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EAN : 9782354080716
320 pages
Mnémos (25/02/2010)
3.64/5   45 notes
Résumé :
Thriller d’espionnage au cœur d’un empire napoléonien contemporain, L’Ange Blond est une uchronie foisonnante, une aventure haletante, rythmée par des scènes d’action cinématographiques. L’héroïne y apporte une touche d’élégance et de féminité, doublée d’une impertinence qui séduira tous les lecteurs.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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A moins de trente ans, Aurore Lefèvre a déjà un sacré palmarès à son actif : ancienne de la Légion impériale, experte en gestion de biône, maître-orchestre de talent, acro aux sports extrêmes... Alors lorsqu'une conspiration est organisée afin d'attenter à la vie de l'Impératrice Caroline Bonaparte, il n'est guère surprenant que ce soit vers « l'ange blond » que les services secrets se tournent en dernier recours. Avec ce roman Laurent Poujois nous embarque dans une uchronie se basant sur le principe de la survie de l'empire napoléonien jusqu'à nos jours, un empire très avancée technologiquement et exerçant son autorité sur l'ensemble de l'Europe. L'intrigue comme l'univers sont loin de manquer d'attraits, bien au contraire, mais tous deux souffrent des mêmes défauts, à savoir une trop grande complexité qui entraîne davantage de confusion que d'intérêt pour l'histoire. On décroche ainsi malheureusement assez vite, notamment au vue des très (trop?) nombreuses ramifications que possède l'intrigue et qui finissent par embrouiller.

Autre soucis qui a, en ce qui me concerne, rendu cette lecture très ardue : l'abondance de termes techniques liés à la biotechnologie, nanotechnologie... L'auteur utilise en effet un jargon très pointu, et pas toujours pertinent, qui m'a totalement perdu à de nombreuses reprises et qui freine considérablement l'avancée de l'intrigue, déjà relativement complexe à saisir. La personnalité d'Aurore Lefèvre a, quant à elle, de quoi susciter l'intérêt (jeune femme sûre d'elle, impertinente et allergique à toute forme d'autorité) mais peut parfois agacer par son arrogance qui m'a empêché de véritablement m'attacher à elle. Les personnages secondaires possèdent, pour leur part, un certain potentiel comme Louis Darmagnac ou encore Olga, mais auraient mérité d'être davantage développés. le final, enfin, est loin de m'avoir convaincue car si l'on en apprend effectivement plus sur cette fameuse conspiration, les motivations de ses acteurs restent souvent floues tandis que certains éléments incompréhensibles arrivent d'on ne sait où.

Petite déception que cet « Ange blond » qui s'est révélé totalement à l'opposé de ce que je m'attendais à trouver. Je me garderai toutefois bien de remettre en cause le talent de l'auteur qui possède un style et une imagination par ailleurs intéressants. Ce roman-ci n'était en tout cas pas pour moi.
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Ce livre trainait dans ma PAL depuis une éternité et sa couverture, dessinée par Julien Delval, m'attirait indéniablement à chaque fois. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je la trouve vraiment belle ! le trait est très agréable et les couleurs sont plutôt bien choisies.

Donc ce roman est une uchronie, une réecriture de notre monde en changeant un évènement historique avec les conséquences qui s'ensuivent. Un sujet un peu casse gueule. Ici, on se retrouve de nos jours mais, comme si Napoléon avait conservé le trône de l'Empire. Eh bien, l'auteur s'en sort plutôt bien, avec un nouveau monde fort bien mis en place. On découvre avec ravissement les nouvelles technologies qui ont été développées, les transports en communs ultra-rapides (Londres-Paris en 20min) et l'ambiance générale.
Ici nous faisons face à des biones, des petits bijoux de technologie biologique. Ils servent absolument à tout, surveillance, programmation et même à simuler un film pornographique au milieu de son salon… Grande classe.
Leur particularité est leur côté humain ce qui rend parfois les choses difficiles à nos héros et tend vers des scènes assez comiques. C'est qu'ils ont leur caractères ! Mais, notre héroïne est une éducatrice de biones, elle a un tempérament assez fort pour se faire écouter et des biones d'asservissement pour les rebelles.
Pas mal de termes sont expliqués avec de nouveaux mots que nous n'assimilons pas forcément très rapidement car ils font partie intégrante de ce monde nouveau dans lequel nous sommes projetés. Néanmoins, avec un temps d'adaptation relativement court, tout finit par couler.
Pour en revenir aux transports, on voit bien que nous ne faisons plus face à une Europe divisée en différents pays fermés par des frontières mais à un Empire uni et soudé. La langue principale y est le français mais, chacun a ses expressions fétiches en d'autres langues de l'union, telle que l'Allemand, l'Anglais… Nous avons donc un hétéroclisme de cultures bien mis en avant et renforçant cette impression d'unicité de l'Empire.

