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EAN : 9782251004006
437 pages
Les Belles Lettres (04/12/1988)
3.28/5   9 notes
Résumé :
Plutarque applique au culte et à la légende isiaques la méthode de l'exégèse allégorique grecque. Platonisme, stoïcisme, gnose, hermétisme, néo-pythagorisme sont autant de fils qui composent l'écheveau de cette oeuvre, un des jalons essentiels de l'histoire de la pensée occidentale.

Un des rares témoignages qui nous soient parvenus sur la religion de l’Égypte ancienne. Il relate en particulier les rites pratiqués dans les temples, et en donne les i... >Voir plus
Que lire après Oeuvres morales, tome V-2 - Traités 23 : Isis et OsirisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans ce traité extrait de ses "oeuvres morales" Plutarque s'intéresse au symbolisme de l'Egypte antique. Dans le monde grec le culte d'Isis rappelle celui de Déméter. Isis était associée à Osiris, son frère et époux, dont elle rassembla les membres épars après qu'il eut été tué et dépecé. Ces deux divinités bienfaitrices étaient opposées à Seth, le Typhon des grecs, qui, face à la fertilité de la terre et la lumière des astres, incarnait un élément sombre et destructeur. Dans ce traité Plutarque condamne la superstition populaire aussi bien que l'athéisme de Démocrite et d'Epicure. Il s'inscrit ainsi dans une tradition qui remonte à Pythagore et Platon, dont la philosophie était tout à la fois tournée vers le divin et la vertu.
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Un traité de Plutarque sur le symbolisme égyptien intéressant à lire. Il a servi de base à bon nombre égyptologues, d'historiens ou encore d'anthropologues en quête de vérité.

Il se consacre aux mythes d'Isis et d'Osiris chez lesquels il voit une corrélation avec les mythes de Demeter/Dionysos chez les Grecs.
Leur ennemis commun s'incarnant sous les traits de Seth/Apophis - Typhon, dieu destructeur et malfaisant s'opposant à la lumière, dieu-serpent du chaos menaçant d'annihiler l'oeuvre du dieu suprême Rê.
Il est comparable au diable contemporain. L'étude qu'en fait Plutarque est très détaillée.

Un traité à recommander aux férus de symbolisme désireux d'étoffer leur culture dans ce domaine grâce à une oeuvre de l'antiquité.

Sa lecture n'est pas facile. Il faut avoir une base solide sur les déités mais également connaître leurs équivalents dans la culture greco-latine car il est facile de s'y perdre.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
[76] Si donc les plus estimables d'entre les philosophes, dès qu'ils ont remarqué dans les substances inanimées et privées des corps quelques traits rappelant la Divinité, n'ont pas cru devoir les négliger et les mépriser, à plus forte raison nous devons nous montrer scrupuleux lorsque dans les êtres doués de sens, de vie et d'affections nous retrouvons des ressemblances morales avec la Divinité. Il faut approuver non pas ceux qui adorent ces êtres en eux-mêmes, mais ceux pour qui ces êtres deviennent une occasion d'adorer Dieu. Ce sont comme des miroirs fidèles que nous offre la nature. Tout ce qui a vie doit être à nos yeux un instrument de cette Divinité qui préside à l'harmonie de l'Univers ; et d'ailleurs, disons-le comme un principe général : on ne doit jamais admettre que ce qui est inanimé, insensible, puisse l'emporter sur ce qui a la vie et le sentiment, même lorsqu'on rassemblerait tout ce qu'il y a d'or et d'émeraudes dans le monde.

