L'éléphant

Comment réagit-on quand à 39 ans, on découvre son père inconnu dans le coma ? Peux-t-on s'en rapprocher, lui pardonner cette absence, se sentir quelque chose de commun avec cet inconnu ?
C'est là tout le sujet de cette bande dessinée, et il faut dire qu'on s'y perd quand même un peu. Peut-être est-ce volontaire ? le lecteur se retrouve perdu comme doit l'être cette femme face à cette nouvelle.
Pour ma part, j'ai trouvé ça déconcertant et le trait lui-même ne nourrit pas vraiment le récit, ou alors sur un plan psychologique/philosophique que je n'ai pas saisi.
Quelques points donc pour le sujet, intéressant et touchant mais trop légèrement abordé à mon goût.

Claire, 39 ans, mère de deux garnements, reçoit un jour un appel qui, malgré les apparences, ne la laisse pas indifférente : un homme qu'elle devrait connaître est dans le coma, hospitalisé. Cet homme jamais elle ne l'a vu, mais si on l'a appelée ce jour-là, c'est parce qu'il est son père. Ca n'est pas la joie qui l'envahit, nu la tristesse, mais un mélange d'anxiété, de colère, de curiosité. Les semaines qui suivent voient Claire poursuivre sans changement apparent sa vie de famille et ses devoirs professionnels, alors qu'intérieurement, un bouleversement lent et profond la mènera à considérer cette nouvelle plus sereinement et à affronter l'inconnu, cet inconnu qui réparaît bien tard, trop tard... ou pas assez pour la trouver prête...
Ce qui frappe d'emblée en ouvrant l'album, c'est ce dessin brut, violent, sans concession, qui rappelle les cases dessinées par Wozniak dans l'hebdomadaire le Canard Enchaîné un trait droit et sec, des visages d'allure cubiste aux yeux hypertrophiés. Et puis le réalisme de l'histoire laisse transparaître une réalité très humaine.
Isabelle Pralong signe, derrière un graphisme brutal, un récit d'une grande sensibilité.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..

Dérouté par le trait, j'ai d'abord eu du mal à me faire emporter ...
Mais une fois que c'est parti, c'est parti. Un sujet ou plutôt des sujets durs : la filiation, l'absence, la mort au coin du bois, les non dits familiaux ... le tout traité très joliment. J'ai passé un super moment en compagnie de ce livre magnifique.
"Bonne nuit Georges !"