Seul soucis, c'est que c'est vraiment centré sur l'Europe et qu'on ne parle jamais de ce qui se passe outre-atlantique. Il aurait pu être intéressant de savoir comment nos amis Américains se portaient.

L'auteur a préféré garder certaines phrases en Anglais ou en Allemand ce qui perturbe un peu la lecture pour les non-bilingues/trilingues. Personnellement je ne parle pas un mot d'Allemand mais ma lecture n'en a pas été plus rude pour autant. de plus, un lexique a été inséré à la fin du roman pour une meilleure compréhension.

Donc, l'uchronie est plutôt bien gérée. Nous croisons d'ailleurs des personnages de notre propre Histoire. Nous savons donc qu'Adolf Hitler fut finalement un peintre (qui peignait pas mal de croûtes, soit dit en passant), que son fils fit fortune dans le pornbione et que ce dernier engendra Otto Hitler qui est le « grand méchant » de l'histoire.
J'ai trouvé ça un peu facile, surtout qu'Otto soit forcément le méchant de l'histoire, à croire que c'est dans les gènes mais, j'ai préféré le prendre plus comme un clin d'oeil.


Premier chapitre. On commence fort et on entre directement dans le coeur de l'action avec une chute libre depuis un dirigeable au-dessus de Londres. Dans une zone aérienne interdite bien sûr. Trop facile sinon.
Nous rencontrons donc pour la première fois notre héroïne en pleine mission suicide avec son coéquipier. Ils se font rappeler à l'ordre par des biones militaires et se font tirer dessus par des calibres de plus en plus importants, manquent de se faire tuer un bon nombre de fois et tout ça pour quoi ? Gagner un record et mettre une vidéo de leurs exploits sur la toile. Kamikazes j'vous dis.

Un tempérament de feu et une tendance à la rébellion, ça vous donne une héroïne suicidaire mais très intéressante !
Aurore Lefèvre, très belle, très douée, très forte, très sarcastique, très rebelle, très parfaite, très… trop quoi.
Honnêtement ça passe. Au début. Au bout d'un moment, une Miss-Parfaite ça agace.
J'ai quand même beaucoup aimé son caractère, rebelle à souhait, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et n'hésite pas à renvoyer dans ses pénates le premier abruti qui vient l'emmerder. Ses répliques sarcastiques m'ont fait sourire à plusieurs reprises, elle a un caractère attachant car, sous ses airs distants, elle a quand même un grand coeur et n'hésite pas à secourir une jeune femme en danger même si c'est en noyant la seule piste qu'elle ait pour son enquête. Bon les seules choses qui m'ont un poil dérangé pendant ma lecture sont sa mini-crise de narcissisme (quand elle sort quelque chose comme « son corps parfait aurait pu me donner des complexes si le mien ne l'avait pas été tout autant » en voyant une autre femme. Pitiiiiié. Comment nous faire sortir instantanément de l'identification qu'on s'était crée autour d'elle. Faut penser un peu aux nanas qui lisent le bouquin aussi, rien de plus exaspérant qu'une fille qui se trouve parfaite.) et le fait qu'elle sait toujours comment mieux faire qu'un groupe d'Agents spéciaux de terrain. Mouais… On veut bien que t'aie fait partie de la légion impériale mais, faut pas pousser le bouchon trop loin non plus… Avoir raison de temps en temps, okay mais, tout le temps ?

Donc bon, après cette mission suicide, des agents de son Altesse Impériale viennent cueillir Aurore de façon plutôt abrupte. Ils la kidnappent pour lui proposer un marché. Ils effacent son « casier judiciaire » si elle les aide à déjouer le complot qui vise à tuer l'Impératrice…
Original. Dans le genre cliché vu et revu, ça s'est jamais fait !
Toujours est-il qu'elle accepte (on s'y attendait pas tiens…) et la voilà infiltrée dans l'entourage d'Otto Hitler.
A partir de là, on va se retrouver avec des parties de texte à la troisième personne avec de nouveaux personnages dont on ne sait rien. « C'est qui ? Qu'est-ce qu'y fout là ? J'comprends rien. ». Ouep. Il nous balance un peu dans l'arène sans arme à part une peau de banane. Chouette. On a l'emballage mais pas le contenu. Ou alors c'est moi qu'ai rien suivi… J'ai trouvé la concordance un peu trop lâche.

