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EAN : 9782081333369
218 pages
Flammarion (15/01/2014)
3.2/5   150 notes
Résumé :
Un beau matin de septembre, les habitants de Châtillon-en-Bierre se retrouvent confrontés à un curieux phénomène : il leur devient soudain impossible de quitter leur village. Les routes n'aboutissent plus nulle part, tout comme les coups de téléphone et les e-mails.

Après la sidération du début, il faut très vite affronter des questions pratiques (comment manger, se soigner, etc.), puis des questions métaphysiques. Les Châtillonnais sont-ils désormai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
3,2

sur 150 notes

Pourquoi ? Qui ? Comment ? Combien de temps ? Que faire ?
Toutes ces questions tournent en boucle dans l'esprit des habitants de Chatillon en Bierre depuis le 15 novembre 2012 où ils se sont retrouvés isolés dans leur village coupé du monde.
Les voitures calent sur la route, les communications avec l'extérieur (téléphone, mail, satellite) sont coupées et lorsque les gens tentent de sortir à pied du village, un phénomène inexpliqué les fait errer indéfiniment sur la même route qui ne mène nulle part, ne leur laissant comme possibilité que de revenir sur leurs pas pour rejoindre Châtillon.
Passé l'étonnement amusé des premiers jours, l'inquiétude commence à envahir les habitants. le maire prenant la situation en main se heurte à bien des obstacles face à ses administrés.
Dans ce roman grave et drôle à la fois, l'auteur pose le problème du « vivre ensemble », de la solidarité, de notre relation aux médias.
Une lecture agréable même si la fin m'a semblé un peu incertaine.





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Un petit village rural se retrouve coupé du reste du monde : plus d'arrivées, plus de départs, plus de communications. On est entre soi et passé les quelques jours de sidération, lorsque l'espoir d'un retour à la normale s'éloigne, la population n'a pas le choix : il faut s'adapter, s'organiser. le recyclage n'est plus une philosophie : c'est un incontournable et les savoir-faire désuets (couture, menuiserie…) sont réhabilités. Bien entendu la solidarité initiale est mise à mal par des trublions asociaux. Mais grosso modo, Châtillon finit par tourner à peu près rond, jusqu'à ce que la lassitude tue les bonnes volontés…

L'isolement d'une petite communauté humaine, pour des motifs divers et variés est un thème récurrent et pas uniquement dans l'univers de la science Fiction. Ici on n'a pas l'impression que l'auteur soit allé au bout de son raisonnement. C'est court (218 pages), et cela aurait mérité plus de développement. Robert Merle avait exploité le sujet avec brio dans L'ile et dans Malevil,, analysant avec précision les mécanismes individuels et collectifs de la promiscuité. de même, à part quelques personnages, l'écrivain, le maire, le dissident, l'ensemble de la population reste indifférencié, et pour aucun on ne perçoit une évolution de leur personnalité face à la durée des événements.

Globalement la lecture est plaisante, mais on reste quand même un peu sur sa faim.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Un beau matin d'automne, ils sont coupés du monde!
Plus personne ne sort, plus personne ne rentre...

Pour le canton rural de Chatillon-en-Bierre, la réalité ressemble à de la science fiction.
Les habitants se retrouvent coincés dans un huis clos campagnard, démunis de tout progrès technologique devenu indispensable, confrontés à des questions insolubles de ravitaillement, de carburant, de chauffage, et plus largement de salaires, de sécurité, de santé et de loisirs (plus de télévision, plus d'Internet).

Et pas question de dire: "Mais que fait l'Etat?"
En dehors d'un maire dépassé et de gendarmes inutiles, ils sont tous seuls, en autarcie pour gérer leur micro société, hors du monde civilisé qui n'existe peut-être plus. Il y a de quoi perdre les pédales!

En corollaire, l'indispensable survie fait resurgir des talents pratiques oubliés (Tiens! nos anciens servent à quelque chose!), les agriculteurs sont les rois du pétrole vert (Tiens! ils sont moins bouseux, d'un coup!) les jardins d'agrément deviennent potagers, les marcheurs ou deux roues redécouvrent leur campagne (Tiens! il y a une forêt près de chez nous!), les métiers manuels ont la cote ( à quoi ça sert un intellectuel?), et le curé fait salle comble à l'église (ca peut toujours servir de se mettre bien avec le Seigneur...)