En effet ce n'est ni dans l'éclat des couleurs, ni dans l'élégance des formes, ni dans le poli des surfaces que s'imprime la Divinité ; et même ce qui n'a pas eu vie, ce qui n'a pas été créé pour en avoir, est d'une condition inférieure à ce qui est mort. Au contraire une substance qui vit, qui voit, qui a en elle-même un principe de mouvement, qui discerne ce qui lui convient et ce qui lui est étranger, a reçu, à n'en pas douter, une part, une émanation de cette Providence par qui, selon l'expression d'Héraclite, est gouverné le grand Tout. Aussi la Divinité n'a-t-elle pas moins sensiblement imprimé sa ressemblance dans de telles natures que dans les ouvrages de bronze et de pierre. Il est vrai que ces derniers peuvent reproduire aussi le mélange des teintes et la combinaison des couleurs, mais ils sont, par nature, privés de sentiment et d'intelligence. De tout ce qui a été dit sur le culte rendu aux animaux voilà ce que j'estime être le plus raisonnable.
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[11] Ainsi donc, toutes les fois que vous entendrez ce que la mythologie égyptienne raconte sur les Dieux : qu'ils ont été errants, qu'on les a coupés en morceaux, qu'ils ont subi un grand nombre d'autres mauvais traitements ; il faudra vous rappeler ce que nous aurons dit d'abord, et établir que rien ne s'est passé et n'a eu lieu comme on le rapporte. C'est ainsi qu'ils ne donnent pas proprement à Mercure le nom de chien ; mais comme ils apprécient la bonne garde que fait cet animal, sa vigilance, la sagacité avec laquelle, pour employer les termes de Platon, il discerne les amis et les ennemis par ce fait qu'il connaît les premiers et non pas les seconds, les Égyptiens personnifient ces qualités en les attribuant au plus intelligent de tous les dieux. Ils ne supposent pas, non plus, que le Soleil soit sorti, enfant nouveau-né, du sein d'un lotus ; mais c'est une manière de figurer le lever de cet astre, et de faire comprendre que l'activité de ses rayons est entretenue par les vapeurs humides. De même, le plus cruel et le plus redouté des rois de Perse, Ochus, celui qui commit des meurtres nombreux, et finit par égorger le bœuf Apis qu'il servit à ses amis dans un repas, Ochus, fut appelé "Glaive" par les Égyptiens ; et encore aujourd'hui il est désigné sous ce nom dans le dénombrement des rois. Non pas certes qu'ils veuillent proprement désigner ainsi sa substance, mais parce qu'ils comparent son inflexibilité et son inhumanité à un instrument de carnage.

C'est ainsi, chère Cléa, que vous devez entendre et accueillir les récits faits par des personnes qui sont animées d'un esprit religieux et philosophique. Tout en pratiquant et en observant les prescriptions des cérémonies sacrées, soyez convaincue que ce qui est le plus agréable aux Dieux c'est que l'on ait sur leur compte des idées vraies, et que nul sacrifice, nulle offrande ne saurait les charmer davantage. De cette manière vous éviterez un mal non moins détestable que l'athéisme, je veux dire la superstition.
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Car Isis est un mot grec, de même que Typhon ; celui-ci est l’ennemi de la déesse ; dans l’orgueil que lui inspirent l’erreur et l’ignorance, il dissipe, il détruit la doctrine sacrée qu’Isis recueille et rassemble avec soin, qu’elle communique à ceux qui, par leur persévérance dans une vie sobre, tempérante, éloignée des plaisirs des sens, des voluptés et des passions, aspirent à la participation de la nature divine.
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Dans les cérémonies qui se pratiquent aux funérailles d’Osiris, ils coupent du bois, dont ils font un coffre qui a la forme d’un croissant, parce que la lune a cette forme lorsqu’elle se rapproche du soleil et qu’elle disparaît à nos yeux. Les quatorze parties dans lesquelles Osiris est coupé, marquent, selon les auteurs de cette explication, le nombre des jours pendant lesquels la lune décroît depuis son plein jusqu’à la néoménie. Il appelait Dieu Oromase et le démon, Arimanius ; il ajoutait qu’entre les choses sensibles, c’était à la lumière que le premier ressemblait le plus ; le second
aux ténèbres et à l’ignorance ; que Mithra tenait le milieu entre ces deux principes ; d’où vient que les Perses lui donnent le nom de médiateur.
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Les guerriers avaient dans leur cachet un scarabée gravé ; car, dans cette espèce d’insectes, il n’y a point de femelle, ils sont tous mâles, et ils se reproduisent en déposant leur semence dans ISIS ET OSIRIS du fumier qu’ils roulent en forme de boule, et qui sert également au fœtus de matrice et de nourriture.
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Videos de Plutarque (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Plutarque
« Manger de la chair » de Plutarque : le premier plaidoyer pour le végétarisme ?
Sophie nous présente ce court et lumineux texte de Plutarque dans une nouvelle traduction de Jean-François Pradeau sur les conséquences morales de l'alimentation carnée.
Plutarque (45-125). Philosophe grec formé au platonisme à Athènes, il fut également prêtre de Delphes, conférencier, historien de la philosophie et biographe. Il a mené dans son oeuvre un combat pour la reconnaissance de l'intelligence animale et pour l'obligation de justice qui lie les hommes à tous les vivants.
Jean-François Pradeau. Professeur de philosophie antique à l'université de Lyon, il dirige la revue Études platoniciennes ; il a traduit et commenté plusieurs dialogues de Platon. Il a notamment publié, aux Puf, Platon et la cité (2010) ; sous sa direction, Philosophie antique (2010) ; et avec Luc Brisson, Les Lois de Platon (2007). En 2019, il a traduit et présenté d'Aristote la "Métaphysique, Livre Alpha" (2019), "Bêta" (2021), "Gamma" (2022) et "Delta" (2023).
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