AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234078000
144 pages
Stock (20/08/2014)
3.85/5   486 notes
Résumé :
« Salut, bande d’enculés ! » C’est comme ça que je salue mes parents quand je rentre à la maison.
Mes copains me croient jamais quand je leur dis qu’ils sont sourds. Je vais leur prouver que je dis vrai. « Salut, bande d’enculés ! » Et ma mère vient m’embrasser tendrement.
V.P.

Sans tabou, avec un humour corrosif, l'auteur raconte. Ses parents, sourds-muets. L'oncle Guy, sourd lui aussi, comme un pot. Le quotidien.
Les sorties. Le... >Voir plus
Que lire après Les mots qu'on ne me dit pasVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (162) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 486 notes
Voilà un livre qui sous une apparente légèreté, délivre un très beau témoignage d'amour à des parents différents. Les parents de Véronique Poulain sont sourds, l'auteur a trimballé sa honte de petite fille puis d'ado, grâce à de nombreuses anecdotes, elle nous donne son point de vue et sa difficulté à accepter leur handicap . C'est très drôle, il y a un peu du Jean-Louis Fournier dans la manière de choisir le contre-pied pour parler du handicap. Véronique Poulain réussit parfaitement à nous faire rire, mais aussi et surtout d'offrir un beau récit plein d'amour et de pudeur.
Commenter  J’apprécie          620
Née de parents sourds-muets, Véronique Poulain a grandi dans une famille pas tout à fait comme les autres. Elle-même parfaitement entendante, elle a dû apprendre à communiquer avec deux langages. le silence et la gestuelle pour les siens, les mots et les sons pour les autres. Entre frustration et persévérance, elle va tenter de faire communiquer deux mondes qui ne se comprennent pas toujours et essayer de lever le tabou sur un handicap par le biais d'anecdotes parfois gênantes, mais très souvent drôles et touchantes, sur sa jeunesse et son adolescence dans cette famille de sourds-muets.


Cette femme qui « oscille entre fierté, honte et colère. A longueur de temps » (p.31), nous dévoile une expérience d'autant plus riche qu'elle est peu commune. Les phrases sont courtes, débarrassées du superflu, à l'image de la langue des signes. le rythme est rapide, presque saccadé et nous percute avec une puissance à laquelle on ne s'attend pas. Les mots résonnent et se déploient pour nous livrer un témoignage d'une grande sensibilité et d'une grande tendresse.


Plusieurs fois je me suis surprise à rire face à des anecdotes cocasses, voire carrément gênantes (pour la narratrice en tout cas !). J'ai été amusée face à l'effronterie de cette gamine qui aimerait parfois être comme les autres mais qui reste fière de sa singularité. Un texte fort, beau et émouvant, qui offre un bien joli moment de lecture et nous incite à la tolérance et à l'ouverture d'esprit envers ceux qui sont différents… mais pas tant que ça !
Commenter  J’apprécie          552
Notre protagoniste, Véronique, en a longtemps voulu à ses parents...Pourquoi . d'être sourds et qui dit sourds dit différents. Puis, peu à peu, elle se rend compte que ce n'est pas à eux qu'elle en veut mais au regard que les autres, les gens dits "normaux", portent sur eux.
Elle qui rêvait d'un monde rempli de bruite d'éclats de rires ou de larmes aussi, elle a été déçue certes mais a aussi découverts que contrairement à ce qu'elle croyait, les sourds-muets sont extrêmement bruyants. Pour eux, pas de tabous, ils peuvent s'exprimer sur tous les sujets sans gêne ni honte et tant pis si la personne s'en offusque ou se sent troublée mais pour cela, il faut d'abord qu'elle interprète bien les signes. Oui, eux qui vivent dans un monde à part sont pourtant on ne peut plus ouverts aux autres, à ceux que l'on appelle les "entendants" mais malheureusement, du moins, jusqu'à la fin des années '80, ce n'était pas toujours le cas. Heureusement, cela a bien évolué depuis puisqu'il n'est pas rare de voir un journal télévisé doublé en langue des signes ou alors un film avec possibilité de sous-titres.

Un livre très émouvant sur la différence, sur la peur de ce que nous ne comprenons pas, bien que cela soit de plus en plus fréquent et que nous nous sommes heureusement aujourd'hui bien adaptés même si il reste des efforts à faire. Véronique Poulain est passé pas toutes sortes de sentiments envers ses parents et son oncle Guy mais ce qui en ressort au final, c'est qu'au fond d'elle, ce que le lecteur comprend entre les lignes, elle les a toujours aimés et respectés et, cela, elle le dit clairement, elle les aime comme ils sont et le lecteur avec elle ! Un livre à l'écriture fluide et limpide. A découvrir !
Commenter  J’apprécie          430
Je crois n'avoir jamais autant ri en lisant un livre. Et pourtant à la base, on pourrait douter que le sujet si prête.

