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EAN : SIE24592_4304
La Petite Illustration. (30/11/-1)
4.06/5   39 notes
Résumé :
Que sait-on des choses et des gens? Ce qu'on en voit ou ce que l'on croit en voir et, bien souvent, ce que l'on aimerait qui soit. Sur cette difficulté qu'il y a à cerner la réalité, voilée comme elle est par la subjectivité, Luigi Pirandello a écrit en 1917 Chacun sa vérité.

L'arrivée d'un nouveau fonctionnaire suscite une certaine émotion dans une petite préfecture. La curiosité est proverbiale en province et ce M. Ponza a une conduite bien propre à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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"Le théâtre,comme tu sais, ne me tente pas beaucoup. Je fermerai cette parenthèse théâtrale pour me remettre à mon travail de narrateur, plus naturel" écrivait Pirandello à son fils. Voilà qui aurait été un beau gâchis s'il s'était cantonné à cette affirmation !

Chacun sa vérité est une pièce tirée de la nouvelle Mme Frola et M. Ponza son gendre. Un nouveau conseiller de la Préfecture, M. Ponza s'est installé en ville avec sa femme. Mais il manque à tous ses devoirs en ne rendant pas visite à Agazzi, secrétaire général, et à sa femme Amélie. A partir de là, les rumeurs vont bon train : il séquestrerait son épouse dans un appartement sombre. Sa belle-mère habite sur le palier des Agazzi. le fait que Ponza passe énormément de temps avec celle-ci commence à en chagriner certains. Madame Cini et la famille Sirelli enveniment les choses. Lorsque le frère d'Amélie, Lambert Laudisi, l'apprend, il essaie de leur faire comprendre que la vérité n'est pas toujours celle que l'on croit. Mais quel secret cache donc ce Ponza ?

Pirandello s'amuse avec le thème de la folie (thème récurrent) mais aussi celui de la médisance. Les dialogues sont riches. Ils mettent en relief les passions exacerbées lorsqu'il s'agit de savoir. La curiosité est au coeur de l'affaire. La critique de cette classe sociale aimant colporter les cancans est sous-jacente. Laudisi est le seul personnage à ne pas succomber aux commérages. Il représenterait presque Pirandello lui-même.

L'originalité de cet auteur réside dans la philosophie qui ressort de son théâtre. La question de la personnalité est presque un fil rouge dans chacune de ses oeuvres. Saurons-nous ce que cache le comportement de Ponza ? Je vous laisse le découvrir.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Lu en V.O.
Il s'agit d'une énième relecture de ce texte qui m'a valu un coup de foudre pour Luigi Pirandello!

La trame: le voisinage se demande si Mme Frola subit la folie de son gendre ou bien si c'est le gendre qui subit la folie de sa belle-mère. Toujours est-il que l'un protège l'autre et vice-versa. L'épouse est-elle la seconde épouse ou bien est-elle la fille de Mme Frola ?
Qui dit la vérité ? Qui connaît la vérité ? La saura-t-on un jour ?

Une grande partie de l'oeuvre de Pirandello tourne autour de cette thématique. Qui sommes-nous? Nous donnons une image de nous-même mais cette image est-ce la même pour tout le monde?
Le thème de la folie lui est également cher.

