Fidèle auditeur de France Inter, j'apprécie depuis longtemps les nombreux humoristes qui se révèlent ou se font connaître grâce à cette importante radio du service public. Parmi eux,
Didier Porte est un fidèle puisque cela fait longtemps qu'il sévit après avoir commencé avec
Laurent Ruquier, à l'époque fameuse de « Rien à cirer ! ». Si Ghislaine appréciait davantage
Stéphane Guillon, j'étais un fan de
Didier Porte et de son humour décapant, sans langue de bois. Et bien, ils ont été licenciés tous les deux en même temps ! Vive la liberté d'expression !
L'annonce de son licenciement par Philippe Val, directeur de France Inter à l'époque et ex-rédacteur en chef de
Charlie-Hebdo..., suivant un ordre venu d'en haut, m'a beaucoup touché.
Dans son livre, l'humoriste retrace le détail des opérations et des manoeuvres qui ont abouti à son exclusion. C'est vraiment édifiant de lire tout cela car c'est très éclairant sur les liens existant entre les médias et les hommes de pouvoir.
Didier Porte n'avait pas son pareil pour dénoncer les pratiques scandaleuses du monde politique et médiatique, pratiques que I'on nous fait passer comme normales. S'il lui arrivait d'employer des mots crus, la véritable grossièreté se trouve chez ceux qui font semblant de s'offusquer afin que I'on cesse de les bousculer en dénonçant leurs privilèges et leurs magouilles. Celui qui avait déjà été renvoyé de France lnter en 1996 à la demande de
Jacques Santamaria, directeur des programmes à l'époque, démontre dans son livre la duplicité et la couardise des trois journalistes de la matinale d'Inter (
Nicolas Demorand,
Thomas Legrand et Bernard Guetta) qui n'ont pas hésité à le saborder lors de leur passage dans le Grand Journal de Canal + alors que, le matin-même, ils lui exprimaient toute leur solidarité. Anecdote intéressante à connaître, au cours de l'été, N. Demorand, quittait Inter pour Europe 1 avant d'y revenir aujourd'hui...
Dans
INSUPPORTABLE ! Chronique d'un licenciement bien mérité,
Didier Porte nous fait profiter de bon nombre de ses textes. C'est I'occasion de constater que ces chroniques demandaient un vrai travail d'écriture. Même s'il manque le son de sa voix si caractéristique, c'est un vrai régal de le lire.
Pour finir, je citerai une phrase de
Raoul Vaneigem, auteur de la post-face du livre : « Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant. »
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