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EAN : 9782264054128
744 pages
10-18 (20/09/2012)
4.05/5   73 notes
Résumé :
Tout en bas de l'échelle du trafic de drogue, il y a les clockers. Gagne-petit de la dope, ils n'ont que quelques fioles de crack ou de coke à proposer dans la rue. Le plus souvent, ils sont jeunes, ils sont noirs. Strike, lui, a déjà gravi un échelon: il est chef d'une équipe de clockers, il organise et surveille le trafic dans sa cité pourrie. Il n'est pas comme les autres adolescents qui ne voient pas plus loin que les deux minutes qui suivent, qui claquent imméd... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Vous avez aimé "Sur écoute" - "The wire", alors vous pouvez vous précipiter sur ce roman qui figure parmi les sources d'inspirations de la série télévisée de David Simon, série dont Richard Price fut l'un des collaborateurs.
L'action se situe essentiellement à Dempsy, comme dans "Ville noire, ville blanche", banlieue imaginaire de New York. Là, on va suivre en parallèle les faits et gestes d'une part de Strike, pseudonyme de Ronald Dunham, responsable d'une équipe de clockers, ou dealers des coins de rues, pour le compte de Rodney Little, et d'autre part de Rocco Klein, flic de la criminelle qui officie avec Larry Mazilli et consacre aux yeux de sa femme trop de temps à son boulot.
Le roman de Price est très intense; il nous livre une sorte de chronique de la rue et souligne à quel point les différents protagonistes ne sont pas sur la même longueur d'onde. Chaque personnage se retrouve souvent dans des situations de communications difficiles avec les autres, que ce soit au sein de la famille, entre "collègues" ou entre truands et policiers. Et chacun se trouve tellement empêtré dans sa condition et son milieu qu'il ne peut quasiment pas s'en extraire.
Un polar urbain majeur adapté au cinéma par Spike Lee en 1995.
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Ronald Dunham, dit « Strike », 19 ans, dirige dans une cité du New Jersey une petite équipe de « clockers », ces petits dealers du bas de l'échelle, qui revendent des doses de crack dans les ghettos. le problème de Strike, c'est qu'il sait bien que, malgré une certaine aptitude à faire tourner ce commerce, il n'a pas l'étoffe d'un gangster. Cela lui saute aux yeux le jour où son patron, Rodney Little, lui demande d'éliminer un gérant de restaurant qui lui cause du tort. Incapable de tuer, Strike tente alors de manipuler Victor, son frère, chargé de famille, travailleur honnête mais un peu porté sur la bouteille, afin qu'il effectue la sale besogne à sa place.
Lorsque le gérant du restaurant est abattu et que Victor se rend à la police, Rocco Klein, le flic chargé de l'enquête, ne croit pas à sa culpabilité. Il poursuit donc ses investigations et décide de mettre la pression sur Strike, le vilain petit canard de la famille.

Avec Clockers, Richard Price peint une chronique subtile du quotidien de ces « clockers ». Outre une description minutieuse du fonctionnement du trafic et des opérations de police censées essayer de le juguler, il s'intéresse de près aux motivations et aux destins de ces jeunes. le personnage de Strike, tout en nuances, tenté par l'appât du gain, la possibilité de se faire un nom dans le quartier, tenaillé par la peur constante de se faire arrêter ou tuer au point de développer un ulcère dont la douleur ne le quitte jamais, rêvant d'abandonner sa cité pourrie, fut-ce au prix de l'avenir de son frère, est particulièrement attachant. Et, de fait, mis à part, peut-être – et encore que… – le caïd Rodney Little ou le flic Mazzili, on trouvera peu de personnages monolithiques dans Clockers ; Richard Price cherchant en chacun ses failles, sa part d'ombre comme ses qualités.

À travers ce roman puissant et rageur, Price à la volonté de décrire une réalité tangible, de dénoncer l'impasse dans laquelle la politique américaine de lutte contre la drogue, faite d'une répression aveugle qui ne s'attaque jamais aux racines du mal – la ghettoïsation de population, la pauvreté – a mené. On regrettera sans doute quelques longueurs, en particulier concernant la vie familiale de Rocco Klein, mais il n'en demeure pas moins qu'avec ce roman qui arrivait après une éclipse de près de 15 ans (le précédent, Les seigneurs, datait de 1979) et une reconversion réussie dans l'écriture scénaristique pour le cinéma (La couleur de l'argent, Mélodie pour un meurtre, Mad dog and Glory…), Richard Price, jetait un beau pavé dans la mare.
Spike Lee en a fait une adaptation plutôt fidèle mais sans génie, sous le même titre, en 1995, avec au générique Harvey Keitel et Delroy Lindo. Sans surprise, Richard Price a de son côté fini par rejoindre l'équipe de The Wire à partir de la troisième saison.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Comme à chacun de ses livres, Richard Price est parvenu à me faire aimer un genre et un domaine littéraire qui d'habitude me laisse indifférente, à savoir le thriller.
Dans Clokers, et comme dans la plupart de ses romans, l'action se déroule dans un milieu urbain, aux Etats-Unis et plus particulièrement dans les quartiers pauvres. L'auteur emmène son lecteur à la rencontre de la rue entre ses petites frappes et ses policiers véreux.

