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EAN : 9782020826907
300 pages
Seuil (06/05/2010)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Un récit d’évasion digne des meilleurs romans d’aventure et un épisode remarquable de la résistance au coup d’État du général Pinochet au Chili.

Les Évadés, ce sont 49 prisonniers politiques du régime de Pinochet qui se sont enfuis de la prison de Santiago du Chili en 1990. Issue de leurs témoignages recueillis par leur ami proche Téo Saavedra et la journaliste Anne Proenza, l’histoire est contée à travers deux récits croisés.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Fin des années 80 : le régime Pinochet va vers sa fin, mais sévit encore : des centaines d'opposants sont arrêtés, torturés, emprisonnés. Parmi eux, un groupe du Frente Patrioco Manuel Rodriguez (FPMR), emprisonné à Santiago. Il est inconcevable pour eux d'attendre la fin de la dictature pour une libération alléatoire. Il mènent à bien le projet fou de creuser pendant 18 mois un tunnel de 61 m de long, débouchant à l'extérieur de la prison. 49 prisonniers s'évaderont ainsi en une nuit, à la barbe de leurs gardiens. C'est cette aventure que nous content les auteurs, les moyens matériels mis en oeuvre par des bricoleurs de génie, les doutes qui les assaillent, la réaction des autorités judiciaires qui mèneront l'enquête. le livre a de plus l'intérêt de situer cette folle entreprise dans le climat politique de l'époque particulièrement bien rendu.
Il n'y pas là de « grande littérature », mais un témoignage de premier plan sur le Chili des années Pinochet, un pays qui finalement n'a jamais baissé les bras contre la dictature, du début à la fin. Chapeau !
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Avec Les évadés de Santiago, la journaliste Anne Proenza (journaliste à Courrier International) et le chilien Teo Saavedra nous racontent l'évasion spectaculaire d'une cinquantaine de prisonniers politiques de la prison centrale de Santiago du Chili.
C'était le 29 janvier 1990. le Chili s'acheminait très lentement sur la voie de la démocratie, Pinochet n'était plus chef de l'état mais restait toujours aux commandes de l'armée et tirait encore les ficelles du pays.
Pour l'essentiel, les prisonniers venaient du Frente Patriotico (“Le Front”), le bras armé du Parti Communiste aux heures les plus sombres de la dictature. Certains d'entre eux avaient été capturés après l'attentat manqué contre Pinochet du 7 septembre 1986.
Même si l'on en connait la fin, le bouquin est agencé comme un véritable polar, et même un double suspense.
Les chapitres alternent entre, d'un côté, les longs préparatifs de l'évasion, et de l'autre côté, à rebours, les progrès de l'enquête du juge chargé, après les événements, de tirer au clair cette affaire et les éventuelles complicités dont auraient pu bénéficier les “terroristes” évadés.
Cette construction mêle habilement les événements, les points de vue, tout en ménageant suspense et intérêt.
Ce livre est aussi l'occasion de réviser notre histoire contemporaine du Chili, de revivre ces événements qui auront marqué beaucoup de français (les liens étaient étroits entre nos deux pays).
De découvrir ou re-découvrir certains aspects de la dictature “du Vieux” et de réaliser que bien avant la banque Goldman Sachs en Grèce, le Chili avait déjà servi de laboratoire d'expérience aux économistes ultra-libéraux : c'étaient l'époque des Chicago Boys de Milton Friedman.
Mais surtout, ce bouquin détaille le quotidien des prisonniers politiques : même mêlés aux détenus de droit commun, ils refusent leur situation.
Ils ne se considèrent pas comme devant “purger une peine” mais plutôt comme étant toujours en lutte contre le pouvoir et l'oppression, même depuis leur cellule.
Ils refusent la discipline carcérale et revendiquent (et obtiennent !) leurs droits à coup de grèves de la faim.
Et bien sûr ils préparent leur évasion, considérant cela comme leur devoir de militants prêts à reprendre la lutte.
Impressionnante (vraiment impressionnante) est la force collective de ces hommes torturés, emprisonnés, qui passeront outre les peurs, les egos et les querelles de chapelle.
Une belle leçon d'histoire, de politique et de courage collectif.
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Des prisonniers politiques dans un pénitencier de Santiago du Chili pendant les dernières heures de la dictature, quand Pinochet consent enfin à laisser organiser des élections. Une seule idée anime ces hommes dont certains savent qu'ils ne seront jamais amnistiés, même si la transition démocratique a lieu : s'évader.

Les évadés de Santiago fait le récit incroyable de ces détenus qui ont creusé durant presque deux ans un tunnel de quatre-vingt mètres avec un matériel de fortune et qui ont dissimulé sous les toits près de cinquante tonnes de terre. le tunnel est équipé d'électricité et d'un système de ventilation. Seule la détermination sans faille de ces militants du FPMR (Frente Patriótico Manuel Rodríguez) les a amenés à vaincre les difficultés immenses que dressait contre eux l'univers carcéral.