Fatalement resurgissent des questions pratiques ou philosophiques de propriété, d'entraide, de justice, de partage des richesses sous concept de collectivisation, de hiérarchie politique, fût-elle dictatoriale. Encore plus largement se pose la survie de l'espèce dans un espace réduit.

Un conte social décalé, amusant dans sa forme, accrocheur pour une réflexion sur notre société "tout" technologique, hyper communicante, tendant vers la mondialisation.
Un livre qui m'a laissée un peu sur ma faim par une approche impersonnelle des destins individuels et une dernière partie qui s'essouffle un peu.

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Grosse déception : après avoir lu récemment de Bernard QuirinyUne collection très particulière”, et qui m'avait ébloui, pour son surréalisme, sa poésie, son imagination, je m'attendais encore à une belle surprise avec un récit de science-fiction de cet auteur.
Un canton de la France profonde se retrouve isolé dans une bulle impalpable, totalement coupé du reste du monde. Il nous propose un mélange entre la tension de “Dôme” de Stephen King et la légèreté rurale et l'univers des petites gens ordinaires de Marcel Aymé. Mais la fusion ne prend pas, je n'ai trouvé ni les qualités de l'un ni les qualités de l'autre et encore moins ce qui m'avait tant plus dans “Une collection particulière”, l'humour léger et la fantaisie poétique. Je suis arrivé au bout sans avoir ressenti la moindre émotion, l'anticipation ne va jamais assez loin, les aspects politique et psychologique ne sont pas très originaux et peu approfondis, et la fin ouverte fait un effet flop.
Être passé d'un livre merveilleux à un livre aussi quelconque du même auteur, c'est le sentiment de déception qui prédomine. Cependant, je ne compte pas m'arrêter sur un échec avec lui, je reste persuadé qu'il doit y avoir d'autres perles dans son univers.
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Curieuse histoire, que ce village entre Auvergne et Morvan se réveillant un beau matin du 15 septembre 2012 emprisonné par des murailles invisibles.
En effet, plus personne n'arrive à en sortir ni à y entrer. C'est du point de vue des emprisonnés que nous nous trouvons, par l'intermédiaire d'un narrateur que l'on ne connaitra jamais, se voulant le chroniqueur de cette situation pour le moins extraordinaire, surnaturelle ou tout autre qualificatif que vous voudrez y accoler.

Tout, je dis bien tout ce qui vient de l'extérieur est bloqué dans un rayon de 5 km. Internet, les téléphones, la télévision…
Bernard Quiriny a choisi ici le point de vue du sociologue et à travers l'histoire des habitants en général, nous assistons aux diverses réactions, qu'elles soient politiques, pratiques, commerciales, religieuses, philosophiques…
Il fait le tour de la question, et ma foi, c'est vraiment bien pensé.

