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Wake up America tome 1 sur 4
EAN : 9782369810407
127 pages
Rue de Sèvres (08/01/2014)
4.11/5   112 notes
Résumé :
Une peinture de la société américaine des années 60, racontée à partir de la vie de John Lewis, démocrate, icône américaine, le seul encore vivant du groupe des Big Six dont faisait partie Martin Luther King. Ce premier tome retrace le début des sits in et la mise en pratique de la politique de non violence.
Que lire après Wake up America, tome 1 : 1940-1960Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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20 janvier 2009, Washington D.C. Jour de la passation de pouvoir. Dans les couloirs de la Cannon House, une mère de famille fait visiter les locaux à ses deux fils afin qu'ils puissent voir le bureau de John Lewis. Ne pensant pas se trouver nez à nez avec lui et encore moins qu'il lui propose quelque chose à boire, elle est évidemment surprise et fière de présenter à ses enfants un homme qui a combattu pendant de longues années contre la ségrégation raciale. Disposé, John Lewis leur fait visiter son bureau et, disposant d'un peu de temps avant l'investiture de Barack Obama, leur raconte son parcours depuis son enfance, dans un coin paumé d'Alabama...

Nate Powell retrace la parcours de John Lewis, sénateur noir élu à la chambre des représentants, qui a oeuvré comme Martin Luther King et Rosa Parks (pour ne citer qu'eux) contre la ségrégation raciale dans cette Amérique des années 50. Cette biographie est captivante, voire nécessaire, pour qui voudrait comprendre le sort de ces américains noirs. Mêlant habilement les souvenirs de John Lewis et les faits marquants de ces années, tels que le geste de Rosa Parks ou la non-violence prônée par les Noirs, Nate Powell nous offre une première partie, allant des années 40 aux 60, passionnante et fort documentée, servie par un noir et blanc profond et une mise en scène maîtrisée.
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Ce premier volume de l'autobiographie de John Lewis en trois parties réalisé graphiquement et se focalisant sur les droits civiques vient couvrir la vie du membre du Congrès depuis son enfance en tant que pauvre garçon de ferme rêvant de devenir prédicateur jusqu'à son travail en tant qu'organisateur de la table-repas de 1960 à Nashville et à la fondation du Comité de coordination des étudiants non élèves. Alors qu'il s'éloigne de son histoire-cadre - un rassemblement de Lewis avec des amis et des électeurs quelques minutes avant la première investiture d'Obama - aux contes que Lewis raconte de ses premières années, le livre parvient à transmettre à la fois l'héroïsme et le charme de l'homme, sa fermeté, son esprit stratégique astucieux et sa simplicité aimante, presque enfantine.

Nate Powell, le graphiste et co-auteur, a fait l'excellent choix d'illustrations en noir et blanc pour raconter l'histoire de John Lewis. Elles évoquent les films d'actualité des années 60 de l'ère des droits civiques, suggérant parfois une menace noire, d'autres fois une mélancolie tranquille. Les scènes de foule, de protestation et de violence sont aussi très efficaces, car Powell apporte un vif sentiment de mouvement et de drame aux conflits dans les rues du sud.

Il y a beaucoup de choses importantes ici à savourer et à se rappeler, mais je dois admettre que ma partie préférée de ce livre est le récit de Lewis sur ses premiers efforts pour être un prédicateur en livrant des sermons à une congrégation improbable : les poulets de la famille. Son affection évidente pour ces humbles créatures et sa détermination à répandre la Bonne Nouvelle sont toutes deux importantes.

J'ai beaucoup aimé ce livre et j'ai la ferme 'intention de lire la suite au plus vite.
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La lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 1950 nous est essentiellement connue par le biais du combat de Martin Luther King et par la résistance de Rosa Parks. On oublie trop souvent que cette longue lutte a engagé une énorme quantité d'hommes et de femmes qui, dans la lignée de Martin Luther King, ont réussi à développer une forme de manifestation non-violente empruntant beaucoup à Gandhi.


