AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070384150
383 pages
Gallimard (10/10/1991)
3.82/5   45 notes
Résumé :
Un homme a froid parce qu'il a oublié un ancien prénom.
Il collectionne sur la terre entière tout ce qu'une main d'enfant peut étreindre. A Rome, à Tokyo, à Paris, à Londres, Édouard Furfooz vend des vieux jouets, des poupées, des miniatures, des dessus de tabatière : il vend les dons des Saturnales. Arrive le solstice d'hiver, où tout ce qui est petit est aimé, où les jours sont les plus courts. Alors que l'année, le feu, le soleil se préparent à revenir, c'... >Voir plus
Que lire après Les escaliers de ChambordVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Edouard Furfooz est le héros de ce drôle de roman, un personnage étrange: il a toujours froid, a du mal à s'attacher véritablement à une femme, a l'impression d'être sans cesse suivi. Il a des comportements d'enfant et voue un amour aussi intense qu'absurde à une mère dont il reconnait qu'elle ne doit même pas savoir son prénom. Et il collectionne les jouets miniatures anciens, petites voitures, automates sans musique (qu'il déteste!!), poupées: tout est bon à acheter!
Il se souvient peu de son enfance et encore moins des années passées à Paris, où il a été élevé par une de ses tantes. Et c'est quand il reprend contact avec celle -ci qu'un fantôme vint le hanter: une petite fille, dont le nom lui échappe, dont il sent encore la main poisseuse de miel et voit en souvenir les cheveux nattés. Et on le suit à la redécouverte de ce pan de son passé....
Ce roman m'a d'abord paru difficile à lire : un style sec, avec de nombreuses ellipses, des sous-entendus, puis petit à petit je me suis vu avaler des pages sans m'en rendre compte. Il m'en reste une impression confuse mais pas désagréable: le style sied bien à ce personnage perdu : il rend bien la confusion de sa vie. Et quelques personnages qui l'entourent sont intéressants: la fantasque tante, la triste Laurence ou la pleine de vie Roza.
Un bon moment, mais sans plus.
Commenter  J’apprécie          113
Les escaliers de Chambord ( les vrais) sont une merveille, à l'image de la double hélice d'ADN, ils se composent de deux escaliers en vis qui ne se croisent pas. Ainsi, une personne qui monte ne croisera jamais une personne qui descend. Hé bien c'est ce que j'ai ressenti à la lecture de roman, les personnes semblent ne jamais se croiser pourtant elles vivent ensemble, elles se côtoient intimement mais elles sont seules !

Edouard Furfooz, le personnage principal, a fait de sa passion pour les petits objets et jouets anciens son métier. Evoluant dans un milieu de spécialistes, il vit entre deux avions qui le conduisent d'Italie au Japon en passant par New York, Londres, Paris. Compagnon de Francesca, il la quitte dès le début du récit car il tombe raide dingue de Laurence. Une jeune femme élégante et raffinée dont il tombe amoureux juste en la croisant. Laurence est mariée mais cela ne constituera pas un frein. Si l'histoire démarre plutôt bien entre eux, l'homme est volage et ne se privera pas de devenir l'amant de sa meilleure amie Roza.
Parallèlement, Edouard se retrouve en conflit ouvert avec un négociant d'art et ancien ami Mattéo Frire, une guerre fratricide qui se terminera mal pour Mattéo. le récit navigue entre cette sale guerre des acheteurs d'art ; les incertitudes amoureuses d'Edouard et la Hannetière une maison située dans le parc de Chambord qu'Edouard a acheté et retapé pour sa tante Ottilia.

Dans cette vie bien remplie se cache un très embrumé souvenir qu'Edouard n'arrive pas à clarifier et qui constitue une quasi-quête. Ce souvenir enfoui surgira à la fin du récit et libèrera Edouard de ses relations ambiguës aux femmes.
L'écriture est virtuose, poétique, surprenante rien à dire mais je n'ai pas accroché à cet univers de collectionneur de jouets anciens. Tout est un peu froid, les plus grandes dépressions restent inaccessibles, l'amour est flottant, les haines se déclarent avec le langage des fleurs. le milieu social dans lequel se déroule le récit est très aisé. Laurence vit entouré de domestiques, joue du piano plusieurs heures par jour, les maisons s'achètent et se vendent en un claquement de doigts. Quant à Edouard son unique centre d'intérêt concerne les objets et l'identification de son souvenir enfoui. Son indifférence à la souffrance de son plus proche collaborateur Pierre me l'ont rendu antipathique. En revanche, j'ai bien aimé ce Pierre un géant chauve, cheville ouvrière de l'entreprise d'Edouard, dont la vie se résume à son travail et à une forêt de bonsaï parfois centenaires qu'il entretient avec vénération dans son appartement.
Une lecture que j'ai inégalement appréciée. Certaines pages m'ont passionnées, d'autres carrément ennuyées.
Commenter  J’apprécie          50
Entre l'envie de satisfaire les gouts d'une vielle tante (considéré comme une mère) qui veut avoir un appartement à chambord et cette envie de ne laisser passer aucune femme délicieuse, Edouard Furfooz notre héros se retrouve comme transporté dans un univers d'une petite fille dont il suit les traces en collectionnant ses objets sans qu'il s'en rendre compte, car, il est, lui-même, collectionneur de vieux jouets, de vieilles poupées, mais parfois certains d'entre eux portent la marque d'une histoire...
Les escaliers de Chambord est un roman dont on peut prendre plaisir une fois qu'on ait saisit son rythme, bien sûr il dépend de son héros…et qui n'est presque pas accessible…
Commenter  J’apprécie          100
classique de Quignard. un roman, une trame et pour la compréhension profonde, se référer aux petits fascicules comme le sexe et l'effroi ou il dévide sa philosophie et sa manière d'appréhender. l'indicible.
Envoutant!
Commenter  J’apprécie          120