Il y a une petite perte de vitesse durant le bouquin que je n'ai pas vraiment réussi à rattraper pendant ma lecture alors que tout reprenait dans l'action, j'ai déconnecté à un moment et après grosse galère pour retrouver le rythme qui était pourtant présent. Certains détails m'ont un peu plombé malheureusement. Et les passages encyclopédiques sont certes très intéressants et nous aident à comprendre notre environnement mais faut savoir doser. Des petits paragraphes ça passe mais deux pages c'est franchement barbant ! C'est plutôt bien mis en place, avec une mention « Encyclopédie Impériale pour tous » qui veut donner une authenticité à l'histoire mais certains passages sont vraiment trop longs et leur lecture en devient fastidieuse.

J'vous raconte pas l'épilogue, il est juste catastrophique. Vraiment. Un cauchemar.
Et puis, du coup il paraît qu'il y aura une suite. Trois ans après le premier tome, on attend toujours. J'veux bien une explication à cette histoire de Romanov dont on entend JAMAIS parler dans tout le bouquin ! Pis, on touche pas aux Romanov. C'est propriété privée !

Bon, je râle, je râle mais j'ai bien aimé ce roman. Il n'y a pas une intrigue extraordinaire mais, elle reste sympathique quand même et le livre se lit assez facilement et agréablement (sauf quand on décroche comme moi, ça a été assez laborieux sur la fin du coup). A côté de ça on a quand même une bonne héroïne qui rattrape le niveau et ce sont les chapitres centrés vraiment sur elle que j'ai eu le plus de plaisir à lire.
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L'Ange Blond, roman uchronique de Lauent Poujois, est pour moi une belle découverte ainsi qu'un vrai coup de coeur. Les traits des personnages, l'univers qu'a construit l'auteur, les références historiques détournées et l'humour qui affleure à tout moment sont autant de qualités qui m'ont ravie dans ce livre.

Le pitch est le suivant : Aurore Lefèvre est une amatrice de sensations fortes (extrêmes mêmes), ancienne commandante de la Légion désormais éducatrice de biônes le jour et maître-orchestrateur la nuit (on comprend ce que tout cela signifie au cours de notre lecture). Elle se retrouve enrôlée par l'Agence Impériale pour déjouer le complot qui se trame contre l'Impératrice Caroline Bonaparte.

Cette uchronie, et l'univers qui la compose, prend pour point de départ la question : et si les Bonaparte régnaient toujours sur un Empire d'Europe ? “Le Premier” (Napoléon Ier) n'a pas été défait à Waterloo, il a fondé des Etats Unis de l'Empire d'Europe à la tête de laquelle se trouve désormais une de ses descendantes, Caroline Bonaparte. Dans cet univers uchronique, le numérique n'est pas lié à l'électronique. La technologie, omniprésente et très pointue, repose sur des micro-organismes : les fameux “biônes”. Ces derniers sont implantés partout : stockage de données (servobiônes), sécurité de la maison (domobiônes), santé (dans les combinaisons des soldats), etc. Même la musique repose sur les biônes : en effet, notre héroïne en tant que “maître orchestrateur” exécute sa musique à partir de platines biôniques qu'elle dirige d'une main de maître.

La construction de cet univers high-tech ainsi que l'environnement propre à l'Empire (la hiérarchie des agences et des agents, les monuments phares, etc.) constituent à mon sens un des points forts de ce roman. On se délecte en effet des trouvailles de l'auteur ainsi que de la cohérence de l'univers représenté. Il faut toutefois accepter de se laisser porter et de ne pas tout comprendre dès le départ, les explications sur l'univers étant parsemées tout au long du récit.

Outre l'univers, on savoure également toutes les références détournées auxquelles la distorsion de l'Histoire donne lieu. Par exemple, l'un des conjurés, Otto Hitler, est le petit-fils d'un certain Adolf, peintre raté qui écrivit en son temps un pamphlet, Mein Volk, qui fait toujours référence dans les milieux fondamentalistes. La citation suivante illustre bien les clins d'oeil de l'auteur :"[...]On était très loin de la fameuse “convergence des services”, expression favorite du nain hyperactif qui occupait le poste de ”premier policier de l'Empire”[...]” (Nota bene : L'auteur est français et le roman a été publié en 2010). Tout le texte est ainsi émaillé de références, notamment au début de chaque chapitre où est présenté un extrait d'ouvrage imaginaire tel “L'Encyclopédie Impériale pour Tous” ou “Musik Biône Magazin”.

