Phédon nous raconte la mort de Socrate, et la mort qui est prise comme objet philosophique. Socrate prend le soin de s'interroger sur la mort, avant de boire la cigue. Ainsi, il reste philosophe, âme pure, jusqu'à la fin de son existence terrestre.
Le clivage de l'âme et du corps est examiné. On s'interroge si l'âme se sépare du corps et si celle-ci n'en vient pas à se détacher, et disparaître en fumée. Socrate s'appuie sur le contraire de toute chose, qui est corrélaire à son autre contraire. Ainsi, pour qu'il y ait souffrance, il faut qu'il y ait peine, de là, il en vient à dire qu'à partir de ce qui est mort, advient le vivant. On retrouve la philosophie platonicienne : le monde intelligible, de la Forme, ou l'Idée en soi, et le monde sensible, monde corruptible, et multiple qui ne saurait nous faire accéder à la connaissance vraie. En se détachant du corps, nous parvenons à l'atteindre.
Cette dichotomie va être reprise par le christianisme.
La mort de Socrate, événement contingent, va prendre une dimension inattendue. Socrate part, semble-t-il, dans un calme absolu. Partir là bas, c'est rejoindre le monde propre à la philosophie, soin de l'âme. Rester ici, c'est s'accrocher au corps, aux sens, aux plaisirs, et par là, c'est ne pas être véritablement philosophe. Voilà pourquoi Socrate ne veut pas fuir.
C'est par l'écriture, la représentation de cette mort : la mort d'un philosophe véritable, que la philosophie va pouvoir vivre. En effet, voici comment
Phédon clôt l'histoire de la mort de Socrate : " Voilà Echécrate, ce que fut le fin de notre ami, d'un homme dont nous pouvons dire que, parmi tous ceux qu'il nous a été donné de connaître, il fut le meilleur, le plus sensé aussi et le plus juste."