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EAN : 9782234070905
176 pages
Stock (03/01/2014)
3.44/5   64 notes
Résumé :
J’ai toujours su qu’un jour il faudrait que j’aille en Algérie.
Je suis fille, petite-fille, arrière-petite-fille de piedsnoirs. Enfant, j’en étais fière, ensuite j’en ai eu honte.

Longtemps je me suis trouvée là, entre ces deux rives. Et la relation complexe, douloureuse, que j’entretenais avec mes racines a dirigé ma vie malgré moi, dicté mes choix.
Quand ma grand-mère est morte, j’ai pensé que ce jour était arrivé.

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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Trois jours à Oran pour retourner dans un pays quitté dans la précipitation des évènements.
Trois jours pour boucler la boucle et refermer une blessure silencieuse mais bien réel. C'est-ce que propose Anne Plantagenet en 2005 à son père plutôt réticent.
Un retour ou l'angoisse se dispute à la nostalgie. Si le récit d'Anne Plantagenet est plaisant à lire, il faut aussi avouer qu‘il m'a posé un problème. Pourquoi inclure dans le récit sa propre vie sentimentale, certes certainement importante du point de vue d'Anne Plantagenet mais assurément sans intérêt pour le lecteur. Comme si elle devait justifier sa relation adultère. Retrouver ces racines familiales pour apaiser les plaies d'un mariage raté ? Pas convaincu. Mais tout n'est pas négatif. le portrait des grands-parents Montoya est juste et touchant, celui du père fébrile et renfermé qui voit remonter les souvenirs au fil des rencontres des plus réussit. Au final, une première rencontre littéraire avec Anne Plantagenet agréable.
Merci aux éditions Stock et à Babelio pour cet envoi bien sympathique.
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Un récit largement autobiographique
La grand-mère d'Anne , Antoinette Montoya est née à Misserghin, près d'Oran. Elle a épousé un métropolitain, connu lors de la Seconde guerre mondiale .
Le père d'Anne, lui, est natif d'Oran.
Ils sont rentrés en France en 1961.

Anne fille, petite-fille, arrière petite fille de Pieds Noirs a d'abord été fière de ses origines , pour elle," exotiques" par rapport à la région où elle a vécu enfant : la Champagne ! Puis elle a entendu des propos" venimeux" concernant les rapatriés, elle a alors caché ses racines.
Anne, qui a aimé profondément sa grand-mère , était pourtant en conflit avec elle, estimant qu'elle était raciste comme son grand-père « pied-noir d'adoption, mais authentique rapatrié » qui traitait les Arabes de « bougnoules , ratons, melons ».
Un jour, Anne a explosé, après la crise, la grand-mère calmement a dit « tu ne peux pas comprendre, tu n'es pas de là-bas, tu ne sais pas ce qu'ils nous ont fait, tais-toi ». A -t' elle alors pris conscience des souffrances qu'ils ont enduré par l'exil, je ne l'ai pas ressenti à la lecture.
Les traditions de « là-bas », les coutumes culinaires, les histoires familiales ont émaillé la jeunesse d'Anne. Les photos à la bordure dentelée sont aussi là pour titiller la curiosité d'Anne.

En septembre 2005, ( il y a donc 10 ans) à la mort de sa grand-mère, Anne, invite son père à retourner à Oran, pour trois jours. Ce court voyage a été préparé longuement, elle a même rencontré l'ambassadeur qui l'a mise en relation avec un ami oranais, qui lui-même a organisé leur séjour (mise à disposition d'un chauffeur, sécurisant ainsi le séjour , visas offerts épargnant ainsi de longues démarches administratives ). Conditions sinon idylliques, du moins très confortables !

Pendant ce séjour, elle va découvrir un père taiseux (clin d'oeil à la mère de Camus?) , qui, sous le ciel oranais de cette fin d'été rayonnant devient loquace.

