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Isée tome 1 sur 4
EAN : 9782211216708
44 pages
L'Ecole des loisirs (23/04/2014)
3.64/5   46 notes
Résumé :

Parfois, quelqu'un change votre nom et vous devenez Mô-Namour. Parfois, ce même quelqu'un dit qu'il veut jouer et vivre avec vous, mais il ne fait que vous obliger à lui faire des gâteaux, vous prendre pour une balle, et vous envoyer partout à coups de coups. Parfois, quelqu'un d'autre, une étoile tombée de votre douleur, par exemple, vient vous dire la vérité : Hiltedi Kiltème Mézilteveu Dumal. Alors il faut partir, chercher ailleurs la paix. C'est ce qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ma relation aux images de Claude Ponti fait des tours et des détours bizarres. Voilà des années que j'en ai un en face de moi à longueur de journée pour des raisons professionnelles, un fragment ou plutôt une citation, un hommage qui me touche beaucoup parce qu'il joue avec mon patronyme et mon caractère en représentant un soleil qui s'étire mollement sur un oreiller. Ceci dit, la personne qui a fait ce dessin m'a clairement expliqué d'où venait l'emprunt mais, jusqu'à présent du moins, impossible de me souvenir du nom de l'auteur. Bref : l'occasion où jamais de fixer définitivement ce souvenir en passant par la lecture de ce livret cartonné (un conseil sur un site de vente encourageait à éviter les versions poches quasi illisibles puisque les dessins sont quelquefois très fouillés). Mô-Namour, donc, titre emprunté au nom qu'un personnage brunâtre et pataud, Torlémo de son prénom - et n'est-ce pas que Claude Ponti tord les mots souvent - donne à l'héroïne après l'avoir rencontrée dans son champ de bois morts. Un ouvrage qui accumule la violence de manière systématique, en effet peu de scène où il n'y ait quelque brutalité : un accident sur la route des vacances, jeux de balle où la balle est systématiquement l'héroïne qui en prend pour son grade, désintégration des chairs du personnage secondaire dont il ne restera que les os dans lesquels un coup de pieds enverra le crâne valdinguer, empoisonnement - suicide ou assassinat - je passe sur la recette magique du gâteau qui ouvre les portes d'un nouveau monde. J'en viens à me poser la question de la destination de ce livre. Qui en est le vrai public ? Les enfants ? Vraiment ? J'ai parcouru des livres pour adultes qui contenaient largement moins de scènes traumatisantes. Alors, peut-être, est-ce une fable allégorique, ou un rêve, destiné à un public bien plus âgé, un public qui pourrait décrypter le symbolisme ainsi que les contenus virtuels, latents diraient les psychothérapeutes à tendance freudienne, de toutes ces images - de toute cette violence. Et si, en me laissant glisser sur le coin du zinc du bistrot le plus proche à l'interprétation du rêve, ce voyage, commencé avec les parents n'était pas plutôt une représentation symbolique de la vie de l'héroïne, Isée qui, par accident, est séparée de sa famille comme le fil habituel de la vie finit par éloigner la plupart des enfants de ceux qui ont pour tâche de les conduire - ici la voiture prend un sens - vers l'âge adulte. Voilà donc Isée, loin de ceux qui ont toujours été sa référence, les points cardinaux de ses choix. A la recherche de son autonomie, elle construit son abri toute seule. Vient le moment de la rencontre de l'autre. Ici, il prend les allures d'un Lennie digne Des souris et des hommes de John Steinbeck : lourd, front bas, cheveux en bataille, pas spécialement futé, habillé de peaux de bête - style red neck du pire endroit reculé d'un pays façon Délivrance à la John Boorman (le son du banjo ne s'entend que difficilement au travers du bruit des claques) ou du géant abruti dans les adaptations du jack et les haricots magiques façon Bugs Bunny - mais visiblement plus grand, peut-être plus âgé - certainement plus âgé - la différence de taille est importante dans le dessin. La relation qui s'établit est une relation de violence absurde. D'échanges où les valeurs sont inversées : coups et douleurs d'un coté, prétendument expression de l'amour, de plus en plus durs et violents, payés en retour par le plaisir de la bouche et des saveurs pâtissières de l'autre - les gâteaux à étages sont de plus en plus grands... Une chronique qui finit en queue de poisson mais que dire sur la fin de l'histoire ? Il y est question d'un rite de passage. L'héroïne est encore une fois obligée de faire appel à des choses qui ne sont pas d'une grande propreté : crotte de nez, rognures d'ongles sales, cérumen séché, bave, salive et poils, peluchons et cheveux gras. Une leçon de vie ? Ne pourrait-on pas mener sa barque vers le bonheur dans se salir un peu les mains ? On est loin de la lumière éclatante du conte de fée classique : pas de prince charmant ni de chevaux blancs ni de carrosse et aucune bétaillère remplie de marmaille piaillante n'est garantie pour l'avenir. Isée retrouve tout simplement ses parents. Oui... Bon... voilà.
