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EAN : 9782913019904
Arcadia (23/12/2015)
4/5   5 notes
Résumé :
À l’ombre de Lorca, entre musique, combats
de coqs et chants d’oiseaux, vivent les Tsiganes,
écartelés entre leurs traditions et la si dure
réalité quotidienne de leur longue route. Et
comme le veut la tradition, leurs fils reçoivent
un surnom qui est plus qu’un nom, quelque
chose révélé à eux-mêmes. C’est le cas pour les
trois héros de ce roman. Les deux aînés, des
jumeaux, Le Zébré, fou de ses coqs qui risque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un voyage dans une culture que nous connaissons si mal que nous propose Chantal Portillo: celui des tziganes. Son roman, Tsigane-Oiseau, commence par un combat de coqs, une lutte à mort symbolisant les relations conflictuelles entre trois frères, le Zébré, le Rouquin – des jumeaux aux dissemblances qui finiront par se faire jour – et le narrateur, l'Oiseau. Après son refus de devenir oiseleur comme ses frères, son oncle Tchirklo prend sous ses ailes le garçon de 10 ans. Il le charge de s'occuper d'un chardonneret, un tzigane-oiseau, Danseuse, et de la dresser à chanter.
C'est une autre voie qu'ont choisie les jumeaux : coqueleurs et duettistes via des bêtes de combats réputées, les Géants des Flandres. Chantal Portillo propose d'intéressantes pages sur cette tradition aussi fascinante que cruelle et machiste: "Le monde des coqs c'est le monde des mecs, et c'est un monde de vrai. le vrai monde. Tu dois accepter que tu vas faire mourir un coq que t'aimes et que t'aimes si fort, parce que c'est comme ça la vie, y'a toujours un gagnant et un perdant. Et qu'on ne peut pas faire autrement que de vouloir être le plus fort. C'est l'épreuve du sang qui fait devenir un homme."
Un combat de coq entre ces deux frères va faire de l'Oiseau l'épicentre d'un conflit cruel entre les deux frères, jusqu'à la tragédie finale qui cueille à froid le lecteur mais qui, à bien y réfléchir, était inéluctable : "Le destin va bientôt nous frapper Qu'il vienne / Cela n'a pas d'importance / Qui peut nous empêcher d'aller sur les chemins."
Tsigane-Oiseau est un hymne mélancolique à la liberté autant qu'un roman tragique à la sourde tension. Il s'agit également d'un véritable chant d'amour, sans dialogue, pour un peuple mal aimé : "Nous étions Sintis ou Manouches, Gitans, Roms, peu importait nous étions Tsiganes et nous étions La Musique..." L'esprit tzigane est partout dans ce roman : dans les traditions, dans la religion (avec le Père Yoska, alias André Barthélémy à qui est dédié ce livre), dans les voyages, dans la mauvaise réputation des "voleurs de poules", dans la vie difficile des camps tziganes, dans la culture, la musique et les danses, dans la solidarité de clan tzigane, dans la fierté des hommes et dans l'effacement des femmes.
Un effacement tout relatif avec ces deux personnages féminins centraux que sont la figure tutélaire de Chaga la Pithie ainsi que la Mariée, femme fatale que l'on croirait sortie d'une tragédie grecque.

Tsigane-Oiseau séduit par ses tableaux picaresques : les combats de coqs, bien sûr, mais aussi le mariage aux Saintes-Marie-de-la-Mer, le dressage et les chants de Danseuse, les jeux d'enfants dans l'église Saint-Jean-le-Vieux de Perpignan, la vie autour des décharges ou les errances imposées : "Nous pouvions laisser humiliations, cris, menaces, et partir sur le chemin. Étions-nous Gitans, Yéniches, Manouches ou Sintis, nous étions Voyageurs. Nos pères avaient été marchands, brocanteurs, saisonniers, peintres ou maçons, artistes. Mais avant tout ils étaient Voyageurs."
Il s'agit d'un roman sur les vaincus de la terre, les oubliés, les rejetés, que ce soit L'Oiseau le narrateur, le chardonneret Danseuse ou le coq Dark Vador : "Le chemin miroite à ceux qui n'ont rien" dit le narrateur.
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Tsigane-Oiseau est un livre puissant à lire lenlement pour en goûter la matité et la cruauté, où la virilité la plus triviale cotoie les rayons de l'enfance.

La mort plane sur le récit de bout en bout comme un destin fatal mêlé à une fureur de vivre pleine de mepris pour la vie, incarnée par le personnage du Zèbre, un des trois frères de l'histoire.

La construction, thématique et documentée, nous entraîne de scène en scène et de personnage en personnage à travers l'univers des Tsiganes et la détermination de l'Oiseau, le plus jeune frère, qui porte le discours de l'auteur et sa profession de foi.

La métaphore du chant et de l'envol traverse le roman et les oiseaux sont les compagnons des trois héros, les trois frères, que fait vivre Chantal Portillo. Et pourtant, aucun oiseau ne vole dans cette histoire, comme si ce peuple, porté dans l'écriture par un «nous» fort et vindicatif, avait d'emblée les ailes coupées ou rêvait d'un autre temps où la légende les faisait oiseaux.
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excellent
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C'est compliqué, c'est difficile de donner. Je suis capable de soigner une plaie, d'être patient, de laisser respirer. Mais donner ? Donner c'est aimer et aimer c'est ne pas attendre en retour, c'est accueillir, laisser vivre.
Mais suis-je capable d'aimer ?
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Nous pouvions laisser humiliations, cris, menaces, et partir sur le chemin. Étions-nous Gitans, Yéniches, Manouches ou Sintis, nous étions Voyageurs. Nos pères avaient été marchands, brocanteurs, saisonniers, peintres ou maçons, artistes. Mais avant tout ils étaient Voyageurs.
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Le monde des coqs c’est le monde des mecs, et c’est un monde de vrai. Le vrai monde. Tu dois accepter que tu vas faire mourir un coq que t’aimes et que t’aimes si fort, parce que c’est comme ça la vie, y’a toujours un gagnant et un perdant. Et qu’on ne peut pas faire autrement que de vouloir être le plus fort. C’est l’épreuve du sang qui fait devenir un homme.
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Le destin va bientôt nous frapper Qu’il vienne / Cela n’a pas d’importance / Qui peut nous empêcher d’aller sur les chemins.
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Et si nous sommes du voyage, nous ne sommes pas des errants, nous sommes les nomades du monde.
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