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EAN : SIE320574_526
(30/11/-1)
3.45/5   11 notes
Résumé :
Poète, dramaturge et romancier, Alexandre Sergueievitch Pouchkine (1799 - 1837) est considéré comme le fondateur de la littérature russe moderne. son oeuvre innove dans tous les genres. Dans une forme qui unit dans une parfaite maîtrise du vers et des traditions de la langue populaire, il incarne avec un génie souverain toutes les facettes de l'âme et de la réalité nationales.
Le Convive de pierre (1830) reprend le motif de don Juan, plus dans la tradition d'... >Voir plus
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Que lire après Le convive de Pierre - La Roussalka.Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Alexandre Pouchkine nous sert ici deux toutes petites pièces ayant pour traits communs : une scène d'amour centrale, une dose de surnaturel et une référence à un mythe assez affirmée. Ces pièces présentent, de surcroît, un petit côté inachevé, tant elles sont courtes et tant l'intrigue y est dépeinte rapidement, comme simplement esquissée. Lire ces pièces, c'est un peu comme d'admirer une étude au crayon d'un grand peintre.
L'inachèvement est quasi certain en ce qui concerne La Roussalka qui s'arrête assez brutalement, mais à un endroit suffisamment psychologique pour permettre au lecteur de s'imaginer mille dénouements différents.
C'est un peu moins net en ce qui concerne le Convive de Pierre et je n'ai rien lu qui aille spécialement dans ce sens, mais j'y ressens exactement la même tendance " premier jet ", d'une oeuvre qui aurait mérité d'être étoffée par la suite si l'issue d'un duel stupide n'avait pas bêtement été déterminée par le deuxième coup de pistolet de ce gros Alsacien, homonyme d'Edmond Dantès, et à qui l'on pourrait décerner le titre de Comte de Montez-Lourdaud.
Bref, nous avons ici, avec ce Convive de Pierre, un épisode de Don Juan très différent de l'original de Tirso de Molina.
Dans la première version espagnole, si Don Juan est bien l'assassin du vieux commandeur, c'est pour avoir voulu ternir l'honneur de sa fille que le vieillard avait pris l'épée. L'amour entre la fille et le commandeur était donc d'ordre filial et la différence d'âge, entre les deux belligérants, importante.
Ici, rien de tout cela puisque le commandeur devait avoir sensiblement le même âge que Don Juan et s'il a perdu la vie, c'est en défendant l'honneur de sa femme.
La nuance est d'importance. Ce qui était une dénonciation de l'abaissement moral de l'aristocratie chez Tirso de Molina, devient du pur romantisme chez Pouchkine. Car il aime son Don Juan au point de rendre la veuve du commandeur, enfoncée dans un deuil sans fin, non insensible aux galanteries de l'assassin de son mari. Vous m'avouerez que la morale y perd un peu au change.
Et, malgré la brièveté de la pièce, l'auteur trouve le moyen de rendre plus ambiguë encore la position de Doña Anna, en lui prêtant des sentiments très mesurés à l'égard du défunt commandeur. Nous sommes donc en plein dans le drame romantique et Don Juan, loin d'être le suppôt du démon pervertissant ces dames, est en quelque sorte l'expression du rejet de la gent féminine pour les mariages imposés et dénués d'amour...
La Roussalka fait référence à une mythologie slave qui a plusieurs fois inspiré des auteurs au cours du XIXème siècle. le plus vibrant avatar en est très certainement le superbe opéra d'Antonín Dvořák (je conseille à quiconque le fameux air de la Chanson de la Lune que Renée Fleming sait si bien restituer).
Les roussalkas sont des sortes d'équivalents de sirènes, au sens homérique du terme, mais officiant dans les fleuves ou les rivières. Elles sont supposées être les réminiscences de jeunes femmes trépassées dans les eaux.
Elles ont la réputation d'attirer vers la noyade tous ceux qui s'abandonneraient à leur prêter attention.
Toujours aussi romantique, Pouchkine nous narre l'amour candide d'une fille de meunier pour un beau prince de l'aristocratie. ELLE, veut croire en l'amour, tandis que LUI, ne la considère, vous vous doutez bien, que comme une passade, qui doit prendre fin dès lors qu'il se mariera avec une femme de son rang.
Voilà quelques jours qu'ils ne se sont vus ; ELLE, a cette émouvante nouvelle à lui apprendre sur ce qui gît en son ventre, et LUI cherche ses phrases pour lui annoncer qu'il va la quitter à jamais.
La rencontre est glaciale et d'ailleurs de courte durée. le beau prince s'en va, comme il était arrivé, sur son beau cheval, dont on entend le pas s'éloigner.
ELLE, tellement folle de chagrin et se jette dans le Dniepr et...
... et je vous laisse découvrir la suite...