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Isée et ses parents partent en vacances. Elle emmène avec elle son doudou, Tadoramour. Mais un arbre Borderoutt dort au milieu de la chaussée et c'est l'accident. le choc est si brutal que tout le monde est projeté en l'air. Tadoramour a perdu sa tête, Isée se fracasse sur l'épave de la voiture et est toute "embrouillaminée". Elle a juste le temps de voir ses parents monter très haut dans le ciel et les pense morts. Alors, elle fabrique un traîneau et s'en va avec son doudou chercher un pays où elle sera mieux. C'est là qu'elle rencontre Torlémo Damourédemorht qui l'invite à vivre avec lui pour jouer à la baloune avec elle et pour qu'elle lui fasse des gâteaux tous les soirs. Pour cela, il la rebaptise du nom de Mô-Namour parce qu'il l'aime de tout son coeur. En réalité, Isée devient la balle avec laquelle joue Torlemo; tous les soirs, les gâteaux à faire sont plus gros que celui de la veille pour calmer un appétit de plus en plus exigent... voila à quoi se résume son amour pour elle. Un jour, une étoile tombée de sa douleur dit à Isée: "Hiltedi kiltème, mézilteveu dumal!" et Isée se fâche, se fâche tant et si bien que sa colère déferle sur Torlemo, qui se trouve du même coup réduit à un misérable tas d'os. Elle parvient à reprendre son chemin, accompagnée de l'étoile et de Tadoramour qui garde enfin sa tête sur ses épaules. Il leur faut alors parcourir encore un long chemin au cours duquel l'étoile ne cesse de grandir; ils affrontent le monstre Tulavi et arrivent enfin dans un monde paisible et calme où vivent de bienveillantes petites créatures et où elle retrouve enfin ses parents.
Mon avis : Dans cet album au format à l'italienne, Claude Ponti aborde un sujet très pointu, grave et douloureux, en l'occurrence la maltraitance envers les enfants et la violence physique et psychique dont ils peuvent être l'objet. A grand renfort de métaphores, avec un soin évident pour le choix des mots et la construction des noms, grâce à la richesse des illustrations à découvrir et à redécouvrir plusieurs fois tant les détails sont innombrables, cet ouvrage sera sans doute vu par les enfants comme une histoire fantastique et drôle qui leur suggère malgré tout de ne pas se laisser faire face à la cruauté qui peut leur être infligée, et de ne pas croire aux mots d'amour sans prendre en compte les actes de celui qui dit les aimer.
Public : à partir de six ans en lecture accompagnée, sinon à partir de huit ans.
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Ce livre est d'une tristesse!
Comme souvent avec Ponti, sous des dehors loufoques et drôles, se cache un sujet lourd et sensible. Ici c'est la violence faite aux enfants.
La petite Isée voit ses parents mourir dans un accident de voiture (et Tadordamour décapité!). Elle trouve refuge chez un grand balourd qui veut jouer avec elle au foute. Ben avec elle...elle va surtout devenir son ballon de foute, sa balle de tennis, son volant de badminton. Et après chaque séance de "jeu" la petite Isée doit cuisiner des gâteaux.