Ils vont débarqués à la Sénia, Amine les y attend, et va rester à leurs côtés tout au long de ces trois jours.
Le père va retrouver la rue Condorcet où il a vécu, jusqu'à l'âge de 16 ans, ils vont même entrer dans l'appartement y être accueillis cordialement.
Amine va aussi les conduire à Misserghin. La ferme familiale est en ruine, mais ils vont, là aussi, être reçus amicalement.
Nombreuses analepses, quand les souvenirs affluent ( ceux de son père, ceux d'Anne qui se sont construits à travers les récits familiaux qui ressurgissent ), quand ils partent sur les traces du passé familial.

Parallèlement, Anne évoque sa vie intime : elle vient de se séparer de son mari ; c'est aussi une sorte d'exil , une rupture, une déchirure entre deux hommes ( pour les exilés, entre deux rives, deux pays)
Le récit s'entremêle de ses états d'âme liés à cette situation.
Anne découvre un pays « hospitalier » ce qui la conforte dans ses convictions.
Pour Anne ce voyage est une quête initiatique , une recherche identitaire, une appropriation des souvenirs, autant de morceaux d'héritage.
Pour le père, c'est le retour vers une jeunesse heureuse et de beaux souvenirs, c'est revivre un pan de vie, c'est se retrouver aussi .
Pour tous deux, des moments d'intimité comme ils n'en avaient jamais eu.

A la suite de la publication de ce livre, Anne va recevoir de nombreux courriers : témoignages chaleureux de sympathie, remerciements pour les descriptions et les sentiments éprouvés mais aussi, messages haineux et révoltés.

Personnellement, je n'ai pas le sentiment qu'Anne ait réellement conscience, à travers ce périple où tout se passe bien, des souffrances, du drame enduré par ses grands parents et comme eux, par de nombreux rapatriés. (et bien sûr aussi par les Algériens )C'est cet aspect qui manque au récit, pour faire la part des choses.
Si ce voyage se déroulait aujourd'hui, dans le contexte actuel, aurait-il la même portée ?

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Le récit de retour sur les terres ancestrales est un sujet assez réccurent dans la littérature française, notamment pour les enfants de pieds noirs et qui ,en tant que fils et petits fils de pied noir ne peut que m'interpeller . Dernièrement, Retours en Algérie d'Akram Belkaid était le beau récit d'un journaliste algérien exilé en France qui sillonnait le pays de son enfance, de Tlemcen à Oran, et réveillait les fantômes de son passé.

Dans Trois jours à Oran publié chez Stock en cette rentrée de janvier 2014, la romancière Anne Plantagenet ne fait pas un retour sur sa terre natale, mais celle de son père. Elle tient absolument à découvrir Oran, une ville qu'elle connait que lui a tant raconté son père, qui a quitté le pays à 16 ans, et surtout sa grand mère qui a vécu la bas tant d'année de sa vie.
Ce voyage qu'elle va partager avec son père,très ému de retourner sur sa terre natale, lui permettra de faire connaissance avec une part de son père qu'elle ne connaissait pas.

Beau récit iniatique qui pose des questions parfois troublantes sur sa recherche identitaire, ce récit a également une partie éducative non négligeable, notamment avec le personnage du guide qui connait très bien l'histoire coloniale algérienne. Un récit nuancé et dépourvu d'un ressentiment qu'on pourrait attendre qui plaira certainement à ceux qui sont liés avec cette époque de l' histoire de France, et sans doute aux autres aussi.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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« Trois jours à Oran », c'est ma rencontre avec Anne Plantagenet. Je n'avais jamais entendu parler de cette auteure, puis, en surveillant les sorties des bouquins en poche, comme d'habitude, celui-là m'a tenté…

Trois jours à Oran, comme le titre l'indique, c'est un petit voyage de 3 jours, pour comprendre toute une vie, retracer le passé, marcher sur les traces de son père qui a vécu en Algérie, à l'époque où elle était française…

