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Valérie Dariot (Traducteur)
EAN : 9782070309924
384 pages
Gallimard (13/04/2006)
4.06/5   47 notes
Résumé :
La journaliste russe dresse un portrait douloureux de ses concitoyens et de son pays, seconde puissance mondiale jusqu'en 1991, et établit une critique sans concession de Poutine. Face à la violence de l'armée, au cynisme des nouveaux riches, au désarroi des autres, elle s'interroge sur les objectifs du président, sur l'apathie de la société et sur le silence des démocraties occidentales.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'ai relu ce livre "coup de poing" d'Anna Politkovskaïa presque dix ans après l'avoir lu une première fois ! Et force est de constater que peu de choses ont évolué en Russie depuis cette période. Tout reste tellement d'actualité, la corruption, le non respect des Droits de l'Homme, de la Démocratie, de l'Environnement,... la répression de l'opposition, de "ceux qui pensent autrement".
C'est à la fois révoltant, attristant pour moi de voir que la Russie, pays que j'aime tant, s'enfonce de plus en plus dans un régime politique d'où le nom de démocratie ressemble à une bonne blague. le respect de l'Autre, de sa personnalité, de catégories entières de gens est dénigré au profit d'une petite catégorie de personnes toutes puissantes, soumises à un Poutine omnipotent.
Et puis, de penser que l'auteur, cette femme courageuse qui a su dénoncer les tragédies fomentées par le Pouvoir en Tchétchénie, ainsi que d'autres affaires politiques qui la mettaient en danger, elle et sa famille, de penser qu'elle n'est plus, qu'elle aussi a fini lâchement assassinée, comme tant d'autres journalistes un peu trop moraux, un peu trop courageux...
Et pourtant, la Russie n'est pas une dictature...
Bref, un ouvrage que je recommande très chaudement aux amoureux de la Russie, aux défenseurs des Droits de l'Homme, à ceux qui voudraient rendre hommage à une femme extraordinaire d'énergie, d'humanité, et de courage.
Merci à vous, Anna Politkovskaïa, d'avoir osé.
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Anna Politkovskaïa était journaliste. Son travail et sa dénonciation des exactions de Poutine lui ont d'ailleurs coûté la vie.
Dans ce livre, elle raconte des "anecdotes", elle donne la parole à toutes sortes de gens, citoyens russes, qui ont subi la pauvreté, la corruption surtout. Largement tourné autour des guerres en Tchétchénie, ce livre démontre à quel point la police, les instances de l'Etat sont corrompus et à la solde d'une poignée d'hommes, les oligarques proches de Poutine.
Dans le contexte actuel de guerre en Ukraine, ces témoignages et ces faits ont une résonance très forte. On y découvre la vie de cette femme devenue immensément riche par du marché illégal, qui peut ensuite s'acheter les faveurs des gangs qui la protègent; de cet homme, grand intellectuel, cassé par le régime; de cette famille dont la fille a été assassinée sauvagement par des soldats restés impunis; de ce militaire, qui fait passer les intérêts communs avant les siens et vit dans une extrême pauvreté; et tant d'autres encore. On y lit la colère, les manquements, la manipulation, les foules aveuglées par la haine déversée par le pouvoir en place.

Une lecture indispensable en ce moment, pour ne jamais accepter que la justice ne soit pas celle des humains. C'est aussi un appel à en savoir plus, sur des moments oubliés de l'histoire russe.
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Une série d'enquêtes qui vont des confins de l'Oural à la Tchétchénie, en passant par Moscou, et qui montrent comment le pays russe a été livré aux gangs mafieux dans les années 1990, avant de passer sous la coupe de Poutine et de son administration totalement méprisante pour la vie humaine. Criminels de guerre protégés par une justice corrompue ou une bureaucratie aveugle, Tchétchènes persécutés, civils traités comme de la chair à canon, etc. avec en contrepoint, par exemple, des portraits de soldats dévoués, fidèles à la Russie et refusant d'arrondir leurs fins de mois par des activités illégales... La vie humaine, sous Poutine, a perdu toute valeur au profit du sens des affaires le plus individualiste et égoïste : voilà ce qui est très copieusement démontré, avec un certain sens du détail.
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Il s'agit d'une description "trash" des notions de liberté et de sécurité de l'ère Poutine, telle que savait les faire Anna Politkovskaia avec son charactère impétueux. On connait l'orientation anti-Poutine de l'auteur, ceci explique donc sa prise de parti.
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Si vous appréciez Svetlana Alexievitch, alors vous trouverez dans Anna Politkovskaïa, une réplique des récits des tourments du peuple russe ; mais de la Russie contemporaine cette fois.

Ce n'est pas un essai sur Poutine a proprement parler, mais plus un maelstrom des aberrations inégalitaires de certaines provinces. C'est-à-dire, le deux poids, deux mesures de la Justice ; l'importance de l'appareil militaire dans les fondations politiques russes ; et encore, le manque de considérations des citoyens par les bureaucrates de Moscou…

Certes, le livre est un peu daté (2004, peu après la deuxième élection de Poutine), mais on peut s'en servir comme base pour comprendre la structure anthropologique du peuple russe.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pourquoi ai-je pris Poutine en grippe ? Pour sa nature criminelle. Pour son cynisme. Son racisme. Pour la guerre éternelle. Pour le mensonge. Pour le gaz répandu dans la salle du Théâtre Doubrovka. Pour tous les innocents tués au long de tout son premier mandat. Des morts dont on aurait très bien pu se passer. (…)
Après avoir reçu par hasard un pouvoir énorme, Poutine en a disposé avec des conséquences catastrophiques pour la Russie. Je ne l’aime pas parce qu’il n’aime pas les êtres humains. Il ne nous supporte pas. Il nous méprise. Il nous considère comme un simple moyen pour lui, et rien de plus. Le moyen d’atteindre ses objectifs personnels de pouvoir. C’est pourquoi il peut faire de nous tout ce qu’il veut, jouer à sa guise. Nous exterminer selon son caprice. Nous ne sommes rien. Et lui, bien qu’étant accidentellement monté si haut, il est maintenant notre tsar et notre dieu ; nous devons l’adorer et le craindre.
En Russie, il y a déjà eu des dirigeants avec une vision du monde semblable. Ce qui a conduit à des situations tragiques. A des bains de sang. Aux guerres civiles. Je ne veux rien de tout cela. C’est pour cette raison que j’ai pris en grippe ce tchékiste soviétique typique qui s’avance en foulant les tapis rouges du Kremlin vers le trône de la Russie.
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Matricule U-729343,
Oublié sur le champ de bataille.
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"On pourrait faire des clous de gens comme eux, il n'y en aurait pas au monde de plus solide" Nicolas Tikhonov (poète)
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Il n'aurait pas compris. Après tout c'est un européen.
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Video de Anna Politkovskaïa (7) Voir plusAjouter une vidéo

Anna Politkovskaïa, rare journaliste à couvrir la Tchétchénie, tuée à Moscou
[Source : documentation France 3] La journalisterusseAnna Politkovskaïa, célèbre jusqu'en Occident pour sa couverture très critique de la guerre en Tchétchénie et l'une des rares à couvrir encore ce conflit oublié, a été tuée par balles aujourd'hui à Moscou. Il y a 4 ans elle avait accepté de servir de médiatrice lors de la prise d'otage du théâtre de Moscou par un...
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