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EAN : 9782702436585
277 pages
Le Masque (12/09/2012)
3.6/5   15 notes
Résumé :
Simona Tavianello a été mise à la retraite forcée pour sa présence dans une manifestation et son mari, désireux de la soustraire aux attraits d’un apiculteur, lui offre un séjour à Paris. Alors qu’ils dînent dans un restaurant de couscous chic du Marais, une main coupée apparaît au milieu du tajine ! L’événement est lié à la propagation à Barbès de Madame Courage, un mélange de drogues utilisé par les commandos de l’armée algérienne pendant la sale guerre des années... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Sans surprise, le troisième volet des enquêtes de Simona Tavianello, l'héroïne hédoniste callipyge de Serge Quadruppani, est, à sa manière, une sorte d'ouvrage de vulgarisation romancée à propos d'un sujet de société. Après la collusion entre les pouvoirs économiques et politiques dans Saturne, puis les ravages de multinationales de l'agroalimentaire sur la nature dans La disparition soudaine des ouvrières, l'auteur aborde, en envoyant Simona Tavianello à Paris, celle du djihadisme.

Toujours solidement documenté, Quadruppani arrive ainsi à travers une intrigue d'apparence légère à mettre en lumière les mécanismes de l'embrigadement des jeunes djihadistes au lendemain du printemps arabe mais aussi la duplicité quand ce n'est pas l'incompétence des services antiterroristes.
Ce fond on ne peut plus sérieux se trouve bien servi par une forme qui l'est moins, laissant place, grâce aux personnages de Simona et de son époux à quelques odes à l'épicurisme mais aussi par le biais de Francesco Maronne, qui a hérité de son père aperçu dans Saturne la capacité de résoudre les enquêtes en dormant, à une forme de travail de fabuliste. le tout enrobé de quelques considérations à l'humour caustique comme lorsque le client d'un restaurant, lançant ainsi véritablement l'intrigue, découvre dans son plat de tajine une main tranchée :

« En quelques secondes, tout le monde fut debout, tout le monde cria, car tout le monde fixait ce qui reposait dans la semoule : une main tranchée. de la coupure, où se voyaient les veines et les tendons émergeant des chairs, du sang avait coulé sur le grain beurré avant que la chaleur de celui-ci ne cuise les tissus. Quand elle provenait du dépeçage d'autres mammifères qu'eux, la présence de matière organique sur une garniture d'origine végétale déclenchait fréquemment chez les humains la salivation mais, là, il y eut presque aussitôt plusieurs vomissements. Une jolie femme se répandit la première aux dépens de sa robe printanière à 2000 euros, aussitôt imitée par un voisin à tête de notaire. »

Bref, l'on prend toujours plaisir à retrouver la plume alerte et l'ironie que Serge Quadruppani met au service de cette série de romans à l'apparence légère mais dotés d'un véritable fond ainsi que, bien entendu, son héroïne à l'image de ses livres, intransigeante et déterminée sans pour autant renoncer à la jouissance.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Dans « Madame Courage », la plantureuse commissaire anti-mafia Simona Tavianello, à qui on reproche d'avoir participé à une manifestation contre le projet de TGV dans le Piémont, démissionne et se retrouve en vacances à Paris avec son épicurien de mari.

Mais, quand Simona Tavianello se rend en vacances quelque part, ce n'est pas que pour raisons gastronomiques ; il s'y passe en général quelque chose lié de près ou de loin aux activités de la mafia.

Ici, à partir d'une main de femme apparue au beau milieu d'un plat de couscous, elle se retrouve au coeur d'une intrigue mêlant la mafia italienne, AQMI et les services secrets algériens et français, et les grands argentiers de la planète.