C'est un sujet qui ne me touche pas personnellement mais qui m'attire. J'avais donc envie de voir ce que cela donnait.
Je sais et je comprends que ce soit un sujet sensible et je trouve cela remarquable qu'Anne Plantagenet ait trouvé le courage d'écrire dessus, elle qui n'a jamais vécu là-bas. Elle qui avait envie de savoir, de comprendre, de voir de ses propres yeux cette Algérie dont toute sa famille parlait et dont les discussions s'envenimaient à ce sujet.
C'est donc après mûre réflexion, alors que sa vie personnelle bat de l'aile qu'elle emmène son père pour trois jours en Algérie, sur les traces de sa vie…

Je dois le dire, j'ai été captivée par son récit. Envoûtée par les personnes de sa famille qui ont vécu de l'autre côté de la Méditerranée. J'ai vécu ce voyage avec eux, ressenti ce que Paul Montoya, son père a pu ressentir en retrouvant « son » Algérie, qu'il a quitté 44 ans plus tôt. Ce retour dans cette Algérie, qui n'est plus française, mais dont tout le monde, à en croire leur « guide » continue d'appeler les rues comme elles s'appelaient à l'époque où elle était colonisée, cette Algérie qui au fond de lui, sera toujours celle qu'il a connu durant les seize années de sa vie là-bas.
Je dois le reconnaitre, j'ai été beaucoup plus touchée par le père d'Anne Plantagenet que par elle-même, peut être parce que c'était plus son passé à lui qu'à elle au fond, je ne sais pas…

Même si c'est un récit plein de sensibilité, plein d'identité, le fait qu'elle se confie ici sur sa relation avec ce certain P. m'a dérangé. Je n'ai pas compris ce que cette histoire d'amour venait faire dans sa quête d'identité. Et même si dans ma version (J'ai lu) elle s'explique sur ce point dans un petit texte nommé « le désir et la peur », cela ne me convient pas. Dommage…

En tout cas, j'ai tout de même apprécié sa façon d'écrire et ça ne sera pas le dernier que je lirais d'Anne Plantagenet. J'ai beaucoup aimé ce sujet, ses interrogations, ses peurs, les souvenirs qu'elle partage avec son père, réellement. Cela m'a fait pensé au sujet du bac de philosophie des Littéraires cette année : Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? Vous aussi, après avoir lu cette critique, vous aurez 4 heures pour me proposer vos réponses !
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Fille, petite-fille et même belle-fille de familles pieds-noirs, j'avais hâte de me plonger dans ce livre.
Anne Plantagenet nous fait voyager avec elle, son père et ses souvenirs sur LA terre natale de ses ancêtres. La réalité va se confronter à tout ce qu'elle a toujours vu sur des photos ou entendu dans sa famille. le stress et l'appréhension feront donc partie du voyage.

Ma famille et ma belle-famille venant d'Oran, j'ai bien sûr été en empathie avec les personnages, et j'ai essayé de me mettre à la place d'Anne. Ma grand-mère qui m'a élevée, m'a très souvent racontée sa vie là-bas, ma belle-mère également alors bien sûr les noms des villes, des rues ne m'étaient pas inconnus.
Notamment la ville de Misserguin. J'ai d'ailleurs longtemps cru que c'était Misèreguin. Dans ma tête d'adolescente et de jeune adulte je me suis souvent imaginée cet endroit triste (à l'inverse d'Anne). Ma grand-mère ayant perdu ses parents, jeune, elle s'est retrouvée séparée de ses frères et soeur dans l'orphelinat de Misserghin. Et pour moi l'association de l'orphelinat (où les soeurs étaient apparemment très strictes) plus le nom de cette ville (à mon oreille je croyais que c'était misère + guigne), a crée une image négative de cet endroit, totalement différent de l'histoire d'Anne.

Tout au long du livre, je transposais l'histoire d'Anne à la mienne. Comme sa grand-mère, la mienne n'a jamais voulu retourner à Oran comme beaucoup de Pieds-noirs. J'attendais donc de voir la réaction du père d'Anne, et ai pour le coup sentie beaucoup d'émotions.

Je pense qu'en plus de faire un voyage de trois jours, de se retrouver dans la réalité de ses souvenirs, il s'agissait également pour Anne d'être seule avec son père et de finalement le découvrir. Ils étaient très émouvant.

