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EAN : 9782701196213
848 pages
Editions Belin (30/09/2016)
4.09/5   29 notes
Résumé :
Un livre magistral sur la violence extrême de la guerre civile espagnole

La guerre civile espagnole fut une guerre de violence de masse. Paul Preston se penche sur les logiques d’extermination à l’oeuvre, fait vivre l’histoire d’individus des deux camps, victimes ou criminels. En éclairant le contexte politique et stratégique, il décrit les implications sociales, politiques et démographiques des affrontements. Une oeuvre majeure, comblant un manque im... >Voir plus
Que lire après Une guerre d'extermination, Espagne, 1936-1945Voir plus
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Il y a 80 ans éclatait la guerre civile espagnole. La victoire de Franco en 1939 ne marqua pas la fin d'un sanglant conflit fratricide mais le début d'une guerre intérieure qui allait durer jusqu'à la mort du dictateur. Une guerre d'extermination. Espagne 1936-1945 est un ouvrage centré sur la violence qui secoua le pays dans les zones républicaines et rebelles, et sur la répression politique et sociale qui s'abattit sur l'Espagne après les centaines de milliers de morts et le nombre incalculable de citoyens qui prirent le chemin de l'exil.
"Le général Franco et son régime jouissent encore d'une presse relativement bonne à cause d'une série de mythes persistants qui mettent en avant les bienfaits de son règne. Outre la fabrication soignée du "miracle" économique espagnol des années 1960 et de l'héroïsme dont il aurait fait preuve pour maintenir son pays hors de la Seconde Guerre mondiale, il existe de nombreuses falsifications autour des origines de son régime, toutes issues du mensonge initial selon lequel la guerre civile espagnole aurait été nécessaire pour éviter la conquête du pays par les communistes. le succès de cette invention a influencé beaucoup d'ouvrages historiques qui présentent la guerre civile espagnole comme un conflit opposant deux camps plus ou moins égaux. La question des victimes civiles innocentes est intégrée à cette conception et ainsi « normalisée ». L'anticommunisme, la réticence à croire que des officiers et des hommes de la haute société aient pu être impliqués dans le massacre délibéré de civils, ainsi que le dégoût pour la violence anticléricale, expliquent en partie cette lacune majeure dans l'historiographie de cette guerre. »

Ce n'est sans doute pas un hasard que deux des plus grands spécialistes de l'Espagne contemporaine, Hugh Thomas et Paul Preston, soient des citoyens britanniques.
Je remercie les éditions Belin d'avoir publié cet ouvrage colossal d'utilité publique et de m'en avoir fait parvenir un exemplaire. Cette lecture exigeante et assez éprouvante sort de l'oubli ou du silence des faits épouvantables dont personne n'avait envie d'entendre parler, dans un pays qui soigne depuis des décennies son cancer avec de l'aspirine. Difficile d'admettre qu'il y ait eu à côté de chez nous, un état qui a mis en oeuvre des pratiques d'extermination de masse sans avoir à en rendre compte.
Pour ceux que la densité de l'ouvrage effraierait, je signale la parution d'un roman graphique de qualité adapté d'un ouvrage de Paul Preston (au grand étonnement de l'auteur), "La guerra civil española » de José Pablo García (entré dans la base Babelio).
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L'une des "conditions" du retour à la démocratie en Espagne,
après la mort de Franco, le 20 novembre1975, et l'une des
contreparties de l'amnistie accordée en 1977 pour tous les opposants
au régime de ce dernier, condamnés pour des faits survenus avant
le 15 décembre 1976, fut le silence imposé aux personnes qui auraient
légitimement été tentées de demander des comptes aux insurgés
militaires qui avaient anéanti la IIeme République entre 1936 et 1939.

Alors pourquoi avoir attendu 2012 aux États-Unis et 2016 en France pour
laisser la parole à Paul Preston pour le laisser faire avec d'autres le
réquisitoire plus qu'accablant des crimes commis par les ennemis de la
République, qu'ils fussent membres de l'armée, de la garde civile ou de
la caste des propriétaires terriens et des patrons du lobby industriel ?