Nate Powell a choisi de revenir sur le parcours de John Lewis, sénateur noir élu à la Chambre des Représentants depuis 1986, sans doute parce qu'il le connaît bien et entretient avec lui une relation de proximité qui lui permet de construire sa rétrospective sur une source authentique et de qualité.


Dans ce premier volume, Nate Powell retrace le parcours de John Lewis des années 1940 aux années 1960. On y découvre le choc de la confrontation à la réalité brute et moderne de certaines villes américaines –ici, ce sera la ville de Nashville. John Lewis a passé son enfance au fin fond de la campagne de l'Alabama et lorsqu'il la quitte pour poursuivre des études dans l'enseignement supérieur, il est choqué de découvrir la gravité d'une ségrégation qui semble ne jamais devoir être remise en question. Son modèle, c'est Martin Luther King et le gospel social : et si les injonctions de la Bible permettaient d'entrer dans une nouvelle ère politique ? le Nashvill Student Movement est lancé. Les entraînements sont focalisés sur la résistance à la violence :


« Lawson nous apprit à nous protéger. A désarmer nos assaillants en faisant appel à leur humanité. A nous protéger les uns les autres. A survivre. Mais le plus dur à apprendre… à sincèrement comprendre, au plus profond de soi, était de réussir à éprouver de l'amour pour ceux qui nous attaquaient. »


A la suite de cela, les membres du mouvement commencèrent leurs premiers sit-in non-violents dans des magasins. Les noirs ne devaient jamais être servis au comptoir : les noirs outrepasseront la consigne et demanderont à manger, quittant d'abord les lieux sans protester puis occupant les sièges de plus en plus longtemps, à mesure que le nombre de manifestants silencieux augmentera. La force du dessin soutient ici la puissance hautement perturbatrice de ces occupations pacifiques : le propriétaire du magasin qui, en refusant de servir les noirs, soutient indirectement la ségrégation, est renvoyé de plein fouet à sa propre violence. Il devient le propre spectateur de son injustice, et tout cela se passe au-delà des mots et des discours classiques.


Le succès du mouvement aboutira à la création du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) et à la victoire du 10 mai 1960, date à laquelle 6 grands magasins de Nashville servirent à manger, pour la première fois dans l'histoire de la ville, à des clients noirs. La réussite témoigne elle-même de l'aberration de la situation qu'elle révoque.


La suite des événements est vivement attendue au prochain épisode.

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Attention BD à lire absolument !!!

Que dire de plus ?
Cette BD est tellement géniale que je n'ai même pas envie d'en faire une critique au risque d'en dire trop ou de mal dire.

Pour ceux qui auraient besoin d'être convaincus, disons simplement que cet album raconte la vie d'un militant des droits civiques (toujours en vie) devenu membre du Congrès pour la Géorgie - il a d'ailleurs fait des interventions formidables aux côtés de Barack Obama à l'occasion du 50ème anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King !
Oui cette BD parle de Martin Luther King, mais pas seulement, de la lutte des Afro-Américains pour les droits civiques, mais pas seulement.
Que ce soit pour des novices ou des personnes plus calées sur le sujet, impossible de rester de marbre devant la virtuosité avec laquelle l'évolution du mouvement est expliquée. L'importance des mouvements non-violents et des sit-in mais aussi la frustration qu'ils engendrent, bien que le contexte ne leur permettait pas ou peu de répondre.
Que ce soit sur cet aspect politique ou l'aspect social avec la traversée des états et les différences « d'accueil» pour les Noirs, le retentissement du meurtre d'Emmett Till, de la dé-ségrégation des écoles, etc.
Le tout avec de superbes graphismes à l'encre.

Juste génial, vraiment !
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Dans l'Amérique des années 50, il ne faisait pas bon vivre dans les états du sud si l'on était noir. Pour les familles afro-américaines, le credo était simple : ne pas faire de vagues. Les lynchages étaient encore monnaie courante à l'époque. Écoles, restaurants, toilettes publiques pour « gens de couleurs », la ségrégation continuait à être mise en oeuvre malgré son abolition officielle par la cour suprême. Dans le Mississipi, en 1955, un noir est tué pour avoir dit « Salut, chérie » à une caissière blanche. Ses meurtriers seront acquittés par un jury composé uniquement d'hommes blancs. En 1955 toujours, Rosa Parks refuse de s'asseoir au fond d'un bus et est arrêtée par la police. Un acte considéré par beaucoup comme le premier pas d'une longue lutte qui connaitra son apogée dans les années 60.

