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EAN : 9782707303479
257 pages
Editions de Minuit (01/10/1965)
4.19/5   31 notes
Résumé :

« Qui parle ? Quelqu'un. Une voix désespérément solitaire qui va dérouler, pendant deux cent soixante pages, son discours sinueux, cahotant, chaotique, d'une lenteur irritante et souffreteuse. Qui parle ? Et pour qui ou pourquoi ? La seule voix que nous puissions réellement entendre, celle qui nomme et fait exister tout ce que nous connaissons : la vôtre, la mienne, celle de l'auteur, Robert Pinget, la voix de Quelqu'un, n'importe qui.
Quelqu'un donc ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
il ne faut pas avoir le moral en berne pour aborder "Quelqu'un" de Robert Pinget.
D'ailleurs le narrateur lui même doit trouver des stratagèmes pour supporter sa vie ( la recherche d'un vulgaire bout de papier devient une fin en soit)
Une superbe construction littéraire nous entraîne dans ce "rien" écrit sur un jour et le quotidien doit chaque jour être réinventé avec de "pauvres riens".
Et si quelqu'un........ mais malheureusement.
Et toujours aux Editions de Minuit bastion à l'époque du Nouveau Roman.
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Un exemple du nouveau roman ,mouvement littéraire des 1960-70 ,celui-ci analyse, dissèque ,décortique la vie parfaitement ennuyeuse de quelqu'un de très ordinaire
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il était là ce papier, sur la table, à côté du pot. Il n'a pas pu s'envoler. Est-ce qu'elle a fait de l'ordre? Est-ce qu'elle l'a mis avec les autres? J'ai tout regardé, j'ai tout trié, j'ai perdu toute ma matinée, impossible de le trouver. C'est agaçant, agaçant. Je lui dis depuis des années de ne pas toucher à cette table. Ça dure deux jours et le troisième elle recommence. Je ne retrouve plus rien. Il paraît que c'est partout la même chose, dans toutes les maisons, dans tous les ménages. Alors il faudrait supprimer les bonnes ou les femmes. Moi je m'en passerais. J'ai mes petites affaires, mon petit travail, je peux me passer de tout le monde, je peux vivre seul. La bouffe ce n'est pas compliqué et le reste ça n'existe pas. Il n'y a que le travail qui compte. C'est vrai ça, se laisser emmerder toute la vie par des personnes qui mettent en ordre vos papiers. Il aurait fallu que je m'arrange autrement mais voilà, on est embringué dans l'existence, on ne sait pas seulement comment. Je n'ai pas l'intention d'en parler de mon existence mais probable qu'il va falloir. C'est d'un inintérêt, d'un plat. À se demander si c'est vrai.

(incipit)
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Je sens déjà qu'il va falloir que j'en parle de mon existence. Ça m'ennuie horriblement. J'évite ça le plus possible. Je l'ai même écrite en détail pour m’en débarrasser, pour n'avoir pas à y revenir. Je pensais que ça serait comme une sorte d'exorcisme ou de conjuration. Comme on touche du bois par exemple. Mais ce n'est pas vrai. Il y a toujours un détail qui vous a échappé et vous tombez dans le panneau à la première occasion. On vous parle de quelque chose et tout d'un coup vous dites c'est comme moi, ça m'est arrivé hier, et vous expliquez, vous mettez au point, vous vous rassurez, vous allez passer à l'autre sujet, qu'on ne s'impatiente pas, il faut d'abord que tout ça soit bien en ordre. Impossible. Vous êtes de nouveau dans votre caca, impossible d'en sortir. Comme s'il fallait tout le temps l'avoir à portée de main pour en mettre partout. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Comme s'il fallait tout le temps que votre existence forme un paquet bien compact que vous puissiez prendre sur-le-champ et emporter partout. Et ce n'est même pas une image, je ne devrais pas dire comme si, c'est comme ça. C'est comme ça que ça se passe. Son existence dans une valise, bien rangée, bien cataloguée, qu'on ait ce qu'il faut pour le cas où. Alors on fait sa valise sans arrêt, on est tout le temps en train d'empaqueter quelque chose. Même en parlant du beau temps. Il y a quelque chose dans ma valise qui n'est pas en place. On redéballe, on retrie, on rempaquette, on est de nouveau paré mais voilà, il ne fait plus beau temps, on se fait mouiller, on est trempé jusqu'à l'os. Alors on rouvre sa valise.
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Quelle misere d'avoir entrepris d'ecrire ca. Se replonger dans cette matinee a vomir, dans toutes les matinees a vomir, et les apres-midi, et les soirees et le reste. Mais je ne peux pas faire autrement. Je n'ai rien entrepris, ca s'est impose. Je ne peux pas continuer ce travail sans ce papier et je dois le dire. Qu'on me comprenne, qu'on se mette a ma place. Je me demande si quelqu'un voudrait. Quelqu'un.
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Ce qui est dit n'est jamais dit puisqu'on peut le dire autrement.
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Videos de Robert Pinget (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Pinget
Mathieu Lindon Une archive - éditions P.O.L où Mathieu Lindon tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Une archive", et où il est notamment question de son père Jérôme Lindon et des éditions de Minuit, des relations entre un père et un fils et entre un fils et un père, de Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Marguerite Duras et de Robert Pinget, de vie familiale et de vie professionnelle, de l'engagement de Jérôme Lindon et de ses combats, de la Résistance, de la guerre d'Algérie et des Palestiniens, du Prix Unique du livre, des éditeurs et des libraires, d'être seul contre tous parfois, du Nouveau Roman et de Nathalie Sarraute, d'Hervé Guibert et d'Eugène Savitzkaya, de Jean Echenoz et de Jean-Phillipe Toussaint, de Pierre-Sébastien Heudaux et de la revue Minuit, d'Irène Lindon et de André Lindon, d'écrire et de publier, de Paul Otchakovsky-Laurens et des éditions P.O.L, à l'occasion de la parution de "Une archive", de Mathieu Lindon aux éditions P.O.L, à Paris le 12 janvier 2023.

"Je voudrais raconter les éditions de Minuit telles que je les voyais enfant. Et aussi mon père, Jérôme Lindon, comme je le voyais et l'aimais. Y a-t-il des archives pour ça ? Et comment être une archive de l'enfant que j'ai été ?"
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