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EAN : 9782259212182
308 pages
Plon (10/06/2010)
3.06/5   17 notes
Résumé :

Zou vient de voler une chaîne d'or au cou d'un Blanc tombé sur le port. Une aubaine, alors qu'il n'a pas le premier des cinq cents dollars réclamés par le Belge, un trafiquant humain, pour les passer en bateau, Dalia et lui. Ils sont adolescents, miséreux, désœuvrés. Ils rêvent d'Europe, un rêve dangereux et secret.

Ils vivent en communauté sur une plage du Jubaland, au sud de la Somalie. Les uns regardent les grands navires avec l'espoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est au Jubaland, région de Somalie, dévastée en 2004 par un tsunami, que Yann Queffelec situe son dernier roman. Sur une plage , se sont regroupés des orphelins « toute une fratrie d'errants, unis par le deuil de la mer , qui pour survivre s'organisent en bandes, se nourrissant des restes laissés par les ONG et se construisant des abris de fortune »

Essayant d'apporter un peu d'humanité dans cet univers de misère et de violence induite par les affrontements entre bandes rivales, le Père Yves, un Breton, à la fois prêtre, instituteur, infirmier, « un nomade au service de l'autre, avec la foi comme alibi » qui diffuse dans ses prêches sa colère contre la colonisation et le pillage de l'Afrique. Il est aidé dans sa « clinique » par Dalia : une jeune adolescente, enceinte d'on ne sait qui , aimée par deux frères, chefs de bandes rivales : Raf et Zou. Raf, âgé de 18 ans, rêve de prendre d'assaut les navires étrangers qui pillent les ressources de pêche, de dévaliser leurs occupants et de s'emparer d'armes, d'argent et d'alcool ; alors que Zou, son frère de 14 ans rêve de s'enfuir en France avec Dalia pour y mener avec elle une vie d'opulence, dans un Paris idéalisé par la lecture de magazines laissés par les ONG et qui nourrissent leur imaginaire. Mais, pour quitter le Jubaland, il faut d'abord passer au Yemen et posséder une somme importance exigée par le passeur . Comment se procurer l'argent ? C'est là le sujet de l'intrigue …….

Un docu-fiction fortement contrasté dans lequel Yann Queffelec a voulu, comme il le dit dans son avant-propos, « sans compassion ni mauvaise conscience, retracer un drame actuel de la misère en Somalie », dont l'atmosphère de noirceur est atténuée par les passages oniriques, les échappées dans le rêve et l'espérance de jours meilleurs .

Un roman qui a du souffle, à l'écriture généreuse, mais qui demande au lecteur une certaine contribution en lui laissant le soin de construire lui-même son dénouement et de déterminer qui est exactement le narrateur
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Ce roman qui se veut réaliste , retrace un drame actuel, celui de la misère en Somalie.
Au Sud de la Somalie, le Jubaland est une terre perdue , abandonnée, touchée par le raz de marée de décembre 2004.
Les enfants du village d'Eylat, sont orphelins depuis la vague. Désoeuvrés, sans avenir, ils sont prêt à tout pour survivre.
La guerre civile n'en finit pas, les écoles publiques sont fermées.
Parmi ces adolescents, il y a deux frères: Raf qui mène sa bande avec violence, et Zou le rêveur amoureux et naïf. Les revues des blancs entretiennent ses rêves de migration.
Raf rêve de déposséder les bateaux qu'il voit passer au loin. Quant à Zou il cherche un passeur afin de fuir en Europe avec la fille qu'il aime.
Mais bien souvent les passeurs prennent l'argent de ces jeunes rêveurs et les noient au large.
Le père Yves est un nomade au service des autres. Il les aide tant qu'il peut, en les soignant, en les instruisant.
Ces jeunes qui se réunissent sur la plage voient passer au loin les cargos étrangers qui pillent l'Afrique.
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Un pays de misère, des enfants prêts à tout pour rejoindre la France. Un livre poignant avec des enfants pris dans des drames qui les dépassent (Zou a vu disparaître son grand père dans le tsunami, la mafia n'est pas loin, les viols sont banals...) .Le père Yves tente d'apporter un peu de réconfort avec son dispensaire, les ONG sont impuissantes et semblent bien loin des réalités.
L'écriture de Y.Queffélec m'a semblé froide, évitant l'apitoiement et reflétant la brutalité du Jubaland.
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Une série de 'Lascars' vit sur une plage du Jubaland en Somalie. Chacun rêve de quitter cette vie sans espoir... Zou rêve de passer au Yemen pour rejoindre Paris et Ralf de pirater un bateau passant au large.