Ces deux pièces se lisent très vite et très facilement. Elles sont au théâtre ce que la nouvelle est au roman. Elles mettent sur la langue une saveur agréable et fugitive, mais n'ont pas cette profondeur en bouche que seuls révèlent les plats magnanimes, ayant autant de corps que de finesse et dont jamais notre palais ne se lasse.
Mais ceci n'est bien évidemment que mon avis, une pensée folle lancée au fleuve, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Critique du Convive de pierre.
Dans cette réécriture du mythe, Pouchkine modifie la tradition du personnage séducteur afin de le présenter sous un nouveau visage. La pièce est très courte : un acte et quatre scènes et ne permet pas un développement approfondi des personnages. Néanmoins, les modifications sont profondes par rapport aux textes de Tirso de Molina et de Molière (je ne connais toujours pas l'opéra de Mozart, honte à moi).
Chez Tirso de Molina, le Commandeur était le père d'Anna et tentait de la défendre contre Don Juan, qui l'avait finalement tué vite fait bien fait ; chez Molière, le Commandeur est un énigmatique ennemi mort depuis six mois, sans lien avec Elvire ; chez Pouchkine, il est le mari d'Anna, tué en duel par le séducteur et dont la belle veuve fait oublier au séducteur toutes les autres femmes. Mais la rédemption est de trop courte durée car, à peine l'aveu de Don Juan à Anna effectué, le commandeur viendra venger cet ultime affront et empêcher sa veuve de tomber dans les bras de son assassin.
C'est là la principale transformation : le Ciel est exclu des réflexions, le mythe fait disparaître la vengeance divine (et la libre pensée chez Molière) et se concentre sur la séduction. Ici, Don Juan, éperdument amoureux d'Anna, est prêt à se repentir pour elle : le salut est possible grâce à la femme.

On pourrait douter de cette interprétation si la fin n'arrivait aussi vite après cette déclaration du jeune séducteur, ne laissant aucune possibilité à Don Juan de démentir, par une conduite de nouveau scandaleuse, ses propos. Par ailleurs, en pleine période romantique, une telle reconversion de Don Juan n'a rien de surprenant.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
LE PRINCE : C'est terrible de perdre l'esprit ! Il est plus facile de mourir : un mort, on le regarde avec respect, on fait des prières pour lui. La mort fait de chacun l'égal du défunt. Mais l'homme privé de raison n'est plus un homme. C'est en vain que la parole lui est donnée, il ne maîtrise plus les mots, en lui la bête reconnaît un frère, il est un objet de dérision pour les gens.

LA ROUSSALKA.
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DOÑA ANNA : Ainsi, c'est Don Juan...
DON JUAN : On l'a peint à vos yeux, n'est-ce pas, comme un méchant, un monstre... Ô Doña Anna, la renommée n'a peut-être pas tout à fait tort ; de nombreux péchés pèsent, sans doute, sur ma conscience fatiguée. Ainsi, j'ai longtemps été l'élève docile de la débauche, mais, depuis le moment où je vous ai vue, je me suis complètement transformé. En vous aimant, j'aime la vertu et, pour la première fois, devant elle mes genoux tremblants fléchissent avec humilité.
[...]
DOÑA ANNA : Et je croirai, que Don Juan devienne amoureux pour la première fois, qu'il ne cherche pas en moi une nouvelle victime !

LE CONVIVE DE PIERRE, Scène 4.
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DON JUAN : Lève-toi, Laura, tout est fini.
LAURA : Là, que vois-je ? Tué ? Le bel exploit vraiment ! Et dans ma chambre ! Dis-moi, démon, dis-moi, fou, que faire à présent ? Où vais-je le jeter ?
DON JUAN : Peut-être est-il encore vivant ?
LAURA (se penchant sur le corps) : Oh oui, vivant ! Regarde-le, maudit ! Tu l'as frappé droit au cœur, va, rassure-toi, pas une goutte de sang sur la plaie étroite, il a cessé de respirer.
DON JUAN : Qu'y pouvons-nous ? C'est lui-même qui l'a voulu.

LE CONVIVE DE PIERRE, Scène 2.
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DON JUAN : Je jouis — en silence et profondément — de l'idée que je suis seul avec la charmante Doña Anna, ici — et non pas là, non près du tombeau de l'heureux défunt ; et maintenant je ne vous vois pas agenouillée deavnt votre époux de marbre.
DOÑA ANNA : Don Diego, vous êtes donc jaloux ! Mon mari vous tourmente même dans la tombe.
DON JUAN : Je ne dois pas être jaloux. Vous l'aviez choisi.
DOÑA ANNA : Non, ma mère m'ordonna de donner ma main à Don Alvaro. Nous étions pauvres, et Don Alvaro était riche.

LE CONVIVE DE PIERRE, Scène 4.
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LA GOUVERNANTE : Ma petite princesse, un homme, c'est comme un coq : il fait cocorico, bat des ailes, et puis adieu ! Mais la femme, c'est comme une pauvre couveuse : reste au nid, élève les poussins !

LA ROUSSALKA.
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Je me souviens d'un instant merveilleux... - Alexandre PPOUCHKINE
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