Ils seront quarante-neuf à s'évader, cela on peut le révéler car le récit constitués de deux fils parallèles, l'avancée des travaux des prisonniers et le travail du juge pour remonter la piste des fugitifs, le mentionne d'emblée. Curieux de constater comme cette histoire dont on connaît l'issue tient pourtant en haleine au fil des pages, ce qui est sans doute dû à cette description d'un projet fou, écrite comme un roman policier.

Un ouvrage fort qui revient aussi sur une période historique moins connue que celle des années 1970, sur les derniers soubresauts des bourreaux et la lente mise en place de la transition démocratique chilienne.
Lien : http://www.liberlibri.fr/?p=..
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Le 30 janvier 1990, sur les radios et dans les journaux, est relatée la nouvelle d'une évasion de 49 prisonniers politiques de la prison de Santiago du Chili sous le régime de dictature de Pinochet.

Vingt ans après, les évadés se souviennent et livrent aux auteurs de ce récit leur aventure.

L'issue est connue d'emblée puisqu'elle est dévoilée dans les premières lignes de la quatrième de couverture et pourtant, l'écriture comme le rythme confèrent à ce récit une valeur toute particulière et le lecteur se prend au jeu d'accompagner les prisonniers dans la préparation du tunnel qui leur offrira la liberté, ou plutôt une certaine forme de liberté car ça sera sans compter sur l'enquête menée par le Juge Juan AMAYA.

C'est toute une page de l'histoire du Chili qui nous est relatée avec le régime de dictature, la lutte armée menée par le Front Patriotique Manuel Rodriguez, l'attentat manqué du Général Pinochet en 1986, l'emprisonnement et la formidable volonté de ces prisonniers politiques de toujours lutter et de sortir vivants de la prison centrale.

C'est avec beaucoup d'intérêt, et sans ennui aucun, que j'ai lu ce livre construit comme un polar avec ses complots et son enquête. Ce récit est annoncé dans la quatrième de couverture comme « un récit d'évasion digne des meilleurs romans d'aventure ou des plus grands films », je partage tout à fait cette approche.

Merci à Babelio de m'avoir offert la possibilité de découvrir ce récit.

Lien : http://lantredesmots.canalbl..
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Impressionnant de voir comment ces hommes ont réussi leur évasion
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La nouvelle Constitution qu'ils avaient fait adopter ne servait qu'à ça : elle pérennisait l'autoritarisme, les privilèges et l'impunité des militaires. Pinochet pouvait aussi compter sur la fidélité et sur l'estime de certains intellectuels et économistes qui avaient utilisé le Chili comme terrain d'application du modèle économique ultra-libéral. La répartition des tâches s'était faite naturellement. Les militaires réprimaient, torturaient, assassinaient. Les civils, les fameux "Chicago boys", géraient l'économie et les nouvelles règles sociales. L'économiste Milton Friedman représentait l'ami américain. Il avait servi d'éminence grise au général pendant de longues années, imposant non seulement de nouvelles règles économiques et sociales, mais aussi encourageant les nominations de ses anciens élèves de l'université de Chicago à la tête de l'économie chilienne.
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[...] « Nous allons marcher sur des oeufs pourris, monsieur le juge », ne put s'empêcher de mumurer le secrétaire d'Amaya , d'habitude plus réservé, après avoir lu le document officiel définissant leurs nouvelles responsabilités.
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« La torture est le moyen de combattre le plus inégal inventé par l'homme », disait Miguel. Mais on a beau s'être préparé au pire, le pire était pire. Nombre de discussions avaient eu lieu auparavant, puis en prison, sur ce thème. Les stakhanovistes du militantisme assuraient qu'il suffisait d'être préparé et courageux pour ne pas parler. Mais ce n'était pas vrai. Et tout le monde le savait. De bons bourreaux sont capables de briser n'importe qui. En quelques heures. Ce n'est pas la douleur qui démolit : on s'habitue à ses propre cris d'animal, on s'habitue au point de ne plus se souvenir de l'absence de douleur. C'est la peur qui vous anéantit. La peur d'avoir peur. Les bourreaux ont mille façons de vous l'instiller. Alors au final, chacun a son histoire, et ce que vous arrache ou ne vous arrache pas le bourreau dépend de tant de facteurs. Pas seulement du courage.
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[...] - J'ai un plan. Un tunnel. Nous sommes à trente mètres de la rue, nous pouvons avancer d'un mètre et demi par jou. Si nous sommes six personnes à travailler, en un an, au pire en deux, nous sommes sortis.
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Le boyau était si étroit qu'on ne pouvait même pas s'y mouvoir à quatre pattes. La seule solution était de ramper. Et il y a plus de claustrophobes qu'on imagine. Diego n'était pas le seul. Luis se rappelait que sa première descente dans le tunnel avait été un vrai calvaire. Il n'avait pu s'empêcher d'imaginer un éboulement. Et il fallait vraiment croire dur comme fer que la liberté était au bout du tunnel pour supporter cet enfermement, bouger les bras et les mains à l'aveugle, avec pour tout outil une grosse cuillère à soupe. On oubliait vite qu'on était un homme. On redevenait vraiment animal.
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