« Façon dont une communauté affronte une expérience limite : comment vivaient-ils la crise, ces habitants ? Quels étaient leurs espoirs, leurs craintes, leurs explications ? »
Ce roman m'a vraiment interpellée, et en même temps j'ai ressenti ce sentiment diffus éprouvé à la lecture du « Mur invisible » de Marlen Haushofer, le malaise.
Il faut dire que je suis claustrophobe, alors être enfermée, même dans un village…
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critiques presse (1)
Bibliobs
06 février 2014
Une excellente parabole sur la vie à plusieurs, et sur la condition humaine tout court.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
"J'étais un boulimique d'informations, et l'absence d'accès à Internet ou à la télévision m'a terriblement frustré. Je me morfondais chez moi en pensant à ce qui s'était passé dans le monde, et que nous ignorions.
Peut-être le Président était-il mort dans un attentat ? Peut-être les banques avaient-elles fait faillite ? Un film remplissait les salles de cinéma que nous ne verrions pas, un livre inconnu de nous faisait polémique...
Il m'a fallu des mois pour me sevrer.
A présent, je ne ressens plus le manque, mais je songe parfois à tout ce dont nous sommes privés.
A la vie qui continue sans nous, à l'Histoire dont nous sommes sortis."
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La plupart des gens n'ont au fond aucune raison d'être malheureux, pensait-il; ils ne le sont que parce qu'ils regardent au loin, apprenant ce qu'ils ne devraient pas savoir. Une cause du malaise contemporain était le ressentiment et l'envie qu'inspirait aux humbles le spectacle télévisé de la richesse et du luxe.
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L’oisiveté, si contraire aux habitudes, devint une passion. On voyait sur les seuils des maisons leurs habitants immobiles, pétrifiés, incapables de la moindre activité. S’il faisait trop froid, ils rentraient, se réchauffaient en brûlant leur bois de lit et s’avachissaient dans un fauteuil en attendant que le feu s’éteignît. (…) C’était une compétition à qui capitulerait le mieux. Tel ivrogne puant qui ne se rasait plus et errait dans les rues, au lieu qu’on l’assimile à un déchet, il imposait désormais le respect, comme les fakirs et les ermites, et on se demandait s’il fallait l’imiter. La barrière de respectabilité qui dans toute société empêche qu’on ne sombre était en train de céder (…). Certains s’en émouvaient. Comment perdre à ce point sa dignité ? Mais les intéressés, enfermés dans leur spirale, n’entendaient pas ces reproches. Ils ne croyaient plus à rien, n’avaient plus envie de rien ; le phénomène avait vaincu. Châtillon serait leur tombe.
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Puis j'ai réfléchi. Nous ne pouvons plus exfiltrer nos épaves mais, inversement, aucune marchandise ne rentre ; donc, nous ne produirons d'ordures qu'à partir de ce que nous possédons. Ensuite, ne pouvant plus se procurer d'objets neufs, les Châtillonnais vont acquérir des habitudes de recyclage, et cesser de tout jeter sans faire attention. Dans le contexte où nous sommes, la moindre vieille friteuse, le moindre baril de lessive vide prend une valeur d'usage immense. On abandonnera moins, on réparera plus.
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L’épidémie fit des ravages toute la matinée. La rumeur se répandit : un mal mystérieux frappait les voitures. Dès qu’ils étaient prévenus, les Châtillonnais fonçaient vérifier si la leur démarrait, et se trouvaient soulagés de voir que oui. Ils n’avaient pas compris que les problèmes ne se déclenchaient qu’à certains endroits précis, dans une zone maudite qui faisait le tour du village. Outre les moteurs, il y avait la question du téléphone. On se rendit compte que les appels locaux passaient normalement, mais que les appels nationaux n’aboutissaient pas. Le problème touchait les fixes, les portables, et tous les opérateurs. Ainsi les gendarmes et le maire Sylvestre Agnelet échouèrent-ils à joindre la préfecture, malgré de nombreuses tentatives.
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En une fable contemporaine irrésistible de brio littéraire et philosophique, l'écrivain Bernard Quiriny raconte la pensée libérale, ses fondements, ses développements, son histoire, à travers les débats d'un club imaginaire dont on rêverait de pousser les portes.
Ils aiment la liberté, la propriété privée, l'égalité des droits. Ils se méfient de l'État, du pouvoir, des impôts. Ils détestent qu'on leur dise quoi penser ou comment mener leur vie. Ils ne sont pas d'accord sur tout mais se retrouvent sur l'essentiel. Constant, Stuart Mill, Smith, Say, Tocqueville, Sieyès ou Hayek : ce sont les libéraux, ces penseurs parfois présentés comme des épouvantails, sans qu'on prenne toujours la peine de les lire.
Avec style et humour, Bernard Quiriny explore les oeuvres des grands auteurs et montre comment les débats d'hier continuent d'influencer ceux d'aujourd'hui. Un panorama complet, accessible à tous. Une grande fresque qui se déploie avec élégance. Un éloge de cette denrée fragile et précieuse, la liberté.
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