Tous les ingrédients sont là: quelques enfants somaliens sans futur, un bon père samaritain, un ONG, une organisation internationale et puis les méchants, ceux qui profite de la situation. Les mots sont beaux et juste, mais il manque quelque chose...
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J'ai fait un voyage extraordinaire. Un voyage au pays de la survivance. Une plongée au coeur de la misère la plus noire. Là où les hommes, la terre, la mer ne sont qu'un point sur une carte. le dépotoir des sociétés modernes déversant leurs ordures bien loin de chez elles. Un lieu sans loi, sans voix ! Une plage, battue par les dégazages sauvages des cargos, par les immondices larguées des navires suivant le rail, tenue par la milice, habitée par les « lascars », nourris de rêves et des restes périmés des blancs foulant de leurs pieds d'enfants Les sables du Jubaland...
Lien : http://fannyl.jimdo.com/2014..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La communauté internationale est une blague, mes amis, un faux nez, un monstrueux faux nez. C'est l'Amérique, et l'Amérique c'est peut-être New York mais c'est aussi Guantanamo, une école de torture hors la loi. C'est l'obésité pour tous, les gosses qui reniflent la colle, l'inflation à deux décimale et la miche de gruau à trois dollars, c'est chômage et pénurie de carburant, petits épargnants ruinés, terroristes à croissant vert dans les rangs des unités d'élite, système bancaire en capilotade, c'est God bless you à gogo, je n'oublie pas les étudiants à canon scié défouraillant sur les campus, c'est ça la communauté internationale, une vitrine, et dans la vitrine Oncle Sam se déguise en statue de la Liberté pour tous, et la liberté c'est le good american way se faufilant avec l'agilité du sable à Prague, à Paris, à Budapest, à Lomé, à Mourmansk, à Yaoundé, à Londres, à Nouakchott, partout... Il n'y a plus d'Europe depuis Hiroshima, une victoire à la Pyrrhus qui fait baver les avaleurs de McDo.
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On ne console pas l'amour d'avoir perdu l'amour, on ne console pas un frère d'avoir perdu son frère. Un frère est bien plus grand qu'un ami, c'est lui votre meilleur ami sur la terre, le seul être au monde aussi proche de vos souvenirs que vous-même, et qui vous les rappelle d'un mot, d'un clin d'oeil si vous les oubliez. Le frère perdu devient le plus vaste et le plus malheureux des souvenirs.
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Zou marchait sans voir l'ombre d'une mouette en vol. Il errait depuis un temps fou dans cette vague de chaleur houleuse, et devant ses pas l'horizon scindait la lumière entre l'azur et rien, en tout cas rien qu'il sût nommer. Tout (sic) à tour il était fier, honteux, consterné. il avait perdu bien des choses au cours de sa vie, et encore pas tant que ça. Mais qui pouvait se flatter à dix ans d'avoir perdu la mer?
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Le soleil penchait vers l'Afrique, et pour l'aider à pencher, ou l'en dissuader, leurs pattes grêles au frais dans l'océan, deux hérons chantaient par intervalle, un duo parfait, comme à l'invitation d'un maître chanteur.
Zou pouvait les imiter à s'y méprendre. Il avait sans doute été héron dans quelques paradis antérieur à la bêtise humaine. D'autres loisirs l'occupaient au déclin du jour. À peine s'il entendait vocaliser les hérons, s'il voyait la mer.

Page 55
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"Le courage, c'est aussi d'oublier la douleur." (en parlant des souvenirs que l'on efface de sa mémoire).
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Vidéo de Yann Queffélec
En partenariat avec l'Opéra National de Bordeaux, Yann Queffélec vous présente son ouvrage "La mer et au-delà : Florence Arthaud" aux éditions Calmann Levy. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2409827/yann-queffelec-la-mer-et-au-dela-florence-arthaud-recit
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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