Sans doute parce que l'on estime que ce procès historique et cet état
des lieux avec dénombrement du nombre de morts - provisoire forcément,
car rien ne peut être définitif dans ce genre de bilan - peuvent maintenant
être faits, sans le risque du réveil des vieilles fractures qui ont déchiré
la population espagnole. L'avenir dira si le risque de nouvelles divisions
sur ce thème ou sur d'autres existe ou pas.

On estime généralement que les victimes du Franquisme
et des autres meneurs de la révolte militaire
seraient au moins 130000 pour une période beaucoup
plus étendue que le seul conflit appelé Guerre
d'Espagne du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939.
Paul Preston estime que ce nombre peut être grossi
de 20000 morts.
L'historien anglais, s'appuyant sur des documents
et des informations et témoignages plus que
fiables, a fait ses propres estimations, sans doute
plus proches de la réalité.
Mais au-delà des chiffres, qui montrent que la
lutte menée par les forces anti-républicaines fit bien plus
de victimes que le camp composite et
profondément divisé qui leur faisait face, il y a
les faits qui sont accablants et qui montrent le
degré de barbarie auquel sont parvenus les Primo
de Rivera, Sanjurjo, Queipo de Llano, Mola et Franco,
de 1923 à 1945. Ces gens ont poursuivi de leur haine
leurs opposants politiques, comparés à des sous-hommes
et dénoncés comme les complices voire les agents d'un
imaginaire complot judéo-bolchévico-maçonnique. Cela ressort
de la propagande déversée par les idéologues qui ont servi cette
cause et qui contenait de véritables appels aux meurtres.

Après cet ouvrage de Preston, chargé d'émotion mais aussi très
érudit, il restera aux historiens à faire la synthèse de tous les
ouvrages parus ces derniers temps sur la Guerre d'Espagne, mais aussi
sur son prélude et ses conséquences, et à le faire de façon
"dépassionnée", afin d'empêcher que toute forme de "révisionnisme"
puisse exister.
Il faut couper l'herbe sous le pied au mensonge. Paul Preston y a
aidé.
François Sarindar
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La guerre civile espagnole ne fut pas qu'une guerre dont l'objectif premier n'était que la prise de pouvoir par un général d'extrême droite. L'Espagne connut en amont, une période de forte instabilité politique (succession de la dictature de Primo de Rivera et d'un front populaire contesté par les « latifundistas » ou propriétaires terriens, par le clergé, par les ouvriers eux-mêmes). Dès le début du siècle, la classe bourgeoise reçoit un message amené par les catholiques d'extrême droite au sujet d'une alliance secrète entre les juifs, la franc-maçonnerie et l'internationale communiste dont l'Espagne serait la cible, complot qui viserait à détruire la chrétienté. Cette propagande s'immisce insidieusement en Espagne et s'alimente en raison des mesures anticléricales prises par le gouvernement républicain de cette période : plus de direction d'établissements par des gens d'Eglise, obligation de mariage civil, mesures provoquant la colère des religieux influents qui se rangeront du côté des rebelles.

Ces tensions eurent pour conséquence une incitation à la haine par l'extrême droite forte de ses éléments nationalistes, carlistes (royalistes), phalangistes, catholiques et qui se livrera, comme le titre l'indique, à une extermination des dissidents. Notons que les dissidents dans le cas présents, ne sont pas que les membres du parti républicain, mais toute personne ne répondant pas au profil attendu par le pouvoir usurpé. (Voir citation).

Paul Preston présente dans cet ouvrage, une étude poussée des événements de la guerre civile espagnole visant à montrer que tout au long de cette guerre, on légitima le massacre de milliers de gens sous couvert de lois décrétées par des généraux (les africanistas, des militaires qui firent carrière dans l'armée coloniale au Maroc, réputés être des brutes sanguinaires). le général Franco s'efforcera par la suite de fournir durant quarante ans, une version de cette guerre au peuple espagnol, niant la terreur d'un peuple, visant à donner une vision falsifiée et avantageuse de cette période à l'étranger.