Ces scènes violentes par des illustrations enfantines et somme toute jolies, sont particulièrement perturbantes. Pour l'adulte (ou l'enfant plus grand qui comprends tout ce qui se joue derrière cette histoire) l'histoire est dérangeante, met mal à l'aise. Mais c'est un sujet qu'il est bon d'aborder avec les enfants. Et si un album jeunesse peut aider, tant mieux.
La fin pour moi est particulièrement triste
En résumé, un livre et un sujet pas simple, mais bien fait et nécessaire.
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Ayant découvert récemment La venture d'Isée, j'ai eu envie de connaître le début de l'histoire.
Bien m'en a pris, cet album est épatant. Il traite de sujets durs et sérieux (l'accident de la route, le deuil, la maltraitance) avec la grâce et la finesse qui caractérisent l'oeuvre de Claude Ponti.
La petite Isée, dont nous suivons ici l'aventure (devrais-je déjà dire la venture...?) fait preuve d'un courage et d'une force de caractère hors du commun. Son visage ultra expressif donne un ton particulier au livre, et même si l'on retrouve des thèmes chers à l'auteur - les monstres, les gâteaux, les arbres, les objets personnifiés - et les merveilleux mots inventés, j'ai senti quelque chose d'autre, un je-ne-sais-quoi de différent, pour mon plus grand plaisir.
Mes enfants ont adoré également, pour eux c'est le côté rituel qui prime, ils adorent retrouver les références connues, comme ici Blaise le poussin masqué par exemple. Ils aiment aussi beaucoup Tadoramour, qui suscite de nombreux débats, l'un pendant que c'est un doudou, l'autre un petit frère... Mais mais je pense que Ponti n'aimait pas les cases !
Une très belle histoire, je recommande.
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Un accident de voiture laisse la petite Isée orpheline – c'est en tout cas ce qu'elle croit. Elle s'installe avec son doudou Tadoramour dans une forêt d'arbres morts. le grand et gros Torlémo passe par là et invite Isée chez lui pour, propose-t-il, « jouer à la baloune ». Il efface son nom : « Je vais t'appeler Mô-Namour, parce que je t'aime », et se sert d'elle comme d'un ballon de foot. Elle « bondit, rebondit, rebonbondit » sous les coups de pied de Torlémo. Et tous les jours, Torlémo joue à la baloune avec Isée, qui devient balle de baseball, de golf, volant de badminton, entre ses grosses pattes brutales. Et tous les soirs, Isée doit préparer un gâteau de plus en plus gros pour Torlémo, dont la gloutonnerie semble sans limites.

Les métaphores et le texte, toujours riche en inventions verbales, sont explicites, c'est de maltraitance infantile qu'il est question, de violences physiques et psychiques. Torlémo ment, il n'aime pas Isée, il l'utilise pour son seul plaisir : il « est content » de jouer, alors qu'Isée est toute « tournebouliglinguée ; « il se régale » des gâteaux qu'elle doit lui préparer, et devant lesquels il tire une langue de plus en plus avide.
Mais Isée trouve la force de s'opposer, et la suite de l'album raconte l'histoire de sa résilience : une étoile « tombée de sa douleur » grandit de page en page et l'aide à dire non. Son refus, sa colère et ses mots accusateurs réduisent Torlémo à un misérable tas d'os. Accompagnée par son étoile et Tadoramour, il lui faudra encore parcourir un long chemin et affronter le monstre Tulavi, avant d'arriver dans un monde apaisé, habité par de petites créatures bienfaisantes. Elle y retrouvera ses parents bien vivants. Ensemble, ils partiront vers des « aventures sans souci ». Un album fort et porteur d'espoir.
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critiques presse (1)
Ricochet
19 janvier 2012
Claude Ponti amplifie et fait rire pour faire passer un sujet grave. Cela passe d'autant mieux que l'album se termine avec toute la petite famille réunie, prête à partir pour de nouvelles aventures "sans souci".
