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Nicolas Richard (Traducteur)
EAN : 9782264041449
1056 pages
10-18 (02/04/2008)
4.2/5   782 notes
Résumé :
Tout commence en 1939, lorsque Delia Daley et David Strom se rencontrent à un concert de Marian Anderson. Peut-on alors imaginer qu'une jeune femme noire épouse un Juif allemand fuyant le nazisme ? Et pourtant.. Leur passion pour la musique l'emporte sur les conventions et offre à leur amour un sanctuaire de paix où, loin des hurlements du monde et de ses vicissitudes, ils élèvent leurs trois enfants. Chacun d'eux cherche sa voix dans la grande cacophonie américaine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (133) Voir plus Ajouter une critique
4,2

sur 782 notes
En solfège une blanche vaut deux noires, chez les suprémacistes américains un blanc vaut deux noirs.
Pourquoi ce mélange des genres ? Pourquoi mélanger musique et théorie raciste ?
Dans le roman de Richard Powers " le temps où nous chantions" l'écrivain nous invite dans un voyage de plus de mille pages, un voyage où musique et histoire se côtoie à travers trois générations.
David Strom et Delia Daley se sont rencontrés à Washington lors d'un concert de Marian Anderson, une cantatrice noire. Nous sommes en 1939, David est juif allemand, Delia est noire. " L'amour entre un homme blanc et une femme noire est un crime pire que le vol, pire qu'une agression, puni aussi durement qu'un homicide involontaire."
De cet union naitra trois enfants deux garçons, les " jojo" (Jonah et Joseph) et Ruth la petite dernière.
Dans la famille Strom on chante tout le temps, la musique rythme les journées. La maman donne des leçons de pianos et Dad est prof de physique à l'université quand il ne donne pas un coup de main à ses collègues chercheurs.
Les années passent, Jonah est devenu une célébrité, son cynisme n'a d'égal que son talent. Joseph le narrateur vit dans l'ombre de son frère." le temps où nous chantions" était dans ma pal depuis un moment, c'est vrai que l'ouvrage est impressionnant, qu'il peut rebuter certain, il n'y a que Richard Powers pour mélanger art lyrique, physique quantique et histoire américaine. Je finis en beauté l'année 2018, mon chemin littéraire va surement recroiser cet écrivain hors-norme avec son dernier roman " L'arbre-monde"
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"Le temps où nous chantions, c'est le temps de l'enfance, celui des mélodies fredonnées le soir autour de l'épinette. le 9 avril 1939, à Washington, la foule se presse pour écouter la diva afro-américaine Marian Anderson. Ce jour-là marque la « rencontre entre le poisson et l'oiseau » : David Strom, un physicien juif allemand émigré aux Etats Unis et Delia Daley, afro-américaine, qui rêve d'être chanteuse. « Comment construiront-ils leur nid » ? Ils s'installent à Harlem où naissent trois enfants qu'ils vont « élever en vue du jour où tous les gens seront au-delà de la couleur de peau ». le cocon familial est tissé de musique. « le chant captivait les enfants. [Faisant] comme leurs parents, ils entraient à leur tour dans la danse, et tanguaient d'avant en arrière sur l'Ave verum corpus de Mozart comme ils le faisaient sur Zip-a-dee-doo-dah ». Souvent, les mathématiques ponctuaient le tempo, pour leur plus grande joie.
Jonah, l'aîné, est étincelant. « Sa voix avait l'éclat de l'essence originelle… Libre de grimper dans son esquif et de voguer ». Joseph, pianiste virtuose, est le porte-parole de la famille, le conciliateur. C'est lui le narrateur du roman, lui avec qui nous allons parcourir un demi-siècle d'histoire. Ruth est la fille cadette des Strom, l'enfant rebelle qui refuse le métissage et cherche désespérément son identité.
S'échappant d'une Amérique où les tensions raciales se multiplient, Jonah voyage. À Gand, il se tourne vers la musique médiévale. Il est arrivé au sommet de son art. Sa voix s'élève au-delà de la notion de race pour « revenir par le chant à une période antérieure, pour s'insinuer dans ce moment qui précède la conquête, avant le commerce des esclaves, avant le génocide ».
Aux obsèques de sa mère, Joseph se retourne pour observer les gens, émerveillé par la palette des nuances qui se déploie sous ses yeux. « L'Afrique, l'Asie, l'Europe et l'Amérique se percutaient… Jadis, il y avait eu autant de couleurs de peau qu'il y avait de coins isolés sur terre ». Pourtant, en ce milieu du vingtième siècle, c'est la règle de la goutte unique qui sévit. « Une goutte suffit… Une seule goutte en remontant aussi loin que possible » vous fait passer du pur à l'impur.
Le roman de Richard Powers est l'aboutissement d'un travail considérable sur la complexité d'un système ségrégationniste. La bande-son qui traverse les quelque mille quarante-six pages est remarquable et nous invite, pour un temps, à abandonner notre enveloppe de chair.
Qu'en pensent David et Delia ? « Leurs fils seront les premiers. Des enfants d'un nouvel âge. Les conquérants d'une nouvelle terre, au-delà des races, des deux races, d'aucune race, de l'espèce humaine simplement : un métissage uni, comme les notes qui se joignent pour former un accord »…"