Si tous ces éléments font la qualité du récit, c'est la personnalité de l'héroïne, Aurore Lefèvre, alias der blonde Engel ainsi qu'elle est surnommée dans le milieu de la nuit, qui m'a conquise dès les premières lignes du roman. Sarcastique, franche et - il faut bien l'avouer - un peu tête brûlée, elle m'a permis de plonger dans l'univers à 200 km/h. Les autres personnages qu'Aurore rencontre au cours du récit sont également haut en couleurs. Citons son ami de la légion Emilien Stasi, génie de l'informatique maintenu en vie grâce à une cuve high-tech dans l'enceinte de l'hôpital des Invalides ainsi que Marco le légionnaire Maori débonnaire ou encore le “sale type” qui dirige la mission. Il y en a bien d'autres, en particulier un certain Louis que j'ai adoré mais dont je ne dirai rien car son identité se dévoile par petites touches et je risquerais de trop en dire.

Ce roman mené tambour battant par une héroïne au caractère bien trempé, détournant l'Histoire de manière réfléchie avec beaucoup d'humour et baignant dans un univers bien construit, est un vrai bonheur à savourer. J'attends maintenant avec impatience que l'auteur se décide à nous livrer la suite des aventures de l'Ange Blond !
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Le lecteur se trouvera plongé dans un monde qui pourrait être le nôtre, mais dont L Histoire passée est différente. L'essor technologique s'est fait dès le XIXe siècle, presque, et les grandes villes d'Europe sont bâties presque de la manière dont Jules Verne l'a écrit dans plusieurs de ses nouvelles. Il ne s'agit pas d'un combat contre la technologie, mais celle-ci semble disposer d'un certain libre-arbitre qui m'a ravie sans m'inquiéter outre mesure, car l'héroïne dispose d'un entraînement spécial pour les mater.

L'Histoire est revisitée : des personnages prennent une ampleur démesurée, comme Napoléon Ier qui fonde un Empire toujours prospère à notre époque (supposée), ou encore d'autres qui ne joue aucun rôle précis, comme Adolf Hitler, devenu artiste peintre dans le roman. Les remaniements historiques me rendent souvent méfiante car cela relève d'une trop grande prise de parti de l'auteur. Mais dans L'Ange Blond, force est de constater que cela tient la route et que la question « Qu'est-ce qui se serait passé si... ? », crée un univers parallèle immersif.

L'histoire tourne autour du personnage d'Aurore Lefèvre, une jeune femme d'une trentaine d'années possédant plusieurs cordes à son arc : musicienne, dresseur de biônes, et ancienne légionnaire ! La jeune femme que l'on appelle non sans raison l'ange blond, possède une beauté ravageuse, mais est dotée d'un caractère pour le moins rude et rebelle qui la rend dangereuse, tant pour ses ennemis que pour l'Agence pour qui elle travaille contre son gré.

Les personnages et les relations tissées entre eux sont pour moi l'atout principal de ce roman. L'auteur nous les décrit de manière totalement humaines, avec leurs force et leurs faiblesses, leurs tares et leurs réactions inattendues.

Ami lecteur, prépare toi à te retrouver plongé dans une mission pour sauver l'Empire d'Europe fondé par Napoléon Ier d'un complot ayant pour but la disparition de la dernière représentante du « premier ».

Mais les jours sont comptés avant l'achèvement du plan Troie, et l'auteur a réussi à faire monter la pression chez le lecteur qui ne saura pas résister à l'envie de tourner les pages jusqu'à la dernière pour connaître le fin mot de l'histoire.
Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
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Une sortie du nouveau format des éditions Mnemos, de très bonne qualité du point de vue édition (puis ça me rappelle un peu les premiers bouquins édités par ces braves gens... Que de souvenirs, j'en aurais presque la larme à l'oeil...)

Napoléon n'a jamais été vaincu à Waterloo. Au contraire, il a profité de la considérable avance technologique acquise par la France pour coller une branlée mémorable aux Anglais. Deux siècles plus tard, Aurore Lefèvre, démissionnaire de la Légion Etrangère reconvertie en chef d'orchestre multiclassée éducatrice d'ordinateurs biologiques, est engagée contre son gré par l'Agence Centrale Impériale (l'équivalent fictif de la DCRI en France et de la Sûreté de l'Etat en Belgique) afin d'infiltrer et de démanteler un complot visant à assassiner Caroline Bonaparte, descendante de Napoléon et actuelle Impératrice...

