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EAN : 9782343091761
88 pages
Editions L'Harmattan (22/04/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
« Plus jamais ça ». Ces trois mots qui résonnent sur de nombreux lieux de mémoire du génocide rwandais restent le message fondamental que les survivants nous ont transmis. Notre génération a le devoir de transmettre ce message aux générations futures. Cet ouvrage veut montrer que la reconnaissance du génocide, concept défini comme le processus perpétuel de l interprétation des faits, permet la prévention des génocides.
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Cet ouvrage paraît donc une génération après le génocide rwandais, qui s'est déroulé en 1994 et a vu disparaître 800 000 victimes (en très grande majorité des Tutsis) en trois mois alors que le pays comptait plus de 5 300 000 habitants. Rappelons que la société traditionnelle au Rwanda se divisait en trois castes selon la profession exercée: les Tutsi (éleveurs), les Hutu (paysans), les Twa (artisans). Des massacres de Tutsi ont lieu en 1959 puis dans les années 1960 et 1970 et des Hutus burundais sont tués dans l'état voisin par une armée à très grande majorité tutsi.

« L'objet de cet essai est d'exposer cette thèse : la reconnaissance du génocide permet la prévention des génocides » (page 13)

« Si la prévention du génocide a été évoquée dès 1948, il semble que les dispositions pratiques ne soient constituées que plus récemment, au regard des massacres des années 1990, au Rwanda récemment ». (page 68)

D'ailleurs deux annexes fort intéressantes listent dans un cas les objectifs de développement durable qui devraient permettre de construire un monde où les risques de génocide soient réduits et dans l'autre les facteurs de risque de génocides. L'ouvrage propose quatre chapitres qui en une quinzaine de pages permettent d'aller à l'essentiel. Ils ont pour titre : Géopolitique du Rwanda, L'État et les libertés individuelles au Rwanda, La liberté et la reconnaissance du génocide, La reconnaissance du génocide : la reconstruction possible, La reconnaissance du génocide : la prévention possible.

Cet ouvrage ne pose pas la question car ce n'est pas le sujet mais il faut y réfléchir. Quel tragique évènement historique mérite le qualificatif de "génocide". On sait que des responsables du Front national et des élus ou anciens élus de la région de l'Ouest (par exemple Philippe de Villiers) militent pour une reconnaissance d'un "génocide vendéen", là où certains voient une révolte paysanne avec prise d'armes par les insurgés contre-révolutionnaires dès le départ. La conquête de l'Occitanie, la traite des nègres, la répression des Hereros dans le Sud-ouest africain allemand en 1904-1908 sont-elles des génocides avant la lettre?

Notons d'ailleurs qu'il fut longtemps affirmé dans plusieurs articles de presse qu'Heinrich Göring (le père d'Hermann) était gouverneur du Sud-Ouest Africain en 1904 et qu'il avait organisé le massacre des Hereros ; ceci est entièrement faux car Heinrich Göring eût de telles responsabilités entre 1885 et 1890.
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