« La commissaire rajusta la bandoulière de son sac, croisa les bras, bien campée sur ses jambes.
- Tu te demandes qui je suis ? La mafia, t'as déjà entendu parler ?
- Euh, oui, fit le garçon. Alors, vous …
- Ben oui, je suis une tueuse de la mafia. Faut vous mettre ça dans la tête, les petits cons de machos méditerranéens. Il y a des femmes dans toutes les professions, maintenant.
Cela dit, elle s'en fut. »

L'intrigue est nerveuse, crédible, le rythme et les flashbacks sont ceux d'un excellent film noir, les personnages sont brossés avec maestria en quelques pages, et il y a aussi toujours l'évocation de ces petits plats qui donnent l'eau à la bouche et l'envie de visiter Palerme.
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Un Quadruppani comme on les aime : bien saignant, plein d'humour et de dérision, et bien entendu criant d'actualité. Ici se mêlent, dans le quartier de la Goutte-d'Or à Paris (célèbre pour sa population très mélangée) djihadistes, services secrets italiens, algériens et français, policiers anti-mafia en service commandé. le tout sous les yeux de notre commissaire de choc, la plantureuse Simona, venue en touriste à Paris flanquée de son fidèle Marco, qui croit bien naïvement que sa femme est en train de profiter d'une retraite bien méritée. Tout part d'un pataquès dans un célèbre restaurant de tajines, où une main coupée dans la semoule est présentée à un client à qui elle n'est pas destinée. La semoule, on y pédale et jusqu'au bout, pour le plus grand plaisir du lecteur. Les pistes s'entrecroisent, les personnages ne sont jamais ce qu'ils affirment ni même ce qu'ils croient être, et tout le monde en prend pour son grade. Dans ce monde fou fou fou, pourtant bien actuel, seule notre héroïne garde la tête froide. Madame Courage, ça pourrait être elle, mais même le titre est menteur…
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Défi ABC 2018-2019

