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EAN : 9782374980577
192 pages
WOMBAT EDITIONS (05/01/2017)
3/5   4 notes
Résumé :
La politique vous ennuie ? Ce livre est fait pour vous ! « Les politiciens sont la branche la plus ancienne connue de l'espèce humaine ; on en trouve de tout temps et dans tous les coins du monde, civilisé comme non civilisé. On les repère plus aisément au cours de ce qu'on appelle l'“année électorale”, quand, pour des raisons encore mal connues, sinon d'eux-mêmes, ils se déversent en masse des montagnes et des plaines et, tels des lemmings, tentent de se ruer tous ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'homme est un animal politisé, à défaut d'être toujours civilisé, apprend-on dans ce court récit humo-storique.
Les premiers hommes politiques furent Blab le Lourdaud, Jarge l'Elan et Marvin Ouk. Motivés par les avantages auprès de la gente féminine que procurait une position d'élu, ils réglaient leurs comptes à coups de rondin de chêne, et s'en allaient courtiser les cousines orangs-outangs en cas de branlée électorale.
Mais cela est de l'histoire anciene, très ancienne même.
Aujourd'hui existe le seul et unique parti honnête, qui revendique les dessous de table, et propose l'impôt dégressif pour faire cracher ces salauds de pauvre : le "Moi d'abord". Et si vous n'adhérez pas, les autres le feront à votre place.

Roger Price, humoriste américain décédé en 1990, signe là un ouvrage selon la même recette que "le cerveau à sornettes", traitant de l'Evitisme. Humour absurde, s'appuyant sur des croquis aux contours caricaturaux, tout en parodiant le sérieux des écrits sociologiques. Un humour certes un tantinet vieillot, mais qui fonctionne encore, et qui ne manque pas de résonance dans la société actuelle : avec le "Moi d'abord", comment en effet ne pas penser à Trump ?

Merci à masse critique de m'avoir offert cet ouvrage, bravo aux éditions Wombat de l'avoir publié.

Et n'oubliez pas de voter "moi d'abord" !
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Ayant une vision plutôt pessimiste de la politique, j'ai tout de suite été intriguée par ce livre qui semblait l'aborder de manière humoristique. Sur ce point, je n'ai pas été déçue.

Tout est loufoque dans ce livre à commencer par la raison de la création de la politique selon l'auteur : avoir la possibilité d'avoir une femme pour un tailleur de silex ambitieux, Marvin Ouk, condamné au célibat dans un village où seul le chef avait ce privilège ! Vous me direz, il en faut bien une et celle-ci n'est pas forcément pire que les raisons qui poussent certains de nos élus à se lancer en politique…

J'ai également adoré la manière dont Roger Price met en avant le rôle de l'apparence en politique au détriment de l'intellectuel.

Après une petite introduction sur l'origine de la politique, on découvre un directeur de campagne soutenant un candidat pour le parti Moi d'abord à la ligne politique claire et franche : se faire élire et s'en mettre plein les poches. Et c'est juste brillant ! Les amoureux de la politique s'en offusqueront peut-être, mais j'adore ce concept qui traduit clairement ce que les affaires de détournement de fonds récurrentes et de favoritisme peuvent finir par nous laisser penser.

Et les idées du parti sont plus cyniques les unes que les autres. Citons la proposition de faire cracher les pauvres par un impôt sur le revenu, certes progressif, mais dans l'autre sens. Imaginez, avec une faible imposition sur les revenus les plus élevés, les riches préféreront payer leurs impôts plutôt qu'engager des fiscalistes, question de rentabilité. Quant aux pauvres, en les imposant fortement, ils seront motivés pour travailler plus et participer à l'effort collectif au lieu d'user et d'abuser de l'aide sociale. Cynique, je vous dis…

Pour nous prouver le bien-fondé du parti Moi d'abord, l'auteur utilise des concepts a priori sérieux comme les statistiques ou encore la psychologie pour mieux les tourner en dérision avec un raisonnement par l'absurde qu'il semble maîtriser à merveille. Il nous offre même une version très « Moi d'abord » de la célèbre fable le Lièvre et la tortue avec une morale très loin de l'originale. Comme quoi, « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » pour le meilleur ou pour le pire… et avec notre directeur de campagne, ça semble bien souvent pour le pire.

Grâce à ce dernier, nous apprenons même toutes les ficelles pour mener à bien une campagne électorale en passant de la meilleure manière de photographier son candidat à la propagation de rumeurs malveillantes sur ses concurrents ou encore la manière de trafiquer une machine à voter.

Alors oui, l'auteur se veut volontairement excessif et provocateur ; c'est d'ailleurs ce qui est savoureux. Les propositions du parti Moi d'abord parodient tellement les comportements des hommes politiques, qu'on en viendrait presque à les défendre, j'ai dit presque… Il faut donc prendre l'ouvrage pour ce qu'il est, un livre qui, sous couvert d'humour et de cynisme, met néanmoins en lumière les nombreuses dérives politiques.

Si les hommes politiques en prennent pour leur grade, les citoyens ne sont pas non plus épargnés, le parti Moi d'abord mettant en avant la propension humaine à faire passer ses propres besoins avant ceux de la collectivité. Il souligne également certains défauts bien humains comme la paresse intellectuelle. de là à dire qu'on a les politiciens qu'on mérite, il n'y a qu'un pas que l'on franchira ou non, en fonction de ses propres convictions.

