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EAN : 9782020945769
316 pages
Seuil (21/08/2008)
3.4/5   99 notes
Résumé :
Le capitaine Belalcazar, archéologue à la retraite et vague descendant d'un conquistador espagnol, met les voiles une nouvelle fois vers la jungle du Pérou pour trouver l'or de la mystérieuse cité inca de Païtiti. Un beau bateau, une belle équipe, un itinéraire rigoureusement planifié: cette tentative sera la bonne. Sauf que rien ne se passe comme prévu. Les obstacles se multiplient. On n'a pas fini d'être surpris. Et l'auteur semble y prendre un malin plaisir.
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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livre déconcertant et jubilatoire.

Soyons francs : il n'y a pas de Mozambique dans cette histoire de traversée (oui, quand même une traversée!) à destination du Pérou et particulièrement l'or de la cité inca de Païtiti. Quand au temps calme, pas toujours.

Patrice Pluyette nous mène en bateau : à la place d'un roman d'aventures bien classique (quoiqu'il y ait de l'aventure) on découvre une histoire foisonnante qui part dans des directions imprévues, revient sur les rails, fourmille de détails ahurissants, parodie allègrement, fait apparaître ou disparaitre ses personnages, sort d'un cul-de-sac narratif grâce à Sophie (ah, Sophie...), bref on s'amuse bien !!! de temps en temps l'auteur s'adresse à ses personnages, aux lecteurs, et finalement n'oublie pas de tirer une morale de l'histoire....

Une description de Fontaine:
"Sur ses joues le froid, l'émotion ou l'effort sont venus dessiner deux soleils roses palpitants dont la simple vue, pareille aux ampoules d'un phare, réchauffe le naufragé et lui donne une raison d'espérer. (...) Ancienne gouvernante d'un haut fontionnaire qui se prenait pour un roi, elle a été infirmière au cours de la guerre du Vietnam où elle assista un éminent chirurgien, resta spécialiste des amputations de jambe pendant encore vingt ans, à domicile, et entra dans la restauration, puis dans les ordres, fit une allergie aux cierges, retourna à la restauration, pourquoi pas être à son compte, et puis non, fonder un foyer, avoir des enfants, mais complications affectives, amours de passage, connards de mecs, plus de boulot, assedic, annonces de ménage et repassage en boulangerie, baby-sitting, maigre retraite en perspective."

Le bateau est pris par les glaces (eh oui) et nos héros bloqués dans un igloo. On est loin du Pérou (ne pas chercher à comprendre!). Sophie intervient:
"Elle sort d'une trappe cachée sous la neige, juste à leurs pieds; d'un bras tient la trappe quelques secondes au-dessus de sa tête, puis les invite à la suivre.
La trappe découvre un escalier ..."

Alors, ça vous dit d'embarquer? Laissez-vous faire, laissez de côté toute logique et tout bon sens, vous allez bien vous amuser. Mais je vous ai prévenus : c'est quand même un OLNI (objet littéraire non identifié).

Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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La Traversée du Mozambique par temps calme n'est pas un roman d'aventures ordinaire.
C'est plutôt une invitation au voyage qu'il ne faut surtout pas manquer : ce livre est sans doute le plus divertissant de cette rentrée littéraire.
Car La Traversée du Mozambique par temps calme, quoi qu'on en ait dit précédemment, est bien un roman d'aventures. Belalcazar, un archéologue à la retraite obsédé par l'or, embarque pour le Pérou en compagnie de quatre aventuriers : ils vont chercher le trésor d'une ville secrète nommée Païtiti. D'après la légende, elle dissimulerait l'or de toutes les cités incas réunies.
Cap sur l'Amérique latine, où les attendra Sophie, chargée de les guider dans la jungle péruvienne. Seulement, rien ne se passe comme ils l'avaient imaginé.
L'histoire pourrait ainsi se passer au XIXe siècle, comme celles de Melville, de Verne, de Conrad ou de Stevenson. Mais elle a lieu aujourd'hui, et Patrice Pluyette s'emploie à la raconter de façon éminemment moderne, jouant sur les codes du genre, les parodies de digressions techniques ou ethnologiques joyeusement farfelues, les niveaux de langue, un lexique très contemporain intervenant brusquement dans le récit classique ou l'intrusion soudaine de l'auteur au beau milieu d'une péripétie : « Maintenant, chers personnages, vous faites comme vous voulez, je ne voulais pas plomber l'ambiance, mais au moins les choses sont dites. »
Un roman à rebondissements, où le lecteur va de surprise en surprise, et qui, au sens fort du terme, laisse rêveur.
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Bien sûr, on est loin du Mozambique dans ce roman, et la météo est rarement clémente. L'auteur mène ses personnages et ses lecteurs en bateau, il les fait voguer vers Païtiti, une sorte d'Eldorado péruvien. C'est donc La Grande Aventure, mais très vite on se rend compte que c'est du « grand n'importe quoi », les codes du roman d'aventure sont passés à la moulinette, les personnages sont complètement farfelus, et les situations particulièrement comiques. Comme si Jules Vernes avait pris des champignons hallucinogènes. Néanmoins le style est dynamique et fluide, drôle, et s'il n'y a pas de direction ; il y a un sens : le Divertissement. C'est donc une lecture réjouissante, qui vaut 3*+. Allez salut.
P.S. : Après coup ce roman m'a aussi fait un peu penser à celui de J.M. Blas de Roblès : L'île du point Némo.
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Si vous aimez les auteurs qui ont un style bien a eux, qui n'hésitent pas à triturer la langue, à jouer avec les expressions, à utiliser des mots compliqués (surtout pour rigoler) à s'amuser avec la conjugaison (ah, l'imparfait du subjonctif) ; si vous aimez les auteurs qui ont un humour féroce, qui créent des situations totalement loufoques, complètement décalées, parfois à la limite du surréalisme, qui s'insèrent dans le récit, prenant le lecteur à témoin et parfois de court, qui parlent à leurs personnages, qui parfois dépassent les bornes (prenant à un moment la liberté de raconter en substance ce qui se déroulera plus tard dans le roman, nous indiquant même à quel chapitre cela va se passer) ; si vous aimez les auteurs qui sous couvert d'un roman d'aventure – les clins d'oeil aux maîtres du roman d'aventure sont nombreux, ne serait-ce qu'avec ces titres de chapitres chers à Jules Verne – se permettent des petites piques contre notre société, tout en s'amusant follement à transgresser les codes du genre ; si vous aimez les auteurs qui poussent leur délire jusqu'à donner à leur roman un titre que l'on pourrait qualifier d'absurde (à aucun moment du roman on n'approche du Mozambique ; il n'en est d'ailleurs pas fait mention) ; et enfin, si vous n'êtes pas allergique aux longues phrases (souvent descriptives), mais non moins superbes, s'étirant parfois sur plusieurs pages – normalement si vous êtes arrivés jusqu'ici sans trop de problèmes ce n'est pas votre cas – alors La traversée du Mozambique par temps calme est le roman qu'il vous faut.

Patrice Pluyette, dans ce roman qui aurait pu être écrit par Georges Pérec (auteur que j'admire, soit dit en passant), m'a complètement bluffé. J'ai trouvé cette lecture jouissive, me suis plongé (puis replongé) dans certains passages du roman avec un plaisir énorme, et suis finalement ressorti de cette lecture profondément enthousiasmé, avec encore un sourire au coin des lèvres.

Un texte hors-norme, énorme, où l'écriture est excellente et l'humour à nulle autre pareille, bref : un véritable coup de coeur, que je vous conseille vivement.
Si vous l'avez lu (ou quand vous l'aurez fait), n'hésitez pas à venir en discuter ici, mais surtout, parlez en autour de vous. Ce génial roman mérite vraiment de trouver son public.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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C'est un bouquin bizarre... un peu comme le résultat d'un pari. L'auteur semble avoir décidé de se passer de toute cohérence dans le déroulement de son histoire. Pour corser l'affaire il a aussi délibérément banni l'usage du passé simple...

J'espérais lire un roman, je suis tombé sur un exercice de style... Bien sûr j'ai été impressionné par la qualité des descriptions, l'humour, les trésors d'imagination, mais je n'ai pris aucun plaisir.

Ce roman c'est comme une belle voiture avec des roues carrées.

