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Critique de claudine42



Ce petit livre intense, écrit au bord des larmes, réussit à éviter le pire travers du genre qui est le pathos. Il révèle un homme fragile. Elevé dans le rejet du chagrin par celle-là même qui, aujourd'hui, lui en cause. "Dans notre famille, on n'a pas de chagrin. En tout cas, on ne le dit pas", répétait la mère au petit garçon lorsqu'il sanglotait. Tout est-il là, dans cette mise à distance des sentiments? Pas besoin de se livrer à une psychanalyse de comptoir pour répondre que oui, sans doute, cette façon de parler d'amour engageait sur une assez curieuse voie celui qui toute sa vie voulut explorer les mille et une façons d'aimer. de cette interdiction de se plaindre naquit la détestation de toute forme d'affaissement, d'abandon, de relâchement. le petit garçon devint un fauve. Un guépard, semblable à ceux que dépeignit autrefois Tomasi di Lampedusa. Un animal solitaire dont le pire ennemi est connu: lui-même. Dans le beau livre de reconnaissance qu'il consacre aujourd'hui à sa mère disparue, Patrick Poivre d'Arvor reconnaît sa propension à se tordre l'âme face aux coups durs. Tout livre sur la mère abrite-t-il un livre sur le déni existentiel ? Il faut croire que la nostalgie est la seconde nature des guépards comme des anciens petits garçons. Aujourd'hui, le guépard est blessé. Il reste un seigneur de la terre. En voie de disparition, hélas. Il faut le protéger.

La disparition d'une maman est toujours très difficile, elle est contée magnifiquement dans ce livre avec des larmes dans la voix je dirais plutôt
" dans la plume " et avec une grande pudeur.


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