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EAN : 9782070388912
Gallimard (03/05/1994)
3.65/5   149 notes
Résumé :
Les accidents de train, les catastrophes ferroviaires, on lit toujours ça dans les journaux et ça n'arrive qu'aux autres. Mais quand on se retrouve aplati contre une jeune femme, sous quarante tonnes de tôle, pendant cinq heures, le mieux est encore de faire connaissance.
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Marcel, 15 ans, prend le train pour rejoindre son internat quand soudain le wagon est ébranlé par un choc violent. C'est l'accident. Marcel se retrouve aplati contre une jeune femme qui était installée face à lui. Bloqués sous des tonnes de tôle, ils patientent durant l'intervention des secours. L'adolescent, s'il est fragilisé par ses blessures et sa posture incommode, est ému par cette intimité imposée avec la dénommée Marie-Louise. Sur le point d'être libérés, la jeune femme au comble de la souffrance lui mord vivement une oreille. Marcel perd connaissance et reprend ses esprits à l'hôpital. S'inquiétant pour Marie-Louise, il apprend qu'elle est portée au nombre des victimes. Les médias révèlent qu'elle était recherchée par des truands après avoir dénoncé un réseau de proxénétisme. Quelques mois plus tard, alors qu'il reste traumatisé par l'accident, Marcel est interpellé par deux malfrats qui lui posent des questions sur Marie-Louise. Le garçon avec un bout d'oreille en moins part à sa recherche pour l'alerter. La suite... tout s'accélère et on assiste à une course-poursuite échevelée sur les routes de Bretagne. Quiberon, Lorient, Quimperlé, Rostrenen... Un polar à la sauce armoricaine, oui, mais formellement déconseillé aux Bretons climato-susceptibles. Le récit tout en mouvement offre des passages formidables, je pense notamment à la traversée de la Région en auto stop ou à la description de la course cycliste. Le lecteur s'attache à cet adolescent malmené, plongé dans les poésies de Ginsberg, gerbant à tout va, mais admirable de détermination. Le récit parfaitement calibré s'achève par une conclusion épouystoufflante. Chapeau l'artiste.
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Quelle aubaine pour un garçon de seize ans de se retrouver allongé sous une femme de vingt-six ans ! Il est des étreintes plus agréables que d'autres, cela dit : ces deux-là sont coincés sous les débris d'un train crashé. Les mouvements sont donc limités et la jeune dame n'a pas l'air sereine. N'empêche qu'une telle promiscuité invite à être encore plus près que près...

L'humour de Pouy me régale toujours autant : losers drôles et touchants en scène, dialogues savoureux et langage fleuri. Argot, bons mots et reparties réjouissantes à la pelle, surtout qu'ici, la voix est celle d'un adolescent.
Les portraits que l'auteur dresse de la Bretagne et de ses autochtones sont toujours drôles et moqueurs. Mais vous pouvez remballer promptement votre courroux, ô amis bretons chatouilleux, le tableau est plein de tendresse. Ni vache, ni condescendant.

On peut trouver les intrigues de Pouy faiblardes et décevantes. On ne s'en soucie guère si le ton reste enlevé, mais ici tout m'a semblé s'essouffler assez vite, et le road-trip traîner en longueur.
Quoi qu'il en soit, je ne boude pas deux heures de récréation souriante.
Et ce roman s'achève sur une jolie pirouette.
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Petit livre et petit prix pour un grand plaisir de lecture. L'homme à l'oreille croquée est en fait un jeune gars de 16 ans qui se retrouve coincé contre une jeune femme venue s'aplatir sur lui après l'accident ferroviaire, les quarante tonnes de tôles du wagon les encerclant de toutes parts. Surtout, ne pas bouger sous peine de douleurs fulgurantes. Alors, comme le dit la quatrième de couverture, le mieux est encore de faire connaissance.
Loufoque me direz-vous. Oui, cette scène qui fait un tiers du livre est traitée avec beaucoup d'humour. Pensez-vous ! Etre littéralement collé à une femme de 25 ans. Une vieille, quoi ! Il ne faudrait pas que les copains l'apprenne.
Puis le récit s'oriente vers une fuite, des retrouvailles, un peu de violence mais pas trop.
Après l'accident, le trauma du jeune Marcel, le narrateur, ses peurs, ses angoisses, la réaction de ses parents, tout cela est survolé. Peu de psychologie dans ce livre, ce n'est pas le but. Par contre, si vous voulez imaginer ce à quoi l'on peut penser pendant quelques heures qui paraissent une éternité, où la mort est si proche, rien que pour ça, ce livre vaut la peine d'être lu.