John Lewis, sénateur noir élu à la chambre des représentants depuis 1986, a grandi au fin fond de l'Alabama. L'album raconte son engagement dans le mouvement des droits civiques aux cotés, entre autres, de Martin Luther King. On découvre la construction de son identité politique, le début de son combat pour l'égalité, notamment à travers le concept de non-violence. J'ai trouvé le récit passionnant, parfaitement documenté, très clair d'un point de vue chronologique. Surtout, cette biographie ne fait pas de John Lewis un super héros de la cause noire. Elle ne tombe pas non plus dans le manichéisme primaire et ne cherche pas à régler des comptes. Pas de haine, pas de leçon de morale, la démonstration en devient d'autant plus puissante.

J'ai retrouvé avec plaisir le trait de Nate Powell. On s'était quittés fâchés depuis que j'avais refermé l'un de ses précédents albums (Swallow me whole) en n'ayant strictement rien compris à l'histoire. Là, son noir et blanc mâtiné de teintes grises est simple et efficace, il se met au service du texte avec une grande aisance.

La série en prévue en trois tomes. Dommage que ce tome 1 nous laisse à un moment clé de la lutte, il y a une vraie frustration à se dire qu'il va falloir attendre plusieurs mois avant de connaître la suite. Pour autant, cet album me semble important, essentiel même par les temps qui courent. A lire et à faire lire !


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (4)
Sceneario
24 mars 2014
Amateurs d’histoire, cette biographie en bande dessinée de John Lewis devrait, en tout cas, vous apporter de nouveaux éclairages sur ce triste pan de l’histoire américaine.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
24 février 2014
Malgré ces quelques défauts, ce premier tome de Wake up America se révèle être de bonne facture et représente une introduction intéressante à un pan de l'Histoire contemporaine des USA.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
13 janvier 2014
Avec ce nouveau livre, [l'auteur] renoue avec le thème de la lutte pour les Droits civiques déjà abordé dans un précédent one-shot [...] Dans ce nouveau livre il privilégie le pédagogique et l’histoire, sans tomber dans le discours lénifiant ou l’ennuyeux.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
10 janvier 2014
Une bande dessinée comme un cours d’histoire: didactique et un peu soporifique, mais salutaire.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Quatre-vingt-deux d’entre nous ont fini en prison ce jour-là. La police ne demandait pas mieux que de se débarrasser de nous, alors la caution est passée de 100 à 5 dollars. Mais cela ne changea rien. Nous n’allions pas coopérer de quelque façon que ce soit avec le système qui autorisait la discrimination contre laquelle nous luttions. Les autorités de Nashville ne mirent pas longtemps à comprendre qu’il était impossible de nous forcer à payer notre sortir. Vers 23H00, nous avons tous été relâchés.
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Le message du Dr King m’avait frappé comme la foudre. Il appliquait les principes de l’église à ce qui se passait chaque jour, à l’actualité. C’est ce qu’on appelait le gospel social. Et c’est comme si son sermon m’était personnellement destiné.
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- Je suis le gérant. Ecoutez... Le règlement stipule qu on ne sert pas les gens de couleur ici.
- Et les étudiants blancs? Est-ce que vous pouvez les servir?
- Non, désolé. Ils sont avec vous, donc on ne peut pas les servir non plus.
- Merci.

Pas d insultes.
Pas de violence.
Notre départ n a même pas attiré l attention.
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La violence appelle la violence. Mais le contraire est tout aussi vrai. La rage s'épuise bien vite lorsqu'elle est unilatérale.
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Et je n’oublierai jamais la bibliothécaire, Coreen Harvey :
- Mes chers enfants, lisez. Lisez tout ce que vous pouvez.
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