S'il vous plaît Mr Pluyette la prochaine fois mettez moi des roues normales afin que je puisse vous suivre : je ne demande que ça !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
[...] Les grognements se font entendre à peu près chaque nuit depuis trois jours et ça devient inquiétant; de toute évidence un animal féroce, femelle de type panthère d'Amérique, jaguar adulte ou tigre Amba, les suit à la trace. À plusieurs reprises, on a même pu sentir son souffle contre la toile de tente. En vérité, la situation n'offre pas d'échappatoire; le sort de nos aventuriers est lié au bon vouloir de cette bête affamée qui n'attendra pas éternellement que la viande soit cuite; il est probable que notre histoire s'arrête dans trois pages sans plus de personnages à notre charge que cette bête dont nous ne saurions à elle seule tirer une histoire en rapport avec le sujet de la nôte sans ennuyer le lecteur. Nous dirons donc que les hommes et femmes composant ce récit, nonobstant le danger rôdeur, ne perdent pas leur courage, continuent chaque matin à démonter le camp pour mener à bien leur progression lente et difficile, tous les soirs à planter la tente dans un endroit différent, toutes les nuits à trembler dans leurs lits en s'obligeant à prier, à invoquer l'aide d'un dieu tout-puissant à défaut d'un car de CRS armés.
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Tout brille dans la forêt en cet instant. Les yeux aussi, du reflet de l’eau, et d’excitation. Car les troupes croient que le terme du voyage est proche. L’issue facile. On remonte le fleuve et on trouve Païtiti. Youpi. Criez victoire si vous voulez, serrez-vous dans les bras, plongez sous les bulles du fleuve sans craindre les gardes en peau de croco, mais cinquante bons kilomètres attendent les jambes, c’est l’auteur qui vous le dit. Remonter le fleuve signifie marcher vingt jours à raison de deux kilomètres cinq par jour, et la nuit va bientôt tomber, un lieu de camp doit être trouvé. Pour être en forme une bonne nuit est préférable, couchez-vous tôt, les conditions de marche ne vont pas tarder à se dégrader, le plus dur est à venir. Maintenant, chers personnages, vous faites comme vous voulez, je ne voulais pas plomber l’ambiance, mais au moins les choses sont dites.
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Le sens de l’à-propos, il l’a. Le sens de la communication aussi. C’est un jeune homme bien vu, aimé de tous, sans histoires (mais les gens sans histoires finissent souvent mal). Il habite depuis un mois une piaule indépendante de la maison familiale. Il fait ses courses lui-même, il met la décoration qu’il veut. Le matin il dort autant qu’il veut, le soir il se couche à l’heure qu’il veut. Il a même une bouteille de rhum coco sous son lit. Il trouve ça cool. Là, il est allé acheter un abat-jour super tendance dans une boutique art et déco, il pense franchement que ça va en jeter grave dans la pièce. Il porte l’objet sous son bras, logé dans un sac en feuille de papyrus résistant. Il kiffe sa race. Il voudrait que tous les gens du monde se tiennent par la main.
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Le petit homme, qui a les cheveux longs et la peau de la couleur d’une amande fraîche, répond au nom de Petit Pénis. Petit Pénis signifie Petite Peine en langage cloak, celle qui ne se voit pas forcément et contre laquelle on se bat toute sa vie : tristesse, spleen doux, nostalgie passagère. Le cloak est parlé essentiellement par les tribus du nord de la Caoueta, aux confins du Keneph et de la Pelun brésilienne, à majorité Tunng et Pouacre y compris ceux des bords de l’agusto.
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On ne racontera pas tous les mirages, les faux tourbillons, un troupeau de bisons migrant vers le nord, la lecture d'un présage dans le chant des sirènes, l'apparition d'une tong à la surface de l'eau.
Après seulement quelques semaines de mer, les désirs de la chair, proportionnels à la poussée du mercure dans le tube, crient famine, particulièrement chez les hommes qui ne se gênent pas pour le manifester.
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Videos de Patrice Pluyette (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrice Pluyette
Quand le livre s'interroge sur sa propre fabrique, le résultat est souvent jubilatoire et contagieux. C'est le cas des nouveaux romans de Christine Montalbetti, "Le Relais des amis", et de Patrice Pluyette, qui publie "Film fantôme". Ils sont les invités de Nicolas Herbeaux.
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