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EAN : 9782070326655
305 pages
Gallimard (15/02/2007)
3.58/5   78 notes
Résumé :
Elle voulait qu'on la regarde. Mal aimée, étouffée, violée, abandonnée, l'enfant brune et bégayante nommée Norma Jeane Mortensen était prête à tout pour sortir de l'ombre et taire ses blessures.


Jusqu'à devenir Marilyn Monroe (1926-1962), créature artificielle, blonde publique, surgie après neuf heures de maquillage et de décoloration. Jusqu'à se laisser dévorer par elle.

Source : Folio, Gallimard
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Marilyn Monroe est un personnage qui m'a fascinée pendant mon adolescence sans que je sache vraiment expliquer pourquoi. Après cette lecture et l'expérience de l'âge adulte je pense pouvoir affirmer que je comprends mieux ce qui m'attirait de manière si contradictoire.

Marilyn Monroe n'était ni une personne ni une actrice ,c'était bien plus : c'est une icône. Une icône hollywoodienne modelée petit à petit dans les années d'après-guerre, décennie de conformisme et de prospérité où la blonde oxygénée est venue bouleversée l'idéale de la ménagère derrière ses fourneaux flambants neufs.
La tragédie de l'histoire de cette icône, paradoxalement est bien là : elle était magnétique, provocante et sensuelle, elle attirait tous les regards, elle est devenue THE sex symbol, LE fantasme des hommes de toute une génération. Partout où elle allait difficile de ne pas la regarder ou la fixer de manière plus malsaine. Et pourtant, personne, ou très peu de gens voyaient Norma Jeane Baker, la femme la vraie qui était derrière toutes ses gestes, ce maquillage, et ces vêtements si moulants qu'il ne restait rien à suggérer.

Norma Jeane, la pauvre fille rejetée et abandonnée qui cherchait désespérément à être aimée et un foyer stable. Grâce à Marilyn elle pensait pouvoir accéder à tout ça, mais il n'en fut rien, ce rôle l'a condamnée à être le joujou des hommes qui se sont bornés à ne voir que son physique pour ne jamais lui donner sa chance de prouver qu'elle pouvait être vraiment une actrice.

C'est cette histoire dramatique que retrace Anne Plantagenet. Je connaissais certes beaucoup des épisodes de vie mentionnés, donc ça ne m'a pas fâchée de voir qu'elle passait vite sur le chapitre Kennedy et donner davantage de place à des relations (avec les hommes, des membres de la famille, les psy bien sûr ou autres) qui en disent plus long sur la femme et ses désarrois. Les chapitres sont courts et permettent une lecture rapide. En revanche j'ai beaucoup moins aimé l'écriture un peu trop romancée utilisée par la journaliste tant il me semble que l'histoire de Norma/ Marilyn se suffit à elle-même (mais ça, ce n'est que mon avis..). de même que les interprétations/remarques façon psychologie de comptoir sur les raisons qui expliquent selon elle sa relation avec Jo DiMaggio m'ont franchement agacée.

Mais c'est de Marilyn qu'on parle, celle qui a tant brillé à l'extérieur et dont le vide intérieur n'a jamais pu être dépassé, alors paraît-il que quand on aime on peut faire des compromis.
Cette lecture m'a en tout cas confirmée dans la résonance que l'histoire de cette femme a avec certaines théories féministes : le rapport au corps, les rapports de domination, l'expression de patriarcat, le rapport au vêtement qui permet de classer ou dénigrer, et le fameux débat : être libre de montrer ses formes comme on l'entend n'est-ce pas , au fond, jouer le jeu lubrique des hommes ?
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Anne Plantagenet a consulté plus de 17 livres pour concocter Marilyn Monroe. Elle fait le récit de cette femme de sa naissance à sa mort et l'accompagne de 18 photos.

Je me suis laissée entraîner à travers la vie de Marilyn:
- Son enfance incroyable où elle ne retient pas l'attention de sa mère et passe d'une famille à l'autre.
- Son mariage à 16 ans pour éviter de retourner encore à l'orphelinat . Elle plie des parachutes puis pose pour des photos quand son mari s'engage dans la Marine.
- Ses débuts dans le métier d'actrice où le patron de la 20th Century Fox lui propose toujours les mêmes rôles . " Marilyn est exaspérée d'être la blonde de service qu'on emploie pour racoler les spectateurs avec de légères variations". Mais , elle saura réagir!
- Son mariage avec Joe DiMaggio et plus tard Arthur Miller." Comme femme j'ai raté ma vie. Les hommes avec qui je suis attendent trop de moi, à cause de l'image de sex-symbol qu'on a faite de moi, que moi-même j'ai faite de moi."
- El la fin de sa vie noyée dans les médicaments...