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, très matin tôt, Isée et ses parents partent en vacances. Isée emmène Tadoramour qui dort avec elle à l'arrière de la voiture.

Soudain, la voiture freine. Un arbre Borderoutt dort au milieu de la chaussée. Il est venu de loin pour s'installer sur un talus et donner de l'ombre aux voyageurs. Mais, comme il était très fatigué, il s'est endormi en marchant.

La voiture explose contre l'arbre Borderoutt. Isée, ses parents et Tadoramour sont projetés en l'air avec les bagages.

Isée et Tadoramour retombent avec les bagages et les débris de la voiture.
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... et je te tue dans ma vie, je te tue dans mes souvenirs, je te tue dans ton avenir, je te chasse d'eau, je te poubelle, je te hais,
je te couche-culotte pleine! Meurs, menteur! Pourri! Tortémo toi-même! Tas d'os! Et tiens! Puisque tu aimes le foot!"
[la révolte d'Isée contre Tortémo]
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Et soudain, voilà que les parents d'Isée retombent, L'accident les avait projetés
si haut et si loin qu'ils ont mis tout ce long temps pour redescendre.
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Tu t'appelles Isée? C'est un beau prénom... Je vais t'appeler Mô-Namour, parce que je t'aime.
J'espère que tu sais pâtisser, Mô-Namour, j'adôôôre les gâteaux..."
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Quand elle se relève, elle voit des étoiles tournantes autour
de sa tête, et ses parents qui montent toujours dans le ciel.
Ses parents montent de plus en plus haut,
toujours sans arrêt,
rapetissant, disparaissant.
"Ils sont si haut qu'ils doivent...
...être morts", pense Isée.
Et elle pleure toute penchée.
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Videos de Claude Ponti (47) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Ponti
À plus de soixante ans, Anna Boberg a exposé jusqu'en France et en Italie mais reste méconnue dans son pays. Depuis sa découverte des îles Lofoten, en 1901, elle y revient chaque hiver, seule, et y reste plusieurs semaines pour capter la beauté brute des paysages arctiques et leurs lumières éblouissantes. Sentant l'âge venir, elle entreprend cette année le voyage plus tôt que d'habitude, dans l'espoir de réaliser enfin le tableau exceptionnel qui lui vaudra la reconnaissance de ses pairs. Au fil de cette saison de peinture, le roman se glisse dans l'intériorité d'Anna, au plus près de ses émotions, il sonde ses attentes et ses ambitions, il ravive des souvenirs. Bien qu'aventurière, Anna est loin d'être une marginale : elle a bien connu l'architecte Charles Garnier, elle a rencontré la comédienne Sarah Bernhardt, elle est une proche du prince héritier de Suède et l'épouse aimante d'un architecte réputé avec lequel elle travaille. Mais sa vocation artistique est tenace, et l'appel des aurores boréales, impérieux. D'une écriture impressionniste, posée, délicate, attentive aux sensations, aux lumières, aux odeurs, aux températures, Sophie van der Linden évoque le geste créatif et la quête artistique d'une femme d'exception.
L'autrice Née en 1973, Sophie van der Linden vit à Conflans- Sainte-Honorine. Elle a signé ou dirigé chez divers éditeurs des ouvrages dans le domaine de la critique en littérature pour la jeunesse, notamment " Claude Ponti " (Être, 2000), " Lire l'album " (L'Atelier du poisson soluble, 2006), " Album[s] " (Actes Sud jeunesse, coll. « Encore une fois », 2013), Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard Jeunesse, 2021). Elle a également publié quatre romans : " La Fabrique du monde " (Buchet-Chastel, 2013 ; Folio, 2014 ; prix Palissy, prix du Livre pourpre, prix Jeune Mousquetaire, prix littéraire de la Passerelle, prix de la librairie L'Esprit large), " L'Incertitude de l'aube " (Buchet-Chastel, 2014), " de terre et de mer " (Buchet-Chastel, 2016 ; Folio, 2019) et " Après Constantinople " (Gallimard, coll. « Sygne », 2019).
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