AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gouelan


Les jardins sont effroyables, les grenades sont touchantes, comme le dit Guillaume Apollinaire dans « Les grenadines repentantes ». La grenade « fruit » et la grenade « arme », les jardins douceurs devenus effroyables jardins, quand ils se transforment en fosses et en tranchées. Douceur et douleur cohabitent car « La vie est une grenade ».

Le récit de l’enfance du narrateur, qui ressemble à une fable, est inséré dans une histoire plus grande ; l’évocation du procès de M. Papon. La petite histoire s’insère dans la grande. Une histoire de héros ordinaires et modestes qui ont lutté contre la barbarie.

Une fable avec ce soldat allemand ; Wicki, n’ayant trouvé comme arme, contre la haine et la violence de ses supérieurs, que la dérision. Avec son personnage de clown il proteste et clame sa différence. Il se déclare homme car il fait rire, et le rire est le propre de l’homme. De merveilleuses grimaces plutôt que des grenades.
« Qui fait le clown fait l’homme», rester humain face aux bêtes sauvages, aux barbares, les déstabiliser, les humilier, les singer.

Une fable, car la délivrance des otages est miraculeuse. Elle ajoute deux héros ordinaires à l’histoire ; Nicole et l’électricien de la gare de Douai.

André, Gaston, Emile et Henri, dans la fosse, en-dessous de ce soldat clown, sont d’abord révoltés par son comportement moqueur et déplacé. Puis ils comprennent. Ils comprennent qu’eux aussi sont des hommes, qu’ils ne sont pas des bêtes en train de croupir au fond d’un trou, à la merci des exterminateurs.


La morale de cette fable est qu’il ne faut pas oublier et refuser le manichéisme.

Le narrateur a bien compris cette leçon d’humanité et ce devoir de mémoire. Il a évolué au fil du récit. Le long discours de Gaston le transforme. Il comprend que derrière le personnage de clown de son père, se cache un héros. Un héros qui rend hommage au soldat allemand Wicki. Il reconnait la grandeur des personnages de sa famille. Ce sont des héros, dont la petite histoire s’inclut dans la grande Histoire.

À son tour il fera le clown, pour témoigner en leur nom, pour leur rendre hommage.

« De mon mieux. Je ferai le clown de mon mieux. Et peut-être ainsi je parviendrai à faire l’homme, au nom de tous. Sans blâââgue ! »
Commenter  J’apprécie          770



Ont apprécié cette critique (64)voir plus




{* *}