J'ai bien aimé retrouver Marilyn tous les soirs et suivre sa vie compliquée, mouvementée, extraordinaire, incroyable!!!
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Qui ne connait pas Jean Backer Mortensen, Marilyn Monroe de son nom d'actrice ? Quel était donc la chance de cette petite fille née de père inconnu et de mère internée pour démence. Celle-ci ne pouvant plus s'occuper de sa fille l'a conduite à l'orphelina alors qu'elle n'était pas orpheline. Cet épisode de son vécu l'a incontestablement marquée à vie. Comme toute personne, elle réclamait de l'affection.

Norma Jane a eu trois maris. le premier Jim Dougherty qu'on l'invite à épouser comme moyen pour ne plus être placé dans un orphelina. Lui a vingt deux ans, elle en a seize. Elle devra divorcer car son mari la délaisse pour s'engager dans la marine marchande et être tributaire de longs voyages. le second est Joe DiMaggio, un sportif de baseball. le mariage ne tiendra pas un an. Ensuite, Marilyn Monroe aspire à une reconnaissance au-delà du corps, elle brûle d'apprendre, de se cultiver, de s'enrichir, de combler les vides de sa malheureuse éducation. D'être, en quelques sortes, légitimée. Elle rêve d'épouser Arthur Miller et de faire de ce rêve réalité. Elle place sa photo sur sa table de chevet. Finalement, elle l'épouse. Il est un intellectuel juif de milieu aisé Tout les séparent mais ils vivront ensemble six années durant. Il écrit le scénario d'un film, les désaxés, où la vedette féminine Roslyn est tenu par Marilyn. Ce sera son dernier film où le tournage sera mené à son terme. Elle sera enceinte d'une grossesse qui n'aura pu être mené à son terme, immense déception dont elle sortira dépressive.

La personne de Marilyn est un mythe, une légende, un mystère. Elle était une petite fille blessée, rongée par le remord, seule sur terre, se retrouvait sans famille. Son corps désormais public, se préparait en sourdine à prendre sa revanche. Elle vit irrémédiablement une chute au pied d'un versant qu'on ne remonte pas. Norma Jane meurt aux yeux de la société, elle est dépouillée de son identité originelle.

« Elle aurait voulu sortir de son corps, s'arracher à cette enveloppe rose et pulpeuse qui appelait partout au plaisir. Alors, elle s'était collée une perruque brune sur la tête, avait enfilé des vêtements simples qui ne lui moulaient pas les fesses et les seins. Naturelle, revenue à la fragilité de ses origines personne ne pouvait la reconnaître. Ce n'était ni une question de fard, ni de couleur de cheveux. En réalité on ne la voyait que lorsqu'elle avait décidé d'apparaître. »

On ne saura jamais la vérité sur les causes de sa mort. Il y eu beaucoup de témoignages, d'interrogatoires de police mais pourquoi, alors qu'il a pu être établi qu'elle est morte vers 22 heures, la police n'a été appelée qu'en fin de nuit.

J'ai aimé ce livre, comme la plupart de ceux mettant en scène une personne éprouvée par la vie, et je suis parfois sidéré et agréablement surpris par ces personnes qui expliquent comment elles s'en sont sorties. Ici malheureusement la fin est tragique.

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Marilyn Monroe.. Oui je dépile toujours, et je suis assez surprise de trouver ce bouquin au milieu des autres... le côté tient donc, mais qu'elle drôle d'idée...

Hé Norma Jeane t'inquiètes pas, ça va aller... Hé Norma Jeane arrête un peu ton cirque... arrête un peu de pleurer... hé Norma Jeane arrête un peu de boire... qu'est ce que tu fous avec les cachetons ?... tu crois que t'iras mieux après ?.. Et Norma Jeane je sais bien que tu veux qu'on te voit, qu'on t'aime.. que tu veux oublier... c'est pas comme ça, non pas comme ça que ça va marcher... et Norma Jeane arrête de te détruire, pourquoi en rajouter ?
Et étrangement j'ai au moment où j'écris ces ligne la ballade de Johnny Jane... et ses lieux sordides son amour suicide... même si l'histoire n'a rien à voir avec la Miss Norma Jeane...

