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Christophe Balaÿ (Traducteur)
EAN : 9782843043918
149 pages
Zulma (11/01/2007)
3.5/5   125 notes
Résumé :
Alieh, Rowshanak ou Raheleh sont souvent à leur fenêtre. Entre riz pilaf aux lentilles et les pétunias, le voile et une paire de bas, le mari, les enfants, les aïeuls ou les voisines, elles guettent ce qui va venir conforter ou bousculer leurs habitudes.
Au fil des saisons et des générations de femmes, flotte sur ce recueil de nouvelles un parfum de mystère étrange et pénétrant. Par touches légères, se dessine en filigrane, parfois à la lisière du fantastique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 125 notes
J'adore les bouquins de Zoyâ Pirzâd car je ressors de ces lectures toujours satisfait, apaisé. C'est un moment de lecture agréable. Pas de grands drames, pas d'aventures compliquée ni de tracas, rien de négatif (ou presque). Pourtant, tout n'est pas rose ni facile pour ses héroïnes. Mais ça ressemble à la vie, que des moments du quotidien. En fait, ça me donne surtout l'impression d'être des moments volés au quotidien.

Une écrivaine qui repousse toujours à plus tard le moment d'écrire. Deux voisines très synchronisées. Une femme dont le plus grand plaisir est de s'installer sur le rebord de sa fenêtre. La neige. Pas une tempête, non, des flocons qui tombent et des couples de fillettes, de jeunes filles et de femmes regardent ça, s'en amusent, y sont indifférentes. Il n'y a que l'invasion de sauterelles avortée qui détonnait un peu. Et on pardonne.

La plupart des nouvelles qui composent ce recueil ne comptent que deux, trois pages. Parfois cinq. Rarement plus. Et c'est suffisant pour moi. Certains diront que c'est trop court pour s'intéresser aux personnages et «entrer» dans l'histoire mais, justement, il n'y a pas d'histoire. Pas au sens traditionnel. Il faut se laisser porter par l'écriture douce et fine de Pirzâd, cette force tranquille, un peu comme la vie. Il n'est point nécessaire d'étirer inutilement, que ce soit en actions, en descriptions, en explications de toutes sortes. de toutes façons, il y a certaines choses qui se passent d'explications. En fait, la vie devrait être un peu plus comme ça.

Conséquemment, très peu de ces nouvelles me resteront gravées dans la mémoire, certaines ne sont déjà plus qu'un souvenir évanescent (sans grande action, il est difficile de se rappeler ce qui s'y «passe») mais l'impression qu'elles ont laissée, je m'en souviendrai longtemps. le style presque poétique de Pirzâd y est pour beaucoup. Ce que j'en retire surtout, c'est le fond, les thèmes, les valeurs : être attentif, regarder le monde autour de soi, passer du temps avec ceux qu'on aime et profiter de la vie au maximum…
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Je remercie tout d'abord Babelio pour ses opérations masse critique et les éditions Zulma pour l'envoi de ce recueil. J'ai retrouvé avec plaisir la plume de Zoya Pirzad et je ressors plutôt contente de cette lecture. Ce n'est pas un coup de coeur mais plutôt une lecture agréable.

Je m'attendais a quelque chose de différent, je pensais découvrir le quotidien des femmes or ici il y a peu d'action et la plupart des nouvelles dresse un portrait d'un moment donné, d'un instant présent dans la vie d'une femme. Les nouvelles sont très courtes et j'ai eu un peu de mal a rentrer dedans car je n'arrivais a m'attacher aux personnages. A peine commencé, que la nouvelle se termine déjà et que l'on en découvre une autre.

