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EAN : 9782290017036
186 pages
J'ai lu (09/09/2009)
3.36/5   14 notes
Résumé :

Philippe Pollet-Villard nous raconte sa drôle d'enfance en Haute-Savoie durant les années 1970, dans cette drôle d'usine " la Fabrique de Souvenirs ", avec ce drôle de père surtout, qui n'en finit jamais de disparaître au point de ne pas être présent le jour de ses obsèques.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Drôle de nom pour une rencontre. Drôle d'endroit aussi. J'ai trouvé ce petit livre parqué dans le "fonds Savoie" de ma médiathèque de quartier et le titre m'a tout de suite attirée. Drôle de titre ! Y avait-il un droit d'auteur pour ce titre ? Est-ce que c'était un titre générique dont chacun pouvait s'emparer ? Tout ça pour dire qu'il m'a parlé, ce petit livre.
D'abord, parce qu'il parle d'une génération que j'ai bien connue : celle de mes parents. Et des hommes de cette génération. Qui étaient pour beaucoup - et au pire - des caractériels, pour certains - et au mieux – des passablement déjantés. Et des femmes de cette génération. Qui commençaient à se dire que ça va bien comme ça de passer son temps à faire des enfants pour reconstituer les forces vives du pays. Une génération de jeunes gens jetés dans la seconde guerre mondiale et la guerre froide, parfaitement traumatisée.
Ensuite, parce qu'il parle d'une région que je connais bien. A une époque où, mon bon monsieur, il y avait encore de la neige dès 700 m, des remontées mécaniques artisanales et des boucles de ski de fond familiales qui évitaient l'entassement humain dans les télécabines des grandes stations, lesquelles évoquaient le métro parisien aux heures de pointe. A une époque aussi où la région commençait d'accoucher des zones artisanales et autres zonages d'activités. La description de celle des Perrasses "catastrophe naturelle au bord de la nationale" m'a émue. Qu'on se rassure, on a fait pire depuis.
Mais les souvenirs eux-mêmes, que nous disent-ils sur Philippe Pollet-Villard ? Que sont-ils ? Des souvenirs "fabriqués", rêvés, reconstitués, à visée thérapeutique ?
Drôle de famille en tout cas et drôle de récit, où l'auteur avance tel un funambule sur son fil et oscille entre comédie et tragédie, déboussolant son lecteur au passage. Faut-il en rire ou en pleurer ? comme disait la génération des parents.
Pas si drôle que ça La Fabrique des souvenirs. Je situe l'ouvrage dans la catégorie que je nomme "livre éponge". J'entends par là les récits qui absorbent et restituent au lecteur une part de ses propres souvenirs et émotions. Une belle découverte, une belle lecture.




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Dans les années 70, à Thones, en Haute-Savoie, le jeune Philippe se sent un vilain petit canard au menton prognathe, aux pieds déformés et souffrant de phimosis. Il collectionne les mauvaises notes à l'école et aime tellement jouer avec le feu qu'il déclenche diverses catastrophes. Il vit avec sa mère qui l'aime beaucoup, son jeune frère et sa soeur aînée qui l'insupporte avec ses grands airs et son amour pour les chansons de John Lennon. Son père n'est pas très présent d'abord occupé par la création de sa « Fabrique de Souvenirs », petits objets (coucous, baromètres ou thermomètres) rapportés par les touristes, puis par sa maîtresse. Une vie somme toute assez banale jusqu'au jour où son père révèle sa double vie, ce qui change complètement la donne.