Elisabeth Dong pour Double Marge
Lien : https://doublemarge.com/le-t..
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Quand on ouvre un roman de plus de mille pages, on sait qu'il existe deux façons de le finir, la première : épuisé, la seconde : ébloui et insatisfait de s'arrêter, c'est de cette façon que j'ai fermé le livre de Richard Power : bouleversée. Toutes les dimensions d'un très bon roman y sont réunies : Un contexte historique passionnant, la lutte pour les droits civiques aux États Unis ; une réflexion sur la notion de couleur de peau mais aussi sur le temps ; de l'érudition , la musique sous toutes ses formes ; une histoire , celle d'une famille mixte. David est un physicien brillant, juif, il fuit le nazisme en allant aux États Unis. Il y rencontre, lors du concert (réel) de Maria Anderson, Delia une femme noire. Tout deux sont des musiciens mélomanes, leur passion les rapproche et leur permet d'inventer un futur qui est, à leur époque, interdit aux États-Unis. Un blanc ne peut pas épouser une noire, c'est illégal. Ils vont pourtant se marier et avoir trois enfants, qu'ils élèveront à leur façon afin qu'ils soient ce qu'ils doivent être sans subir les folies des hommes. Pourtant aucun des trois n'échappera à la difficulté d'être ce qu'il est. C'est l'un deux, Joseph, qui raconte le roman de sa famille. Il relate surtout le parcours de son frère Jonah un ténor dont la voix est d'une rare pureté et l'oreille absolue, la rencontre de ses parents et l'errance de sa soeur Ruth dans la lutte pour les droits des noirs américains . Cette petite famille va démarrer son existence en musique autour de l'épinette de la mère qui apprend à ses enfants, le solfège, le piano, le chant et la vie. Une famille qui chante tous les jours et permet à Power de nous offrir de très belles pages sur la musique. Il y eut des moments courts où j'ai trouvé les descriptions musicales un peu longues mais surtout des moments longs où j'ai été emportée par le tourbillon de la famille Storm.
Chaque chapitre retrace une période mais comme le récit ne se déroule pas de façon chronologique, il faut beaucoup de temps pour tout recomposer. On passe des années soixante à la fin du XIX°, on traverse l'hiver 1941, on revient aux années 1970, et ainsi de suite… tout ça parce que le temps fait des boucles et pirouettes et que dans les replis du temps on peut voir son passé et son futur. Ainsi le roman se termine sur la rencontre initiale entre David et Delia et nous offre une surprise émouvante que chacun aimerait pouvoir vivre. C'est très beau et douloureux comme la vie.
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Le temps où nous chantions c'est une ode à la musique, une grande histoire d'amour, une étude sur la durée temps, c'est aussi un récit poignant sur le racisme aux Etats-Unis durant une période allant de 1935 à la fin du XXe siècle.
Tout commence lorsque Délia, Noire, rencontre David, un juif qui a fuit l'Allemagne nazie. Ils sont tous deux venus assister au concert d'une célèbre cantatrice Noire donné en plein air, à Washington devant le mémorial Abraham Lincoln. Négresse, aucune salle ne peut l'accueillir alors qu'en Europe elle est reconnue comme une Diva. Ce sont des milliers de citoyens de couleur qui sont venus l'acclamer. Parmi toute cette foule, le destin met Délia et David en présence, c'est le coup de foudre. Délia a suivi des cours de chant, elle a une voix merveilleuse, David est professeur à l'Université. Malgré l'interdiction de mariage entre personnes de races différentes, David et Délia se marient. «Pour leur lune de miel, ils ne pouvaient aller nulle part ailleurs que dans l'appartement de célibataire de David. Nulle part ailleurs on ne les accepterait. Mais dans l'horizon qu'ils partageaient ce premier soir, leur joie était plus forte que les chutes du Niagara.» Ils auront trois enfants, deux garçons et une fille. À la soirée, toute la famille, autour du piano, chante à l'unisson. Les deux garçons feront carrière dans la musique.
Le temps où nous chantions est un livre-témoignage dans lequel sont évoqués des personnages et des faits historiques, le mode de vie, le métissage, les affrontements entre la police et les Noirs, et la Musique toujours présente.
Un chef d'oeuvre !
Prochain roman de David Powers, Orfeo que les critiques qualifient comme le plus beau roman sur la musique depuis le temps où nous chantions.