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J'aime retrouver l'univers de Jean-Bernard Pouy, et ce petit polar ne manque pas d'atout pour nous séduire. L'histoire d'un jeune ado qui se retrouve faisant corps (dans le sens littéral du mot) avec une jeune femme suite au déraillement de leur wagon lors d'un attentat. Pouy déroule avec beaucoup de malice, d'humour son intrigue. Comme souvent chez lui, il nous délecte de son plaisir de jouer avec les mots et aime saupoudrer le tout d'humour noir. Et nous lecteur, on se dit que ça fait vachement de bien de retrouver l'un des créateurs du Poulpe.
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Humour, adolescence et TGV...

Même si une bonne partie de l'intrigue est liée à des trains de banlieue ou de province, l'intrigue de Jean-Bernard Pouy sent bon le TGV. On fonce. On y va. On aligne les phrases rapides, on accumule les rebondissements, les revers... On n'est pas là pour se poser. C'est clair.

Cependant, j'ai plutôt eu le sentiment d'assister à un atterrissage tout au long du roman qu'à un envol... La faute à ces premières dizaines de pages, lorsque les deux protagonistes sont coincés, emmêlés, fusionnés dans la carcasse d'un train suite à un accident. Ce démarrage annihile tout le reste du livre, qui reste pourtant de bonne facture.

Pour l'anecdote, il y a plusieurs années, une catastrophe ferroviaire a eu lieu en Belgique, du côté de Buizingen, et un des deux trains, c'était mon train habituel. Mais je n'étais pas à bord... C'est dire si j'ai été tacklé par les premières pages du roman de Pouy.

Le reste est une sorte de "road movie", décrivant la fuite en avant et les péripéties de Marcel et Marie-Claude pour échapper à Ange, proxénète notoire. le fait de coller à une certaine actualité rend les choses très agréables, à mon sens. C'est un indéniable plus que l'auteur apporte au livre.

La lecture est agréable, et on a un très honnête polar à la française, qui m'a rappelé Izzo ou Daeninckx, c'est dire si la qualité est globalement au rendez-vous. le hic c'est qu'il y a davantage matière à une longue nouvelle qu'à un court roman. On sent un peu la dilution et l'étirement du propos par des rebondissements, qui sont un peu téléphonés et n'ajoutent pas grand-chose à l'intrigue.

Beaucoup d'humour, pas de pathos, de l'action, une lecture rapide, une écriture vive, un langage d'ado bien maîtrisé... ce n'est déjà pas si mal. Et une chute finale digne d'une nouvelle.

Pour l'anecdote, ceci est mon 4è livre emprunté via www.lirtuel.be, la plateforme des bibliothèques numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et lu sur une tablette.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, au lycée, pendant un match de rugby, j'ai pris un coup de saton dans les antoines et le prof, il m'a allongé par terre, m'a enlevé une godasse, et m'a foutu de grands coups de poing dans la plante du pied, putain ce que j'ai eu mal, mais j'avais plus mal au pied qu'aux couilles et, petit à petit, il a ralenti le bastonnage des arpions, la douleur avait presque disparu, le problème, c'est que je l'ai traité de salaud et je me suis coincé huit heures de colle.
(p. 22-23)
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[À Auray], la Bretagne montrait le bout de sa coiffe en granit. Sinistros. Une gare très large, très grise, une gare comme on en rêve dans les films d'horreur, avec la brume et le chef de gare qui a du poil aux pattes. Le loup garou à casquette. (p. 65)
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Je n'ai pas répondu, la gorge transformée en cadenas. C'était fou, moi qui ne pleurais jamais, même au cinéma. J'étais en train de vider mes réservoirs auxiliaires, comme dit Eric quand il va pisser. L'essence, dans les zincs, je sais où elle est, elle est dans les ailes. Mais toute la flotte qu'on sort par les yeux, je ne sais pas où elle peut être stockée. Dans les fesses, peut-être. (p. 30)
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J'ai traversé Lorient. Plus moche, tu claques. Le style Allemagne de l'Est en moins riant. Je m'attendais, en marchant dans toutes ces rues sinistres, à entendre une sirène et à foncer vers un abri. (p. 70-71)
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Les cheveux de Marie-Claude, tiens ça y est, je l'appelais par son prénom, c'est vrai, c'est presque une copine, je sors pas avec, mais ça crée des liens d'être bloqués comme des cons sous quarante mille tonnes de ferraille, les cheveux de Marie-Claude me glissèrent lentement sur la figure. J'ai buté contre sa tête. Elle a dû lever un peu la sienne pour que je puisse tourner la mienne. On s'est regardé les yeux dans les yeux, impossible de regarder ailleurs.
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