Les gros mots ne pèsent pas
davantage que les autres.
Sauf peut-être le mot "cœur",
quand on a le cœur gros.
C'est paresseux, les arbres.
Mon chêne, par exemple,
glandouille tout l'été.
Une seule exception : le bouleau.
Quand on veut les éduquer,
on apprend aux canards
à aller au petit coin-coin.
En période de chasse d'eau,
naturellement.
Quand la lune est pleine,
on ne peut rien faire
pour l'empêcher de déborder.
C'est pourquoi il pleut si souvent la nuit.
Poésie - Mon arbre à moi - Christian POSLANIEC