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EAN : 9782070322862
256 pages
Gallimard (12/02/1985)
3.86/5   119 notes
Résumé :
L'Apologie de Socrate - compte rendu du procès en impiété intenté à Socrate en 399 -, le Criton - présentation d'un entretien que le maître eut avec un de ses disciples qui avait tout préparé pour le faire évader peu avant son exécution, - le Phédon - analyse dramatique des derniers entretiens de Socrate avec ses amis, au moment même où il allait mourir -, ces trois dialogues " historiques " définissent le moment philosophique par excellence : celui où Platon, rappo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Socrate, je kiffe grave ce mec ! Lui, il assume !
En prison en 399 avant JC, il attend son exécution suite au procès où il s'est à peine défendu, sachant que les juges aiment les plaintes et les pleurs, et lui, au contraire se faisait une joie de rejoindre Homère et ses comparses pour discuter encore et encore.
Criton lui rend visite et lui propose l'évasion. Connaissant le bonhomme, que va t-il faire, ou plutôt dire ? Hein ?

Socrate refuse, bien sûr, et il argumente, ou plutôt il pose la question à Criton : est ce " juste" de s'évader, alors qu'il vient d'accepter la sentence, et cette justice sur laquelle il a pu réfléchir pendant 70 ans, et qu'il a acceptée ? Que diront les Lois ?
Et il fait parler les Lois, dans un dialogue à trois (trialogue) : Criton, les Lois et lui, dans une maïeutique, fidèle à son habitude, où Criton est obligé de se rendre à ses arguments.

Ce mec est génial : il assume, et il le prouve : c'est un modèle d'éthique et d'équité !

Lisez ça, il fait 25 pages, pas besoin de lire tous les vantards et vautours qui tournent autour pour se faire de la pub avec force remerciements, introductions, remarques et notas !
A 24 siècles d'intervalle, il est plus clair que Spinoza et son système mathématique un peu foireux, et Nietzsche avec ses phrases alambiquées d'où sort parfois, il est vrai, "une étoile dansante".
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J'ai particulièrement aimé le Phédon, je crois que c'est parmi les écrits de Platon que j'ai pu lire celui qui m'a le plus impressionné.
Le dialogue qui voit Socrate consoler ses disciples a quelque chose d'assez émouvant, même à 2400 ans de distance car il y parle de l'immortalité de l'âme, de l'inéluctabilité de la mort et de la nécessité de savoir l'accepter.
J'ai particulièrement été captivé par sa façon d'aborder la réincarnation, qui est l'un des thèmes de ce livre, je garde cette phrase qui m'a particulièrement parlé : "toute science est réminiscence".
Il s'agit d'un récit assez accessible à mon sens, plus sur l'émotion que "la République".
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L'apologie de Socrate, quel texte vivant et captivant! C'est vraiment une apologie! Ce texte est le plaidoyer de Socrate lors de son jugement. Ce beau discours, plein de véracité, de sagesse, de modestie et un peu de tristesse ressemblerait au dernier jour d'un condamné à mort de Victor Hugo.
Platon qui est l'élève de Socrate a su bien nous transmettre cette apologie. Ce livre a permit de découvrir comment Socrate fut condamné à cause de son esprit du génie, un homme rien qu'avec son verbe a fait trembler la société de l'époque.
Je me suis représenté Socrate devant notre nouvelle cité, comment se serait-t-il exprimé? Puis je me dis le monde connait beaucoup de Socrate à chaque temps, ceux-là qui ont voulu contribuer à l'évolution de l'équilibre de l'homme, ceux-là qui ont été condamnés à tort et à travers.
Le jugement de Socrate ressemblerait nettement à celui de Jésus-Christ.
J'ai beaucoup aimé ce discours, on y découvre la modestie, la grandeur . et le génie de celui qui l'a déclamé
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Difficile après les tragiques événements de ne pas être tenté de revenir sur ce triptyque de Platon Apologie de Socrate-Criton-Phédon.

L'intolérance au nom de Dieu, des dieux est aussi vieille que l'homme.

Ces trois oeuvres majeures sont indissociables, la première porte sur le procès de Socrate et sa condamnation en 399 av JC, la seconde sur son refus de s'échapper et de sauver sa vie comme Criton le lui propose et la dernière met en scène sa mort avec l'absorption de la ciguë sur fonds de discussion philosophique sur les grands principes socratiques sans que l'on sache trop les limites entre la pensée véritable de Socrate et celle de Platon son élève.

