Je comprends parfaitement l'idée de Proudhon, et même je m'y associe. Il veut le bien de tous. Il le veut au nom de la vérité et du droit, et il n'a pas à regarder s'il écrase quelques victimes en marchant au but. Je consens à habiter sa cité ; je m'y ennuierai sans doute à mourir, mais je m'y ennuierai honnêtement et tranquillement, ce qui est une compensation. Ce que je ne saurais supporter, ce qui m'irrite, c'est qu'il force à vivre dans cette cité endormie des hommes [les artistes] qui refusent énergiquement la paix et l'effacement qu'il leur offre. Il est si simple de ne pas les recevoir, de les faire disparaître. Mais pour l'amour de Dieu, ne leur faites pas la leçon ; surtout ne vous amusez pas à les pétrir d'une autre fange que celle dont Dieu les a formés, pour le simple plaisir de les créer une seconde fois tels que vous les désirez ! [...] Moi, je pose en principe que l'oeuvre ne vit que par l'originalité. Il faut que je retrouve un homme dans chaque oeuvre, ou l'oeuvre me laisse froid. Je sacrifie carrément l'humanité à l'artiste. Ma définition d'une oeuvre d'art serait, si je la formulais : Une oeuvre d'art est un coin de la création vu à travers un tempérament. (p. 131-132)
Émile Zola
De même qu'on peut être un habile versificateur sans être poète, de même il peut se rencontrer dans un individu une grande aptitude de reproduction ou d'imitation, sans que cet individu puisse se dire artiste. là où manque l'âme, la sensibilité, il n'y a point d'art, il n'y a que du métier. Sur ce point, le public et les critiques sont exposés à se tromper, prenant, sur la foi de leur propre idéal, les illusions du dessin, du modelé, qui sont en eux, pour des signes de génie chez les autres. Dans une époque de charlatanisme comme la nôtre, cette espèce abonde : il n'est pas rare de la voir usurper les honneurs et la réputation dûs aux vrais artistes.
Pierre-Joseph Proudhon
Vous voulez rendre la peinture utile et l'employer au perfectionnement de l'espèce. Je veux bien que Courbet perfectionne, mais alors je me demande dans quel rapport et avec quelle efficacité il perfectionne. Franchement, il entasserait tableau sur tableau, vous empliriez le monde de ses toiles et des toiles de ses élèves, l'humanité serait tout aussi vicieuse dans dix ans qu'aujourd'hui.
Emile Zola
Charles FOURIER ou le bonheur du peuple
La vie et la pensée de
Charles FOURIER sont retracées à travers des lieux significatifs ainsi que de nombreux
documents d'Archives, gravures,
photos et
peintures.Ce sujet fait partie d'une série intitulée "Les utopistes du XIXe siècle". Deux autres volets sont consacrés à :
Pierre Joseph Proudhon et Gustave COURBET, également Francs Comtois.
Charles FOURIER est né à Besançon en...