AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fanfan50


J'ai retiré de ce livre un plaisir inégal. Il est étrange, rempli de démons, de succubes (démons femelles qui viennent tenter le héros), de bandits, de pendus dépendus, de princes et princesses, et d'un ermite, qui tournent autour du narrateur Alphonse van Worden. Des personnages inquiétants qui disparaissent à la tombée de la nuit tels des fantômes. Beaucoup d'irréalité mais certaines histoires sont bien racontées. Celle des deux soeurs qui rivalisent en faste et qui contraignent le mari de l'une d'entre elles à devenir bandit pour subvenir aux exigences coûteuses de son épouse est très drôle. Celle du château de la Princesse de Mont-Salerno dans lequel arrive Giulio Romati. Ce château est d'une beauté peu commune : un portail en marbre noir, une salle où tout était d'argent massif, une autre pièce où tout y était en vermeil puis une salle dont les murs étaient revêtus en marbre de couleur, des buffets couverts de vases en cristal de roche et de jattes de la plus belle porcelaine des Indes et enfin le salon de compagnie où le parquet était en lapis-lazuli incrusté de pierres dures en mosaïques de Florence. Des tableaux aux murs : un tableau de Raphaël, puis un Hercule aux pieds d'Omphale peint par Michel-Ange. Aux côtés de chaque porte se dressaient des statues un peu plus petites que nature. Il y en avait quatre. L'une était le célèbre Amour de Phidias, dont Phryné exigea le sacrifice ; la seconde, le Faune du même artiste ; la troisième, la véritable Vénus de Praxitèle, dont celle des Médicis n'est qu'une copie ; la quatrième, un Antinoüs de la première beauté. Et la chambre à coucher octogone, avec quatre alcôves et autant de lits d'une grandeur extraordinaire.
"- Pourquoi quatre lits ? demandai-je à la Dame.
"- C'est, me répondit-elle, pour en changer lorsqu'on se trouve échauffé, et que l'on ne peut dormir.
" - Mais, ajoutai-je, pourquoi ces lits sont-ils si grands ?
"- C'est, répliqua la Dame, parce que la Princesse y admet quelque fois ses femmes, lorsqu'elle veut causer avant de s'endormir."
Tant de merveilles et pour finir quand ce Sicilien de Palerme se réveille, il voit qu'il est au milieu de vastes ruines d'un château et dans une cour intérieure, il découvre une chapelle et des moines qui chantaient matines... Tout le livre est à l'avenant.
Des récits fantastiques et effrayants qu'on ne peut croire d'autant que le réveil du narrateur est toujours lui très réel et décevant.
Le livre a été écrit par un comte Polonais au 19ème siècle qui a beaucoup lu et beaucoup voyagé en Europe et séjourné au Maroc. Né en 1761, il est mort en 1813, neurasthénique, souffrant de violentes névralgies, en se tirant une balle qu'il avait, dit-on, fait bénir par le chapelain de son domaine "pour le cas où Dieu existerait".
L'ouvrage est bien écrit mais complètement fantaisiste.
J'ai passé sur beaucoup de pages et je me suis attardée sur d'autres qui ressemblaient à un conte des Mille et une Nuits.
Je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}