Malgré ce point négatif, on retrouve la poésie dans l'écriture de l'auteur, la douceur et la pudeur qui l'a caractérise. C'est une belle découverte, un livre qui se lit rapidement et qui est accessible. A recommander a toutes les personnes qui veulent découvrir l'auteur.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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J'avais bien aimé et découvert Zoyâ Pirzâd dans « le gout âpres des kakis ». Son écriture intimiste nous amène au coeur de la vie des foyers et des femmes iraniennes.
Dans ces dix-huit nouvelles, la femme, ses enfants et son foyer occupent une place prépondérante. Ces récits sont comme des tableaux détaillés d'instants de vie. Remarquons que la description des sentiments n'est pas présente, dans la littérature iranienne on ne s'épanche pas, la censure est présente et les scènes de vie trop réalistes y trouvent difficilement une place, cependant tout y est suggéré.
Les récits, donc, sont fait de petits détails, ces petites choses qui remplissent la vie d'une femme dans son foyer, la cuisine, les repas, les enfants, le mari… Zoyâ, décrit par petites touches, des attitudes, un regard jeté subrepticement par la fenêtre, l'agitation de la rue, « A midi, son mari rentre du bureau et leur fils de l'école. Ma voisine met le couvert dans sa cuisine pour le déjeuner pendant que son mari joue avec l'enfant. Elle sert le repas ; L'enfant repousse son assiette, il refuse de manger. Sa mère le fait manger pendant que son mari s'amuse des grimaces de l'enfant. Après le déjeuner, le mari joue au ballon avec lui, sa femme débarrasse le couvert ». C'est la condition de la femme mais pas seulement en Iran…
L'accent est mis sur le temps qui passe, les générations qui se succèdent et transmettent leur savoir faire, cuisine, tricot… Zoyâ Pirzâd nous parle aussi des endroits qui ne changent pas et où on se réfugie pour se sentir en sécurité tel ce rebord de fenêtre où on se love pour observer un beau platane bien ancré dans la terre. le récit nous projette aussi au-delà, une mariée passe, la femme soupire, et, de là nait la nostalgie. J'aime la délicatesse de la plume de Zoyâ Pirzâd, ces récits qui tout en pudeur, finesse et simplicité nous plongent dans cet univers féminin iranien. Et, finalement toutes ces petites choses ne nous sont pas si étrangères !


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Il s'agit d'un recueil de courtes nouvelles qui racontent principalement le quotidien à la maison en Iran : les activités des femmes chez elles, le temps qui passe sans qu'on ait conscience ou qui s'étire interminablement alors que les journées se répètent si semblables les unes aux autres,… le format court est assez frustrant mais à travers le recueil, l'auteur parvient à évoquer une atmosphère typique.

Certaines nouvelles parlent des choses toutes simples du quotidien (comme la préparation des repas, l'entretien du jardin, les soins à la famille, etc) ou alors de moments plus marquants (un départ à la retraite, un fugitif qui surgit dans un immeuble...). Par contre, quelques nouvelles m'ont laissé avec le sentiment d'être passée à côté de ce que l'auteur voulait dire, de ne pas avoir compris.

J'ai tout particulièrement aimé la première nouvelle où une mère de famille veut se mettre à écrire, mais elle doit d'abord libérer du temps sur ses activités domestiques et à force de réfléchir à cette réorganisation, elle oublie ce qu'elle voulait écrire. C'est très touchant de la voir penser à ménager son mari et ses enfants au point ce finir par occulter ce qui lui ferait plaisir à elle…