Challenge Pavés 2016-2017 - 1.046 pages
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Ce livre est un prisme ! de ces morceaux de verre qui diffractent la lumière pour la décomposer, faisant jaillir un arc-en-ciel dans vos mains qui tiennent ce morceau minéral si fragile.


En fonction de la façon dont vous allez le tourner, l'orienter, en fonction de la face qui "s'exprime", ce livre-prisme vous parlera de musique.
Essentiellement la musique classique, et plus loin encore, baroque, celle de la Renaissance. Ou encore celle plus actuelle, plus déstructurée, qui exprime les émotions sur un rythme différent mais avec une finalité pas si éloignée du Blues des origines. Ou celle "ethnique", celle qui parle pour un peuple, celle qui en est un emblème entre nul autre reconnaissable, celle qui dit une Culture, celle qui martèle des histoires de vies, avec leurs peines, leurs joies, celle qui scande les mots en autant de rêves, en autant d'espoirs…


D'une autre face émergera l'Histoire d'un continent sur lequel les hommes, dont la seule différence est la couleur de peau, ne parviennent pas à vivre ensemble.
Balayant un demi-siècle d'évènements, traversant le pays d'Est en Ouest, du Nord au Sud, c'est L Histoire des Droits Civiques, c'est l'évocation de ceux qui ont entraîné les foules, les faisant habiter les rêves à défaut de les réaliser, avec des manières divergentes d'écrire une réalité, en tendant la joue ou en prenant les armes, c'est le combat de Martin Luther King, celui de Malcolm X pour que tout homme, toute femme, toute enfant de couleur, quelle que soit sa carnation, ait les mêmes droits, aspire au même avenir, ait les mêmes espoirs que celui qui est blanc de peau… Mais l'est-il réellement, combien de gouttes de sang noir coulent dans ses veines ? Et alors comment justifier cette lutte qui devient fratricide ?

Un combat qui s'écrit sur tant d'années, sur tant de vies prises, sur tant de souffrance , un combat qui s'écrit encore douloureusement aujourd'hui, 60 ans après la Marche de Washington, 60 ans après Selma…


Si vous faites osciller, ne serait-ce qu'un peu, à nouveau, le morceau de verre, c'est l'histoire d'une famille.
C'est le devenir d'un mariage mixte dans cette Amérique torturée, un allemand qui a fui le nazisme, physicien, juif et une jeune fille de couleur qui voudrait que la musique soit sa vie mais que les discriminations obligent à arpenter d'autres chemins.
Trois enfants vont naître, trois regards sur la musique, trois regards sur les convulsions qui ne finiront jamais de secouer le pays, trois incarnations du métissage, trois aptitudes à évoluer dans un pays qui se refuse à eux… sans évoquer l'ultime vision des parents pleins d'espoirs dans un avenir qu'ils n'envisagent que plus clément avant de réaliser qu'ils se sont trompés dans la marche du temps et l'évolution de la société.


