Tout d'abord merci aux éditions du Verger et à Babelio pour m'avoir permis de découvrir cet auteur.
J'ai d'abord été interpellée par le titre. Fessenheim et sa centrale sont depuis quelques années au centre des polémiques énergétiques, et je me suis dit : « Chouette, un polar écologique ».
En fait pas tant que ça. Les revendications écologiques sont en effet présentes, une partie des habitants écologistes de la ville sont impliqués dans l'intrigue policière, mais ce n'est pas le moteur des crimes qui ont lieu autour de la centrale.
Et là, on peut parler de crimes atroces mais pas si gratuits que cela. Et c'est ce que le commissaire
Onimus est chargé de découvrir. Ce policier est un archétype du flic dont la vie professionnelle a complètement écrasée la vie privée : sa femme l'a quitté et s'est mise à boire car elle ne supportait par les contraintes de la police et ses maîtresses. le remord du policier revient régulièrement tout au long de l'enquête, ce qui en fait un personnage passablement déprimé. Autre caractéristique : c'est un fétichiste des chaussures italiennes, ce qui rajoute à la bizarrerie du personnage. La bizarrerie n'empêche pas l'intelligence et il en faut à ce commissaire pour démêler les meurtres d'un lycéen, d'une étrangère arrivée d'Allemagne, d'un SDF et l'enlèvement d'une jeune fille de Fessenheim.
Qu'est-ce qui peut relier tous ces crimes, un banal trafic de drogue et ses dommages collatéraux ou une histoire bien plus ancienne qui gangrène la vie des Fessenheimois.
L'intrigue est plutôt bien construite, les rebondissements apparaissent de manière régulière et envoie le lecteur sur de nouvelles pistes. L'ambiance est elle plutôt lourde, pesante, glauque. Les gens ne sont pas accueillants, même pour les enfants du pays, et tous ont finalement quelque chose à cacher, même les plus ignobles. La vengeance, un des ressorts du roman, ne peut que s'y épanouir.
Au final, un polar bien noir avec des personnages abîmés confrontés à des crimes qui ne donnent pas vraiment envie de découvrir ce coin d'Alsace.