Au mois d'octobre, je découvrais l'autrice
Belva Plain avec son roman
Tous les fleuves vont à la mer, dont l'histoire m'avait convaincue, ainsi que le travail sur les personnages et la délicieuse plume si envoûtante. J'étais donc des plus décidées à découvrir quelques uns de ses autres romans et j'en ai désormais l'opportunité grâce à mon partenariat avec les éditions L'Archipel-Archipoche, que je remercie grandement.
L'île où se déroule principalement l'histoire, Saint-Félice qui devrait se trouver dans les Caraïbes, n'existe pas en réalité mais l'autrice s'est inspirée d'autres îles de l'époque, des aspects politiques et coloniaux à propos de ces dernières. L'abolition de l'esclavage remonte à un certain temps mais l'on se rend vite compte que les inégalités, les difficultés et la misère sont plus que présents sur l'île. Il faudra du temps pour que les mentalités changent. La multidiversité est au coeur de tout, l'île se prépare peu à peu à l'indépendance, subies de grands changements, pour le meilleur ou pour le pire. J'ai quand même apprécié le fait de découvrir le fameux secret dès le départ, concernant Theresa, violée à l'âge de 15 ans par un jeune homme de couleur et enceinte si jeune. Ce qui est cruel, c'est qu'on lui a tout imposé : ce viol évidemment mais aussi son départ pour la France pour cacher sa grossesse, l'abandon de son enfant, un mariage blanc imposé. Sa vie ne sera que mal du pays, peur, regrets et culpabilité. Et étrangement, elle n'est pas le personnage central de l'histoire, mais ces deux fils, si. Francis son fils légitime et Patrick son fils illégitime, métis. Qui n'ont pas le même parcours de vie, qui prennent des chemins différents sans le savoir, qui deviendront amis et ennemis, sans savoir qu'ils partageaient un lien de sang. Ce qui les liait profondément : leur amour pour Saint-Félice.
J'ai trouvé qu'il y avait comme un certain abîme entre Tous nos fleuves vont à la mer et
La Splendeur des Orages. Tous nos fleuves vont à la mer était d'une richesse incroyable, développé avec soin autour d'une très grande famille alors qu'ici, j'ai eu plutôt l'impression que l'autrice allait à l'essentiel, choisissait la voie de la simplicité et ne prenait pas de risques. J'ai eu ce sentiment de ne pas avoir affaire à la même écriture alors que c'était ce que je recherchais à la base, être envoutée, charmée par la plume si poétique et incisive de l'autrice. du même coup,
La Splendeur des Orages est beaucoup plus court mais aussi beaucoup plus abordable et rapide à lire. le récit se révèle d'autant intéressant du fait qu'il y ait une alternance de points de vue avec ceux de Theresa, de ses fils Francis et Patrick, de Will, les points de vue des deux frères étant les plus importants du fait du parallèle entre les deux et de leur lien si particulier. D'ailleurs, l'aspect politique, d'une île en pleine effervescence dans un monde de changements m'a beaucoup plu, m'a peut-être plus intéressé que les histoires de la famille Francis en elle-même. Et j'ai la nette impression, que comme pour
Tous les Fleuves vont à la mer (mon seul point de comparaison pour le moment), l'autrice a un schéma bien précis quant à ses fresques familiales, à savoir la non-révélation du secret, ce que je peux comprendre tout à fait car ce genre de secret est à double-tranchant et peut détruire une famille en un rien de temps !
En bref,
La Splendeur des Orages fut une bonne lecture, une lecture sympathique bien que je n'ai pas été transportée, emballée par l'histoire. Moins de saveur que pour
tous les fleuves vont à la mer qui a ma nette préférence mais cela ne m'empêchera pas de découvrir d'autres romans de
Belva Plain, le prochain sera d'ailleurs
Les Cèdres de Beau-Jardin !
Merci infiniment à Mylène et aux éditions de L'Archipel-Archipoche pour la découverte de ce roman.