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Critique de Kathleene


Livre lu dans le cadre de l'opération Masse critique printemps 2011 avec les éditions Lis & Parle : http://www.lisetparle.fr/

Ce livre est l'histoire d'une remise en question totale d'un homme dont la vie s'est bâtie sur des mensonges, même si ceux-ci ont pour origine la seule amitié qui peut lier des amis d'enfance à un âge ou tout est permis, y compris l'anticipation de leur avenir.

Comment une amitié d'enfance, si colorée, si intense, peut porter en elle une telle tragédie ? Comment l'insouciance de ces jeunes enfants, dont le seul but est la découverte du monde dans lequel ils évoluent, peut-elle leur être reprochée ? Comment leur en vouloir d'essayer de partager des moments heureux quand, par ailleurs, leur vie familiale n'est pas celle à laquelle tout gamin peut aspirer ?

Ces moments de partage si riches qui permettent à Meera, Samuel et Maxime de s'échapper du carcan familial qui se manifeste de façon fort différente pour chacun de ces 3 enfants.

Samuel qui essaye de prendre le bon côté des moments vécus depuis la mort de ses parents, et qui, après avoir été élevé par sa grand-mère, se retrouve dans le rôle du « père » de sa grand-mère qu'il cherche à protéger. Une responsabilité lourde à porter pour un enfant de cet âge, et dont la vie future s'orientera vers un voyage spirituel afin d'atteindre une certaine forme de sagesse.

Meera, si rayonnante de vie, assoiffée de découvertes, qui peut alors, grâce à ses deux amis, s'évader et vivre pleinement ces forts moments d'amitié, avant de retrouver les entraves liées à son statut de fille de brahmane, dans un monde où la femme et la fille doivent respect et obéissance au mari, au père, au fil, au frère qui les écrasent ainsi de leur supériorité artificielle.

Maxime, qui, lui, étouffe sous la férule de son père, homme d'affaire français prospère installé en Inde, qui ne voit qu'au travers des apparences que son monde social lui impose et dans lequel il s'engouffre avidemment.

Un étau que Maxime cherche à fuir, sans savoir que, d'une certaine façon il reproduira ce même schéma plus tard, quand, installé à Londres, il deviendra un brillant homme d'affaires, fier, sûr de lui et arrogant, et totalement coupé de la réalité du monde et des sentiments.

On comprend alors d'autant mieux leur besoin viscéral de vivre à fond leur amitié si salvatrice, dont l'existence devient une nécessité. Cette amitié qui les unit au plus profond d‘ eux-même à tel point qu'ils ne se rendent pas compte qu'en grandissant, elle se transforme subrepticement en sentiments amoureux dont l'ombre destructrice risquerait d'anéantir cette formidable unité.

Il devient donc indsipensable de préserver cette amitié à tout prix. Au prix fort.
Celui qui amènera Samuel et Maxime à leur perte et qui obligera Meera à ouvrir les yeux sur sa responsabilité dans cette situation.

Celui qui poussera Maxime à s'interroger sur sa vie, qu'il rejette totalement, une fois réalisé le vide dans lequel il évolue, tant au point de vu professionnel que personnel. Un vide qui l'aspire quand il apprend les dispariton de son ami d'enfance, parti à la recherche d'une forme de bonheur totalement immatériel.

Partagé alors entre le désespoir et le regret, il se jette dans une quête dont seule la mort pourrait éventuellement le libérer. Quête révélatrice de ce qu'il a été et qu'il refoule complètement : son effacement permanent dans sa vie quotidienne, son immersion dans un univers financier sans vie et sans lumière, son refus d'un amour sincère qu'il a totalement désavoué et qui le ronge jusqu'au plus profond de lui-même. Totalement submergé par ces abîmes, Maxime se laisse happer par un parcours pour le moins inhabituel.

Parcours qui nous projette dans les espaces colorés et mirifiques de l'Inde et du Népal.

Parcours spirituel qui nous transporte dans un voyage philosophique à la recherche d'une certaine forme de sagesse, d'humilité, d'acceptation de soi et de sérénité.

Parcours ponctué par le rythme savamment choisi des mots qui nous enveloppent.

Parcours émaillé de moments terribles, où tout est remis en cause, y compris l'impensable.

« Je ne le soupçonnais, pas, mais la vie est un voyage … un voyage au cours duquel j'ai appris à fermer les yeux pour mieux regarder, j'ai appris le mutisme pour mieux parler, à tomber pour mieux me relever. »


La citation que l'on peut trouver au début du livre
« C'est notre esprit, et lui seul qui nous enchaîne ou nous libère.. »
Dilgo Khyentsé Rinpotché

est, a elle seule, un, excellent résumé de ce magnifique roman, , dont la photographie sur la couverture vous happe avant même de l'avoir commencé.


Ce livre est un Livre Voyageur. Avis aux amateurs ; me contacter par message privé.
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