C'est le propre du chef d'oeuvre que de pouvoir être relu à volonté et ne rien perdre de sa saveur! J'ai beau connaître les tenants et les aboutissants de la pièce, je me délecte à la reparcourir. Les phrases sont succulentes, les rebondissements truculents et la fin… sublime!
Je suis un peu comme le personnage de Laudisi qui observe et savoure ce qui se passe à côté. J'adore ce personnage et ses réflexions jubilatoires!
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"Mais que pouvons-nous savoir réellement des autres?" nous questionne cette comédie en trois actes de Luigi Pirandello (poète,essayiste,nouvelliste,homme de théâtre et romancier italien du XX° siècle qui a reçu le Prix Nobel en 1934).
Bonne question lorsque l'on sait que les apparences sont trompeuses, que les autres truquent à bon ou mauvais escient l'image qu'ils veulent donner d'eux et que notre subjectivité et nos interprétations faussent la donne.
Après avoir chroniqué hier Joyeux Noël d'Alexandre Jardin (où Norma, l'entêtée, soulève les verrous des lourds secrets de famille) pour lequel toute vérité est bonne à dire, je me suis replongée dans Chacun sa vérité, comédie qui brouille les pistes et démontre plutôt le contraire car chacun a le droit d'avoir une vie privée du moment qu'il ne porte pas atteinte à la société.Dans une ville de province, sujette aux ragots, les langues vont bon train surtout chez les voisins d'une nouvelle locataire Mme Frola "une pauvre petite vieille".
Un nouveau "conseiller de la préfecture" Mr Ponza (son gendre) lui rend visite régulièrement.Sa propre fille, épouse Ponza ne sort jamais et Mme Frola ne la voit que de loin.
Aussitôt, des rumeurs de claustration agitent les uns et les autres.Pour faire taire ces élucubrations, Mr Ponza, excédé, prétend que sa belle mère est folle depuis qu'elle a perdu sa fille et que son épouse ne l'est qu'en secondes noces.Mme Frola, elle,très émotive,se justifie en affirmant que son gendre est dérangé.
Qui croire? La curiosité est un vilain défaut mais ce dilemme va pousser cette famille dans ses retranchements.
Enquête,recherches dans les registres,venue d'un commissaire sur les lieux, confrontation.
Mme Ponza viendra donner sa vérité. La vérité?
Une vérité secrète qui sera ce que le lecteur en fera.
La morale de la fin toutefois parait-être: "S'il nous plait de vivre comme nous le faisons qu'importe!" . Luigi Pirandello (à mon avis), et malgré ses "angles morts" à respecter (qui auraient contrarié Alexandre Jardin), a bien raison.L'auteur nous démontre aussi ici que les actes sont plus fiables que les paroles et il nous donne à voir le vrai sens des relations du trio en les mettant en présence (qui aime qui?). Son talent (il manie les pensées,sentiments et comportements des uns et des autres avec brio) force le lecteur à prendre partie pour les trois victimes de l'intrusion malsaine dans une intimité qui ne concerne qu'eux.
Cette comédie qui manie l'humour à tour de bras a (à mon avis encore) tout intérêt à être vue en tant que spectacle pour ses situations cocasses et le côté italien très théâtralisé.
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Je ne m'attendais pas à autant d'humour chez Luigi Pirandello. Si ses satires peuvent être drôles leur fond est en général assez tragique.
Cette pièce intitulée "Chacun sa vérité" a quelques choses du conte philosophique puisqu'elle cache un enseignement, celui que la vérité apparaît différente pour chacun de nous selon notre propre perception.

L'histoire est apparemment simple : il s'agit d'élucider qui détient la vérité dans le trio formé par Monsieur Ponza, sa femme et sa belle-mère Madame Frola.
Quelques bourgeois de Valdano se demandent pourquoi Ponza, le nouveau conseiller de Préfecture, rend visite à sa belle-mère trois fois par jour et ne laisse personne voir sa femme ? Est-ce un monstre ? Sa belle-mère est-elle folle ? Sa femme existe-t-elle vraiment ? Jusqu'où la bonne société ira-t-elle pour satisfaire sa curiosité morbide ?

C'est en 1917 que Pirandello a écrit cette comédie italienne qui interroge notre désir de connaitre toute la vérité.
Heureusement, il y a un personnage assez différent qui semble s'écarter des idées reçues et de ces vérités que l'on croit absolument irréfutables, en riant avec éclat devant la sorte de tribunal de bienséance formée par les habitants de la petite ville où se déroule l'enquête sur la vie privée des nouveaux venus. Il s'agit de Lamberto Laudisi qui se fait ainsi le porte-parole de l'auteur.

J'aime ce genre de pièce drôle et intelligente où le langage a le dernier mot car quand la vérité parlera sous les traits de Madame Ponza, elle laissera tout le monde perplexe.


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Une petite pièce de théâtre de Pirandello tout à fait loufoque.
Ce n'est pas ma tasse de thé car je ne suis pas vraiment réceptive au théâtre mais c'était très représentatif de ce genre littéraire.
Des personnages plus qu'actifs avec une répartie vivace, un imbroglio très bien mené, des dialogues qui m'ont fait l'effet que chacun parlait pour ne rien dire enfin bref, c'est une pièce très réussie pour qui aime ce genre d écrit.
Si vous êtes amateur de ce genre alors vous ne serez pas déçu.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Madame Frola : Je regrette beaucoup et je vous demande pardon d'avoir jusqu'ici manqué au plus élémentaire de mes devoirs. Vous avez eu, Madame, la bonté de m'honorer d'une visite, alors que c'était à moi de venir la première.

Amélie : Entre voisines, madame, on n'y regarde pas de si près. D'autant plus que vous êtes ici seule, étrangère, et que vous auriez pu avoir besoin...