J'ai retrouvé dans son histoire pleins de choses que ma famille et belle-famille faisaient : les habitudes du dimanche (kémia, gâteaux,chansons...), les pèlerinages religieux, La mona, les migas (mon plat favori que ma grand-mère faisait comme personne), etc.......

Cela a été un plaisir de plonger dans cette histoire mais une chose m'a réellement gênée. Pourquoi nous parler de son histoire avec son amoureux en plein milieu de son voyage ? Cela m'a beaucoup ennuyée, j'ai d'ailleurs lu ces passages très vite, (en sautant même des phrases) car je n'y ait trouvé aucun intérêt, j'avais hâte de revenir à l'histoire principale.

Je tiens pour finir à remercier les éditions "Stock", l'auteure Anne Plantagenet et Masse critique pour m'avoir fait découvrir "Trois jours à Oran"
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critiques presse (2)
Telerama
05 février 2014
Il s'agit d'une réflexion charnelle sur la valeur du souvenir, la différence entre l'histoire officielle et l'héritage familial, la fierté et la honte.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
04 février 2014
Au-delà du propos, c'est, comme toujours, le ton, le style et l'architecture qui font le piment d'un récit. Celui d'Anne Plantagenet ne manque pas de harissa.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pas si j'oserai griller une cigarette devant mon père, qui a officiellement arrêté il y a longtemps même si mon frère reste convaincu qu'il continue en douce, j'étais petite encore, lui c'étaient des brunes, des Gitanes, ça lui allait plutôt bien, souvent il m'envoyait lui acheter un paquet. Moi, ce sont des blondes. J'ai une cartouche dans ma valise
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'arpente pour la cinquième fois le terminal sud d'Orly, je suis arrivée aux aurores après une nuit blanche. Depuis combien de temps je ne dors plus ? Nous sommes convenus de nous retrouver directement à l'aéroport. C'est moi qui ai les billets ainsi que les passeports avec les visas, je vérifie en moyenne toutes les dix minutes dans mon sac à main, chaque fois que je sors fumer. Je n'aurais pas dû reprendre après tant d'années, c'est une faiblesse, mais on n'est pas toujours héroïque, je le suis de moins en moins, d'ailleurs quand je dors seule je laisse la lumière du couloir allumée..
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C'était du fantasme, du manque. C'est devenu de la douleur, de la faim, une obsession. Toutes nos passions sans doute sont des reconstructions
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J'ai évoqué Misserghin, la ferme, les traditions dans lesquelles j'ai été élevée, l'anisette pure le 31 décembre à minuit, les lentilles au 1er janvier, la mouna à Pâques, insisté sur le fait que la plupart des Français d'Algérie étaient pauvres, bien plus pauvres que les métropolitains, les miens n'échappaient pas à la règle, c'étaient ce qu'on appelle des petits colons, ils vivaient chichement et cultivaient des orangers pour leur consommation personnelle, il fallait faire attention aux amalgames, ne pas confondre les gros propriétaires et le modeste peuple des pieds-noirs.
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La mémoire de mon père m’impressionne. Celle d’Amin, me stupé­fie. Ce n’est pas celle d’un garçons d’une tren­taine d’années qui aime avant tout s’amuser et dont le carac­tère a priori joyeux n’a rien de nostal­gi­que. En aucun cas il ne peut s’agir de ses propres souve­nirs, on les lui a trans­mis. Il a reçu l’Algérie fran­çaise en héri­tage, comme moi.
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Videos de Anne Plantagenet (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Plantagenet
Anne Plantagenet, la traductrice de « Feria » nous présente le premier roman d'Ana Iris Simón.
Considérée comme l'une des voix les plus prometteuses de son pays, Ana Iris Simón appartient à une nouvelle génération d'écrivains qui s'est politisée lors de la crise financière de 2008. Feria, son premier roman, est une brillante réflexion sur le sens de la vie doublée d'une magnifique déclaration d'amour à la famille et à la terre.
https://editions-globe.com/feria/ « Feria » d'Ana Iris Simón. Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet
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