Damned ! J'ai toujours eu une tendresse pour Marilyn, pour ses films, pour ses photos, pour ses chansons.. elle était tellement drôle, elle était tellement belle avec cette aura qui transperce... belle malgré son gros cul, ses bras potelés, son petit bidon...
C'est pas la première bio de Norma que je lis... mais l'autre date d'une autre vie, et c'était pas vraiment une bio c'était plutôt un brûlot anti Kennedy/mafia, théorie du complot passant pour vérité vraie.. Il est cité d'ailleurs dans la bibliographie de fin... moi j'en sais rien.. personne en sait rien d'ailleurs..
Marilyn et la légende, Marilyn est la légende... légende qu'elle s'est construit elle-même d'ailleurs, petit à petit, pour finalement se retrouver prisonnière d'une image et d'une armure, comme enfermé vivante, emmuré en elle-même ...

Cette biographie est bien foutue, elle se lit comme une histoire, l'auteur y a un ton, elle raconte au lieu de dire (comme cela arrive si souvent dans les bios) elle raconte Norma Jeane, et elle raconte bien... elle met des points d'interrogation, parce qu'elle non plus ne sait pas, et elle ose le dire, le faire savoir... et j'aime bien les personnes qui osent dire qu'ils ne savent pas.
Non c'est bien foutu...
Jusqu'à un certain point... c'te putain de pathos, cette pitié qui suinte à travers les pages... ce côté oui elle est malheureuse mais c'est parce que... oui elle boit mais c'est parce que... oui elle se cachetone la face mais c'est parce que... oh la pauvre pauvre petite chose, comme elle malheureuse, comme elle souffre...
Et il est là le hic pour moi... l'auteur revient toujours sur les parties de la vie de Norma Jeane qui expliquent pourquoi elle est comme ça, lui cherchant des raisons, des excuses (et y en a c'est certain)... mais prenant partie... et bon je dois admettre que au bout d'un moment ça m'a un peu agacé, le côté oui j'ai bien compris arrête d'en rajouter, arrête de te répandre. Mais bon il y a aussi une empathie, l'auteur a de l'empathie pour Norma Jeane, de la tendresse et cela se ressent aussi....

Pour le reste, le contenu, pas grand chose à dire, vu que c'est une biographie... La vie de Norma Jeane est ce qu'elle est... et le jugement n'est sûrement pas de mise ( mais ça, ça vient peut-être de moi, j'essaie de ne pas porter de jugement, surtout sur une vie terminée, passée, je trouve toujours que c'est un peu facile de juger alors qu'on était pas là, de juger tout court d'ailleurs...)

Par contre ça donne envie de revoir ses films... et y en a quand même pas mal, par lequel je vais commencer ?... Bus stop, les Misfits, ou La rivière sans retour (la palme du kitchissime)... va falloir que je demande à chéri... et lui le premier qu'il m'a sorti c'est Certain l'aime chaud, c'est rigolo... ^^
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J'attendais le train, il s'est arrêté, il était vide de voyageurs, et mon regard est tombé sur ce bouquin abandonné, j'ai donc demandé au machiniste de m'ouvrir la porte afin de le récupérer, mentant honteusement, je lui ai dit que je l'avais oublié, j'ai donc récupérer ce livre avec Marilyn qui me faisait de l'oeil.

Très chouette moment de lecture avec cette biographie que j'ai trouvé bien écrite et pas du tout sensationnaliste, sans voyeurisme et très bien documentée.

Je retiens cette vie de star basée sur de nombreux paradoxes :

Elle était brune et inconnue elle devient blonde et devient célèbre, elle se fait cogner dessus par son deuxième mari et il lui offre des fleurs sur sa tombe pendant 20 ans, elle consomme les hommes mais elle est frigide, elle recherche de la compagnie, mais elle est seule, elle est superbe devant la caméra mais vomit entre les prisesla blonde vieilli et se fait piquer la vedette par une brune qui deviendra célèbre,LizTaylor.

De très bons rendu sur la vie des studios, les acteurs quelle a pu croiser, un certain Tony Curtis qui déclarera «Embrasser Marilyn, c'est comme embrasser Hitler». les metteurs en scène tournant casaques.