Un polar fort bien ficelé, sur fond de corruption, terrorisme et trafics divers. Une commissaire italienne bien sympathique, ni jeune, ni sportive, ni blonde, ni carriériste, un policier mal coiffé et hypersomniaque, une jeune femme en danger (ben oui, tout de même)... bref, ça se laisse lire, juste assez d'humour pour fae laisse lire, juste assez d'humour pour faire passer la viire passer la violence, juste assez d'horreur pour faire vraisemblable: une bonne surprise, pour un roman pioché au hasard en la recherche d'un Q pour ce statné défi ABC!
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Un Polar international entre France, Italie, Algérie, Qatar, … La rédaction avec des sauts dans le temps est parfois un peu difficile à suivre. On parle mafia, de corruption internationale d'al qadida au Magreb et de la guerre entre les différents corps de police du gouvernement français: flics de quartiers, la crim', DCRI, DGSE. J'adore les notes d'humour de l'auteur qui arrivent dans des moments inopinés. Cela donne un peu de légèreté à des sujets graves,
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critiques presse (1)
Bibliobs
12 décembre 2012
Un roman où, comme c’est l’usage, tout est «inventé», mais où tout est «plus vrai que vrai».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
– Oui ? articula Simona Tavianello dans le combiné tandis que son Napolitain dépité s’asseyait au bord du lit, lui tournant le dos. Ah, bonjour, monsieur le procureur, dit-elle en reconnaissant la voix. Un tout petit instant, je vous prie.
Elle posa la paume sur le récepteur et, à mi-voix, dit : « Bianchi ». De l’autre main, elle montrait le socle du téléphone sur la table de nuit. Marco appuya sur le bouton connectant le haut-parleur, et elle s’assit sur les genoux de son homme, ce qui ne manqua pas d’entraîner le frottement d’une joue mâle par un sein fort doux.
– Oui, je vous écoute, monsieur le procureur, articula-t-elle ensuite.
– Commissaire, attaqua d’une voix solennelle le juge Bianchi, grand amateur de cigares puants et procureur de district de la direction antimafia, ce que je dois avant tout à notre longue collaboration et à vos immenses mérites professionnels, ce que nous vous devons… hum… allô ?
– Oui, oui, je suis là, dit Simona qui venait d’émettre un son étrange, mi grognement de réprobation, mi gloussement de plaisir parce que Marco, n’y tenant plus, avait pris un sein de sa femme dans la coupe d’une main. Je vous écoute, insista-t-elle en lui donnant une tape sur les doigts et Bianchi reprit :
– Je disais… bon, oui… Soyons direct : je viens de discuter longuement de votre cas avec le dottore Prontino, et malheureusement, nous sommes parvenus à la même conclusion… – Vous me retirez l’enquête, dit Simona en tapant sur l’autre main de Marco, qui tentait une approche vers la deuxième sphère.
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En quelques secondes, tout le monde fut debout, tout le monde cria, car tout le monde fixait ce qui reposait dans la semoule : une main tranchée. De la coupure, où se voyaient les veines et les tendons émergeant des chairs, du sang avait coulé sur le grain beurré avant que la chaleur de celui-ci ne cuise les tissus. Quand elle provenait du dépeçage d’autres mammifères qu’eux, la présence de matière organique sur une garniture d’origine végétale déclenchait fréquemment chez les humains la salivation mais, là, il y eut presque aussitôt plusieurs vomissements. Une jolie femme se répandit la première aux dépens de sa robe printanière à 2000 euros, aussitôt imitée par un voisin à tête de notaire.
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– Ça va te faire drôle que je te dise ça, avait attaqué Marco au moment où la serveuse repartait vers la table voisine avec le plat de semoule, mais je trouve que tu n’as peut-être pas choisi le meilleur moment pour démissionner… Ne me regarde pas comme ça, tu sais bien que je suis content que tu aies arrêté de travailler, et la haute police étant désormais ce que nous savons, ça fait un moment que je te pousse à prendre une retraite anticipée… mais ce qui se maintenant est très grave. Avec le gouvernement technique, les Siciliens sont en train de reprendre le pouvoir.
Et, pour donner plus de force à son propos, il s’apprêta à égrener des noms qu’elle connaissait, ceux de Siciliens récemment nommés à des postes clés du pouvoir judiciaire et policier italien, nominations qui, selon lui, prouvaient le retour massif dans l’appareil d’État d’une mafia disparue des écrans mais qui avait, confrontée à la répression, choisi la discrétion en se repliant sur le territoire d’un côté et en s’installant dans les circuits financiers internationaux de l’autre, cette mafia qui a donné son nom à toutes les autres, notre chose sicilienne. Mais sa démonstration fut empêchée par un cri d’horreur de la serveuse auquel succéda son évanouissement.
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Ce qui se passa ensuite dans la chambre fut assez tumultueux, serein, bouleversant, brutal, suave, pour qu’à l’instant où il payait le taxi, en revenant du restaurant du Marais quitté en toute hâte, Francesco soit distrait par ses souvenirs au point de dire « merci madame » au quinquagénaire vietnamien qui se trouvait derrière le volant. Mais comme ce dernier suivait sur RTL une émission de rigolade, on resta sur le terrain rassurant de l’autisme généralisé et chacun s’en fut vers son destin, le taxi démarrant en souplesse pour aller prendre quelques mètres plus loin un monsieur bien mis qui agitait les bras sous la pluie obstinée, tandis que Francesco passait une main en forme de peigne dans ses cheveux humides de sorte que, pour la première fois depuis le début de cette histoire, il eut l’air coiffé avant d’entrer dans le consulat italien, où il serra la main du garde de permanence qu’il avait prévenu par téléphone.
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Francesco Maronne haussa les épaules. On n'était pas loin de 11 heures, l'heure de sa sieste préférée, celle qui n'est ni tirée vers les souterrains du cauchemar par la pesanteur du déjeuner, ni secouée de brusques sursauts de culpabilité comme celle de 17 heures, ni menacée d'être aspirée par la nuit qui vient, comme celle de 20 heures.
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Vidéo de Serge Quadruppani
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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