Interprétée, la musique n'appartient à personne, elle n'est d'aucune couleur, d'aucune race, d'aucune nationalité : la musique est une et fait un avec ceux qui l'accueillent en eux. Si l'ainé se perd dans cette définition, oubliant finalement tout de lui pour n'être qu'un messager de la beauté chantée, son frère qui lui est totalement dévoué est celui qui l'ancre, ne serait-ce que pour éviter qu'il ne chancelle sous les coups, dans une réalité dont il tente d'atténuer la violence. Violence qui habite la petite soeur qui choisira le chemin de la révolte, laissant la musique se faner en elle pour se battre aux côtés de ceux qui pensent que la non-violence n'est qu'un silence là où il faut désormais crier.


En suivant leurs existences, on découvre cinquante ans d'une Amérique, qui n'en finit pas de naître, de se chercher, de se renier, de condamner, de tuer, cette Amérique qui aujourd'hui n'a guère avancé dans ses méditations… L'Histoire d'un pays qui n'arrive pas à s'incarner, personnifié par tant de courants entre autres musicaux qui en font son identité mais une identité morcelée, personnifié par une multitude de Cultures qu'il ne parvient pas à harmoniser et à rassembler pour en faire sa richesse première.



J'ai lu ce livre en solitude, comme retirée du monde, je l'ai terminé depuis plusieurs jours déjà et je ne cesse d'y revenir, relisant des passages, au hasard ou ceux marqués d'un papier coloré.
C'est un livre pour lequel je n'ai guère de qualificatif assez fort, pour le moment, il est tellement riche, tellement foisonnant, tellement enrichissant, il oblige à fouiller, à chercher, à vouloir en apprendre toujours davantage sur ces années qui n'ont pas réussi à créer un continent de différences dans l'unité.

Il parle au coeur. Je n'ai qu'une certitude : il fallait le lire… pour la petite fille qui sommeille en moi, celle qui a croisé si jeune les pas de Martin Luther King, le choc d'une "rencontre" à travers l'enthousiasme d'un adulte qui le vénérait, un relais d'homme à enfant, et pour la femme révoltée que je suis devenue, qui s'approche davantage de Malcolm X parce que la révolte est parfois nécessaire. Même si le regard tourné vers ce continent, aujourd'hui, laisse craindre qu'il n'y ait pas de solutions au problème de la ségrégation sur ces terres, ce livre s'est ancré dans mon esprit, un de ces livres dont on réalise qu'il modifient juste un peu les trajectoires de vie...