Une très belle surprise, un chouette moment de lecture et un rendez-vous totalement hasardeux avec Marilyn dans un train., putain je suis verni !
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Elu au Sénat en 1953, John Kennedy s’est marié lui aussi cette année-là, condition nécessaire à la poursuite de sa carrière politique ; Il lui faut désormais être plus discret, du moins en public, quand il part en chasse. Ou mieux organisé.

Certain prétendent que Marilyn et lui se connaissent depuis 1946, quand nymphette en bikini et encore Norma Jeane, elle fréquentait les fameuses parties nocturnes de Hollywood, et que lui, jeune représentant de la Chambre de Boston, amant de Gene Tierney et de bien d’autres, il venait rassasier son besoin de jeunes corps offerts. Elle n’était rien. Il était célèbre. Peut-être se sont-ils croisés en effet, peut-être même ont-ils couché ensemble. Comment Marilyn se souviendrait-elle de tous les hommes qui l’on empoignée, quelques minutes, délicieusement ivre, dans une chambre prêtée, et qu’elle n’a jamais revus ? Et lui de ses innombrables conquêtes d’un soir ? Mais Monroe n’est pas une blonde comme les autres et Kennedy pas n’importe qui.
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Il n’y avait plus qu’une petite fille blaisée, rongée par le remord, absolument seule sur terre. Et désormais bègue. Avait-elle fauté ? Avait-elle livré sa mère aux infirmiers de l’asile ? Elle se retrouvait sans famille. Son corps pâture désormais publique, se préparait en sourdine à prendre sa revanche. Souillure originelle qui bâtit et déconstruit en même temps. Le corps violé de Norma Jeane expédie sa mère à l’asile et elle à l’orphelinat. C’est l’irrémédiable chute sur le versant d’une colline qu’on ne remonte pas, l’instant ou tout bascule, ou Norma Jeane Mortensen, fille de Gladys Baker, meurt aux yeux de la société, est dépouillée de son identité originelle.
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« Comme femme, j’ai raté ma vie. Les hommes avec qui je suis attendent trop de moi, à cause de l’image de sex-symbol qu’on a faite de moi, que moi-même j’ai faite de moi. »
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Et Norma Jeane au milieu, longue et maigre, fillette silencieuse, toute blanche, fondue dans le décor, avec ses cheveux qui ont foncé, désormais bruns, ses grands yeux bleus, au milieu de l’épaisse fumée de cigarettes et des vapeurs d’alcool, des rires, des chansons. Couchée tard, trop tard. Levée pour faire le guet, sur le pont, petite vigie solennelle postée là pour défendre sa mère. Norma Jeane a huit ans. Elle ne saisit pas toujours très bien les remous qui s’agitent autour d’elle, elle perçoit juste des tensions souterraines, menaçantes. C’est une enfant grave pour son âge. Obéissante. Elle fait comme on lui dit. Elle a quitté l’austère foyer des Bolender sans même un pincement au cœur. Ne pas s’attacher, jamais.
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Tant pis pour les conséquences. Dans une robe en voile de soie couleur chair brodée de strass, cousue sur elle, Marilyn Monroe ondule comme une sirène à la gorge offerte, au corps livré à tous, sous les feux des projecteurs et les cris du public. Elle réalise son rêve, se montrée nue devant la terre entière. […] Elle susurre de sa voix cristalline et essoufflée : « Happy birthday Mr Président. » […]

Elle va payer très cher le prix de ce numéro de charme joué publiquement au Président et de cet affront fait à la Fox. Le FBI averti John Kennedy que son imprudence a atteint des limites. Il doit rompre immédiatement cette liaison obscène à peine cachée et très dangereuse.
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Vidéo de Anne Plantagenet
Anne Plantagenet, la traductrice de « Feria » nous présente le premier roman d'Ana Iris Simón.
Considérée comme l'une des voix les plus prometteuses de son pays, Ana Iris Simón appartient à une nouvelle génération d'écrivains qui s'est politisée lors de la crise financière de 2008. Feria, son premier roman, est une brillante réflexion sur le sens de la vie doublée d'une magnifique déclaration d'amour à la famille et à la terre.
https://editions-globe.com/feria/ « Feria » d'Ana Iris Simón. Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet
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