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EAN : 9782200351724
240 pages
Armand Colin (26/05/2010)
3.87/5   15 notes
Résumé :
Ce livre se propose d’établir pour la première fois, une théorie littéraire du genre.
Après avoir envisagé une histoire de la littérature de jeunesse d’un point de vue comparatiste en reconsidérant le « sentiment de l’enfance », cette étude complète aborde le problème du personnage et de ses figurations. Sont alors posés les éléments d’une poétique de la littérature de jeunesse issue de la contradiction essentielle au genre, pris entre un lectorat problémati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est une référence. Il s'agit ici de sa troisième édition, il a été initialement publié en 2010. Difficile de le résumer en quelques mots tant il est riche !

Nathalie Prince s'attache à essayer de définir les spécificités de cette littérature et tous ses paradoxes. Parmi ses spécificités, elle semble essentiellement caractérisée non pas par son contenu ou sa forme (extrêmement variés) mais par son destinataire.

La partie sur l'histoire de cette littérature, du 17e siècle aux années 1970, permet de mettre en lumière toutes les évolutions qu'a connu l'acception « littérature de jeunesse » : d'une littérature initialement destinée aux adultes et lue par les enfants, à des livres à vocation morale et pédagogique, pour arriver à une littérature adressée, laissant la part belle à l'imaginaire. Nathalie Prince explique ensuite pourquoi les 50 dernières années constituent un vrai âge d'or pour la littérature de jeunesse.

Enfin, Nathalie Prince s'attache à définir ce qui fait la particularité du lecteur de cette littérature. C'est d'abord un lecteur multiple (on ne lit pas les mêmes livres à 3 ans ou à 15 ans). C'est aussi un lecteur souvent précédé par un médiateur adulte, et cela pose donc la question du double destinataire. L'objet-livre a souvent une importance majeure : il peut être, par sa forme avant son contenu, objet du désir. La place de l'image y est importante.

J'ai aimé la conclusion de l'autrice, qui présente la littérature de jeunesse comme celle de tous les possibles, à la fois refuge et audacieuse, et avant tout définie par ceux qu'elle veut séduire : les enfants et les adolescents.

La littérature de jeunesse est donc un ouvrage érudit et passionnant, que j'ai pris plaisir à relire dans cette version actualisée, quelques années après ma première lecture à l'université. Si le récent ouvrage de Sophie van der Linden, que j'ai présenté récemment, s'adressait de manière privilégiée aux médiateurs du livre, ici, on vise d'abord un public universitaire ou étudiant la littérature jeunesse. C'est un ouvrage théorique, fourmillant de références, qui place la littérature jeunesse au même niveau que les écumés classiques ! Une vraie littérature, dans toute sa complexité et sa fantaisie.
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Une étude très intéressante de l'historique de la littérature de jeunesse mais également de ce qui la constitue. Qu'est-ce qui fait un livre pour la jeunesse ? Quels en sont les principaux enjeux et destinataires ?

Une analyse complexe que je vous recommande vivement si vous vous intéressez quelque peu à ce "genre" littéraire, que vous soyez auteur, illustrateur, éditeur, ou tout simplement curieux.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Comme son nom l'indique, a priori "la littérature de jeunesse" se pose comme un genre désignant un public particulier. Elle est une littérature destinée à un public identifié comme jeune. Ainsi, en matière de littérature de jeunesse, la bonne question apparaît très vite comme celle de son destinataire, plus que celle de son origine : non pas "qui a dit ?", mais "pour qui cela est-il dit ?". En ce sens, la littérature de jeunesse ne se reconnaît pas à quelque chose, mais à quelqu'un, le destinataire, ce que souligne, toujours, la construction prépositive : "pour la jeunesse" ou encore "de la jeunesse". L'originalité et la spécificité d'une littérature tiennent ordinairement à une esthétique, à une thématique, à une poétique, mais évidemment pas à un certain type de lecteur affiché dès sa désignation. La littérature de science-fiction, par exemple, désigne immédiatement ses thèmes, et notamment le basculement vers des univers imaginaires. Un texte détermine très tôt un pacte de lecture : un roman est romanesque, un ouvrage documentaire documenté, une poésie poétique... Mais l'expression "littérature de jeunesse" ne désigne rien de ce qu'elle est , de ce qu'elle dit, ni même de la forme générique qu'elle adopte. Elle privilégie un élément extérieur, étranger et hétéronome : le lecteur. Mais cette désignation et cette dénomination, en soi originales, posent plusieurs problèmes...
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Il y a ainsi en quelque sorte trois espèces de livres d'enfants qui sont tous liés à une certaine idée de l'enfance. Il y a d'abord les livres que les enfants lisent alors qu'ils ne leur étaient pas destinés, comme des livres d'adultes volés pour les plaisirs de l'enfant. C'est là que se tiennent Perrault, La Fontaine et une première littérature de jeunesse informelle. Puis la littérature a cherché dans l'enfance un destinataire explicite, et c'est la grande période d'une littérature de jeunesse gouvernée par la morale et l'éducation. Mais ces livres, très souvent, peuvent être lus sans joie par des enfants contraints. Enfin, une littérature d'enfance et de jeunesse a su concevoir l'enfant pour ce qu'il est et non comme un adulte en devenir, et a su développer, très tardivement – à la fin de la deuxième moitié de XIXème siècle – une poétique et une rhétorique fondées sur un imaginaire proprement enfantin et dont les préoccupations morales et pédagogiques devenaient secondes. La plus récente littérature d'enfance et de jeunesse, forçant cette veine, a pris conscience de ses qualités, de ses mérites.
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Il faut sans soute insister alors sur cet élément : la littérature de jeunesse se destinant à un lecteur par défaut -- soit qui ne sait pas lire, ou qui lit peu ou qui peine à lire ou n'aime pas lire -- a su devenir le lieu d'expériences littéraires, poétiques et artistiques, absolument originales : jeu sur l'image et le support du livre, qui nous a forcé à nous interroger sur les limites de la littérature et du livre même ; jeu sur la lecture, et notamment sur le procédé de double lectorat -- supposant la médiation adulte -- qui permet de repenser l'acte de lecture et remet en question la catégorie sémiologique de "lecteur modèle" ; de même ne saurait-on pas la penser sans un jeu d'architextes, d'archétypes, de mythes et de stéréotypes qui n'ont de cesse que la littérature de jeunesse ne devienne littérature secondarisée, s'évoquant elle-même, se lisant elle-même, dans une sorte de jeu perpétuel de miroir et d'éternel retour sur soi...
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Une question essentielle surgit ici à propos de la littérature de jeunesse : que devient-elle lorsque, justement, elle n'est plus seulement un objet de lecture pour cette jeunesse, mais qu'elle s'expose à une entreprise critique ? La question de la lecture critique en matière de littérature pour la jeunesse est déterminante à deux titres : d'un part, on y pose la question de sa légitimité littéraire ; d'autre part, la lecture critique reste absolument hors de portée des compétences de son lectorat de principe. Est-ce une lecture légitime alors ?
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La simplicité, qui est au principe de cette littérature enfantine, fonctionne comme une "médiation" : alors qu'elle apparaît d'abord comme une contrainte ou comme un obstacle poétique dû à l'incompétence fondamentale et fondatrice de l'enfant, elle devient la clef et le moyen même d'un dépassement vers un monde poétique neuf. Cette simplicité occasionne une oralité et un effort d'expérimentation, qui origine la poétique enfantine dans un fonds d'archétypes remarquables, qui remotive la narration en y mêlant étroitement l'image, et qui permet finalement aux livres de jeunesse d'accéder à la littérature proprement dite.
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