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Critique de Chocolatiine


Le moment que je redoutais tant est enfin arrivé ; ce matin, plusieurs après avoir posé les yeux pour la première sur le côté de chez Swann, j'ai achevé de lire le septième tome de l'incroyable chef d'oeuvre de Marcel Proust. Terminus, tout le monde descend, le voyage est terminé, nous avons retrouvé le temps perdu.
Ainsi, le temps retrouvé est le tome qui clôture la série de la Recherche. Dans un Paris renversé par la première guerre mondiale, l'auteur y passe en revue tous les personnages que nous avons rencontrés tout au long de notre lecture. Certains, comme le charmant marquis de Saint-Loup, sont morts ; d'autres sont toujours les mêmes ; d'autres encore ont beaucoup changé, ou peut-être est-ce le monde qui a changé. Oriane, la belle duchesse de Guermantes, à cause de ce qu'elle s'est mise à fréquenter des artistes, est devenue une sorte de nouvelle marquise de Villeparisis, et les nouvelles générations ne savent plus qu'elle a longtemps été la femme la plus recherchée de la capitale ; madame Verdurin ("cette insupportable vieille mégère" comme je me suis souvent surprise à la surnommer) a réussi à épouser le prince de Guermantes ; ce qui semble être un AVC a réduit le terrible baron de Charlus à un état quasi-enfantin... En un mot, la guerre et le Temps ont balayé les grands salons parisiens.

Maintenant, à l'heure de vous donner mon avis sur ce tome et sur la Recherche plus globalement, je sens qu'aucun éloge ne suffirait. Je suis jeune encore et, après avoir lu une telle oeuvre, je crains fort de m'ennuyer dans mes lectures prochaines, même auprès des plus grands auteurs, comme mon père, qui a fait l'expérience avant moi, me l'a prédit.
Outre l'extrême beauté des phrases, par lesquelles on se laisse aisément bercer, jamais au cours de mes lectures, pourtant déjà nombreuses, je n'avais rencontré de personnages à la psychologie aussi bien développée. Nous sommes bien loin des caractères stéréotypés que l'on rencontre trop souvent dans les romans. Chacun ici a ses qualités, ses défauts et tous évoluent au fil des tomes.
Cette merveilleuse escapade dans les salons de la fin du XIXème siècle m'a souvent fait regretter de n'être pas née 150 ans plus tôt. Comme j'aurais aimé connaitre ce monde-là !
Cher monsieur Proust, je n'ai qu'un seul mot à vous dire : Merci !
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