Fruit d'un travail de recherche conséquent, ce livre fait l'inventaire, parfois bien difficile à soutenir pour le lecteur, des exactions commises durant l'occupation de l'Espagne par les militaires organisés en colonnes de la mort progressant vers chacune des régions et répandant terreur et deuil parmi les populations : on exécute les républicains, les familles des républicains, les ouvriers, les femmes, les enfants…on humilie les hommes, les femmes (fréquemment tondue et obligées à ingérer de l'huile de ricin), à se demander comment des hommes ont pu se livrer à une telle barbarie.
Je n'ai pu m'empêcher d'établir un lien entre la seconde guerre mondiale et la guerre civile espagnole, d'autant plus que Franco a travaillé en collaboration avec le régime nazi : des militaires qui se livrent à des exactions, une chasse aux rouges, décrétés sous-hommes par les rebelles qui se sont emparés du pouvoir. Un certain Antonio Vallejo Nágera prouvera par des recherches dites scientifiques, qu'il existe un « gène rouge » et établira un lien entre marxisme et déficience mentale, et fort de ces découvertes, affirmera qu'il existe une race espagnole pure. A l'instar d'Hitler développant sa politique d'extermination des juifs, Les phalangistes et autres nationalistes se livreront à l'extermination du « rouge ».

La guerre civile espagnole est peu connue du publique, et il est parfois difficile d'entrer dans un roman se déroulant dans le contexte de cette guerre, mais après lecture pas toujours aisée de cet ouvrage, je vais me sentir très à l'aise avec les connaissances de base à posséder sur la guerre civile. Lire des romans sur la question après ce livre m'apparaît presque nécessaire pour se faire une idée de la guerre, non plus d'un point de vue des forces en présence, mais pour étudier le ressenti des populations terrorisées lors de la progression de ces colonnes de la mort, lors de la prise des villes qui tombèrent aux mains des nationalistes les unes après les autres.

Cet ouvrage restera certainement longtemps un ouvrage de base pour toute étude poussée sur la question de la guerre d'Espagne, bible de l'historien ou de l'étudiant ou des personnes qui désirent parfaire leurs connaissances de cette terrible période.

Je recommande cet ouvrage en avisant les âmes sensibles de s'abstenir.

Je remercie masse critique et les éditions Belin pour ce partenariat.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Un tout grand merci à l'opération Masse critique de Babelio et aux éditions Belin qui m'ont occasionné des maux de tête et des interrogations diverses sur la victoire et la défaite, très à la mode en cette rentrée littéraire de septembre 2016. le poids du livre et le choc du contenu de cette « Guerre d'extermination. Espagne 1936-1945 » m'ont violemment scotchée à cet épisode sanglant et si mal connu.

« L‘oligarchie agraire, dans un rapport inégal avec la bourgeoisie industrielle et financière, est traditionnellement la force dominante du capitalisme espagnol » et depuis la révolution russe, les ouvriers, ruraux et citadins, se rebellent contre les déplorables conditions de vie qu'ils supportent tant bien que mal depuis des décennies. de plus, l'Espagne conservatrice est à la traîne des pays industrialisés et la Seconde République (1931) vise sa modernisation à travers des réformes socio-économiques qui entraînent des tensions et des grèves tous azimuts.

Les élections de 1936 ne règlent pas les luttes coloniales et régionalistes, ni le soulèvement ouvrier, ni la montée de l'anticléricalisme. le général Mola tente un coup d'Etat qui échoue mais qui entraîne la chute du gouvernement. Francisco Franco, à la tête de la puissante armée d'Afrique veut renverser la République. Les généraux font obstruction aux réformes, ils veulent garantir aux classes dominantes (propriétaires terriens, industriels et banquiers, haut clergé et, bien entendu l'armée) leurs privilèges remis en question par la Seconde République. Ils échafaudent des théories religieuses et raciales pour justifier l'intervention militaire et la destruction de la gauche, ce ramassis de Juifs, de francs-maçons et de syndicalistes bolchéviques. « Eliminons ceux qui ne pensent pas comme nous » était la devise du sympathique général Mola qui ne se priva d'aucune exaction ni contre les hommes, ni contre les femmes, ni contre les enfants. Ces notions fallacieuses mettent une énorme population en marge, depuis les démocrates libéraux jusqu'aux anarchistes et aux communistes et la confusion ajoute aux troubles.