Les Clokers, ce sont ces jeunes gens, tout en bas de l'echelle de la hierarchie de la drogue, ces petits gars qui passent la journée dans la rue pour tenter d'écouler leur marchandise sous l'autorité de leur chefs et sous la menace constante des flics.

L'auteur s'attache plus particulièrement à Strike, un jeune clokers de 19 ans, écartelé entre son envie de fuir, ses douleurs à l'estomac, et l'argent facile de la drogue. Il y a aussi, Rocco, ce flic d'une quarantaine d'années, marié, jeune papa, qui croit encore en son boulot malgré sa décision de s'arrêter bientôt.

Une multitude de personnages, quelques meurtres, des dialogues percutants, de nombreux dilemmes, un certain suspens, une psychologie des personnages interessante loin des clichés habituels forment un portrait de la rue saisissant.
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Alors là. Chapeau à l'auteur !
Vraiment j'ai dévoré les 742 pages avec l'envie d'y revenir dès que je venais de lâcher (difficilement) le livre pour vaquer à d'autre occupations.
Pour moi les scènes mémorables sont celles des interrogatoires menés par Rocco. Une tension à couper au couteau et une intelligence dans la manière de poser les questions. Bref du grand art.
Quand j'ai commencé ma lecture cela m'a fait penser à Deacon King Kong dans sa description des dealers et de leur point de vente. Mais à la différence de Deacon King Kong il n'y a aucune trace d'humour dans Clockers (en tous cas pour moi).
C'est très sombre, nous sommes dans les bas fonds du New Jersey et j'avais vraiment l'impression d'y être. L'auteur nous plonge avec les personnages dans leur environnement mais sans aller dans le voyeurisme.
Les relations, parfois ambiguës, entre les forces de police et les dealers; mais aussi entre les différents bureaux de police (stupéfiants, criminelle, uniformes) sont décrites avec justesse je pense.

Les chapitres entremêlent certains passages que nous voyons donc sous différents points de vue.
Vraiment j'ai adoré cet ouvrage !

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Richard Price se pose encore en sociologue du quotidien malfamé des quartiers chauds de NY. D'un côté, les clockers, dealers tout au bas de l'échelle passant le plus clair de leur temps sur un banc. de l'autre, les policiers, aux prises avec un univers sanglant pour lequel on ne voit jamais la pointe d'une issue favorable.

Dans ce maelstrom, l'on suit, métronomiquement, au fil d'un chapitre sur deux, les destinées de Strike, petit dealer torturé par un dilemme moral à propos de son frère, et Rocco, flic à la crim' proche du burnout, qui va se retrouver obnubilé par le sort de Strike et son frangin.

En ressort un récit âpre, empreint d'authenticité sur la loi qui régit la rue dans ce qu'elle a de plus sombre. Au fil des 600 pages, la distance entre les deux héros va n'avoir de cesse de se rétrécir pour aboutir à de multiples confrontations sur le final. Ils en sortiront rincés, un peu comme le lecteur tant la tension est concentrée sur toute la deuxième partie du roman. Ce sentiment éprouvant partagé est sans doute voulu par l'auteur qui plonge ainsi le lecteur dans une sorte d'immersion intensive. Ce qui aurait pu passer pour un récit un chouia tiré en longueur est donc certainement intentionnel ….


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Vidéo de Richard Price
Cette année, dans le cadre de la programmation cinéma de Quais du Polar, James Grady présentait "Les Trois jours du Condor" de Sydney Pollack au Com?dia, Irvine Welsh "Trainspotting", Jérôme Leroy "Vanishing Point", Richard Price "Assurance sur la mort" et Philippe Jaenada "Laura" à l'Institut Lumière, Bertrand Tavernier "Dans la brume électrique" au CNP Terreaux, David Lagercrantz "Millénium" au Pathé Bellecour, et bien d'autres ! Retrouvez toute la programmation ici : http://www.quaisdupolar.com/wp-content/uploads/2013/06/QDP16_PROGRAMME-BD.pdf Vidéo réalisée par les étudiants de Factory.
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