Dans une uchronie assez éloignée des classiques dystopiques du genre, Laurent Poujois réussit à créer une intrigue d'espionnage palpitante en se servant d'un univers étoffé, mais jamais étouffant, pour renouveler habilement les clichés éculés du roman d'action hollywoodien (oui, je sais, ça n'existe pas le roman d'action hollywoodien, mais vous voyez de quoi je parle.)

Bref, on en prend plein la tronche, et on en redemande à chaque fin de page.

Seul bémol : la dernière phrase, en forme de twist final foireux. Mais on pardonne tout à un mec capable de nous faire croire que le Prince Charles n'est pas complètement nase et que la duchesse de Wellington est une peau de vache revancharde, non ?

Ah, sans oublier le petit-fils d'Hitler et sa walkyrie soumise aux cheveux bleus.

L'est bien ce bouquin, j'vous l'dis...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Franz leva la tête vers la cage. La plainte des violons descendait en spirale jusqu'à la piste de danse, éteignant les conversations comme des bougies soufflées par les bourrasques tournoyantes qu'évoquaient ces premières mesures.
— Russe, murmura-t-il en frissonnant.
— Borodine, affirma sa voisine qui souriait les yeux fermés.
Un grondement monta doucement derrière les violons, un orage lointain obscurcissant le ciel, puis une basse puissante prit le relais, faisant osciller les têtes autour de Franz. Une mélodie lancinante jouée sur deux cordes vint se greffer sur ce rythme puis une incroyable voix de gorge féminine saisit les âmes.
— Une jyrau, murmura Franz-Olivier, accompagnée au luth dombra.
Sa voisine le regarda avec étonnement.
— Elle chante la création du monde, les bienfaits et la beauté qu'Allah puisa dans son sac pour les répandre sur la terre, le peuple kazakh offensé de n'avoir reçu que la steppe en partage, Allah raclant le fond de son sac et jetant ce qui lui restait sur cette morne étendue, lacs de turquoise, montagnes enneigées, prairies d'émeraude et de fleurs, forêts profondes et murmurantes.
La voix s'éteignit et la basse marqua une pause, deux secondes pas plus, mais assez pour que chacun prît conscience du silence qui régnait à présent dans l'Arena. Instinctivement, Franz-Olivier retint son souffle jusqu'à ce que la basse ait relancé le rythme, plus rapide, suivi de la mélodie d'un oiseau, puis la course d'un cheval. La foule se laissa emporter par cette chevauchée irrésistible et toutes les pistes de l'Arena se mirent à onduler. La jyrau reprit son chant guttural.
— Et maintenant ? demanda la voisine de Franz-Olivier. Que dit-elle ?
— Elle parle des femmes fières aux boucles d'argent et aux bracelets d'or, de l'aigle planant sur l'immensité, des indomptables cavaliers kazakhs, les hommes libres, qui galopent sur la steppe...
Franz-Olivier se tut. La jeune femme avait quitté le comptoir pour se fondre dans la foule mouvante. Il ferma les yeux et se laissa emporter sur les steppes de l'Asie Centrale. il y passa une minute, une heure ou une vie, puis la musique s'emballa dans un galop désespéré. La jyrau chantait maintenant la mort des hommes libres.
— Elle parle de la dernière chevauchée du général Kassim sur les Steppes de la Faim, murmura Franz pour lui-même. Elle parle des hommes libres et de leurs montures fauchés par les monstres d'acier, des bombes qui labourent les champs, les villes et les corps, qui sèment des germes empoisonnés sur la terre Kazakhe…
Franz-Olivier ne traduisit pas les derniers sanglots de la jyrau. Les instruments refluèrent par vagues successives, remplacés par des sons à peine audibles, sifflement du vent, cri d'un aigle, pleurs d'un enfant, crépitement d'un feu. il n'eut qu'à fermer les yeux pour trouver l'image d'un pays martyrisé, hanté par une mélodie mélancolique jouée sur les deux cordes d'un luth dombra traditionnel. Puis ce fut le silence.
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-Je suis sûr que vous allez pouvoir m'expliquer ça, grinça Constantin. Pour « ça », il entendait certainement la carcasse fumante du hangar 13.
-Quelqu'un a joué avec des allumettes, suggérai-je.
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- Il a taillé la pierre de trop, répondit Franz avec un art consommé de la petite phrase inutile.
(p. 244)
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- La conscience est soluble dans le pouvoir et l'argent, rétorquai-je. Incolore et inodore.
(p. 309)
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On était très loin de la fameuse “convergence des services”, expression favorite du nain hyperactif qui occupait le poste de ”premier policier de l’Empire".
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Laurent Poujois est le 1er Lauréat du Prix Révélation Futuriales Avec l'Ange Blond
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