AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de zohar


La critique doit « dire autre chose que l'oeuvre ne dit pas » (Tzvetan Todorov).
L'essentiel ici, est donc de mettre en relief la signature du livre pour mieux dégager des thèmes-forts et des idées structurales afin de percevoir l'oeuvre dans toute son étendue !

Tout d'abord, il serait une erreur de lire « A la recherche du temps perdu » en confondant écrivain et narrateur. Bien au contraire, le roman qui est bâti autour de la structure du double « je », évoque à la fois héros et narrateur. C'est lui qui ordonne l'oeuvre selon un mouvement dialectique : le désir de révélation est toujours déçu par l'expérience du réel, et cet échec impose l'oeuvre d'art comme seul moyen de salut !
Si l'on y trouve, ensuite, une satire de la société mondaine, l'analyse minutieuse de la passion et de la jalousie annonce les amours douloureuses du héros. En fait, la description des salons ne renvoie pas seulement au thème de la mondanité s'opposant à la création. Elle révèle aussi l'épaisseur du temps perdu et réponds, par ailleurs, à un but dogmatique qui vise à établir les lois psychologiques et morales.
Cette somme romanesque accorde, de surcroît,(comme nous l'avons dit plus haut) une grande importance au thème de la création : « A la recherche du temps perdu » souligne fortement l'idée selon laquelle le fonctionnement mondain se situe à l'opposé du fonctionnement artistique !
Le créateur n'est pas, comme chez Honoré de Balzac par exemple, un Dieu omniscient.
Le narrateur n'a de ses personnages qu'une image floue : ils ne se livrent à lui que de façon parcimonieuse et fragmentaire...
De même, il ne saurait rester en dehors de l'épaisseur du temps. le narrateur est, dans le roman, une indétermination temporelle que serve la durée de la phrase proustienne.
Enfin, le temps chez Proust est un autre élément d'une unité encore renforcée par les analogies et les métaphores qui convertissent en une même substance les réalités diverses.

Ce monument de la littérature XXe siècle apparaît davantage comme l'aboutissement du roman traditionnel que comme l'annonce d'un roman nouveau.
Commenter  J’apprécie          290



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}