Les Républicains, sur la défensive face aux troupes franquistes, font appel à la solidarité internationale mais les Européens, frileux, signent un pacte de non-intervention et seul, Staline, face à la montée du fascisme et du nationalisme, intervient officiellement et envoie de l'aide militaire (contre l'or des banques espagnoles, il faut le dire !) à la Seconde République. Là encore, dissensions entre pro- et antistaliniens. Plus tard, Hitler et Mussolini viendront appuyer les effectifs de Franco.

Pour la plupart, les Républicains sont désorganisés et non militarisés et, comme toute société confrontée à une menace existentielle, ils utilisent les mêmes armes que leurs frères ennemis : exécutions arbitraires, suspension des libertés civiles, emprisonnements sans procès, torture, enrôlement obligatoire et terreur à tous les étages. La guerre civile est irrépressible, les massacres sévissent dans les deux camps et jettent sur les routes des dizaines de milliers de civils apeurés, affamés et misérables.

La supériorité numérique franquiste soutenue par les forces de l'Axe eut finalement raison des Républicains, brisés en 1939 par celui qui allait imposer une dictature de plusieurs décennies à son peuple, el Caudillo, jusqu'à sa mort en 1975.

Paul Preston est un historien britannique spécialiste de la guerre d'Espagne. Il doit aussi être entomologiste tant son travail sur cette guerre d'extermination est fouillé, suivi pas à pas et pratiquement au jour le jour dans les villes et villages victimes de la folie fasciste. Malgré la destruction délibérée des archives sous le régime de Franco et les multiples mensonges colportés sur les bienfaits de sa prise de pouvoir pour contrer la prétendue menace bolchévique, les documents, les photos et les témoignages ne manquent pas. Ce fut l'une des guerres les plus suivies par la presse mondiale et la participation de personnalités étrangères dans les Brigades internationales (André Malraux, George Orwell, Ernest Hemingway, Sygmunt Stein) en renforça l'impact.

Il s'agit bien entendu d'un livre d'histoire qui ne se lit pas comme un roman, qui demande une concentration importante et, pour ma part, des prises de notes nombreuses pour établir qui est qui, qui a fait quoi, quand, comment et pourquoi. Je suis certaine de ne pas avoir tout compris et je remercie Pecosa qui renvoie à une BD basée sur le livre de Paul Preston. Elle me sera d'une grande utilité.

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Un livre MAGISTRAL.
Je reprends, sans complaisance aucune, les termes employés sur le bandeau qui accompagne le livre : "Magistral" (Le New York Times) , " Ecrit de main de maître" (Sunday Times).
Un ouvrage particulièrement complet (890 pages), détaillé, didactique car tout est exposé clairement, sans artifice académique.
Le prologue aide à mieux comprendre les étapes de cette guerre civile, il donne le ton de ce qui va être exposé, dévoilé, c'est un éclairage indispensable pour bien entreprendre la lecture.
Aucune ambiguïté dans le titre « UNE GUERRE D'EXTERMINATION », où les protagonistes cherchent l'anéantissement, l'éradication de l'ennemi. Mais, on s'aperçoit très vite, que cette visée concernait, surtout, le camp des Rebelles putschistes.
Les dates indiquées « 1936-1945 », sont aussi explicites, car cette guerre, effectivement, ne prit pas fin en 1939 et, comme l'indique Preston, « Une guerre inutile dont les conséquences sont encore amèrement ressenties dans l'Espagne d'aujourd'hui ».
Preston s'est efforcé de rechercher, compulser, méthodiquement, de façon détaillée toutes les informations, tous les incidents à l'origine de cette guerre. Certes, certaines réformes républicaines furent malvenues (politique de laïcisation exacerbée, expropriation …) mais la droite, le clergé, les nantis exploitèrent de façon radicale ces amendements et s'en servirent comme outils de propagande paroxystique, d'affrontement pour alimenter les polémiques raciales, la haine et déchaîner les violences, les meurtres …

Des photographies illustrent le texte. Certaines difficilement soutenables (cadavres dans les rues du quartier de Triana à Séville après le passage de Castejon, charniers…) d'autres caustiques et vénéneuses (Franco radieux recevant Himmler…) mettent mal à l'aise.
L'auteur déclare d'ailleurs « Il m'a fallu bien des années pour écrire ce livre. Les actes de cruauté gratuite qu'il relate en ont rendu la rédaction pénible. »

De nombreuses cartes permettent de suivre l'évolution du conflit, des histogrammes servent à mieux comparer les répressions féroces dans l'un et l'autre camp, par Province, par ville, ils en disent longs par rapport aux barbaries, et autres atrocités commises qui se soldèrent par des tueries , dont la palme est remportée, au final, sans contestation possible par le camp des Rebelles.

