AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246855705
116 pages
Grasset (19/08/2015)
3.27/5   11 notes
Résumé :
C’est en Guyane, de Cayenne à Maripasoula – au pays des orpailleurs et des indiens Wayanas – que Léo entreprend de retrouver la trace de son ami d’adolescence, Frédéric.
Il veut lui annoncer la mort du grand amour qu’ils ont partagé, Hélène, qui fut il y a trente ans leur professeur de philosophie et leur initiatrice érotique.
A la surface de sa brumeuse mémoire ressurgit la géographie dangereuse, belle et imprécise du désir de trois jeunes gens dans l... >Voir plus
Que lire après L'amour à trois Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans «La femme de trente ans» Honoré de Balzac affirme qu'« un premier amour ne se remplace jamais ». Olivier Poivre d'Arvor va en faire une nouvelle démonstration dans son nouvel opus qui tient à la fois du classique roman d'initiation, du récit de voyage et de mémoires incomplètes. Car le narrateur en fait l'aveu dès la première page : il est victime d'amnésie antérograde. Une maladie qui « a cela de bon qu'elle économise bien des tracas. du jour de l'accident qui l'a provoquée, on ne fabrique plus aucun souvenir. Arrivé a un certain moment de la vie, c'est parfois préférable. »
En prenant l'avion pour la Guyane française, Léo Socrates va pourtant essayer de se souvenir et de comprendre comment il en est arrivé là, tout en étant incapable de faire le lien entre l'enveloppe et la réalité matérielle d'un être. «Comme si le passé était irrévocablement remisé, sans être relié à un quotidien qui semblait s'effacer à mesure qu'il s'écrivait.»
S'il entreprend ce voyage périlleux, c‘est qu'il lui offre sans doute une dernière chance de retrouver son ami Frédéric, perdu de vue depuis de longues années.
Car Léo a choisi une carrière diplomatique durant laquelle il aura beaucoup voyagé avant de terminer sa carrière en tant que responsable des archives diplomatiques sur le site de la Courneuve. C'est à ce titre qu'il est invité par ses collègues ultramarins. Une occasion presque inespérée, même s'il ne sait pas vraiment où s'est installé son ami.
Après les obligations professionnelles, il part dans la forêt amazonienne pour annoncer à Frédéric la mort d'Hélène Sudre, sa prof de philo. Mais surtout son premier amour, leur premier amour. L'annonce de décès parue dans le Monde «avait tout déclenché, rendu l'atmosphère irrespirable à la maison», même si son épouse Judith avait entendu pour la première parler d'Hélène à ce moment.
Il aurait fallu lui expliquer ce qui s'était passé en juillet 1974, alors que Léo venait d'avoir son bac avec un 19,5/20 en philo. Qu'il le devait en grande partie à sa prof, qu'elle avait accepté de fêter ce succès avec lui et que l'histoire s'était poursuivie dans son lit. L'époque post-soixante-huitarde, l'amour libre et cet air de liberté qui flottait dans l'air.
Hélène couche avec son jeune élève, mais aussi avec un collègue, le fameux Alban Mettel, grand spécialiste de Proust. Elle accepte aussi d'héberger Frédéric avant qu'il ne puisse réaliser son grand rêve et partir à l'autre bout du monde.
On sent presque inéluctable la liaison avec cet autre jeune homme, cet amour à trois. Seulement l'insouciance de ces jours heureux va disparaître quand Hélène annonce qu'elle est enceinte. Mais les jeunes hommes sont-ils prêts à la gravité ? Quel chemin va dès lors prendre leur existence ? Grâce à la construction choisie par Olivier Poivre d'Arvor, on s'engage dans un vrai suspense…
Terminons cette chronique comme nous l'avons commencée, par une citation. Dans «Les caractères» La Bruyère nous rappelle qu' « on n'aime bien qu'une seule fois, c'est la première ; les amours qui suivent sont moins involontaires. »
Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          50
Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Grasset pour ce livre reçu lors de l'opération masse critique.

Ce n'est pas vraiment le genre de livre qui fait partie de mes habitudes de lecture. J'ai donc eu beaucoup de mal à accrocher malheureusement.
Cependant, ceci n'enlève rien à la qualité d'écriture et de narration de cet auteur. Ce fut une lecture enrichissante, grâce à la grande culture de l'auteur qui transparaît tout au long du roman.
C'est un livre qui pousse à la réflexion sur la mémoire, sur la vie...

Le personnage principal, Léo Socrate, est intéressant. C'est un homme qui nous raconte les péripéties qu'il a traversé au cours de sa vie. Sa façon de raconter et son humour, quelque peu cynique par moment, le rendent touchant.

En bref, une lecture mitigée, avec du bon et du moins bon. Mais peut être ne suis-je pas encore assez mure, ou n'ai-je pas encore assez vécu de choses pour en comprendre les subtilités?...
Commenter  J’apprécie          80

Mon avis

Je tiens tout d'abord à remercier Babélio et les éditions Grasset pour cette Masse critique.

Certaines critiques s'avèrent être plus difficiles que d'autres à rédiger. Cette dernière en fait partie. La raison est que mon ressenti est en partie mitigé face ce roman.



Je tiens tout d'abord m'incliner devant l'immense culture de l'auteur qu'elle soit littéraire ou générale. J'avoue avoir été totalement bluffée à ce niveau là et même quelque peu jalouse.

Je tiens aussi à saluer le vaste travail de recherche qu'il a effectué sur la Guyane. Je ne sais pas si ce dernier a déjà visité ce pays, mais ce que je peux dire c'est les descriptions sont parfaites qu'elles concernent les habitants ou les paysages. En ce qui me concerne, j'ai eu l'impression d'y être.