Pour ceux qui craindraient que le livre soit peu adapté au système politique français bien différent de celui des USA, pas de panique, l'homo politicus est un animal universel. La plupart des dérives dénoncées par l'auteur s'appliquent donc parfaitement à nos politiciens français. A noter également que si le livre date d'une soixantaine d'années, il ne semble pas avoir pris une ride et aurait très bien pu, à quelques détails près, être rédigé par un auteur de notre époque.

Les petits plus…

Le livre est agrémenté d'illustrations plutôt sommaires, mais en totale adéquation avec son contenu permettant d'en renforcer le côté comique.

A noter également, des notes de bas de pages régulières qui sont bourrées d'humour et qui m'ont faite, à plusieurs reprises, bien sourire voire rire. Oui, vaut mieux ne pas lire le livre dans un endroit public sauf, éventuellement, à vouloir engager la conversation sur le parti Moi d'abord, qui bien qu'américain aurait sûrement de l'avenir en France.

Le seul petit bémol…

La seule chose qui m'ait un peu dérangée, c'est que dès le préambule est fait mention d'un précédent livre de l'auteur : Cerveau à sornettes. Alors on peut comprendre Votez « Moi d'abord » ! sans l'avoir lu, mais je préfère, autant que faire se peut, lire les choses dans l'ordre.

Cela m'a donc un peu frustrée même si ce n'est pas à cause du livre, mais plutôt en raison d'une certaine rigidité de ma part sur ce point.

Pour conclure, Votez « Moi d'abord » ! de Roger Price est une excellente surprise que j'aurais certainement ratée sans la masse critique Babelio. Par son style d'écriture simple, mais percutant et son cynisme à toute épreuve, l'auteur arrive à rendre son livre complètement addictif. Les thèmes abordés sont plutôt sérieux mais traités, en apparence, de manière tellement légère que vous ne verrez pas défiler les pages. N'ayez donc pas peur d'un ouvrage pompeux !

Je conseillerais cette satire à toutes les personnes ayant envie d'une lecture légère, mais porteuse de réflexion, sur le monde politique (politiciens et citoyens inclus). Écrit il y a une soixantaine d'années, ce livre prouve, les dernières élections américaines en étant un exemple frappant, que les choses n'ont pas forcément beaucoup évolué… Mais après la lecture de ce livre, vous serez au moins capable d'en rire ou d'essayer de faire évoluer les choses à moins que vous ne préfériez tenter la création d'un parti « Moi d'abord » !
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Roger Price, plume de l'humoriste américain Bob Hope, signe-là une satire réjouissante du monde politique mais réservée aux connaisseurs de la politique américaine.

Ecrite durant l'élection présidentielle 1952/1953, qu'Eisenhower remporte haut la main, avec un certain Nixon comme vice-président, écrasant Harry Truman enlisé dans la guerre de Corée et une primaire démocrate complètement folle.
Price expose un programme politique faisant de la corruption un système auquel toutes et tous peuvent prétendre avoir leur part et dont l'antienne est « Faire cracher les pauvres », (« ces bouffis de pauvres se la coulent douce depuis trop longtemps déjà »).

Il imagine un candidat à l'élection présidentielle sudiste, analphabète, bête, malhonnête et autres rimes en -ête, dont la seule qualité est de faire ce qu'on lui dit sans poser de question.

Il n'hésite pas à piquer une vanne de Lewis Caroll sur les caucus, taxe Hoover de « danger potentiel pour la sécurité dans n'importe quelle opération du gouvernement Moi d'abord », prône le financement exorbitant de la lutte contre la « menace verte », comprendre la chasse aux extraterrestres (clin d'oeil) à Orson Welles.

Enlevé, érudit, cependant il est difficile de suivre pour nous autres non-américains et beaucoup de références sont désormais datées. Mais en cette année électorale française et d'accession au pouvoir de Trump, ce petit pamphlet tombe à pique pour ne pas oublier d'en rire plutôt que de se complaire dans la consternation.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les politiciens sont la branche la plus ancienne connue de l'histoire humaine ; on en trouve de tout temps et dans tous les coins du monde, civilisé ou non civilisé. On les repère plus aisément au cours de ce qu'on appelle "l'année électorale" quand pour des raisons encore mal connues, sinon d'eux-mêmes, ils se déversent des montagnes et des plaines tels des lemmings, tentent de se ruer tous à la fois dans la législature.
Cette vision terrible, quand on en est témoin, n'est pas de celles qu'on oublie facilement.
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Se faire son propre avis est non seulement passé de mode, mais c'est aussi une perte de temps, car tous les cracks des instituts de sondage savent déjà ce que vous pensez, et si vous pensez que vous ne pensez pas ce que vous pensez, ça montre seulement que vous n'êtes qu'un râleur excentrique, alors qui peut bien se soucier de ce que vous pensez ?
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Tu as du charisme et de l’aplomb, dit Marvin. Et puis, dans la tribu, tu es celui qui parle le plus fort. (Sans le savoir, Marvin venait de définir pour la première fois ce qu’on appelle aujourd’hui la « personnalité »)
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Martin se serait bien présenté comme candidat, mais il savait que personne n’aurait envie de voter pour lui. Il n’était pas votogénique. D’abord, il était physiquement peu attrayant, même au regard des critères très peu exigeants de l’époque. Ensuite, depuis qu’il avait inventé la roue, on le considérait comme quelqu’un d’intelligent, autrement dit quelqu’un d’instable et de radical.
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