Une chronologie sommaire permet de s'y retrouver, si besoin, à tous moments de la lecture, et un glossaire donne la traduction des différents sigles et termes spécifiques .


C'est un livre qui restera, pour longtemps, une REFERENCE, pour tous les historiens, les chercheurs, les étudiants, les hispanistes et simplement, ceux qui s'intéressent à ces épisodes tragiques et plus particulièrement les descendants, les familiers, les amis, de ceux qui furent , à la fois, témoins et victimes de cette guerre fratricide, un livre qui donne à réfléchir sur la nature humaine…
Après une première lecture, un livre qui demande à être disséqué encore et encore.

Après cette lecture, je pense, avec effroi, à la catastrophe évitée après le coup d'état avorté du 23 février 1981 quand un groupe de généraux nostalgiques du franquisme pris d'assaut le Congrès des députés. Un brasier mal éteint qui aurait vite repris vigueur : les haines toujours virulentes auraient, à nouveau, embrasé la péninsule.
Je remercie bien sincèrement Babelio et les éditions Belin qui m'ont permis de mieux comprendre cette page tragique de l'histoire contemporaine et j'adresse à Monsieur Paul PRESTON, mes très sincères félicitations pour ce travail de longue haleine , méthodique, précieux admirable et réussi.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
La base initiale de la répression prend un caractère encore plus officiel avec un décret publié le 13 septembre 1936 par la junte de Burgos, qui met hors la loi tous les partis politiques, syndicats et organisations sociales soutenant le front populaire et hostiles au "mouvement national". Concernant ces entités, le décret ordonne la confiscation de tous leurs biens, effets et documents ainsi que le bâtiment et autres propriétés.
Sont également passibles de châtiment les syndicats et partis libéraux et de gauche, les francs maçons, les juifs, le rotary club, les sociétés féministes, végétariennes, nudistes, défendant l'espéranto ou l'homéopathie, les écoles Montessori et les clubs sportifs. De plus, le décret ordonne une purge parmi tous les fonctionnaires ou enseignants qui ont servi les institutions de la République. p658.
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Les généraux Mola, Franco et Queipo de Llano, considéraient le prolétariat espagnol comme une race inférieure qu'il fallait subjuguer par une violence soudaine et sans compromis, au même titre que les Marocains. Ils appliquèrent donc en Espagne la terreur exemplaire qu'ils avaient appris en Afrique du Nord, en déployant la légion étrangère espagnole et les mercenaires marocains de l'armée coloniale, les regulares.
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L'assimilation de la classe ouvrière aux ennemis étrangers s'appuie sur la logique tordue selon laquelle le bolchevisme serait une invention juive, les Juifs ne se distingueraient pas des musulmans et le clan républicain serait donc déterminé à soumettre l'Espagne à la domination d'éléments africains.

L'hostilité envers la classe ouvrière est alors présentée comme un acte légitime de patriotisme.
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La plupart des prêtres et religieux espagnols prennent le parti des rebelles. Ils dénoncent en chaire les "rouges" et adoptent les salut fasciste. Dans toute l'Espagne, ils bénissent les drapeaux des régiments rebelles et encouragent leurs ouailles à se battre.
Certains s'empressent de partir pour le front, la cartouchière par-dessus la soutane, le fusil à la main, ils s'en vont gaiement tuer les rouges. Ils sont si nombreux à partir que les autorités ecclésiastiques doivent en rappeler certains à leur poste...
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Le nationalisme est un mouvement de lutte,
il doit inclure des activités violentes et
belliqueuses au service de l'Espagne, contre les traîtres
en son sein.
Onésimo Redondo, créateur des Juntes castillanes
d'action hispanique, mouvement fasciste espagnol,
cité par l'auteur, page 79.
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Conférence à Blois autour de "Une guerre d’extermination – Espagne 1936-1945" de Paul Preston
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