Le personnage principal de ce roman, Léo Socrate, est un quinquagénaire, ambassadeur relégué aux archives nationales qui vient d'arriver en Guyane afin de participer à une conférence sur la mémoire historique.
Mais ce n'est pas tout, Léo a aussi bon espoir de retrouver un vieil ami qu'il n'a pas croisé depuis quarante ans, Frédéric Salomon, à qui il veut annoncer le décès de la femme qui leur a enseigné la philosophie, mais qui a aussi partagé leurs vies: Hélène.


À travers de nombreux retours dans le passé et quelques péripéties guyanaises, nous allons découvrir le passé de Léo qui aujourd'hui, se remet difficilement d'un AVC. Un passé où la philosophie de la vie est très importante et où certaines personnes ont eu une grande place. Des personnes qui lui ont quelque part et sans forcément le vouloir tracé les grandes lignes de son futur.


J'ai trouvé que Léo était un personnage intéressant et qui devient de plus touchant au fur et à mesure que l'on découvre son enfance pas toujours joyeuse à cause de son père malade, de son adolescence où il a été totalement délaissé par sa mère, mais aussi la découverte de sa sexualité, son premier amour et enfin de sa relation sabordée avec Judith.
Son humour parfois cinglant m'a aussi beaucoup amusée, car cela fait de lui un homme vrai et sincère.


Je vous ai prévenu que mon avis était mitigé, ce qui sous-entend que certains points sont négatifs concernant ce roman. J'ai été quelque peu déçue par ce roman, car au final il ne correspondait pas totalement à ce à quoi je m'étais attendue. En lisant le résumé, je m'attendais clairement à une histoire de retrouvailles entre deux vieux amis qui parleraient du bon vieux temps au fin fond de la jungle guyanaise.
A l'arrivée, je me suis ennuyée non pas parce qu'il n'était pas intéressant, mais parce que je n'étais pas le bon public. En effet, pour moi nous sommes plus proches d'une réflexion philosophique sur la Mémoire et ses conséquences sur la vie. de nombreuses personnes vont sûrement l'apprécier, j'en connais d'ailleurs moi-même. Mais, en ce qui me concerne, la philosophie ce n'est pas ma tasse de thé et elle ne me divertit pas.
La plume de l'auteur est très bien travaillée, mais peut être un peu trop pour un simple roman, car cette prose ralentit le rythme de l'histoire.


En bref, un auteur talentueux, mais un roman incitant plus à la réflexion qu'à la détente.


Boulimique des livres
Lien : http://boulimiquedeslivres.b..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les mots, quand je me laisse faire, sont comme des miroirs que je pose sur la table, et qu’importe que je les façonne ou qu’ils m’échappent, ils finissent par me renvoyer, sinon une ou des images, à tout le moins des fragments de vérité, des morceaux reflétés dans ce verre épais, sans transparence, sans tain non plus, de cette glace dans laquelle je ne finirai jamais de me regarder. En formulant le mot « contracter », en ayant voulu un instant revenir dessus, pour le remplacer par « nouer », s’agissant des amitiés avec des hommes, un mot qui manifestait pourtant trop en quoi ce nœud était intime et contraignant, je m’aperçois combien le sentiment que j’ai porté à des garçons était fort, depuis ma rencontre avec Frédéric, d’une autre nature certes que celui que j’ai adressé aux femmes de ma vie, mais non moins engageant.
Commenter  J’apprécie          40
L'amnésie antérograde a cela de bon qu'elle économise bien des tracas. Du jour de l'accident qui l'a provoquée, on ne fabrique plus aucun souvenir. Arrivé a un certain moment de la vie, c'est parfois préférable.
Commenter  J’apprécie          180
La nostalgie devrait être interdite, nul doute là-dessus, cette manie criminelle qui fait tant souffrir et empêche souvent d’éprouver le bonheur immédiat comme celui que me promettait cette retransmission de demi-finale de Coupe du monde.
Commenter  J’apprécie          40
Toujours beau, d’après ces flatteuses de femmes, de cette beauté finement dramatique des poètes maudits qui ont fini d’être prodiges et dont la jeunesse a pourri sur pied comme le mauvais raisin à rats sous la tonnelle.
Commenter  J’apprécie          40
A quoi bon être fidèle quand on ne dormait plus ni ne faisait l’amour ensemble depuis si longtemps ? Et à quoi bon être fidèle tout court, fidèle à quoi, à qui et pourquoi ?
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Olivier Poivre d'Arvor (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Poivre d'Arvor
« Il faut marquer notre singularité », martelait-elle en 2015, lorsqu'elle remplaça Olivier Poivre d'Arvor (dont elle était l'adjointe) à la tête de France Culture. Sandrine Treiner, ex-journaliste et passionnée de littérature – aussi autrice du roman L'Idée d'une tombe sans nom –, a voulu rendre la chaîne, souvent perçue comme élitiste, accessible au plus grand nombre. En rajeunissant et féminisant ses producteurs, en évitant les spécialistes trop pointus, leur préférant des passeurs plus généralistes. Et voilà que la station bat des records d'audience : elle affiche fièrement 1 472 000 auditeurs par jour (selon Médiamétrie). Rencontre avec une directrice qui cherche obstinément à atteindre les oreilles des curieux.
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (32) Voir plus



Quiz Voir plus

L'érotisme en littérature

Lequel de ces romans de Diderot, publié anonymement, est un roman libertin ?

Le Neveu de Rameau
Les Bijoux indiscrets
Le Rêve de D'Alembert
La Religieuse

6 questions
353 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature libertine , érotisme , érotiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}