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EAN : 9782330019488
245 pages
Actes Sud (14/06/2013)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Dans un livre à la fois recueil d'aphorismes, anthologie poétique et méditation théorique, Olivier Py nous offre ses «Mille et Une définition du théâtre». Métaphores, allégories ou anecdotes historiques nous font voyager à travers tous les théâtres, des Grecs à nos jours, souvent guidés par la figure d'Hamlet. Avec des accents lyriques et jubilatoires, il fait de cet art la forme de pensée la plus urgente de son temps, un art d'être au monde.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comme le titre l'indique, le metteur en scène, comédien et dramaturge Olivier Py propose mille et une définitions du théâtre, certaines longues, beaucoup d'autres courtes, certaines poétiques, et nombre d'entre elles qui donnent vraiment à penser. J'ai d'ailleurs mieux compris sa mise en scène de l'opéra Manon grâce à ce livre. Quelques analyses sur Hamlet, exemple récurrent, sont également intéressantes.

De tout cela, on peut retenir plusieurs idées principales, plusieurs fois développées, assez révélatrices de ce qu'est le théâtre contemporain. Ce sont d'ailleurs des tendances qui ne satisfont mal quand je vais au théâtre : tout d'abord, le théâtre est immanence, célébration du présent, du moment. En cela, c'est un remède à la peur de la mort.
Ce n'est pas un art (Py insiste beaucoup là-dessus), ni un discours, mais une expérience. Il ne faut donc pas chercher à comprendre une pièce, mais se laisser entraîner, envoûter, ensorceler, que sais-je encore. Ne rien comprendre à une pièce serait normal, voire plaisant !
À cela, Py ajoute une forte dimension catholique, à travers des métaphores filées omniprésentes : le jeu du comédien est pensé à travers l'Incarnation, ou même le sacrifice christique, spectateurs et acteurs entrent en communion, le sens se cherche et se trouve en Dieu, et l'homme est présenté sans cesse comme à la recherche du pardon, de la pureté originelle, etc. Soit.

Il y a donc bien des choses intéressantes dans ce livre, mais il est trop long ! Beaucoup d'idées sont répétées, voire ressassées. de même un nombre considérable de définition repose sur des oxymores de ce genre : « le théâtre est l'inséparable qui vient dans le séparé », ou « le théâtre est l'indicible qui vient dans le dire ». Ce procédé est si récurent qu'un précédent lecteur de mon exemplaire s'est exclamé, en marge de la définition 920 (« le théâtre est l'inconnaissable qui vient dans le connu. ») : « c'est fini, oui ? », et l'on ne peut que partager un peu de sa lassitude. On en vient à souhaiter parfois qu'au lieu de s'inspirer des Mille et une nuits, Olivier Py ait plutôt regardé du côté des 101 Dalmatiens et resserré son propos.
Au final, malgré ses qualités, le livre donne une impression de grandiloquence ; c'est, pour détourner une définition du théâtre proposée par Olivier Py lui-même, « une parole amoureuse d'elle-même, qui se découvre et s'admire ». Il y a dans le livre des tentatives d'humour mais il fait rarement mouche, notamment dans les dialogues fictifs, souvent oiseux.

Ce livre peut donc se comparer à un spectacle qui montre quelques scènes brillantes, mais bien trop long, car le metteur en scène aime trop sa propre oeuvre pour rien en retrancher.
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Il doit y avoir quelque chose de péremptoire dans les affirmations du théâtre poétique, l'arrogance de la beauté qui ne perd pas de temps à convaincre. La plus petite critique, la plus dérisoire des réserves annulent tout le processus de l’œuvre la plus colossale, qui ne cherche ni la perfection esthétique, ni la pureté éthique, mais simplement à être ce qu'elle est. Les compliments l'affligent aussi car ils privent l’œuvre de sa nécessité et la renversent dans la contingence des réussites formelles. C'est comme de discuter du cri d'un mourant avec la grammaire d'un critique d'opéra épris d'exactitude sonore. Le théâtre est un être qu'il faut aimer ou laisser, suivre ou nier, adorer ou éviter. Et comme les êtres, il ne fait l'unanimité que lorsqu'il ment.
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Le théâtre est épiphanie, il est une fête, une révélation, une joie, une présence, et une réponse…
Penser un théâtre qui ne serait que questions serait penser le théâtre comme philosophie, or le théâtre est plus qu'une philosophie en cela qu'il donne une réponse. Ce que l'on appelle le Sens et qui n'est ni une logique ni une éthique, c'est une pure présence. Mais cette réponse n'est pas celle des religions parce qu'elle refuse d'entrer dans un dogme, elle est évanescente, on n'est pas certains de l'avoir entendue, on ne saurait la restituer, la preuve matérielle de sa présence n'est plus, contrairement à un livre ou à une sculpture. La réponse s'est enfuie dans notre psyché, elle s'est réfugiée dans notre mémoire, dans un lieu obscur et profond de nos désirs, il n'en reste rien qu'un vague arrière-goût. Et pourtant la pierre du sacrifice est rouge encore de nos vœux et de nos inquiétudes.
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Le théâtre ne peut pas être circulaire – c'est sa différence avec le cirque – un miroir circulaire n'est pas envisageable, l'image serait trop déformée, la catharsis anamorphosée, il y a dans le théâtre un face-à-face, le réel fait face à la vérité. Le cirque c'est l'être difforme, le clown, déformé par le miroir déformant. Le cirque est sans métaphore, on y est toujours dévoré par les lions et ces lions ne sont pas des fauves textuels. Le danger, dans les arts du cercle, interdit l'expression théâtrale. L'homme risque trop sa vie pour avoir le temps d'en parler.
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11 : - Je ne suis rien !
- Que tu es belle quand tu dis "je ne suis rien"...
- C'est toi qui me trouve belle quand je dis que je ne suis rien.
- Tu es belle quand tu dis que c'est moi qui te trouve...
- C'est toi qui dis que...
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Le théâtre est une forêt obscure qui s'épaissit à mesure qu'on avance... On y perd son visage aux basses branches mortes, les quelques gouttes de sang qui nous servaient de carte pour retrouver notre chemin sont en fait notre propre sang et nous tournons en rond. Et puis soudain, il n'y a pas plus grande ivresse que d'être perdu, plus rayonnante gloire que d’être dévoré par les ténèbres.
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Videos de Olivier Py (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Py
La légende dit de Molière qu'il est mort sur scène, en pleine interprétation de son malade imaginaire... Mais qu'en est-il vraiment des dernières heures du dramaturge ? le directeur du Théâtre du Châtelet et metteur en scène Olivier Py nous présente sa version dans "Le Molière imaginaire", son premier long métrage à la forme très théâtrale. Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : ©Memento Distribution
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