Quel plaisir et quel humour!
Bernard Pivot est un jongleur de mots qui nous enchante. Avec une grande simplicité il nous raconte dans "Souvenirs d'un gratteur de têtes" un bon nombre d'anecdotes sur sa vie et les interviews qu'il a faites de grands écrivains.
Il nous donne des cours de français mais un professeur comme ça moi j'en veux bien tous les jours car il est loin d'être ennuyeux.
Il revient sur des définitions en étant drôle et sans conformisme. Il n'est pas dans l'esprit de ceux qu'on appelle les immortels, membres de l'Académie française dont il se moque gentiment. Pourtant il dirige l'
Académie Goncourt mais cet académicien-là n'est pas académique et c'est ce qui est bien.
J'ai beaucoup apprécié quand il se souvient des émissions littéraires comme Apostrophe et Bouillon de culture qu'il a animé, que j'ai longtemps regardé à la télévision.
Il évoque notamment à quel point l'esprit peut surpasser le corps quand, fiévreux et très enrhumé avant l'entretien avec
Marguerite Duras il n'a pas éternué une seule fois durant ce face-à-face.
C'est avec une grande modestie qu'il raconte sa jeunesse à Lyon et son amour du Beaujolais. Et surtout son admiration pour le gratteur de tête, originalité de celui qui est situé à l'arrière des chariots du train fantôme faisant peur aux jeunes filles et lui permettant de jouer les protecteurs en les serrant dans ses bras voire de les embrasser, le coquin. Métier qu'il a repris à son compte dans un tout autre contexte.