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Chantal Marboeuf (Traducteur)Jean-François Pradeau (Traducteur)
EAN : 9782080709882
240 pages
Flammarion (18/01/1999)
3.61/5   44 notes
Résumé :

Comment se connaître soi-même ? La discussion menée dans l'Alcibiade rencontre rapidement cette question, alors qu'elle s'interroge sur les conditions psychologiques du gouvernement de soi et du gouvernement de la cité, ou encore de l'éthique et de la politique. À la recherche d'une définition de ce qu'est l'homme guidé par la quête de l'excellence, Alcibiade et Socrate concluront que l'âme, dans ce qu'ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Alcibiade est un fougueux jeune homme, dévoré d'ambition, qui se flatte de parvenir à ses fins, la puissance politique, par sa richesse et sa beauté. Il a découragé tous ses admirateurs, qui voulaient nouer avec lui une amitié amoureuse, sauf Socrate qui demeure à ses côtés et pratiquera avec lui la fameuse discipline maïeutique, par laquelle, en bon amant (ou éraste), il va s'efforcer de conduire son aimé (l'éromène) à l'excellence. En effet, Eros est ici présent comme force et dynamique éducatives, menant le jeune objet d'amour à réaliser ses potentialités et ses meilleures qualités. Pour cela, par un questionnement obstiné et impitoyable, Socrate montre à Alcibiade l'étendue de son ignorance, et plus encore, l'ignorance où il est d'être à ce point ignorant, puis lui prouve que s'il veut le pouvoir politique, il lui faut un savoir qui manque à tous les politiciens professionnels, la connaissance de soi. Seule cette connaissance permet de discerner le bien du mal, le beau du laid, dit-on en grec, et de tendre vers ce qui est bien et excellent pour soi comme la cité que l'on se propose de gouverner.
*
Ce n'est pas sans tristesse qu'on lit ce manuel du parfait homme d'état, tel que Platon le conçoit par le biais de Socrate et d'Alcibiade. Il suffit de regarder autour de soi et d'examiner les personnes qui se prétendent mandatées démocratiquement pour nous gouverner, pour sentir la mélancolie nous étreindre. Platon, génialement, renverse la sentence "Connais-toi toi-même", qui rappelait à l'homme ses limites de mortel, de loin inférieur aux dieux, pour lui donner un autre sens : se connaître, à savoir connaître son âme, c'est être capable de discerner en soi une part divine, la trace en nous de la divinité : "qu'y a-t-il de plus divin que cette partie où résident la connaissance et la pensée ? ... Cette partie semble toute divine, et celui qui la regarde, qui sait y découvrir le divin dans sa totalité, un dieu et une pensée, celui-là a le plus de chance de se connaître soi-même."
*
La lecture de ce petit dialogue, prescrite dès l'antiquité comme entrée dans les études platoniciennes, est une parfaite introduction à la méthode socratique, et aux grands thèmes que l'on trouvera développés dans les autres ouvrages de Platon. J'ajoute que l'exposé initial des ambitions d'Alcibiade fait de lui une sorte de préfiguration d'Alexandre, et l'on pense d'autant plus au conquérant macédonien que la Perse, le Grand Roi, les voisins asiatiques, font plus figure de proies offertes, que d'ennemis dangereux. Enfin, on se souviendra qu'Alexandre et ses généraux devenus rois, furent divinisés, comme en écho aux paroles finales du dialogue d'Alcibiade, où l'homme qui veut se connaître lui-même trouve en lui un dieu. Nul doute que Platon, en choisissant la pire figure politique de l'histoire athénienne, l'aventurier Alcibiade, comme personnage central d'un dialogue sur l'excellence politique et ses exigences, n'ait fait preuve d'une amère ironie, peut-être présente aussi dans le quatrième poème de "Mythologie" de Georges Séféris (1934), qui commence par une citation de l'Alcibiade :
"Son âme
Quand on veut la connaître
C'est dans une âme
Qu'il faut la regarder."
L'ennemi et l'étranger,
Nous l'avons vu dans le miroir.
καὶ ψυχὴ
εἰ μέλλει γνώσεσθαι αὑτήν,
εἰς ψυχὴν
αὐτῇ βλεπτέον
Le poème évoque l'expédition des Argonautes, d'Alexandre et de tant d'autres, qui ont fui aux extrémités du monde plutôt que de se connaître.
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Je ne sais pas si on peut, comme l'affirme l'historique selon l'éditeur, affirmer que ce dialogue est une introduction à la philosophie platonicienne. On y retrouve davantage l'héritage socratique de Platon que ses principaux apports propres, qui restent d'ordre métaphysique et ontologique. Peut-être y retrouve un certain "état d'esprit". Pour moi, les deux oeuvres majeures de Platon restent le Parménide et la République.
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Sûrement l'un des plus connus des dialogues de Platon, Alcibiade nous offre une conversation entre Socrate et Alcibiade à propos des choses de la vie. Philosophie, amour, réflexion sur la vie cet ouvrage permet de penser sur nous-même et nos actes. J'en ai un bon souvenir (études de philosophie), un peu compliqué à comprendre mais tellement intéressant. A lire pour les amoureux de la Pensée et les philosophes en herbe.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
ALCIBIADE. Tu veux parler des Muses ?
SOCRATE. Assurément. Vois maintenant quel nom cet art a tiré des Muses.
ALCIBIADE. Ah ! c’est de la musique que tu parles ?
SOCRATE. Précisément ; et comme je t’ai dit que ce qui se faisait selon les règles de la gymnastique s’appelait gymnique, dis-moi aussi à ton tour comment s’appelle ce qui se fait selon les règles de cet autre art.
ALCIBIADE. Musical, je crois.
SOCRATE. Fort bien ; continue. Et le mieux dans l’art de faire la guerre, et dans celui de faire la paix, comment l’appelles-tu ? Dans chacun des deux autres arts tu dis que le mieux dans l’un, est ce qui est plus e gymnique, et le mieux dans l’autre, est ce qui est plus musical. Tâche donc de même de me dire le nom de ce qui est le mieux ici.
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Le vin et les enfants disent la vérité
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Puisque ni le corps ni l'ensemble n'est l'homme, je crois qu'il reste que l'homme n'est rien ou bien, s'il est quelque chose, il faut reconnaître que ce ne peut être rien d'autre que l'âme.
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