Ces souvenirs d'enfance portent de manière bien impropre le titre de « roman ». le lecteur se rend bien compte que tout ce qu'on lui raconte est authentique. Né en 1960, l'auteur nous décrit la vie d'une famille de français moyens dans une époque très différente de la notre quoi que déjà gagnée par la fièvre de mai 68. En témoigne le désir forcené du père de « s'éclater », d'oser transgresser les interdits ainsi que la volonté d'émancipation de la mère et la rébellion passive du fils. Un récit tendre et bouleversant de franchise et d'honnêteté. On comprend mieux d'où vient cet artiste touche à tout à la fois écrivain, dessinateur, scénariste et réalisateur de courts métrages salués par la critique et récompensés par un César et un Oscar du court métrage. Finement écrite, « La Fabrique des souvenirs » s'est vu décerner un Prix Marcel Pagnol bien mérité. En effet, on ne peut s'empêcher de voir dans ce livre une sorte de « Gloire de mon père » qui aurait mal tourné bien sûr.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Oui, je m’en souviens, j’étais content, je ne ratais jamais une occasion de faire chier le monde, je ne ratais jamais une occasion de me blesser ostensiblement. Je rentrais souvent chez moi, la gueule pleine de sang comme on rentre du travail : recroquevillé, studieux, éreinté, parce que j’avais sauté d’une fenêtre et qu’en retombant, ma tête avait tapé sur l’os du genou et que je m’étais déchiré la paupière. Ainsi, je rentrais chez moi en hurlant, l’oeil ouvert, sanguinolent. Ou la main. Oui la main, par exemple, entièrement brûlée, la main, parce que j’avais le feu à un bidon de vernis usagé aux abords de la Fabrique de Souvenirs. Là-bas, je m’en souviens, en bordure de bois à l’angle du préau, face au bâtiment blanc de l’emballage, un feu brûlait constamment dans la cour. Un véritable brasier, un véritable feu. C’était une véritable aubaine ce feu, parce que j’adorais ça, moi, faire du feu. Je me comportais avec le feu comme un enfant, je veux dire, comme on se comporte avec un petit enfant, j’entretenais avec lui une relation quasi-maternelle. J’aimais souffler sur les braises. Ce feu, cette matière-flamme, je lui donnais naissance, je lui fabriquais des cabanes, je m’en souviens, des amalgames de branches, des nids de brindilles, de la poussière de bois, et le feu prenait, généreusement, infiniment, tout. Le feu prenait.
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J'avais maintenant repris ma place préférée tout au fond de la classe, côté gauche du radiateur. Dans cette partie là-du monde, on ne parlait plus du tout d'avenir. Le mot n'existait plus. Il semblait s'être dissous. Mes notes trimestrielles plafonnaient à nouveaux aux alentours de zéro, ce chiffre rond englobant le reste des possibilités tel l'ensemble des astres dans la galaxie.
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Il n'y a pas de chemins tracés pour la destinée. Ni autoroute, ni route secondaire, ni nationale, ni rien. On se met à marcher et puis en se retournant on observe ce que l'on croit être devenu derrière nous un sentier. On se dit C'était ça notre chemin. Ou rien. On ne se dit rien. On avance.
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Vidéo de Philippe Pollet-Villard
© Vidéo : Basil Pollet-Villard et montée par Jean-Nicolas Deniau.
Philippe Pollet-Villard Le naufrage de Stanislas Lorsque le moteur de son chalutier prend feu, Stanislas Warliss, marin pêcheur en bout de course, cherche à financer la réparation de son bateau en prenant part à des détournements de marchandises sur les camions de fret. Et cela au nez et à la barbe de ses fils gendarmes, avec lesquels il n'a jamais eu beaucoup d'affinités. Mais un jour, l'arnaque tourne mal. Il récupère un colis dans lequel s'est caché Opiyo, un enfant africain clandestin. Stanislas n'a d'autre choix que de tout révéler à sa femme, faisant d'elle sa complice. Ils sont loin d'imaginer que cette rencontre sera le point de départ d'une incroyable aventure humaine qui mènera Stanislas aux frontières du rêve et lui permettra enfin d'élucider une ancienne et douloureuse énigme. Philippe Pollet-Villard signe avec ce nouveau roman une fable sociale contemporaine haletante où se mêlent drame, sentiments et humour.
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