Review Il y a peu de personnages attachants dans ce livre. L'univers aisé qui le peuple, dans lequel on achète et vend des propriétés sur un coup de tête, est aussi impitoyable et capricieux que celui de l'enfance, doublé d'une préciosité et d'une prétention d'ordre adulte. Et pourtant, j'en ai savouré la lecture jusqu'au bout. Il y a peu de plumes comme celle de Pascal Quignard, dont la prouesse se déploie tout au long du roman comme une longue promesse vers un secret qui ne nous délivre pas.

Édouard, le personnage principal, est en quête de quelque chose d'insaisissable, enfoui dans des souvenirs d'enfance. On le suit dans les méandres d'une profusion de jouets de collection, de mobilier, d'intérieurs, de villes et de bois méticuleusement nommés et décrits. Au centre de ce labyrinthe trône le symbole élégant des escaliers de Chambord, qui se côtoient sans jamais ne se rencontrer et illustrent si bien les relations entre les personnages. Il n'y a de fusion que dans les souvenirs ensevelis, et brièvement dans une liaison amoureuse qui ne cesse de se défaire. Même les amitiés se ternissent dans la concurrence fratricide et jusque dans la froide réticence de témoigner son affection à un mourant. Car Édouard, qui se considérait au départ comme un reptile recherchant continuellement la chaleur, se déprend peu à peu de l'amour, et s'écarte de la fusion entre les âmes et les corps. Vers la fin, on ne sent ni le froid ni la chaleur. Guéri de sa quête, Edouard tiédit irrémédiablement. D'où l'originalité de cette oeuvre qui se lit comme une histoire d'amour à l'envers, progressant de la quête fiévreuse de la fusion à la découverte sereine d'une autonomie affective qui laisse le lecteur sur sa faim.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Une pluie fine, interminable tombait. Une espèce de dentelle poudreuse et blanche, avec toute la minutie froide, obsessionnelle, calviniste, luxueuse de Flandre et de Brabant. C’était la « drache ». Enfant, il appelait ainsi cette sorte de filtre de lumière qui poudroyait sur la ville, cette sorte de chagrin.
Commenter  J’apprécie          20
Il ne savait pas ce qu’il cherchait et c’est pourquoi il le cherchait. Et il savait qu’il cherchait. Il était toujours celui qui cherchait éperdument quelque chose dans les taillis, dans les greniers, dans les salles de vente ou d’adjudication. Édouard n’était pas croyant, ni savant. Il conservait cependant une forme de dévotion terrifiée à l’égard de ces zones étranges, frontalières ou souillées où qu’elles fussent - dans les jardins, dans les villes, dans l’âme.
Commenter  J’apprécie          00
Au silence elle ajouta quelque chose qui s’opposait encore plus au langage que le silence n’y contrevenait et qui avait nom la musique.
Commenter  J’apprécie          10
Comme la tête des fleurs cherche et tète la moindre éclaboussure de soleil.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Pascal Quignard (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascal Quignard
L'auteur Pascal Quignard a bâti une oeuvre érudite et sensible. Avec "Compléments à la théorie sexuelle et sur l'amour", il poursuit sa réflexion sur la sexualité et la relation amoureuse et nous parle d'art, de masochisme, ou encore de sirènes... Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : Les Amants / René Magritte
#amour #litterature #language ______________ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Les Midis de Culture par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrrNrtLHABD8SVUCtlaznTaG&si=FstLwPCTj-EzNwcv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (139) Voir plus



Quiz Voir plus

Tous les matins du monde

En qu'elle année Pascal Quignard a-t-il écrit Tous les matins du monde?

1816
1917
1991
1899

10 questions
283 lecteurs ont répondu
Thème : Tous les matins du monde de Pascal QuignardCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..