Élevée par des parents sourds-muets, Véronique, elle, entend. Une situation forcément peu banale. Avant de découvrir ce récit, je crois qu'on ne peut pas imaginer tout ce à quoi un enfant peut être confronté dans un tel contexte.

Difficultés, anecdotes, moments surréalistes, cocasses voire irrésistibles, petites vacheries, colère, honte, fierté, une foule de sentiments qui se mêlent mais où l'essentiel domine, l'amour.

Même si elle n'occulte pas les moments difficiles et les aspects douloureux, le temps lui a donné le recul nécessaire pour nous livrer ce très beau témoignage.

Dans un style enlevé et avec une spontanéité et un naturel qui donnent toute sa fraicheur à son récit, Véronique Poulain nous éclaire, nous touche, et nous amuse.

Les Mots qu'on ne me dit pas, je vous les recommande…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
Commenter  J’apprécie          472
Je vais me permettre de parler un petit peu de moi, promis cela ne sera pas long car le sujet ici ce n'est pas moi (Quoique...) mais ce roman bien entendu.
Je suis sourde profonde. Je ne suis pas née sourde, je le suis devenue à l'âge de 35 ans, c'était il y a 10 ans... Il y a encore quelques années j'aurais été incapable d'ouvrir ce livre tant j'étais dans la colère, tant j'étais dans le rejet de ma surdité. Aujourd'hui je vais mieux même si le chemin pour y parvenir a été long. L'important c'est que sur ce chemin j'ai rencontré de belles personnes comme dans le roman de Véronique Poulain et qu'auprès d'elles je me suis enrichie d'une deuxième langue, la LSF.
Qu'ai-je pensé de ce roman ?
Étonnamment à la simple lecture du titre : "Les mots qu'on ne me dit pas", je m'attendais à un roman mélancolique, poétique, grave. Même pas, c'est tout l'inverse, le rythme est dynamique (en même temps 156 pages ça se lit vite, trop vite peut-être). le style se veut enjoué, percutant, moqueur parfois. L'auteure ne mâche pas ses mots.
J'ai ri, beaucoup ri, à ma grande surprise car finalement qui mieux qu'une personne sourde peut rire de la surdité...
Le récit est autobiographique bien que nous ne soyons pas dans un roman de fiction. Véronique Poulain, entendante, issue d'une famille de sourds nous dresse avec tendresse les portraits attachants de son père, de sa mère, de l'oncle Guy, tous trois sourds mais aussi de ses grands-parents entendants, de ses cousins... Elle nous livre ces portraits en y incluant des anecdotes, des situations de la vie quotidienne, somme toute banales pour le commun des mortels qui entend mais qui deviennent de véritables sketches comiques pour une personne sourde.
L'auteure évoque aussi la langue des signes - il ne pouvait en être autrement dans un roman sur la surdité - et, explications détaillées à l'appui elle prend le temps de faire un petit cours au lecteur, c'est drôle, c'est ludique.
Pour conclure j'ajouterais que même si le sujet de la surdité est traité de manière légère, ce roman est avant tout un message pour la tolérance et pour l'intégration des personnes sourdes en France comme ailleurs et Dieu sait qu'il y a encore du boulot en la matière même si l'on progresse de jour en jour.
En tout cas Véronique Poulain a su par le biais de son récit rendre un très bel hommage à ses parents, à sa famille ainsi qu'à toute la communauté sourde et mal-entendante car ne l'oublions pas en France aujourd'hui il y a plus de 4 millions de personnes qui sont atteintes de surdité à un degré plus ou moins élevé.
Commenter  J’apprécie          349


critiques presse (5)
LActualite
15 décembre 2014
Véronique Poulain, dont les parents sont sourds (elle n’emploie jamais le mot « malentendants »), nous donne un aperçu, en 68 exemples assez touchants (mais surtout hilarants), des immenses défis que pose une éducation partagée entre deux langages, deux cultures, deux façons de penser et d’appréhender le réel : celle des mots et celle des signes.
Lire la critique sur le site : LActualite
LaPresse
24 novembre 2014
Les mots qu'on ne me dit pas relate l'enfance et l'adolescence de la Française Véronique Poulain, née «entendante» de parents sourds, dans les années 60. Un sujet qui fait parler, une écriture qui fait entendre. Et rire aux éclats !
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
03 octobre 2014
En se mettant elle-même en scène, personnage entendant et parlant aux côtés de ses parents sourds, l'auteur donne à sentir par contraste ce que cela peut être de vivre privé de son. Un joli livre qui sonne juste.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
24 septembre 2014
C'est drôle, vif, quelquefois cruel, mais aussi profondément respectueux.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Liberation
08 septembre 2014
Rares sont les livres qui se lisent avec une telle fluidité. Ici, pas de phrases inutiles, parfois quelques lignes jetées sur la page blanche, deux petits paragraphes en guise de chapitre voire un simple dialogue ; Véronique Poulain va droit au but, il faut que ça frappe, que ça touche juste [...].
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
"Comme les Indiens, les sourds attribuent à chacun un nom, un signe identitaire, qui le suit toute sa vie.