Madame Frola : Merci, merci, vous êtes trop bonne.

Madame Sirelli : Madame est toute seule ?

Madame Frola : Non, j'ai une fille, mariée, qui est ici depuis peu de temps.

Sirelli : Le gendre de madame est le nouveau conseiller de Préfecture, monsieur Ponza, n'est-ce pas ?

Madame Frola : Oui, précisément. Monsieur le secrétaire général voudra bien m'excuser, j'espère, et excuser également mon gendre.

Agazzi : A vous parler franchement madame, j'avais été un peu froissé.

Madame Frola, l'interrompant : Vous avez mille fois raison, mais il faut l'excuser ! Nous sommes encore tout bouleversés, vous savez, par notre grand malheur.

Amélie : Naturellement, un désastre pareil !

Madame Sirelli : Vous avez perdu des parents ?

Madame Frola : Tous nos parents... tous, madame. Il n'est rien resté de notre petit village ; ce n'est plus qu'un amas de ruines.
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C’est vous, ce n’est pas moi, qui avez besoin de données des faits, de documents pour affirmer ou pour nier. Moi, je n’en ai pas le moindre besoin. Pour moi, la réalité ne réside pas dans ces documents ; elle réside dans l’âme de ces deux êtres, et, cette âme, je ne puis espérer y pénétrer. Je n’ai qu’à croire ce qu’ils m’en racontent.
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Elle est bonne celle-là ! Je vous vois acharnés à savoir ce que sont les êtres et les choses, comme si les êtres et les choses en soi étaient ceci plutôt que cela…
MADAME SIRELLI. – Mais alors, d’après vous, on ne pourrait jamais savoir la vérité ?
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La réalité,il n'y en a qu'une alors que la vérité sur un même fait il peut y en avoir plusieurs.La vérité peut se calquer sur la réalité si l'on considère l'essence de la chose.
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Laudisi
Se renseigner? Mais que pouvons-nous savoir réellement des autres? Ce qu'ils sont...comment ils sont...ce qu'ils font...pourquoi ils le font...
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Videos de Luigi Pirandello (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luigi Pirandello
Dans ce film, la romancière et critique littéraire italienne Daria Galateria et l'auteur et traducteur Jean-Luc Nardone, présentent le roman "Les Dix mille mulets" de Salvatore Maira à paraître le 2 juin 2021.
Sicile, 1949. le jeune éleveur de bétail Pepino Maiorana vient d'obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l'Italie. Il devra trouver les bêtes dans toute l'île, les conduire à Messine, les soumettre à une commission et les embarquer pour le Pirée, cent cinquante à la fois, en anticipant les dépenses avec de l'argent qu'il ne possède pas. Pepino doit faire face en outre à deux obstacles majeurs : sa famille et la mafia. Mais il continue obstinément, zigzaguant entre les doutes et les menaces, convaincu qu'il tient là l'occasion de sa vie. Il trouvera un allié inattendu dans un singulier commissaire de police, Giulio Saitta, l'autre personnage central du roman qui, marqué par l'assassinat de son épouse, nourrit son désir de vengeance. Son enquête fait apparaître les puissances politiques, religieuses et mafieuses qui, dans l'ombre, intriguent pour mettre la main sur l'Italie. L'aventure individuelle de Pepino se fond ainsi dans l'histoire générale d'une Italie qui s'efforce de renaître et ne s'est pas débarrassée des forces maléfiques de la Seconde Guerre mondiale. "Les dix mille mulets" est une épopée populaire tragi-comique qui mêle faits historiques réels et intrigue romanesque, dans laquelle on croise toute une foule de personnages désespérés, comiques, solitaires, qui essaient avec autant d'énergie que d'imagination, et sans trop de scrupules, de se réinventer une existence sur les décombres de la guerre. C'est aussi un roman choral qui recrée une Sicile disparue, à la fois séduisante et impitoyable, tragique et incroyablement vivante.
Salvatore Maira, né à San Cataldo en Sicile en 1947, a enseigné le cinéma à l'université La Sapienza à Rome. Il est l'auteur d'essais sur le théâtre baroque, sur la relation entre le cinéma et la littérature, sur Pirandello et Verga. Il a écrit et réalisé des longs métrages reconnus dans de nombreux festivals internationaux : "Valzer", par exemple, conçu avec un unique plan séquence a reçu le prix Pasinetti à la 64e Mostra de Venise. Il est également l'auteur d'un deuxième roman "Ero straniero" (2019).
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