Même si j'ai apprécié ces jolis textes qui m'ont permis d'avoir un aperçu de l'Iran, je reste avec l'idée que le format court des nouvelles ne me convient pas...
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Cet après-midi-là est un recueil de dix-huit nouvelles, dont la plus longue ne mesure pas plus d'une dizaine de pages.
Que nous racontent-elles ? La vie des femmes iraniennes, femmes qui veillent au bien-être de leur mari, de leurs enfants, ffemmes que, pour certaines, nous voyons vieillir peu à peu, découvrant des moments-clefs de leur vie, ains dans « L'hiver », et « ce ruban orange » qui réapparaît de période en période.
Une phrase, un geste suffisent à caractériser un personnage, à créer l'atmosphère, heureuse, oui, étouffante parfois, comme si les traditions étaient un carcan dont on ne pouvait se défaire (« Les fleurs au centre de ce couvre-lit »).
Un jeune homme, quand même, celui qui regarde le banc d'en face mais pense sa vie en fonction des femmes de sa vie (sa mère, la collègue dont il est amoureux).
Une pincée de fantastique aussi, quand monsieur F* semble rencontrer monsieur F* (L'heureuse vie de monsieur F*) et paraît se transformer en homme au foyer, maison blanche, rajeunie contre murs gris du bureau. Ainsi la femme qui achète le mug oursons à son fils ne parle-t-elle pas à celle qu'elle deviendra plus tard ? de même, « Les sauterelles » ont un côté kafkaïen.
La nouvelle d'ouverture « »Histoire du lapin et de la tomate » montre la difficulté d'écrire quand les tâches ménagères répétitives et impensables dans notre société occidentale (laver les herbes huit fois…) paraissent insensées. Vie réglée, identiques, interchangeable, ainsi pour « les voisines » (cf : la vision féministe de « La salle de bain ».
Ne croyez pas, pourtant, que l'arrivée du confort moderne résolve tout. L'héroïne de « Dépareillées » sombre peu à peu, celle de « Comme tous les après-midi » constate qu'un fossé se creuser entre elle et sa fille, qu'elle voit peu à cause de son métier.
Comme tous les après-midi est un recueil de nouvelles qui se dévore plus qu'il ne se lit.
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critiques presse (2)
Telerama
21 janvier 2015
La romancière et nouvelliste Zoyâ Pirzâd réussit un puzzle remarquable et poétique en dix-huit fragments. Un drôle de refrain, une œuvre littéraire et ethnographique de toute beauté. Page après page, ce recueil d'histoires décrit des vies, les bruits d'une ville, une société compacte, un monde finalement très exotique qui, lorsqu'il se met légèrement à bouger, surprend vivement.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lecturejeune
01 juin 2007
Lecture jeune, n°122 - Zoyâ Pirzâd nous invite à entrer dans le quotidien familial de femmes iraniennes. Que nous dit ce quotidien ? Qu’il existe des analogies dans les univers féminins du monde entier, des pratiques, des réflexions, des touches sensibles qui régulent la vie familiale, la douce et hypnotique routine. En Iran comme ici ou ailleurs, que fait-on dans sa cuisine, comment et de quoi y rêve-t-on ? Que cuisine-t-on à ses proches ? Ces dix-huit nouvelles brèves nous font vivre au rythme lent de ces femmes recluses. L’écriture épurée, juste et pourtant sensible nous émeut, l’empathie que nous développons à l’égard de ces sœurs proches mais lointaines nous interroge sur notre féminité. Qui sont ces femmes dans leur parcours de vie, qui sommes-nous dans le nôtre ? Le temps est primordial dans ce recueil, il scande de manière étouffée les étapes de la vie : de l’adolescente à la jeune femme, de l’épouse à la grand-mère, qu’est-ce qui fait la qualité d’une existence ? L’air de rien, ces jolis textes sobres révèlent des identités : celles d’un pays, de femmes, de vies. Comme tous les après-midi, premier livre de l’auteur traduit en français, est un véritable plaisir de lecture. Adolescents et jeunes adultes y trouveront un art de vivre et une certaine leçon de bonheur. On pourrait même imaginer une lecture à voix haute pour donner à entendre la sensualité de la langue. Michelle Charbonnier
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je me dis chaque jour : « Aujourd'hui, je vais écrire une histoire. » Mais le soir, après la vaisselle du dîner, je me mets à bâiller et je me dis : « Demain, je l'écris demain, absolument. »
Je viens de faire la vaisselle. Je nettoie la cuisine, puis je vais m'asseoir devant la télévision. Je me dis : « Je vais écrire sur un bout de papier un résumé de l'histoire que j'ai dans la tête en quelques phrases et je vais coller le papier sur la glace de la salle de bains, comme ça, demain, je me souviendrai que j'ai cette histoire à écrire. »

Histoire du lapin et de la tomate
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Je détestais marcher. Je me fatiguais vite et je demandais qu'on me porte. À cinq ans, marcher est la chose la plus ennuyeuse qui soit. Les distances étaient interminables, aucun endroit ne me paraissait assez digne d'intérêt pour qu'on se fatigue à s'y rendre.

Sur le rebord de la fenêtre
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Je ne connais pas la voisine d’en face bien que de ma fenêtre je l’aperçoive chaque jour dans sa cuisine ou dans sa cour. Tous les matins, elle y porte son linge pour l’étendre sur une corde tendue entre deux vieux platanes. Puis, elle retourne à sa cuisine où elle prépare le déjeuner. Moi aussi, au même moment, je suis en train de faire le déjeuner. Je fais exactement les mêmes choses au même moment. Seules une ruelle étroite et une petite cour séparent nos activités identiques.
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Le platane et moi étions amis. Lui non plus ne comprenait pas la raison de tous ces va-et-vient. Nous nous demandions tout le temps : « Pourquoi ces gens bougent-ils ? Que cherchent-ils ? Où vont-ils ? » ( Sur le rebord de la fenêtre )
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Arroser la cour et les pétunias est la dernière tâche de la journée, une tâche qu'elle apprécie mais qui est aussi pour elle une source d'anxiété, car ensuite, il n'y a plus rien à faire. Elle n'aime pas rester inactive. Quand elle reste sans rien faire, elle se met à avoir des idées_des idées noires, des idées vaines.
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