Lisez-le, je ne vous ai finalement livré que très peu de son message, c'est une lecture nécessaire dans une existence…
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Citations et extraits (221) Voir plus Ajouter une citation
Installé au premier rang, je me retournai pour observer en douce les gens. Je notai toutes les nuances de couleur. Toutes les teintes que j'avais pu voir auparavant étaient quelque part dans cette pièce. Les visages derrière moi offraient une palette de dégradés, des coloris fragmentés se reflétant telles les incrustations d'une mosaïque éclaboussée de lumière. Chacune insistant sur sa propre spécificité. Des éclats de chair en tous sens, acajou par ici, noix ou pin par là. Des bouquets de bronze et de cuivre, des étendues de pêche, ivoire et nacre. De temps en temps, des extrêmes : la pâte décolorée des pâtisseries danoises, ou bien la cendre nuit noire de la salle des machines d'un paquebot de l'histoire. Mais dans le milieu du spectre, majoritaire, toutes les traces et les nuances imaginables de marron s'entassaient sur les chaises pliantes. Ils se révélaient mutuellement, par contraste. Le brun-gris taupe révélant l'ambre, l'ocre révélant le fauve, les roses, les roux et les teks faisant mentir tous les noms dont on les avait toujours affublés. Toutes les proportions de miel, de thé, de café, de crème – fauve, renard, ivoire, chamois, beige, baie : j'étais incapable de distinguer un marron d'un autre. Marron comme les épines de pin. Marron comme le tabac séché. Des tons qu'il aurait sans douté été impossible de distinguer à la lumière du jour – châtaigne, roux, rouan – devenaient perceptibles grâce à ceux à côté desquels ils se trouvaient sous les lampes basses.
L'Afrique, l'Asie, l'Europe et l'Amérique se percutaient et ces nuances éclatées constituaient les incrustations de cet impact. Jadis, il y avait eu autant de couleurs de peau qu'il y avait de coins isolés sur terre. À présent, les combinaisons s'étaient multipliées. Combien de gradations un être humain pouvait-il percevoir ? Ce morceau polytonal et polyharmonique joué pour un public sourd comme un pot, qui n'entendait que les toniques et les dominantes, et tremblait même à l'idée de distinguer entre les deux. Il n'empêche, pour ma mère, toutes les notes de la gamme chromatique étaient présentes, et bon nombre de microtons intermédiaires.
Voilà pour le regard furtif que je lançai à la dérobade.
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Ils se rassemblent au pied du Washington Monument. Les gens arrivent de partout où subsiste l'espoir d'un pays nouveau. Ils viennent des champs de Géorgie sur des camions à céréales. A raison d'une centaine d'autocars à l'heure, ils débouchent du tunnel de Baltimore. Ils arrivent dans de longues voitures argentées en provenance des faubourgs de la côte atlantique. Deux dizaines de trains affrétés de Pittsburg et Détroit convergent vers ce point de ralliement. Ils viennent en avion depuis Los Angeles, Phoenix et Dallas. Un homme de quatre-vingt-deux ans fait le voyage en bicyclette depuis l'Ohio ; un autre, deux fois plus jeune que lui, depuis le Dakota du Sud. Un homme met une semaine à parcourir en patins à roulettes les mille trois cent soivante kilomètres depuis Chicago, arborant une écharpe de couleur vive sur laquelle on peut lire LIBERTE.



(Marche sur Washington pour la Liberté, 28 Août 1963, "I have a Dream...")
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"Des huit vives mesures, la voix de soprano s'élève, comme un crocus poussé dans la nuit sur un gazon encore frappé parl'hiver; L'air progresse de la manière la plus simple : un do stable rentre sur le temps faible, tandis que le temps fort se rétablit sur le ré instable de la gamme. A partir de cette impulsion légère, le morceau se met en mouvement, jusqu'à se chevaucher lui-même, se livrant à une sorte de catch à quatre avec son propre double alto. Puis, en une improvisation commandée par la partition, les deux lignes de chant se replient sur le même inévitable sentier de surprise, moucheté de taches mineures et d'une lumière soudain vive. Les lignes imbriquées l'une dans l'autre débordent de leur lit pour donner naissance aux suivantes, la joie l'emporte, l'ingénuité se répand partout. "
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" Je suis quoi ?
- Tu es ma fille, lui dit-il.
- Non Da. Je suis quoi ?
- Tu es intelligente et bonne dans tout ce que tu fais.
- Non. Je veux dire, si toi tu es blanc et maman est noire…"
La réponse qu'il lui fit alors : erronée également.
" Tu as de la chance. Tu es les deux à la fois."

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Un son comme un soleil embrasé. Un son comme la déferlante de sang qui afflue dans mes oreilles . Les femmes commencent, leurs notes se diffusent , tout aussi dépourvues de dimension que le présent décrit par mon père . Kiii, le son s'échappe par les fentes de boîte aux lettres que forment leurs bouches - juste la syllabe de joie que produisait la petite Ruth avant que nous la persuadions d'apprendre à parler . Le son d'une créature simple qui éclate en louanges avant de se préparer pour la nuit. Elles chantent ensemble , intimement unies un dernier instant, avant l'ouverture et la naissance .
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Quand vous regardez les arbres autour de vous, que voyez-vous ? Je veux dire : que voyez-vous vraiment ? Si vous savez rêver, c'est l'avenir de l'humanité que vous contemplez en regardant les arbres.
L'arbre-monde de Richard Powers, c'est un grand roman à découvrir en poche chez 10/18.
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