Titre :
Pétronille et ses 120 petits.
Date de publication : 1990
Auteur et illustrateur :
Claude Ponti
Nombre de pages : 45
Éditeur : L'école des loisirs
Résumé :
La souris Pétronille est la mère de 120 souriceaux. Elle et toute sa famille vivent dans une maison-théière, à l'entrée d'une forêt. Un matin, Pétronille part faire des courses en laissant ses petits à la maison. Sur le chemin du retour, elle fait la rencontre de Cafouillon, qui lui fait perdre son chemin. En tentant de retrouver le chemin de sa maison, Pétronille fait des rencontres étonnantes, comme les trois pierres qui s'ennuient, ou encore la madeleine pleureuse... Pendant son absence, le monstre Sagoin attaque sa maison et enlève ses petits afin de les manger. Mise au courant, Pétronille vole au secours de ses enfants. Les petits enfin délivrés par leur mère et leur père Everest qui est venu en renfort, toute la famille s'envole sur un artichaud géant qui retrouve le chemin de la maison.
Critique :
Pétronille et ses 120 petits est un album destiné à un jeune lectorat, dans une tranche d'âge de 5 à 7 ans. Il se présente sous la forme d'un album de 45 pages, avec à chaque page une illustration en couleur, et un texte court d'une ou deux phrases.
Pétronille présente une intrigue efficace, qui accroche le lecteur, dans un style d'écriture simple et claire. La narration est au présent, les phrases sont courtes et précises, se rapprochant de la façon de parler des enfants, et utilisant un vocabulaire simple, tout à fait abordable pour de très jeunes lecteurs. Néanmoins, comme dans tous ses albums,
Claude Ponti joue avec la langue orale et écrite. Il utilise un style d'écriture imagé et métaphorique qui fait de ce récit un conte merveilleux pour les enfants. Par cette ambivalence,
Claude Ponti opère un décalage entre la simplicité du style d'écriture et la puissance poétique qui s'en dégage. Les jeunes lecteurs sont ainsi immergés avec facilité dans un univers merveilleux, à la hauteur de leur imagination débordante.
L'histoire de Pétronille peut être perçue comme un récit initiatique : il s'agit d'une double quête, où la mère (Pétronille) part d'abord à la recherche de sa maison, puis à la recherche de ses enfants enlevés par un monstre. Elle fait face à plusieurs obstacles, fait des rencontres plus ou moins amicales, pour enfin combattre le monstre et rentrer chez elle avec ses petits. le récit est rempli de détails et de rebondissements, et ne se suffit pas à une seule lecture : les enfants y trouvent ce qu'ils veulent, le récit faisant écho à leur rêves (un monde merveilleux) comme à leurs peurs (les monstres). le livre n'est donc pas réservé aux seuls 5 à 7 ans, les enfants plus âgés peuvent également y trouver leur compte.
Le livre aborde le thème de la relation avec la mère, qui vole au secours de ses enfants en détresse. On y trouve aussi plus généralement le thème de la famille et du foyer familial. Mais l'univers foisonnant de Pétronille fait également écho à la crainte enfantine des monstres qui enlèvent les enfants pour les manger, monstres représentés ici par le personnage de Sagoinfre, sorte de Croquemitaine qui attaque la maisonnée de Pétronille pour enlever les petits.
Des illustrations magnifiques répondent et même complètent le texte. Elles stimulent l'imagination du jeune lecteur par la richesse des détails, dans les paysages comme dans les personnages (on y croise tout un bestiaire fantastique). Une réelle poésie se dégage de ce livre. Les jeunes lecteurs adoreront relever les multiples détails qui composent les illustrations, comme la maison-théière de Pétronille, ou bien les diverses plantes (carnivores ou non !) qui peuplent la forêt que traverse Pétronille...
Aux inventions propres à Ponti s'imbriquent des récits provenant de comptines, comme la souris verte ou la poule sur un mur... Faisant ainsi appel à la culture enfantine populaire.
Ce livre a reçu le Prix des « Bonnetiers » 1991 décerné par la ville de Troyes et le "Prix des critiques de livres pour enfants de la communauté française de Belgique" 1991.