Ce recueil contient des poésies d'inspirations étonnamment différentes et que, a priori, je n'aurais pas attendues de cet auteur. "Chêne et chien" est une sorte d'autobiographie en vers, illustrant le pénible chemin suivi par le jeune
Raymond Queneau, jusque et y compris sa psychanalyse. Malgré une volonté de ne pas sombrer dans le pathos, j'ai compris par quelles souffrances il est passé. Donc le ton est très loin d'être facétieux, le poète est plutôt dans la pesanteur et l'autodérision. C'est sincère, original et pas mal du tout.
La "Petite Cosmogonie portative", qui suit, est un poème presqu'épique décrivant le monde sous son aspect purement physique; il emprunte beaucoup à la Science – et non aux sentiments. J'ai trouvé que c'était beaucoup trop long. La dernière partie est un étonnant "Chant du styrène", dont le réalisateur
Alain Resnais a tiré un court-métrage en 1958. Sachant que le styrène est un matériau de chimie organique, on comprendra qu'on reste dans la même veine.
Quoi qu'il en soit, j'ai ainsi découvert un
Raymond Queneau qui semble n'avoir rien à voir avec "Zazie sans le métro" !