fait du plaisir le but de sa vie et qu'il y a ajouté la satisfaction du contrôle.
Commenter  J’apprécie          00
Est-ce par arrogance que tu désires la faire tienne cette souffrance qui écrase l'humanité entière en même temps que toi même?
Commenter  J’apprécie          00
Tu te demandes si le statut de victime à une si grande échelle a changé quelque chose à l'espèce humaine.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Mazarine Pingeot (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mazarine Pingeot
Mazarine Pingeot, philosophe : "On n'arrive plus à penser le tragique à notre époque"
autres livres classés : shoahVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

Mazarine Pingeot

Sa discrète mère, conservateur de musée, a travaillé longtemps dans un musée qui fête ses vingt-cinq ans :

Le Musée Grévin
Le musée d'Orsay
La Pinacothèque de Paris

10 questions
39 lecteurs ont répondu
Thème : Mazarine PingeotCréer un quiz sur ce livre

{* *}