Il peut être en rapport avec le physique ou le caractère.

(...)

S'ils n'avaient pas ces signes, les sourds seraient obligés d'utiliser l'alphabet de la langue des signes pour épeler chaque nom. Et V-E-R-O-N-I-Q-U-E, c'est long à "signer".

Ainsi, mon prénom, mon signe, celui qui me caractérise moi et personne d'autre, c'est "Rêveuse".

C'est mon mère qui me l'a donné?

Enfant, je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi "Rêveuse"?

Un jour, j'ai compris ; j'avais passé tellement d'heures à contempler la vie par la fenêtre en rêvant d'autre chose que cela ne lui avait pas échappé.

Le majeur et l'index, formant le V de Véronique, partent de la tempe pour aller se perdre dans les airs en tournoyant : "Rêveuse".

C'est poétique, c'est beau, ça fait toute une vie.

Sauf que.... je me suis trompée. Ma mère vient de lire ce chapitre et n'est pas d'accord.

"Ton signe pas "Rêveuse". Depuis toujours.

-Non. "Etourdie"."

Les doigts en V partent bien de la temps et s'en vont bien dans les airs mais pas en tournoyant. En tremblotant. C'est subtil. La différence est minime mais ça ne veut pas dire la même chose.

"Petite, toi, étourdie. Pas rêveuse. Toi oublies tout, toujours, toujours. Étourdie."

Je reste sans voix. Ça fait trente ans que je me trompe. Ou que j'ai oublié.

Etourdie je suis, étourdie je resterai."
Commenter  J’apprécie          120
La langue des signes est la langue la plus crue que je connaisse. Les sourds s’expriment de façon simple, directe. Brutale.
Beaucoup de signes sont beaux, poétiques, émouvants - comme les mots 'amour', 'symbole', 'danse' -, mais dans le champ lexical de la sexualité, c'est une autre histoire. Le signe ne laisse place à aucune équivoque. Alors que les mots suggèrent, les gestes imposent.
Leur crudité heurte les entendants parce que ces gestes anodins pour les sourds sont les mêmes que nous faisons, nous, lorsque nous voulons être grossiers et nous cachons pour les faire. Question de culture.
(p. 79)
Commenter  J’apprécie          240
Dans la famille, la vraie muette, c'est moi.
Pour tout ce qui concerne l'affectif, les sentiments, muette comme une carpe. Mes enfants sont les seuls être au monde auxquels je puisse dire : "je t'aime."
[...]
Depuis qu'il a un téléphone portable, mon père me l'écrit. Et c'est par texto que je lui réponds que, moi aussi, je l'aime. Mais quand je suis avec lui, il m'est impossible de le regarder dans les yeux et de le lui dire. Ma bouche reste fermée et mes mains dans les poches.
Commenter  J’apprécie          290
La langue des signes est la plus expressive que je connaisse. Lorsque un sourd parle, tout son corps est en mouvement. Tout son visage s'exprime. Impossible de parler en langue des signes sans bouger un muscle de son minois. Qu'on l'ait joli e ou pas. Récemment liftée, passez votre chemin. L'émotion, la force d'un sentiment passe par la seule expression du visage. Si vous voulez transmettre un sentiment de tristesse, la bouche doit s'affaisser , les yeux se rétrécir. A l'inverse, pour un sentiment de joie, le visage doit s'éclairer, la bouche sourire, les yeux pétiller. J'ai constaté que c'était la grande difficulté des entendants. Faire la grimace, déformer leurs traits, bouger leur corps.
Commenter  J’apprécie          150
Dans la langue de mes parents, il n'y a pas de métaphores, pas d'articles, pas de conjugaisons, peu d'adverbes, pas de proverbes, maximes, dictons. Pas de jeux de mots. Pas d'implicite. Pas de sous-entendus. Déjà qu'ils n'entendent pas, comment voulez-vous qu'il sous-entendent ?
Commenter  J’apprécie          371

Videos de Véronique Poulain (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Véronique Poulain
Ils en parlent - Le journal de France Inter
autres livres classés : surditéVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Autres livres de Véronique Poulain (1) Voir plus

Lecteurs (861) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1704 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..