En dépit de l'absence de pièces officielles historiques, il semble qu'il soit possible, à partir de l'Apologie, de déduire les deux principaux chefs d'accusation à l'encontre de Socrate, la « corruption » des esprits des jeunes athéniens et un athéisme présumé et/ou son impiété par irrespect des dieux.
Cette déduction émerge aussi à partir de la pièce d'Aristophane « Les nuées » antérieure au procès de Socrate et dans laquelle Aristophane fait tenir le propos suivant à Socrate « Zeus n'existe pas ».
Cette pièce constitua sans doute une sorte de réquisitoire ou en fut au moins l'écho.
Nous savons que Socrate dérangeait d'abord par ses manières directes, il interpellait sur l'agora, engageait le débat, sur un mode peu conventionnel. Il remettait en cause l'establishment des philosophes professionnels, les Sophistes, qui contre rétribution se faisaient fort par un discours efficace sur la forme (la rhétorique) d'emporter la partie, quelle que soit la justesse sur le fond du propos défendu.
Dans les dialogues socratiques, immortalisés par Platon, Socrate démonte par une forme d'humour, par l'ironie, la faiblesse du raisonnement de son interlocuteur qui, confondu est réduit à reconnaître sa défaite.Il se moquait, mais utilisait cette moquerie non pour humilier mais pour faire émerger la connaissance que chacun possède en soi.
Ce fut un des moyens de défense majeurs de Socrate dans l'Apologie ; l'oracle de Delphes et Apollon l'auraient en quelque sorte mandaté, le plus sage des hommes, pour transmettre la parole des dieux à Athènes, propos difficile à accepter.
Socrate dérangeait aussi par sa maxime qui lui fut attribuée , « je ne sais qu'une chose je ne sais rien », maxime qui semblait iconoclaste par sa radicalité.
Dans l'Apologie, loin d'en appeler à la clémence et/ou de procéder à un mea culpa Socrate exhorta ses accusateurs soit à reconnaître la faiblesse de leurs pièces à charge soit de le condamner...à la plus sévère sanction si la gravité des faits étaient établis.
La condamnation fut prononcée d'une courte majorité.

Dans le Criton, (« ou du devoir ») Socrate refuse de sauver sa vie malgré la condamnation, à l'évidence injuste. On retrouve la puissance et la virtuosité de l'argumentaire du Gorgias, il vaut mieux subir l'injustice que la commettre. Il faut respecter la loi, on ne mérite pas de vivre si on devient « corrupteur » des lois, on ne devient plus crédible à célébrer la vertu.

Le Phédon offre l'occasion à Platon de développer le système platonicien, notamment de la dualité âme/corps, de l'immortalité de la première. L'homme doit par conséquent veiller au cours de sa vie terrestre à sa pureté sous peine d'errance. le philosophe dans cette quête apparaît le mieux placé et se prépare à ce passage.

Le parallèle entre l'accusation, la condamnation injuste de Socrate et de Jésus, la scélératesse des accusateurs ont été maintes fois soulignés. On relèvera néanmoins une différence fondamentale, Jésus est mort seul, abandonné de tous dans des souffrances indicibles, Socrate s'endort paisiblement dans le Phédon, entouré de ses amis.

Oui, l'exécution de Socrate, une source intarissable de méditation plus que jamais d'actualité
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Platon nous rapporte ici le plaidoyer de Socrate pendant son procès. malgré une brillante défense, Socrate ne peut pas lutter contre l'accusation principale qui est de corrompre la jeunesse en l'incitant à réfléchir, et donc à remettre en question une forme d'immuabilité dans le pouvoir et les croyances. Si les esprits changent c'est une menace pour la stabilité, il est donc urgent de taire cet enseignement... belle leçon à tirer à une époque où, tout semble nous être présenté comme une nécessité économique et toujours pour le bien de la collectivité...réfléchir nuirait il à la stabilité des gouvernants encore de nos jours???
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
L'abstention de la politique : le rôle du Démon.

« ... Sachez-le bien en effet, Athéniens : si, depuis longtemps, j'avais entrepris de faire de la politique, il y a longtemps que ma perte serait chose accomplie et que je n'aurais pu être utile, ni à vous, ni à moi-même ! Ne vous fâchez pas contre moi si je dis ce qui est vrai : c'est qu'effectivement il n'y a pas d'homme qui doive sauvegarder sa vie, s'il se met en franche opposition à votre égard, ou à l'égard d'une autre multitude assemblée, et qu'il empêche nombre d'injustices et d'illégalités de se produire dans l'État. Il est bien plutôt forcé que celui qui aspire à combattre réellement pour la justice, même, si peu de temps qu'il veuille sauvegarder son existence, la vie d'un simple particulier et non celle d'un homme public. »
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Quelle chose étrange, mes amis, paraît être ce qu’on appelle le plaisir ! et quel singulier rapport il a naturellement avec ce qui passe pour être son contraire, la douleur ! Ils refusent de se rencontrer ensemble chez l’homme ; mais qu’on poursuive l’un et qu’on l’attrape, on est presque toujours contraint d’attraper l’autre aussi, comme si, en dépit de leur dualité, ils étaient attachés à une seule tête
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Je reconnus donc bien vite que les poètes aussi ne sont point guidés dans leurs créations par la science, mais par une sorte d’instinct et par une inspiration divine, de même que les devins et les prophètes, qui, eux aussi, disent beaucoup de belles choses mais sans se rendre compte de ce qu’ils disent. Les poètes me parurent être à peu près dans le même cas. Et je m’aperçus en même temps qu’à cause de leur talent poétique, ils se croyaient sur tout le reste les plus sages des hommes, ce qu’ils n’étaient pas du tout.
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"Mais voici l'heure de nous en aller, moi pour mourir, vous pour vivre. Qui de nous a le meilleur partage, nul ne le sait, excepté le dieu."
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Mourir, en effet, c'est l'une ou l'autre de ces deux choses; car, ou bien la chose est de telle sorte que le mort n'a absolument pas d'existence et qu'il n'a non plus aucune conscience de quoi que ce soit, ou bien, comme on le dit, c'est précisément un changement d'existence, et, pour l'âme, une migration de ce lieu-ci vers un autre lieu.
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